OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 “Bloggeurs contre presse: un discours dépassé non?” http://owni.fr/2011/03/02/blogeurs-contre-presse-un-discours-depasse-non/ http://owni.fr/2011/03/02/blogeurs-contre-presse-un-discours-depasse-non/#comments Wed, 02 Mar 2011 17:06:55 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=30611 Emgenius écrit pour Benzinemag et sur Emgeniux Owni News. Il est actif dans l’industrie des services mobiles depuis plus de 10 ans. Chargé de projets multimédias convergents – Chef de produit marketing – Mobile evangelist à ses heures chez Mobile en France et Geek le reste du temps. Eugenius est un grand fan de musique et de nouveautés technologiques, bref, le genre de passionnés qui nous passionnent chez OWNImusic.


Ok ça y est JD the DJ a réussi à me pourrir la journée. Enfin quand je dis la journée, j’exagère un peu… Que je vous explique:

JD et moi

Dans une critique mi-figue mi-raison du dernier Radiohead, il signale au compte de l’album the king of limbs que « Radiohead frappe pour une fois là où on l’attend. Soit dans un registre psalmodies/incantations/ dissonances/arythmies/tachycardie déjà abordé ailleurs. Le tout en format court (huit titres) et produit par le fidèle Nigel Godrich, avec tous les espaces, dérèglements et rituels espérés, attendus ou redoutés ». Je résume, parce que JD fait beaucoup de blabla dans son article (vache t’as vu ma vanne ?).

Dans la mesure où la bande à Thom est un groupe dont depuis plusieurs années maintenant je loue plus la démarche artistico-marketing plus que réellement le résultat musical – qui a fini de me perdre dans les circonvolutions de leur esprit musical génial mais dénué de la moindre once d’affectivité de ce grand cœur qui est le mien depuis une trentaine d’année (en gros Radiohead parle désormais plus à mon cerveau qu’à mon cœur) -, je suis plutôt enclin à me ranger à l’avis de JD Beauvallet ce qu’une écoute rapide du dernier album semble confirmer. Que les choses soient claires d’emblée, comme ça j’évacue directement la querelle musicale éventuelle de cette diatribe.

Dénigrer ou ne pas dénigrer les blogueurs, telle est la question.

Dans les pages 4 et 5 de son long article (oui parce que maintenant dans les sites commerciaux on est obligé de séparer les longs articles en quatre à cinq pages pour augmenter le nombre de pages vues et enregistrer un plus grand nombre de recettes publicitaires) JD Beauvallet, qui est pourtant une personne de goût, démontre qu’il est devenu vieux. Enfin plutôt qu’il s’est rangé dans le camp du « old media », avec un air de ne pas y toucher (en gardant une certaine distance entre le propos énoncé, en parlant sans avoir l’air d’en faire partie de l’opposition entre l’internaute lambda et la presse installée. Le fameux « y’en a des qui » de nos cours de récré devenu argument de langage d’un article de presse.

Voici donc le « y’en a des qui trouvent que… » de JD the DJ :

Avec Radiohead, le critique et l’internaute se retrouvent sur un pied d’égalité : tout le monde, en payant la même somme pour le même téléchargement, découvre en même temps la musique et les informations. Tous ont les mêmes oreilles, mais tous n’ont pas le même parcours, le même savoir s’insurgent ici et là les journalistes dépossédés. (…) Sur la critique d’un seul et unique disque, livré sans la moindre information supplémentaire à la presse, l’avis d’un internaute de Bourganeuf vaut celui du rédacteur en chef du NME ou d’un critique de Pitchfork.

Ainsi donc certaines institutions de la presse musicale propre sur elle dont les Inrocks font ou ne font pas partie (ouais parce que monsieur Beauvallet entretient l’ambiguïté, le lectorat étant précieux et il faut bien le ménager) se sont senties humiliées de voir leurs prérogatives séculaires bafouées. Pas de CD-R, pas d’avance, pas d’écoute presse dans les locaux de la maison de disque, pas de dossier de presse qui résume ce que la presse d’ici et d’ailleurs a pensé de l’album, pas de moyen de se situer par avance par rapport aux confrères, pas de moyen de prévoir une couverture hebdomadaire bien aguicheuse, du genre de celle qui attire le chaland vers le kiosquier, rien… Pas même un peu d’avance par rapport à la plèbe, qui permette de signaler que « et chtoc, nous ne sommes pas du même monde toi public huissier et moi journaliste punk. Toi tu dois attendre la sortie officielle pour te forger un avis que je t’aurai prémâché. Moi je sais d’avance ce qui sera bon ou pas, et à fortiori bon pour toi ».

Quand Radiohead joue au chien dans un jeu de quilles

Je sais ça fait mal. D’abord parce que Radiohead décide de ne pas jouer un jeu qui recommençait tout juste à se re-roder à l’ère numérique. Une ère où certes les voyages de presse aux frais de la maison de disque sont moins nombreux, mais où quand même à la faveur d’un lien en stream ou d’une écoute publique dans un café/salle de la région parisienne, la presse française peut gagner ce petit supplément d’avance qui leur fera gagner quelques places dans le référencement des sites par Google. Un jeu que maisons de disques et presse en ligne ont compris assez tardivement certes, mais des privilèges qu’ils ont réussi ensuite à bien utiliser (et je ne leur jette pas la pierre… combien sont-ils les blogs musicaux sur lesquels je tombe à la faveur d’une recherche qui se fendent d’un articulet –artienculé- bidon annonçant tel ou tel album, juste pour que Google les remonte en page 1 sur la clé de recherche liée à l’album…). En fournissant le même matériel à tout le monde en même temps, le groupe a réussi à mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

Une égalité qui pointe les limites du système de l’information musicale liée à l’économie. Ce faisant, le groupe ne donne pas plus la prééminence à un site professionnels, à des journalistes rémunérés pour écrire un papier qu’au péquin moyen de Chalmaison en Seine et Marne.

La presse musicale c’est le maaaal ;-)

Normalement c’est là que moi blogueur j’y vais de mon discours sur la collusion publicitaire qui existe entre le journaliste payé pour critiquer un album, par des revenus publicitaires des maisons de disque et tourneurs qui annoncent sur leur site, là où un blogueur lambda sans publicité ne fait que relayer son sentiment profond, sans autre but que la beauté du geste et du partage. Je m’abstiens. Parce que je n’ai pas assez de place. Parce que je sais aussi que certains blogueurs musicaux sont devenus des quasi entreprises de production de contenu promotionnels et finissent par faire attention à ce qu’ils écrivent.

Il faut cependant noter que ce genre de vexations à priori, le grand public s’en branle. Le jeu de la prise d’avance de la presse tend même à le saouler. Combien de fois n’avons-nous pas été emballé par un article de Christophe Basterra dans Magic ! concernant un album… Avant de nous rendre compte qu’il faudra attendre près d’un mois pour l’écouter….

Blogeurs contre presse: un discours dépassé non?

Or donc la question n’est pas tant de savoir si les inrocks, magic et autres rock and folk de notre paysage magazinesque français doivent pouvoir conserver le privilège de l’avance par rapport à la plèbe. En fait cette question sous-jacente me fait doucement rigoler. Franchement, c’est d’une naïveté sans nom que de penser que seul le jeu du « c’est moi qui l’ai écouté en premier et qui peut te mâcher le travail d’écoute » restera le modèle pour les années à venir. C’est sooooo nineties comme on dit sur le web. Dans un univers mondialisé par le web, où les décalages géographiques, horaires et la pluralité des supports musicaux sont devenus une évidence, il est ridicule de penser que le schéma Artiste > label > presse > public continuera bien longtemps à faire la loi.

Tous les amateurs de musique ont fini de recourir au seul CD, aux seuls MP3 pour creuser un genre particulier ou partir à la recherche d’artistes du même style que ceux d’une découverte qui nous a fait triper. On nous a donné le net, on a appris à aller nous servir nous-mêmes. On nous a donné Myspace, et pendant un temps on a même cru qu’allait s’y concentrer le bon grain et l’ivraie, mais en tout cas l’essentiel des contenus musicaux produits par une tripotée d’artistes répartis aux quatre coins du globe. Garder de l’avance, pour la presse traditionnelle, c’est avouer qu’on ne s’intéresse qu’au circuit officiel, à l’ancienne qui passe par le groupe, son manager, le directeur artistique d’un label, le directeur marketing, son attaché de presse , les inrocks puis la Fnac. Heureusement pour nous, cela fait longtemps que ce modèle a vécu. L’internaute est capable et a les outils pour aller seul vers une musique qui lui ressemble.

La question n’est même pas de savoir si les Inrocks, magic et autres rock and folk de notre paysage magazinesque français font du bon ou du mauvais travail. Si les blogueurs musicaux par contre ont moins de poids que JD ou n’importe lequel de ses sbires. Je ne m’étendrai pas sur les critiques à l’emporte pièces lues parfois sur le site des Inrocks au sujet d’albums moins tête de gondole, rédigées par des journalistes pigistes ou stagiaires qui ont une connaissance au moins aussi parcellaire que moi de la musique. Quand je rédigeais ma première critique sur le web, Johanna n’était pas encore la journaliste efficace des Inrocks qu’elle est devenue…

La presse musicale fait-elle un meilleur travail de critique que mon pote de Bourganeuf. M’en tape. Déjà je trouve la fatuité des propos remontés par M. Beauvallet,vexant pour la plupart des blogueurs musicaux que je connais et respecte depuis des années pour la qualité de leur travail, et aussi parce que je pense que tous ces titres de presse ont fait et continuent à faire un travail d’abattage énorme. Bon ok, j’ai bien mon avis polémique sur la question d’ailleurs… En effet quand je tapote le nom d’un artiste sur le net, que je tombe sur un blog home made, il ne me faut que quelques lignes de lecture pour savoir si du fond à la forme l’avis de la personne qui l’a écrite m’intéresse ou est susceptible de m’apporter un supplément d’aide au choix. Une sélectivité que je n’ai parfois plus quand je passe dans le giron des « installés ». Parfois quand je finis une critique des Inrocks, je suis ultra déçu. Déçu de m’être fadé une critique longue que j’ai lue jusqu’à la fin, écrite par un gusse dont je me rends compte qu’il ne m’a pas donné un seul argument valable pour encenser ou détruire un album. Déçu parce que le mec qui l’écrit a une pire connaissance du groupe glosé que celle que je peux en avoir Et que j’ai tout lu à la seule raison que « attend c’est les Inrocks, je vais sûrement apprendre quelque chose ». Je préfère de loin trier vite fait auprès de quidams anonymes que je peux prendre ou zapper en fonction de ce qu’il m’apportent de la compréhension de l’album. En me demandant rarement à la fin, si l’avis que je viens de lire n’est pas aussi un peu biaisé par la collusion publicitaire entre le site et le label.

De l’utilité des magazines musicaux en 2011

Non, la vraie question à se poser est: quel rôle le lecteur demande à ses magazines musicaux en 2011, à l’heure de la mondialisation des sources via le web, à l’heure aussi de la mise à disposition mondiale de la musique? La question est une fois de plus celle de la valeur du média face au monde.

Est-ce que je demande aux Inrocks de me fournir l’avis de ses pigistes sur un album écouté en amont ? Est-ce que je ne préfère pas plutôt à cette critique au kilomètre, calée aux sorties des labels, me rapprocher de l’avis circonstancié et long en bouche de mon pote BenoîtOlivier, des avis de Mlle Edie, parfois en décalage total avec la sacro sainte actualité ; ou des petites infos dispensées de ci de là par @dissogirl , @JSZanchi , @Zikomagnes , @Co_Sweuphoria  …. Autant de gens dont la géographie ou le cénacle fréquenté, me parlent avec des mots qui me touchent plus que n’importe lequel des avis d’un des mecs qui a entendu tous les advance d’un même CD, été gratuitement à toutes les versions du concert du groupe chose à laquelle vu le prix demandé, je ne pourrai jamais mettre les pieds ? L’âge aussi que semble oublier le papier de Beauvallet. Je me souviens de l’anecdote du frangin découvrant Get Ready de New Order sans avoir jamais écouté une once de Substance et m’expliquant pourquoi c’était à ses yeux un album rock exceptionnel ? Faut-il connaître toute l’encyclopédie du Garage rock pour aimer les Strokes ? Faut-il parler de Colombier pour bien évoquer les arrangements d’Arnaud Fleurent Didier ?

Bullshit.

Le tout est d’être capable de fournir une information sensée sur un album. Sinon au plus grand nombre à tout le moins à ceux qui par affinités électives ont fait l’effort de lire la critique, parce que le sujet, la forme ou la manière utilisée pour le décrire me parle, m’évoque, me donne envie d’aller découvrir l’artiste. Le reste n’est que de l’astiquage de nougat, rendu privilégié par l’accès en amont à certains contenus.

En 2011 déjà, La vraie force des Inrocks, Magic, et consorts par rapport à la masse de blogueurs dont Pitchfork fit un jour partie, c’est leur nom. Le gage de qualité, la patente, la coloration esthétique ou politique. Plus que n’importe lequel de leurs articles. Et cette « hiérarchie » se duplique en interne. Une critique de miss Seban aura toujours moins de valeur à mes yeux qu’une critique de JD etc. Peu de ces médias le comprennent déjà, lancés dans la course au toujours plus tôt, au plus intello, au plus référencé, au plus démonstrateur de passe-droits.

Un jour, pour parler d’un album à sortir, ces médias installés, ces « old médias » comme on les appelle affectueusement entre nous, comprendront peut-être que leur destin véritable se situe plus dans la curation de contenu que dans la production kilométrique.
La curation ? mais siii cette méthode qui consiste à collectionner, agencer et partager les contenus les plus intéressants (textes, images, vidéos, etc.) autour d’un même thème. Demain, les Inrocks, Magic, Rock and folk et les autres deviendront peut-être des e-documentalistes 2.0. c’est-à-dire des sortes de pères putatifs d’une armée de blogueurs, de vrais gens écoutant avec la seule arme de leur vraie oreille les productions musicales de mille lieux de la planète. Une revue de blogs patentée JD the DJ aura peut-être plus de valeur que son avis lui-même sur un album, certainement plus de valeur que celui du pigiste payé au lance-pierre par le label qui finance la page de pub.

Parce qu’ainsi le magazine sera capable de traiter un spectre plus large de création musicale que la seule routine des labels, parce qu’ainsi les papiers des « pontes » de ces médias acquerront une plus forte puissance, eux qui laisseront l’annonce, l’effet et le trivial aux blogueurs internautes (le son général, la date de sortie, le label, et la forme générale de l’album) et prendront tout le temps alloué à leur papier à l’explication personnelle, à ce que ça leur procure, ce que ça leur renouvelle etc. Une critique plus personnelle, moins informative, nourrie de l’âge, de l’expérience, et de l’aura du capitaine sur ses ouailles. Une valeur véritable que ne pourra jamais même tenter le blogueur influent depuis deux ans ou le pigiste de la rédaction payé à faire mille choses dans une seule et même journée, forçat de rédaction précaire.

Conclusion où on reparle un peu de Radiohead

Alors non, non, l’album de Radiohead ne me fait pas rêver du tout. Il est beau, bien torché et dans la droite ligne du précédent, ce qui est dommage pour un groupe qui a pris l’habitude de tout réinventer à chaque opus comme la bande à Thom Yorke. Reste qu’en mettant tout le monde sur un pied d’égalité il a au moins renouvelé ici le rapport de la critique musicale à son œuvre. Et permettre à des blogs de concurrencer le référencement des Inrocks sur le nom de l’album, moi dans l’absolu… ça me fait marrer. Rien que pour ça tiens, j’aime bien Radiohead ;-)

Denis Verloes

Article initialement publié sur: Benzinemag

Crédits photos flickr CC: Rock Mixer, dwineberger, just.Luc, serjaocarvalho, unawares

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Grande Scission, vive la France-Gaule! http://owni.fr/2010/09/09/grande-scission-vive-la-france-gaule/ http://owni.fr/2010/09/09/grande-scission-vive-la-france-gaule/#comments Thu, 09 Sep 2010 16:10:43 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=27618 Monsieur le Président,

Comme nombre de mes compatriotes expatriés depuis quelques années en dehors des frontières belges, c’est avec une grande satisfaction que j’ai appris ce mardi au micro commun de Laurence Ferrari (cette chère Laurence) et François de Brigode (il a pris un peu non ?) relayé en livetwitt direct par David Abiker pour Europe1 et Damien Van Achter pour la RTBF, que le roi des Belges, Sa majesté 2, réfugié au château de Leignon, a accepté ce jour une reddition sans combat des armées de la région wallonne.

Une reddition complète ainsi qu’une remise inconditionnelle des armes par les bataillons de commandos de Wallonie. Ces derniers ont aussi accepté de remettre les clés du hangar où sont rangées les armes en bois du dernier défilé du 21 juillet et le F-16 de l’ex-armée de l’air. Cette reddition sera actée par M. Flahaut, rappelé en urgence après la fuite de M. De Crem au matin de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « grande Scission » dans le langage journalistique de ces derniers jours.

Je dois avouer que cette décision me rassure, ayant encore de la famille en brabant wallon, j’aurais assez mal vécu une intervention musclée des légionnaires rappelés d’Afghanistan, dans la mesure où certains bataillons résistants (armés actuellement par les anciennes grosses fortunes françaises échappées fiscales au royaume) auraient pu être tentés d’être payés par vos hommes, -selon la pratique bien connue des moudjahidines- afin de dévier les tirs loin de vos bataillons et donc plus proches des installations civiles. J’ai poussé un grand ouf, je le confesse.

C’est avec une grande satisfaction néanmoins, monsieur le président, que je vous ai entendu proclamer plus tôt dans la semaine, votre volonté d’apporter au problème des retraites une solution simple et définitive par l’apport massif d’immigrés, tel que précédemment préconisé par certains membres de l’opposition.

Votre décision d’annexion pure et simple des territoires de la Gaule celtique est une idée de génie que l’Histoire ne peut que retenir en exemple. Le projet France-Gaule rentrera rapidement dans les manuels scolaires. Et je pèse mes mots. Voici que viennent 4 millions au moins de néo-Français, capables de passer sans problème les examens de connaissance de M. Hortefeux, habitués à se rassembler derrière une figure thuriféraire, globalement catholiques (oui même les Italiens de Marcinelle) et certes généralement acquis à la cause socialiste, mais dans un pays où la sécurité sociale publique n’existe pas, où police et gendarmerie ont fusionné, où les cheminots n’ont pas de syndicats efficaces, et où les fonctionnaires ne peuvent se targuer des avantages de leurs nouveaux homologues français.

C'est la frite finale !!

Il ne vous faudra pas longtemps monsieur le président avec votre maestria et votre bagout légendaires pour les acquérir à votre cause, puisque la retraite est déjà actée à 65 ans pour les hommes dans cette partie du territoire, et qu’ils savent que sans cotisation complémentaire point de retraite pleine. Il suffira de leur faire miroiter la chance de revenir au sein d’un pays d’exception culturelle telle la Gaule, où existe un vrai statut pour les artistes, pour les intermittents où subsiste la possibilité de disposer de la moitié du salaire pendant deux ans en cas de chômage (ceci devrait être apprécié du côté de Cockerill), et tant d’autres de ces bienfaits de l’administration française : l’école publique dispensée par des professeurs formés et motivés, le baccalauréat de remise à niveau, les grandes écoles où sont formées les futures élites de la nation en lieu et place des arrière-cours de café qui sont aujourd’hui la règle.

Je vous fais confiance monsieur le président, vous saurez éviter la plupart des pièges qui tendent à irriter ces autochtones en général très imbus de leur territoire et de leur culture. Vous n’oublierez pas que le OE se prononce OU même en Wallonie, que le W se prononce toujours WE et que bien évidemment on dit OUITTE et non huit comme vous l’avez appris à l’école. Le Belge n’a pas inventé le bon usage de la grammaire par Grévisse et Gausse pour rien non. Le Wallon parle mieux français que le Français. Pliez vous à l’exercice, ils s’ébaubira. Adéquatement aussi, vous vous laisserez photographier en train de trinquer en compagnie de M. Albert Deux une des Pils dont le territoire a fait sa spécialité : le Wallon aime ces petites marques d’affection simples qui vous rapprocheront des gens de la rue. N’hésitez pas d’ailleurs à évoquer les enfants de Monsieur Philippe Deux et les animaux de Monsieur Laurent Deux. L’électorat wallon est attaché à ces personnes, depuis qu’Anne Quevrin (leur Stéphane Bern à eux) leur en parlait avec amour dans Place Royale.

Je pense que votre nouvelle déléguée à la culture locale Amélie Nothomb et votre chargée spéciale à l’information de campagne Christine Ockrent ont déjà dû vous alerter sur les travers à éviter à tout prix : ne demandez pas le cornet de frites traditionnel du Français en goguette, ni ne vous revendiquez de Michael Pis. Il est des sujets qui irritent et ceux-ci en font partie. Je passe rapidement. Je suis certain, monsieur le président, que vous avez déjà été largement brieffé et je fais confiance à votre grande qualité de communiquant. Vous préfèrerez la couque de Dinant aux frites, et la gozette aux pommes. Vous êtes un homme de goût.

Après cette longue introduction, j’en viens au sujet de la présente.

Titulaire d’un diplôme de lettres acquis à l’université libre de Bruxelles, né de parent d’origine mi-wallonne, mi-flamande et ayant vécu depuis plus de dix ans à Paris, je pense, monsieur le président, disposer de toutes les dispositions innées et acquises pour prétendre au poste de chargé de mission « acculturation » dans la commune européenne de Bruxelles capitale, que j’ai vu passer au sein de l’Association du Multimédia Extérieur Français.

Ayant bien étudié les missions de mes prédécesseurs, je sais l’importance d’une distillation lente des idées auprès du peuple et connais les méthodes utiles à y parvenir (un mémoire sur la collaboration littéraire dans les années 40-45, mais n’y voyez aucun rapport). Je sais que monsieur Lang est allé actuellement porter secours aux barricades de la région Hal-Vilvoorde avec une version nouvelle de l’opéra La Muette de Portici, qu’il dispense aux troupes gauloises réparties sur le front Hal-Vilvoorde, je vois monsieur Geluck dessiner chaque jour ses caricatures dans Le Soir du Monde, je sais que monsieur Poelvoorde ne ménage pas sa peine pour finir dans les temps le tournage du film La Senne de la gloire, relatant le calvaire des fonctionnaires communaux qui ont refusé de monter au front dans les communes à facilité.

Amélie Nothomb, la nouvelle déléguée à la culture locale, l'a déclaré avec force : "Il FAUT que monsieur Emgenius soit chargé de mission « acculturation » dans la commune européenne de Bruxelles capitale."

Pardon d’ailleurs, puisqu’on ne dit pas front, je crois comprendre. On parle plutôt de maintien de l’ordre européen via la matrice de la nouvelle force d’intervention européenne légère initiée par le rapprochement France-Gaule de cette semaine. Autre idée de génie monsieur le président que d’avoir réussi à faire valider votre action d’annexion culturelle au nom de l’obligation pour la France de préserver l’unité de la francophonie dans le monde et l’intégrité des institutions européennes. J’ai vu monsieur Kouchner en charge du pont aérien avec l’aéroport de Wielebroeck se charger lui-même devant les caméras de France Télévisions de la distribution de riz aux populations bruxelloises encerclées par les nationalistes flamands. J’ai entendu les populations des dix-neuf communes bruxelloises réagir en français au micro d’Olivier Minne et de Virginie Efira, et raconter comment sans la France leur vie actuelle serait un calvaire en néerlandais. Je vois chaque soir avant la météo de Laurent Romejko, monsieur Jacques Mercier raconter les subtilités de notre belle langue française. Il paraît même qu’un projet de nouveaux Jeux de 20 heures serait en préparation. Je trouve toutes ces initiatives aussi suffisamment discrètes pour ne pas braquer l’opinion publique wallonne. J’aime énormément cette manière de favoriser toutes les entreprises culturelles. Et tant d’autres initiatives gauloises encore diffuses qu’il convient effectivement de canaliser, d’où je l’imagine, l’ouverture de cette mission « acculturation » dans Bruxelles libre.

Je veux apporter ma pierre à cet édifice en construction. Faire partie moi aussi du grand ensemble France-Gaule que la Grande Scission et votre action militaire viennent de lancer au grand jour. Je veux moi aussi mettre au service de cette grande et belle nation francophone toutes les mécaniques de community management, toutes les logiques apprises tant par mon bagage bi-culturel que par ma longue expérience des médias traditionnels et des médias sociaux. Je veux mettre en place les principes culturels qui vous sont chers pour mieux promouvoir votre politique sociale et vous faire massivement réélire lors de la prochaine élection. Je veux instiller dans les crânes et derrière les écrans de tous mes anciens compatriotes l’idée que seul un rapprochement France-Gaule a une viabilité dans une Europe moderne et économiquement forte.

Vous trouverez ci-joint monsieur le président mon CV dûment complété de mes dernières expériences, vous priant de recevoir monsieur l’expression de ma considération distinguée.

Au plaisir de travailler bientôt sous votre coupe,

Bien à vous,

Emgenius

PS : Bisous.

Image du drapeau : somptueux photoshopage de Martin_C ; friterie : CC Flickr Kat… ; Amélie Nothomb CC Flickr BrisChri.

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Et puis, oui, soyons honnête, on le publie aussi parce qu’on aime bien Emgenius, ses billets-fleuves qu’on met trois plombes à éditer mais qui dépotent, même un lendemain #gueuledebois. Parce qu’il a l’élégance de reconnaître ses erreurs, avec humour, et tant pis s’il doit sacrifier des poils pour cela. Et c’est aussi un des premiers à être monté à bord de la soucoupe, en créant son blog, alors qu’on comptait les Like sur les doigts de la main. Emgenius <3

Le Lol du matin pas chagrin

Au rayon des #lol du jour j’aurais pu pointer la joute verbale entre twitterers pro et twittos anti Mediapart qui a eu la mauvaise idée (voilà j’ai pris position) de publier un lien qui assimile le #lol hashtag #vraimentPD à une ènième provocation homophobique avec force arguments.

Je ne trouve pas très fin dans un monde où rares sont les élus de la nation à réellement cerner les enjeux du Net ainsi que ses mécanismes, quand on est un Media(part) reconnu – pure player de surcroît – , de se mettre à hurler avec la meute des Masson, Finkielkraut et consorts. Le tout sur des sujets qui ne sont en soi que des épiphénomènes du ouèbe, et que les pourfendeurs de tout crin agitent ensuite en méconnaissance de cause. Mais une fois de plus… même Mediapart a droit à sa liberté d’expression.

Non mon #lol du jour vient de chez Écrans et relayé par le chef en chef de l’édition numérique de Libé. Et mes propos n’engagent que le blogueur que je suis. « Nous ne mettrons pas le like button qui pue du cul », oui oui j’ai #lolé comme un fou. N’en déplaise à la fondation antilol récemment créée.

Ma petite voix douchebag

Je vous invite à lire l’article mais en voici le résumé parce qu’il n’est pas dépourvu de logique. En gros, pour Écrans représenté par Erwan Cario, intégrer le Like button et son implicite connexion toujours active au site Facebook, ce serait comme faire de Libé une des briques, un des étages de Facebook ce média global bien connu. Et à Écrans on pense qu’il faut que l’utilisateur passe par une phase « externe » où il donne son blanc seing à Facebook s’il veut. Parce que Écrans n’est pas Facebook. Na !

La théorie m’a d’abord fait réfléchir… « Aaaah ouaiiiiis que je me suis dit, z’ont pas tort… » (ouais je parle comme un douchebag dans mon fort intérieur). Pas de Like button parce que Facebook n’est pas Écrans et qu’avec le like tu sors pas d’Écrans pour aller sur FB ah ouais. Ok pas con… En regardant mieux la page d’Écrans je me suis mis à rire.

À rire parce que bon quand même sur la page d’Écrans on garde le share button (“Add to Facebook”, Google, Buzz…) Parce que bon quand même on n’est pas fous non plus (et je les comprends forcément, mon métier est soumis aux mêmes contraintes), on est un média comme les autres, soumis comme les autres à la dictature de l’audience et aux pay per view et per click des annonceurs.

Donc ouuuuuuuh Facebook c’est le mal mais quand même pas le mal au point de décider de s’abstraire complètement de son aura et de son potentiel sur les clics et la notoriété, ainsi que le pagerank ou le trustrank Google. Ce serait suicidaire. Et je ne le risquerais pas moi-même.

Écrans s’offusque et Mark palpe

J’aime bien @AlexHervaud et son red chef Erwan Cario mais quand même l’article d’Écrans impose de relativiser… Le discours de vierge effarouchée. Là je serais dans un clip de 10minutesaperdre, je dirais #MOSB non ? (mais on s’en branle quoi). Parce qu’en gardant le bouton share mais supprimant le bouton like, Écrans prête quand même le flanc à la critique des esprits chagrins dont je ne fais pas partie, qui pourraient dire que le titre s’est juste donné bonne conscience…

Oui parce qu’en fait que je vous explique (et les internautes le savent assez largement) : quand on se connecte à son compte Facebook le matin pour voir le dernier groupe farfelu ou les photos de la soirée de poche d’hier… ben on file tout un tas de données à Mark Zuckerberg. On le sait. On l’accepte. Puis si on ne ferme pas son navigateur, et si on ne fait pas les réglages de vie privée du navigateur sur les cookies ben Mark Zuckerberg, qui est un malin, il sait exactement ce que tu fais du reste de ta journée, parce qu’il a mis son petit cookie dans ton c… navigateur.

“OK Zuckie, suce-moi le true blood” !

Et donc ben quand tu te connecte à Écrans. Potentiellement il le sait grâce à son cookie du matin. Mais comme tu sais que ta petite vie est insignifiante… Tu t’en branles. Puis plus tard sur le site d’Ecrans tu appuies sur le share (parce que tu n’a s plus le like que les amis d’écrans ils on retiré. Ça appelle une popup déjà tout bien paramétrée avec ton compte dedans (ben oui toujours le cookie) et tu dis à Zuckerberg OK Zuckie suce moi le true blood et va dire au monde entier que j’adore l’article d’Hervaud.

Heu mais en fait… Euh ben c’est exactement la même chose ou presque que le Like button d’hier, mais avec une action casse-burnes par pop-up en plus.

Et vous en faites pas les gars, les infos qu’on file à Mark sont les mêmes dans l’un et l’autre cas. Ce qu’il a pas dans le script du Like, il peut le récupérer par son cookie ou en tout cas pourrait.

Et puis le AddThis button du dessus, qui reste bien sur la page ben c’est aussi un script qui indique à l’éditeur de AddThis quand ta page est ouverte. Donc ben tu files aussi à AddThis des infos ET à Facebook aussi par le cookie sans doute et par la share page du pop-up aussi certainement.

Bon donc euh… On peut faire le beau gosse avec notre visite du site Écrans sans Like parce que merde Facebook quoi… nous utilisateurs venons tout de même de contribuer à la fortune personnelle de Mark Zuckerberg. Il nous remercie, il va bien. Malheureusement ce n’est pas la petite tentative de Écrans dans le retrait du Like button qui y change grand-chose.

Surtout quand le share button reste au dessus J’aurais bien aimé moi que ça serve à quelque chose ce coup de gueule en home. Mais… non. Dommage. Essayons encore.

Pour un retrait définitif de la tyrannie des géants de la Silicon Valley

Vivement le retrait définitif de toute option de partage de l’hyperlien sur aucun des réseaux sociaux chez Écrans. Là les gars, je mettrais genou en terre et réclamerait aux suzerains numériques de pouvoir ne fût-ce que porter le bouclier de mes idoles.

Des trucs radicaux.

Une semaine du sans cookie sponsorisée par @AlexHervaud, un clean my CPU from adwares and spywares day etc, ok. Une « je me fous de filer mes putains de liens à mes connards d’amis sur Facebook » week. Là ouais je vous rejoins direct. Tant cette pression constante des géants de la Silicon Valley me semble imbattable et que j’aimerais que des fois on leur fasse la nique.

Le coup de gueule d’Erwan Cario malheureusement… À part me faire bien rire, il me semble un peu vain. Bien essayé mais non. (Désolé hein rien de personnel). Et je ne critique pas la course à l’audience, loin de là. Elle est reine dans notre monde numérique, paie bien souvent les factures ou nourrit des subventions. Mais bon à part pour le vernis de rébellion ça ne change pas grand-chose. J’enrage, mais je m’y suis habitué.

Alors voilà ce que je propose comme solution :

On va le remettre discrètement sur Écrans le bouton Like OK ? Je regarde si quelqu’un passe pendant qu’on accomplit notre méfait. Non non ne vous inquiétez pas j’ai un plan sans accroc. Regardez. Je vous propose un pitch nickel pour expliquer le retour du Like après son départ.

« Nous on ne se soumet pas à la dictature de Facebook. Et on n’a pas du tout envie de devoir demander la permission à Facebook de bien vouloir avoir la gentillesse d’accepter le lien qu’on est en train de lui donner en appuyant sur le share. Fuck Facebook quoi. S’ils veulent un contenu ils n’ont qu’à venir le chercher direct sur notre page.

Pourquoi est-ce que moi éditeur je devrais prouver que je tiens tellement à Facebook que je devrais intégrer un outil même pas fabriqué par Facebook pour permettre à mon lecteur d’aller gentiment et grégairement poster le contenu de Mon site sur le profil de Facebook ? Merde quoi.

S’ils veulent mon contenu ils n’ont qu’à me fournir un outil intégrable, discret et qui fasse l’effort de s’intégrer chez moi au lieu d’avoir à m’abaisser à bien vouloir leur demander la permission d’entrer. Puis tant qu’on y est ils ont qu’à se mettre à nos pieds, Facebook… et se faire tout petit en bas de notre page. Ça leur fera les pieds. Ne plus être le colporteur qui quémande à Facebook de bien vouloir le laisser entrer, mais imposer à Facebook de devenir notre majordome. »

Ok c’est bon ça le fait à peu près, ça tient.

Vous me mettez un vernis jeune et branché comme d’habitude, et on peut justifier le retour du Like button et les pages vues additionnelles sans que ça semble un retour penaud parce qu’on s’est trompés.

Ou alors… On entame une vraie révolution et on dit fuck à la tyrannie de la page vue. Ouais je sais moi aussi je dis ça, mais j’y crois pas.

__

La réponse de Erwan Cario

(as seen in ze commentaires)

Eh ben ! Un article trois fois plus long que celui d’origine pour remettre en cause la sincérité d’une décision, le tout basé sur une assertion complètement erronée… Pas mal.

En fait, je crois qu’il faut que vous révisiez un peu le manuel “les cookies pour les nuls” avant de vous lancer dans des grandes analyses de ce genre. Parce qu’affirmer que si on laisse un onglet ouvert sur Facebook, ce dernier saura tout de notre navigation par ailleurs, c’est tout simplement faux.

Allez, je suis sympa, je vais expliquer un peu. Le “J’aime” de Facebook est un iframe, c’est-à-dire que pour afficher le petit bouton (qu’on ait cliqué dessus ou non), on va chercher les infos chez Facebook. Et les serveurs de FB utilisent à ce moment-là le cookie de connexion pour savoir quoi afficher (“untel, untel et 343 personnes ont aimé”). Donc, à chaque fois qu’un internaute connecté à FB (qu’il ait un onglet ouvert ou non) passe sur une page avec un “J’aime”, FB le sait et stocke (sans doute) l’info.

Le bouton “Share” qui est toujours sur Écrans, par contre, est simplement un lien hypertexte (a href, tout ça). Il faut cliquer pour aller sur Facebook et partager. C’est une décision volontaire et éclairée de l’utilisateur. Une fois qu’il a cliqué, oui, FB sait où il était. S’il ne clique pas, malgré tout ce que vous croyez savoir, FB n’a strictement aucune info.

Par ailleurs, nous n’utilisons pas AddThis, mais c’est une erreur mineure par rapport aux autres !

Donc, il y avait sans doute moyen de nous faire de jolis procès d’intention (nous ne sommes pas irréprochables), mais il vaut mieux se baser sur la réalité et non sur d’extravagants fantasmes.

PS : Et, aussi, cette décision n’est pas, je croyais l’avoir écrit pourtant, un acte de “rébellion” par rapport à FB. On peut être responsable sans être haineux. Faut pas jeter le bébé…

Ma réponse à la réponse…

Ouais je sais on devient ésotérique

Pan, dedans mes dents.

Tout d’abord merci à toi Erwan d’avoir pris le temps de me répondre sur un rebond de ce que tu signalais toi-même n’être qu’un petit article sur Écrans. Merci aussi d’avoir utilisé un ton sans ménagement, qui est d’ailleurs celui que je pratique régulièrement.

Ok donc mea culpa sur deux points de ma LOL démonstration.

1) Méconnaissance des cookies.

Diabolisés aux prémices d’internet, je me souviens que les geeks d’avant (les nerds de maintenant) me disaient « gaffe on sait jamais quelles infos ils collectent. Si ça se trouve il n’y a pas que la persistance des sessions pour faciliter les mots de passe et connaître ton surf avec pertinence ». Il n’en fallait pas plus pour que mon esprit retors en fasse une quasi phobie et que mes mains entament une chasse systématique du petit fichier laissé dans les dossiers idoines ou les fichiers temporaires de mon navigateur. Oui je dois acheter les cookies pour les nuls et ne pas me tromper avec une recette de Lignac.

2) Add this chez Écrans n’est pas AddThis.

Alors là je dis chapeau. Sérieux. Bravo le développeur qui pousse son art jusqu’à développer le bouton qui est chez bien des autres un petit java script façon AddThis, ShareThis ou Wikio. Autant de scripts qui ont potentiellement la même latitude que le Like button de Facebook quant à la collecte de données de surf. Chapeau parce que je connais peu de devs qui ont la patience de se passer des facilités et mises à jour des services liés offerts par ces sociétés.

Or donc voilà officiellement j’admets m’être trompé et ne pas avoir assez vérifié ces deux points. Tu me diras : « essentiels un peu genre, ces deux points non ? » Je te répondrai oui. Et en signe d’admission de mon erreur, je me rase la tête (cf. photo jointe) sur le champ.

À noter cependant. Je ne fais pas le procès d’Écrans. Spirituellement et philosophiquement disons que je me sens plus proche d’Écrans que de LCI pour prendre une comparaison médiatique bidon. Mon théorème #LOL qu’effectivement tu soulignes être plus long que l’entrefilet qui l’a motivé tendait seulement à montrer que quelle que soit la philosophie ou notre volonté à nous départir du dictat des startups de la Silicon Valley et assimilées, arrive toujours un moment où on bute contre leur volonté sous peine d’amoindrir les fonctionnalités du site ou sa rentabilité. Mes exemples étaient incorrects, je l’admets. Mais je ne dis pas mon dernier mot dans ma démonstration. (juste parce que j’essaie de prouver mon théorème hein)

Par ailleurs, je trouve ton explication de texte sur les cookies et le lien href très intéressants, vulgarisateurs quoique techniques et je trouve qu’ils auraient eu tout à fait leur place dans l’entrefilet « le Like pue du fion » pour aller au-delà de la seule exposition de faits philosophiques. Bref ce n’est que mon avis.

Reste que ma tête rasée de con continue à scruter le phénomène de dépendance par rapport aux outils de la Silicon Valley (ou assimilés) et non un procès d’Écrans par un troll… et que ton explication y porte un éclairage très intéressant. Du coup me vient une question.

Si Facebook changeait son modèle économique ? Et si, le Like devenant un pipeline pour le rapport de tendances par internaute, ils se mettaient à adopter un modèle à la Google ? À la Adsense à l’envers ? L’auriez-vous aussi facilement enlevé ? Si chaque « Like » d’article rapportait une part infime du bénéfice généré par Facebook en calibrage de l’audience…

Je dis ça parce que je me rends compte que le web de 2010 est en train de concentrer les bénéfices autour de certains géants sans qu’une rétribution valable soit mise en place en contrepartie à ceux qui les font vivre. Quand Steve Jobs se prend 30% sur chaque vente d’application, s’arroge le droit de décider qui peut ou ne peut pas créer un type de contenu, refuse l’accès à certaines technologies, quand Mark Zuckerberg (on va finir par croire que je ne l’aime pas) capitalise sur des données personnelles que nous lui remontons tous avec légèreté, je trouve toujours dommage que ceux qui créent la valeur ajoutée, le contenu, ne soient pas mieux valorisés. Et c’est aussi pour cette raison que la profession de foi d’Écrans la semaine dernière m’avait vraiment touché.

Reste que ma démonstration tient toujours (enfin jusqu’à ta prochaine réponse assassine). Enlevons le report au cookie, supprimons le AddThis qui n’en est pas un… Ajoutons la question de la rémunération des usages à la « Like » évoqués ci-dessus… Et nous pouvons parler de SMART AdServer.

Écrans, comme à peu près tous les sites médias que je connais, monétise des espaces publicitaires, appel d’air salutaire ou non, poire pour la soif ou non des sites médias. Je crois savoir, que même si elles passent par le filtre d’une régie publicitaire tierce (ici je crois SMART AdServer, solution du groupe derrière AuFeminin.com non ?), souvent sont positionnées des Google Ads quand la régie est en manque d’inventaire. Les espaces pub sont un script .asp fourni par SMART AdServer, englobant parfois des ads via la solution doubleclick de Google qui récupère une série d’infos qui permettent à SMART AdServer et aussi au géant de Mountain View « potentiellement » de croiser les données utilisateur (si je suis connecté conjointement à mon Gmail ou iGoogle, ou Gears, ou Latitude, ou mobile…. et que je visite Écrans). Ceci d’ailleurs dans le but de fournir des publicités qui soient en rapport avec les métadonnées de la page et mes affinités sectorielles. C’est normal. C’est la promesse de SMART AdServer et a fortiori de Google… et c’est de cette manière que Sergueï Brin rassure ses actionnaires et peut redistribuer les pouillèmes liés au clic sur une publicité dans un site. Les Google Ads (au moins jusqu’à ta prochaine démonstration ;-) sont donc un script. Et comme le script Like de Facebook, remontent une série d’informations sur la session et pourraient potentiellement en remonter d’autres (en recoupant visite et adresse IP, IP et localisation de l’utilisateur, affichage de la publicité et données du compte perso de Google etc.) le tout sans que l’utilisateur se rappelle avoir donné son accord.

Donc comme ma tentative avec AddThis ou le cookie de notre premier échange, il me semble qu’il subsiste sur la page Écrans des portes d’entrée à la récupération d’information liées au surf de l’utilisateur sur les pages. Loin de moi l’idée de diaboliser Écrans pour cette pratique. Elle est des plus banales dans le monde du web, toute tendance ou affinités philosophiques confondues. Juste perpétuer ici ma tentative de montrer que, du coup, mettre en avant le retrait d’un des éléments de ce système complexe faisant la part belle à la Silicon Valley tient plus de la profession de fois philosophique honorable et trendy (tu sens la bâche là ? ;-) que du réalisme effectif qui peut récupérer des infos par ailleurs…

Mais je sais déjà que je vais me faire envoyer acheter Google Ads pour les nuls ;-).

La réponse de ma réponse à ma réponse à l’article de Ecrans… Ouaw je vais encore me faire chambrer par OWNI… [NDLR: mais non, mais non... on te fait des déclarations d'amour :]

Ben voilà, quand je disais que nous ne sommes pas irréprochables, je parlais effectivement des autres “portes d’entrée” qui existe sur Ecrans.fr. Bon, je n’allais pas te mâcher le travail en disant lesquelles, non plus ! Effectivement, les systèmes publicitaires imposent un accès automatique à des serveurs externes. J’estime cependant dans ce cas précis ne pas avoir le choix. On peut aussi ajouter les système de stats Analytics de Google que nous utilisons aussi.

Mais je trouve qu’il y a quand même des différences significatives. La plus notable étant qu’il n’y a pas cette impression très désagréable de servitude volontaire par rapport à Facebook (l’aspect succursale dont j’ai parlé dans l’article). Quand même, ce n’est pas anodin ! Grâce à sa puissance, FB a réussi à convaincre des milliers (millions) de sites qu’il était intéressant pour eux que leurs articles ressemblent à un simple statut. Car, même si je dramatise un peu, je crois que les internautes vont finir par avoir l’impression que FB est Internet et vice-versa.

Par ailleurs, Google et SmartAdServer récupèrent effectivement des infos, mais pas des infos nominatives. FB va beaucoup beaucoup plus loin que tous les autres. C’est-à-dire qu’il sait précisément *qui* surfe sur quel site et quand. Ca ne fait pas forcément de ce site le diable absolu, mais voilà, sur ce coup, on a *vraiment* le choix. Surtout en tant qu’éditeur de site.

Et, je me répète, non, ce n’est pas une posture de “chevalier blanc” de notre part. La remarque qui m’a le plus troublé est celle de Rue89 (bon, je n’ai pas répondu chez eux, je réponds ici, c’est vraiment le bordel) : En supprimant le “Like”, on supprime une fonctionnalité que les internautes plébiscitent parce qu’ils étaient souvent plus de 400 à cliquer. Je trouve que c’est reporter sur les lecteurs ce qui relève de sa responsabilité d’éditeur. Quand on installe le Like, on sait comment ça marche, quelles infos peuvent être récupérées et comment (et si on ne le sait pas, c’est dramatique). Le lecteur ne le sait pas forcément. D’ailleurs, ça m’a fait marré, dans les commentaires du papier de Rue89, un internautes se demande si FB sait quand il surfe sur un site porno si le site en question à installer le “Like”. Ben oui, camarade, il le sait. Et un jour, il risque de s’en servir (mais pour le bien de l’humanité, forcément).

Bon, j’ai fait long aussi, moi… Pour finir, si le Like avait rapporté du pognon, l’aurait-on enlevé ? Hum… Je ne crois pas. Pour la simple et bonne raison que je n’aurais sans doute pas été décisionnaire sur le coup. Il est probable que j’aurais vite été limité dans mon champ d’action par mon statut de simple salarié au sein de Libération ! :-)

J’ai envie de répondre CQFD. Mon interprétation était donc correcte mais je comprends aussi beaucoup mieux comment et pourquoi le Like lui a disparu. Merci Erwan pour la franchise et au plaisir d’une mousse un de ces jours.

Billet originellement publié sur le blog d’Emgenius Owni News, sous le titre “La blague du jeudi par Ecrans.fr“.

Crédits Photo CC Flickr : Jnxyz, Inarges, Inoxkrow, Vidiot, Carowallis1.

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http://owni.fr/2010/06/11/like-cookies-et-autre-addthis/feed/ 4
Un aperçu du social marketing de demain http://owni.fr/2010/04/25/un-apercu-du-social-marketing-de-demain/ http://owni.fr/2010/04/25/un-apercu-du-social-marketing-de-demain/#comments Sun, 25 Apr 2010 19:49:09 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=13529 Titre original :

Mythmänsc Social Spy – Un aperçu du social marketing de demain

C’est au salon  RSCIMNUC, pour “Réseaux sociaux  et Construction d’une Identité de Marque à travers des Nouveaux Usages en Communication”,  la semaine dernière à Paris, que j’ai écouté Avrö Mithmansc, community manager suédois, conférencier sur l’événement. Sa présentation était axée sur l’usage des réseaux sociaux dans la dynamisation des ventes du rayon “Arts de la Table” d’une chaîne suédoise dédiée à l’ameublement à prix abordable.

Avrö y expliquait comment, via une stratégie communautaire adaptée, la chaîne avait réussi à augmenter de 2% sur l’ensemble du territoire suédois la marge brute du rayon “Arts de la table” –sur lequel s’est concentré l’expérience- en seulement quelques semaines.

Avrö Mithmansc

Une petite équipe passionnée

Le cabinet de conseil en réseaux sociaux Mithmansc Social Spy (MSS) est composée de quatre membres permanents basés à Stockholm. Il regroupe, en plus du charismatique Avrö, un chef de projet, un développeur/hacker  et un sociologue appelé Social Media Watcher. MSS travaille également avec une batterie de veilleurs freelances dont le nombre n’a pas été évoqué pendant la conférence.

Le principe de l’agence est simple : en analysant adéquatement certains échanges sur les réseaux sociaux et en y intégrant certains ferments conversationnels, il est possible de faire converger certains destins à court terme pour la conversion de prospects en acheteurs conventionnels. Soit un mélange de brand management et de longue traîne pour ceux d’entre vous à qui ces termes marketing parlent.

Le discours de la méthode

Lors de son allocution, Avrö a mis en lumière le processus mis en place pour la chaîne suédoise:

1° Le préalable

MSS a établi un réseau étroit de partenariat commercial avec Google Suède, Facebook et la régie Twitter récemment créée. Par ce biais, la petite structure suédoise obtient au meilleurprix certains éléments utiles au profilage de ses prospects cibles. Soit plusieurs centaines milliers de personnes adeptes des réseaux sociaux. Par recoupements successifs, (et sans doute des heures de recherche pour confirmation de profil via les moteurs de recherche) MMS remplit les champs de son logiciel propriétaire de profilage de clients-cibles.

Ce profil est établi conjointement par la marque-annonceur et le sociologue de l’agence.  Peu d’éléments de définition de profil, véritable trésor de guerre de l’agence, ont filtré. Il est difficile avec nos yeux français et la maigre quantité d’informations données par l’orateur de déterminer avec certitude la pertinence de ces profils, ou d’évaluer si ces données sont conformes avec la législation et la CNIL en France.

Quelques éléments ont filtré dans le cas de la marque suédoise. Cible 30-35, urbaine ou péri-urbaine, CSP+ pour une partie, CSP- pour une autre partie. En couple depuis 5 à 7 ans. Relation compliquée, sans enfants ou avec un seul enfant à charge.

Ces données sont semble-t-il recoupées via analyse des profils facebook, CV en ligne et requête ONETWOTHREEGENS société de collecte d’informations personnelles (obscures) récemment rachetée par les pages jaunes en Suède.

A cette analyse primaire de la cible sont ensuite rattachés un certains nombre d’éléments récupérés sur la statusphère (Twitter, statusnet, blogs perso, foursquare…) permettant de consolider le profil. Peu d’éléments ont été annoncés. Mythmansc a néanmoins avancé des méthodes de type” moteur search” de ces différentes plateformes sur certains mots clés (fais chier, n’en pouvoir plus, agacement, trompé, salope….), analyse des situations amoureuses (it’s complicated, passages inexpliqués de in a relationship à it’s complicated à haute fréquence etc. Nous n’en saurons pas plus sur les méthodes de consolidation. Il semble d’ailleurs, mais c’est notre perception, que le développeur russe de l’entreprise portait le chapeau: noir présage d’efficacité dans la recherche).

Le développeur russe inspire confiance

2° La méthode

Une fois déterminés les profils consolidés, MSS démarre la campagne de communication en réseaux sociaux.

a)      L’engagement. Une fois la cible marketing définie, les freelances entrent en scène. Ils engagent la conversation avec les profils. En fonction du niveau de « privacy » des différents profils , ils passent par l’un ou l’autre biais. Bien que Mythmansc soit resté évasif sur ses méthodes d’engagement, on peut imaginer que les pigistes MSS démarrent une relation d’amitié virtuelle avec la cible, visant à être identifié de cette dernière non comme un Spam user, mais comme un ami virtuel et 2.0 récemment connecté. Ceci semble passer aussi par certaines méthodes automatisées, le “reply” automatique de phrases standardisées, le “retwitt” algorythmé etc. Le principe étant que la cible pense avoir affaire à un fan virtuel ou un clavardeur  / fan virtuel, être de chair et de sang derrière son ordinateur.

b)      La période de communication : le logiciel de scan des profils semble assez puissant. Défini en collaboration avec le sociologue et amélioré par l’expérience des différentes campagnes,  il semble capable d’alerter les Social Media Watchers de certaines phrases type rédigées par le prospect. Ce repérage génère des alertes sur le plateau de pigistes. Ils savent alors qu’il est temps d’engager la cible de manière plus personnalisée mais avec un but unique. L’exemple donné lors de la conférence, me semble parlant (surtout parce qu’on l’imagine degré zéro de la procédure) à un certain Stieg Larrstred qui annonce sur son profil Facebook :

« j’essaie, mais je ne vois plus de raison de continuer cette mascarade »

Mick89 employé MSS répond alors

« en effet, ca semble très compliqué. Mais pourquoi t’infliges-tu cette vie aussi ? »

Mithmansc a ensuite expliqué comment, de fil en aiguille, les pigistes parviennent à établir une relation, sinon de confiance, au moins un relationnel positif avec la cible. La cible  conserve le pigiste dans sa liste d’amis / Connaissances. Ce qui permet à ce dernier de subtilement  (le logiciel capte le nombre de messages de ce type par semaine) instiller l’idée  du départ et de la rupture dans l’esprit de la cible marketing.

Mithmansc n’a pas donné d’exemple de message qui ont pu conduire à une rupture, mais il a précisé que les commanditaires des campagnes MSS peuvent accéder à l’ensemble des échanges et ont pu constater par eux-même l’efficacité de MSS.  On ne peut qu’imaginer les messages incitant la cible à quitter son partenaire, à refaire sa vie ailleurs et à accélérer cette décision de « recommencer une nouvelle vie ».

Quelques questions dans la salle ont évoqué la moralité douteuse de la procédure. Avrö s’est défendu en argumentant que MSS ne fait que s’insérer dans un processus déjà imaginé par la cible, que l’entreprise ne  fait que concrétiser par le biais des pigistes MSS. Il a, non sans cynisme,  avancé que MSS  est par ailleurs capable d’alerter les services d’urgence ou spécialisés quand pigistes et logiciels repèrent des comportements dépressifs ou suicidaires.

c)       La relance marketing

Une fois la cible décidée à quitter son conjoint, il ne reste plus à MSS qu’à transmettre ses coordonnées complètes à son partenaire commercial. Ces derniers choisissent l’appel via plateau de télé-conseillers, courrier au nouveau domicile, ou e-mailing standard.  Le rôle de MSS se termine à ce moment précis, quand le premier contact est établi par le partenaire commercial avec la cible définie par l’agence.

d)      L’acte d’achat

Le partenaire commercial de MSS met ensuite en branle l’arsenal marketing  habituel. A la seule différence que le segment  commercial est ici défini à 100% dans la cible. MSS a évoqué la marque d’ameublement suédoise pour que l’auditoire comprenne bien l’enjeu et le rôle de MSS dans l’acte d’achat. Une personne récemment  séparée se retrouve forcément dans l’obligation de retrouver un nouveau logement.

Un nouvel appartement ou maison, que ce dernier est contraint et forcé de remeubler, réorganiser (cuisine, vaisselle…), réinstaller. Canalisé par une marque, appâté par quelques bons d’achat ou par une démarque intéressante, il y a exactement 87% de chance de transformer un prospect en client.  CQFD. Et MSS de justifier ses honoraires.

A la fin de son allocution, il régnait un silence de plomb dans la salle, étonnant  pour ce genre de conférences qui accumulent les orateurs à l’intérêt parfois douteux.  J’ai ensuite vu Mythmansc discuter avec les responsables marketing d’un voyagiste national, et du responsable marketing d’un éditeur de solutions pour mobile.

Pour ma part j’ai beaucoup glosé de la moralité de ce community management d’un nouveau genre, avec les quelques blogueurs présents dans la salle. Et je me suis demandé si je n’avais pas assisté là aux prémices du community management et du marketing  social appelé à se développer dans les années à venir, au gré des réseaux sociaux dont le succès ne se dément pas.

J’ai admiré l’efficacité de l’entreprise. Mais je dois reconnaître que j’ai eu un peu moins foi en l’Internet de demain

P-s : et si vous avez cru à celle-là… c’est bon, vous êtes mûrs pour les reportages télé sur les méfaits du vilain web. /-)

> Article initialement publié sur le blog d’Emgenius

> Illustrations par villoks, re:publica10 et mringlein

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http://owni.fr/2010/04/25/un-apercu-du-social-marketing-de-demain/feed/ 2
Chroniqueur pop: fin d’un monde et retour à la niche http://owni.fr/2010/04/13/chroniqueur-pop-fin-dun-monde-et-retour-a-la-niche/ http://owni.fr/2010/04/13/chroniqueur-pop-fin-dun-monde-et-retour-a-la-niche/#comments Tue, 13 Apr 2010 10:42:45 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=12140 Dans ce billet, Emgenius s’interroge sur l’évolution des fanzines et blogs musicaux et sur les liens qu’ils entretiennent avec l’industrie du disque.

Titre original:

La niche musicale : icône communicationnelle, et maillon faible de l’économie culturelle de masse

A la niche, Mauricette!

Avec un titre pareil tu te crois au moins dans une analyse bourdieusienne ou un article de Bernard Guetta. En fait non, ce n’est que moi…  et un simple constat. Cette semaine je me suis plongé dans la lecture des aventures de Gerald de Oliveira, que nombre de musicophiles connaissent plutôt parce qu’il est le bonhomme derrière un des premiers blogs totalement indé, totalement gratuit, totalement dévoué, A Découvrir Absolument, et navigue dans les mêmes eaux que notre bon vieux Benzinemag, depuis des temps quasi immémoriaux.

Au fil des années, ADA a réussi à imposer son style à la chronique mitraillette au gré d’albums reconnus, de groupes en développement et d’artistes non signés. Au point que je me suis souvent demandé : mais comment fait-il pour écouter autant de musique et surtout : « où trouve-t-il le temps de critiquer de plus en plus d’albums sur son site, avec une régularité d’horloge ? » et de développer, en plus, des compilations à télécharger toujours plus pointues, toujours plus indé. Je dois l’avouer. Longtemps j’ai jalousé la rapidité du bonhomme et son pagerank Google ;-)

Récemment Gérald a signifié aux internautes qu’il jettait le gant. Que pour cause de naissance et de projets personnels, il arrêtait la course à la chronique et au toujours plus, pour ne se concentrer plus que sur de sporadiques compilations, regroupant ses coups de cœur du moment.

Cet aveu, qui n’engage que son auteur est cependant symptomatique de deux grands mouvements à l’œuvre dans le monde culturel. Mais on pourrait aisément généraliser au  « en ligne » assez facilement.

Il devient de plus en plus facile de produire, enregistrer et diffuser > Difficile de suivre le rythme

Contrairement à Pascal Nègre, je pense que le téléchargement massif et l’accès gratuit à la musique a permis à une génération aujourd’hui post adolescente, d’avoir accès à un catalogue de tires qui nous a été interdit quant à nous.

Image CC FlickR par Brian Lane Winfield Moore

Les gamins qui ont pris les guitares, les ordinateurs et les sampleurs après 2000 ont en général eu accès à un catalogue, que mes cassettes magnétiques faites avec amour suite aux visites en médiathèque n’auraient jamais pu égaler. Le corollaire, c’est qu’un maximum de groupes fomentés dans les garages de l’Essonne, de Jette ou de Brooklyn ont débuté avec une connaissance des œuvres des aînés incomparable.

Globalement, j’ai tendance à croire que cet accès a donné à la jeunesse « qui joue de la musique » une certaine maturité que nous ne pouvions avoir à notre époque ; et globalement une musique plus efficace dès les premières notes. Donc plus enthousiasmante aussi à écouter.

Par ailleurs, n’en déplaise aux majors qui vantent leur labeur de loueur de studios et d’orchestre, force est de constater aussi, que là où mes camarades de fac pouvaient espérer au maximum produire une cassette sur leur quatre pistes, les gamins élevés au super Poulain et à ProTools sont aujourd’hui capables, depuis leur chambre de produire des « entités musicales », des albums, qui ont peut à envier à certaines des productions réservées jadis aux groupes en développement des maisons de disque.

Mieux encore, suite aux crises à répétition qui ont frappé le secteur, il y a fort à parier que les maisons de disque encouragent désormais un type de production similaire pour leurs artistes maison (combien d’interviews ais-je lui d’artistes qui expliquent s’être retirés dans une chapelle pour écrire leur album ou avoir composé la totalité de l’album dans le garage de Joe).

Le résultat est que nombre des premières démo de ces nouveaux groupes n’ont pas grand-chose à envier aux grands frères signés en maison de disque et arrivent très souvent avec bonheur auprès des webzines comme Benzinemag ou ADA, qui ont du coup bien du mal à refuser des démo super abouties, super léchées, qui ont parfois le petit grain de nouveauté qui nous émeut, ou que nous devons laisser sur le côté pour la seule raison, non technique, qu’il s’agit d’un n ième clone des Strokes ou une centième version de Kid A. Il n’empêche que globlament le niveau des démos est devenu très professionnel.

“Le Directeur Artistique est devenu la foule”

Avec l’avènement du web et les boosters que furent en leur temps les pages « official sites » et myspace des groupes, on a pu se mettre à écouter les démos de ces kids de chambre, émergeant des quatre coins du monde, sans filtre marketing, sans barrière de langue, sans halte, sans arrêt.

Et les démos de bidouilleurs isolés ont réussi à toucher un public parfois énorme avant même d’avoir donné ne fut-ce que l’ombre d’un concert dans la salle de gym du lycée. L’industrie en perte de vitesse s’est sentie spoliée d’un rôle de plus, celui de média, et a tenté de compenser les baisses de ventes d’albums par la production de masse de groupes en développement, tentant de compenser ce qu’ils perdaient en masse de vente sur un album par des coups possibles sur de multiples albums.

Côté fanzine, on a donc continué à voir débouler les démos super abouties de groupes non signés en quête de notoriété, diablement efficaces, et les albums de labels parfois plus petit ou non qui diffusent quantité d’albums en général plutôt plus que corrects, car portés par un buzz de fans, de communautés d’amateurs en ligne.

Le DA est devenu la foule, et la foule faite de plein de foules, réparties dans le monde, aux distances et au temps aboli par le web. Pour les webzines, comme d’ailleurs pour les installés de type Inrocks, Rolling Stones, Magic et consorts c’est devenu un peu comme une course à l’écoute. Pour rester généraliste, indé mais pertinent, il faut multiplier ses oreilles ou diminuer son temps de sommeil. Ce qui n’est viable ni si on a des impératifs financiers, ni si on entretient une vie professionnelle en parallèle.

Le désarroi des gloseurs de sorties

C’est à cette époque (il y a trois quatre ans) qu’on a vu les magazines recourir à de plus en plus de stagiaires pour les chroniques papier / web (diluant parfois l’essence des magazines au gré de plumes pas encore suffisamment mûres), user d’artifices comme les dossiers thématiques ou les hors série pour garder un lectorat captif ou un rôle de « carte IGN » dans un univers en perpétuelle ébullition qu’ils sont par ailleurs obligés de suivre sous peine de ringardisation.

C’est à cette époque aussi que sont nés plein de webzines très ciblés : untel sur la musique indus uniquement, untel sur le rap français en particulier, tel autre sur les musiciens belges… comprenant que puisqu’il devenait impossible de couvrir un scope complet, il valait mieux se spécialiser et engranger les pages vues auprès d’une ligne de fan, comme il existait jadis des lignes de produit. C’est depuis cette époque aussi qu’avec Benoît chez Benzine on cherche à dynamiser notre petite équipe, pour augmenter à la fois le confort de lecture, la rapidité de communication sur des bons groupes en phase ascendante, et une petite équipe dont le bénévolat rebute parfois dans la régularité des contributions.  C’est depuis cette époque aussi, que je me fais souvent rappeler à l’ordre par les labels qui nous contactent, parce que forcément, je suis toujours en retard d’une écoute, d’un bon coup, d’un newcomer.

Cette pléthore de sorties est difficile à gérer et ADA vient d’illustrer le désarroi de plein de fanzines, même si on se le cache souvent derrière le plaisir d’écouter des titres généralement bons. Cette offre pléthorique est ressentie aussi par le grand public, qui (et je suis sûr que c’est aussi un facteur de la baisse des ventes d’albums) n’a plus les moyens ou l’envie de céder au « fétichisme » autour d’un groupe déjà dépassé, ou dont le second album s’avère une bouse sans nom.

Ecouter et apprécier oui, aduler non. J’ai souvent mis sur le compte du « c’était mieux avant » de vieux con, mon impression diffuse de ne plus m’être enthousiasmé depuis longtemps pour un groupe pop et rock (pourtant mes préférés) comme j’ai pu le faire à l’époque pour les Cure, les Stone Roses, Pavement, Blur, Pulp ou même les Strokes et Bloc Party. Je me demande maintenant dans quelle mesure la « remplaçabilité » d’un groupe par un autre un peu meilleur, un peu différent, n’est pas en train de transformer le rapport à la musique et rendre caduque la notion même d’adhésion de masse pour un groupe populaire en une multiplicité d’adhésion de foule à des groupes de niche.

Un bon groupe de niche

Maintenir le cap de critiques généralistes, mais indé, pour le monsieur tout le monde Pop dans son ensemble (comme les Inrocks ou Magic et R&f dans leur créneau) est à la fois de plus en plus dur à continuer avec pertinence dans une volonté de couvrir TOUT le spectre des albums ou groupes potentiels, mais me semble aussi devenir de moins en moins en phase avec les attentes des lecteurs eux-mêmes

Je me trompe peut-être mais je veux y voir des signes à la fois dans la « démission » de Gérald from ADA, le côté de plus en plus fade rencontré dans ma lecture des Inrocks ou la sensation d’être roulé par les couvertures « groupe du mois » de mon favori Magic. Une hype remplace l’autre et un bon groupe remplace un autre bon groupe sans jamais rencontrer, ou si peu, le fétichisme quasi autiste des concerts de Cure qu’on préparait au khôl ou de Nirvana et Pavement à la chemise de bûcheron.

Un côté grand messe perdue, que je ne vois pas loin de là comme une des conséquences du rôle de filtre perdu par les maisons de disque (je n’ai pas le respect suffisant pour les majors qui me feraient accroire qu’ils triaient le bon grain de l’ivraie et c’est pour ça qu’on adulait en masse), mais comme une conséquence de l’accès à de multiples stimuli, de multiples enregistrements, diluant d’autant nos amours musicaux.

Un côté grand messe qu’on ne trouve plus qu’au sein de niches. Les ados avec les miraculés Indochine ou Tokio Hotel en sont les caricatures, les métalleux avec plein de groupes que je ne parviens plus à écouter au décorum et aux codes super précis… Autant de niches créant leurs icônes, leur habitus (dirait Bourdieu), leurs sociolectes et leurs messies de caste. Autant de niches qui rendent compliqué l’adhésion nécessaire à la vente de magazines tels les Inrocks ou Magic, les forcent à parfois se créer des stars du jour qui favorisent l’envie de lecture.

Des niches qui se créent sur des thématiques musicales, ou sur des personnalités de blogueurs, découvreur. Depuis une paire d’année, je constate que les blogs qui tournent autour d’une identité (et nombre de compères chez benzinemag en font partie), d’un chroniqueur se développent et gagnent un lectorat sans cesse croissant.

Un album mis en avant par Withoutmyhat ou le choix.fr encensé par eux, aura plus de chance de faire un joli carton au sein de sa communauté de lecteurs qui échangent avec ces blogueurs en nom propre, que des critiques régulières d’un maximum d’albums tel que benzine, popnews, ada, et les historiques peuvent le faire. On est passé de l’information globale au besoin de tri. Un tri qui se fait par le style de musique ou via la comparaison avec celui qui sert d’entremetteur.

Un rôle que peuvent se donner certains blogueurs, mais qui sied mal au fonctionnement de certains blogs, et qui peut faire enrager les labels condamnés à poster des des CD à la pelle, avec de moins en moins de garantie de sortir chroniqué (ce qui explique aussi pourquoi ils sont en train massivement de passer à l’envoi de MP3).

Des niches qui imposent aussi certains webzines à marcher ou crever (sous peine de disparaître en pagerank 6), à ne pas oublier les artistes avec notoriété dans chacune des niches (pour crédibiliser le site) et provoquent des démissions somme toutes logiques quand l’activité de veille / découverte se greffe sur des professions, des vies de famille etc. qui requièrent la plus grande partie de nos attentions.

Si le désarroi existe pour les webzines on ose à peine imaginer le bordel dans les labels

CC par Tsuki-chama sur FlickR

Or donc voilà que la niche domine les comportements d’achat éventuel. On le constate en bout de chaîne, quand il s’agit de parler des sorties. On se représente aussi du coup la difficulté pour tout le petit écosystème de la promotion au sein des labels et autre PR qui gravitent dans l’univers.

Il y a de plus en plus d’artistes à promouvoir, dans de plus en plus de niches. Et il n’y a pas encore de facto, d’unité de mesure ni de l’influence, ni du potentiel d’une niche.

J’imagine le RP au moment de sélectionner les 100 chroniqueurs potentiels à qui envoyer une version jolie d’un disque à promouvoir vs la version MP3 du même album ? Comment choisir ? Celui qui fait le plus de lectorat. Comment sélectionner un référent à choyer  pour un type d’artiste à promouvoir. Un magazine qui cartonne au tirage ou un blogueur influent auprès des émo-rockeurs d’ile de France, férus de ska et de punk écolo en provenance de Denver.

Où accorder l’interview ? Qui envoyer en concert ? Où se cachent les leviers qui remplissent les salles et /ou achètent du merchandising et du CD ?

Un casse-tête. Il existe peu, me semble-t-il d’analyse marketing concernant le positionnement de produit dans une niche définie et le retour qu’on peut espérer de micro écosystèmes, comparativement à de larges foules.

Seule reste le doute, la fuite en avant, et les démissions. Le changement de cap de ADA est assurément un témoignage d’un monde qui vient de se terminer.

On attend que se définissent les règles précises du monde à venir.

> Article initialement publié sur le blog d’Emgenius

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Youpi! Ils ont gagné? http://owni.fr/2010/03/22/youpi-ils-ont-gagne/ http://owni.fr/2010/03/22/youpi-ils-ont-gagne/#comments Mon, 22 Mar 2010 16:13:22 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=10632

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Un discours de triomphe modeste, mais un discours de triomphe quand même.

Ainsi donc, comme en 2004, la plupart des régions sont restées colorées de rouge. Et depuis hier les ténors avec ou sans twitter, de nous marteler qu’il s’agit d’un vote sanction de la politique du gouvernement à la tête de la république française.

Je n’ai pas voté pour la région île de France où je réside. Je ne peux pas. Je ne suis pas Français (un choix de fainéant, depuis que mon pays de racines, la Belgique a autorisé il y a six mois la double nationalité à ses ressortissants). J’ai entendu les arguments balancés par les futurs votants et les abstentionnistes dans #lafrancedutrain qui m’emmène chaque matin de Seine et Marne à Paris. On y parlait de la personnalité bonhomme de Huchon et du sourire coquin de Valérie Pécresse. Ou alors on parlait des résultats désastreux de Paris en championnat ou on ne parlait pas.

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J’ai reçu des tracts de Jean Paul Huchon à ma gare d’extrême Seine et Marne. J’ai vu aussi des poubelles pleines des mêmes tracts quelques mètres plus bas, dans le couloir qui mène au train. J’ai lu les batailles à coup de Ali Soumaré, les déclarations facebook de Frédéric Lefèbvre, j’ai entendu le triomphalisme de gauche demander la tête de François Fillon entre les lignes. Et si c’était Jean-Marie Le Pen qui avait eu la seule bonne analyse du scrutin en version 2010 « Le Pen, c’est une bonne marque, en laquelle les gens ont confiance ».

Et si le vote sanction, le vote épidermique qui permet d’excuser sinon d’expliquer les revirements complets de l’opinion publique n’étaient en fait que le reflet du monde contemporain ?

Combien sont-ils, les petites gens à mon image ? Ceux qui luttent autant pour le pouvoir d’achat au quotidien que pour l’écran plat ? Ceux qui ne noieraient pas leur prochain dans l’eau d’un bain de merde, mais seraient prêts à gueuler si les voisins se mettent à marcher sur les plates bandes ? Combien sommes-nous à conchier  les extrêmes de tout bord sans pour autant soutenir d’idéal ni de droite ni de gauche. Combien sommes-nous à voter, ou ne pas voter, par habitude ?

Parce que les préoccupations politiciennes nous semblent à ce point éloignées de nos quotidiens que nous avons l’étrange impression qu’un système vaut bien l’autre. Qu’on ne sera jamais tous frères unis sous le drapeau rouge, mais pas dupes non plus de lois votées au profit de certains, sous le couvert de la réponse à un fait divers, une préoccupation sociale. Et je me souviens à 17 ans, de ce gros couillon qui fustigeait ses camarades de classe donnant leur vote à la pensée paternelle sans réfléchir à l’idéologie, au monde qu’ils désiraient pour plus tard. Je suis pire qu’eux. J’ai abdiqué. Je survis. J’envie. Je possède et constate.

L’économie quotidienne. La tambouille dans la gamelle de tous les jours et l’hédonisme capitaliste ont depuis longtemps remplacé notre préoccupation politique.

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On veut tous plus. On veut tous mieux. Et tant pis si parfois on doit faire taire l’internationale socialiste qui chante au fond de nos cœurs. Les vacances aux Maldives valent bien quelques grammes de C02, et on ne se priverait pas du café à la machine parce qu’il est servi dans un gobelet plastique. On veut bien être un peu justes, mais pas jusqu’au point de partager nos appart’s avec tous les miséreux du monde. On veut bien accueillir les réfugiés politiques, mais à la seule condition qu’ils n’habitent pas à 15 dans la maison mitoyenne, qu’ils évitent les ablutions matinales sonores et les odeurs de friture insupportables. On veut bien être socialistes, mais pas au point de nourrir tous les tire au flanc, que parfois on envie, le soir quand on est crevé par la journée de boulot, la grève SNCF ou le trafic à la sortie de la méga-ville.

La politique n’est plus au mieux, qu’un outil de notre développement personnel. Au pire une habitude ou un sujet de conversation. Nous sommes volatiles, changeants, inconsistants. Nous sommes capables de sacrifier un idéal au gré de notre ambition personnelle. Nous sommes près à tous les compromis parce qu’ils servent notre cause propre ou perpétuent notre consensus mou.

Nous pensons la politique en terme de phrases assassines, de discours grand guignolesques ou de spiritualité sur Twitter.

Un casse-toi pauvre con et nous sommes capables de causer six heures avec nos collègues. Un désir d’avenir et notre journée numérique est enjouée à coup de retweet.

Nous avons la vague impression que quelque chose ne va pas. Nous voudrions que l’île de sacs plastiques au milieu de l’Atlantique soit nettoyée, mais ne serions pas prêts à être taxé pour le nettoyage à sec. Nous votons pour les chaussures de Nadine Morano, la petite marche de Nicolas Sarkozy, la serpillère flasque de Van Rompuy ou le nœud papillon d’Elio di Rupo.

Notre conscience politique se construit autour d’un clip « pour ceux qui veulent changer le monde » et d’un bon mot des guignols. Notre idéologie se développe pour Stéphane Guillon ou contre lui. Nous nous en foutons royalement (sans jeu de mot), tant que rien n’empêche les courses chez H&M, le caddie chez Intermarché et les vacances au mois d’Août.

Nous avons la conscience diffuse que quelque chose ne va pas, ne va plus, n’a jamais été. Cohn Bendit représente la génération de l’échec des idéaux, mais nous n’avons pas d’idéaux. Besson ou Strauss Kahn la preuve qu’on peut être de gauche sans finir professeur d’histoire à collier de barbe. Saint Sega priez pour nous. Et priez, priez que tous nous veuille absoudre.

On aimerait changer le monde, mais notre temps de cerveau disponible est restreint, une fois achevée la lutte pour notre propre survivance et le visionnage de la saison 6 de Docteur House. On aimerait que quelqu’un le change à notre place, par baguette magique et qu’on puisse tous en profiter, y faire des profits. Boire le café à la machine le matin et continuer à respirer correctement, parce qu’on est les pères de nos enfants. On aimerait donner notre destin à un guide, un despote éclairé. Mais on n’a pas confiance en les icônes politiques, qui tournent au vent des électeurs comme des girouettes.

On a l’impression de devoir prendre le destin du monde en main, mais on a déjà du mal à se saisir du nôtre. Et on a peur d’être roulés dans la farine alors on évite de se commettre à adorer une icône politico médiatique qui sera balayée plus tard par une affaire, un revirement ou un mauvais mot glosé par les humoristes.

Nous sommes défiants

C’est là notre seule conscience politique. On sait qu’on ne se fera plus avoir par le politique. Alors on se fait avoir par l’économique. Saint Sega priez pour nous . Et soumets-nous à la tentation. On se rassure en écoutant les radios qu’on imagine colorées à peu près à notre goût et les trublions de bon ton. Nous oublierons. Nous serons prêts à contourner les lois, défier les dogmes si seulement l’économie nous offre une drogue légale. Here we are now, Entertain us, comme disait l’autre.

Parce que quand on se met à penser on pleure. Parce que devant l’ampleur des tâches on se rend compte de nos différends, de nos différences, et de ce qu’on n’aura pas assez d’une vie pour que tout change à notre rythme mollasson.

Nous votons par habitude, ou nous ne votons pas. Ou pire nous votons pour la marque électoraliste qui nous tente le plus. Le Pen a raison (dit comme ça ça fait peur… toi qui pratique la culture de l’extrait remonte plus haut je t’en supplie). Nous choisissons notre préférence électorale plus en fonction des idées, mais en fonction du catalogue, de la vitrine que propose le candidat. Une poitrine avenante, un regard mutin peuvent amener plus de voix qu’un vrai programme dûment calibré. Je vous jure avoir entendu peu avant l’élection de 2007 dans #lafrancedutrain « sarko il gagnera pas, il est trop petit pour faire un président». Quelques bons mots sur Twitter et @benoithamon m’enthousiasme plus que Martine Aubry.

Un site internet pourri ou le rappel opportun d’une opposition ancienne avec le Club Dorothée et c’est une élue de Poitou Charentes qui fait les frais de notre courroux. Un Yann Arthus Bertrand par hasard programmé la veille du scrutin et c’est le monde qui devient écologiste d’un soir. Un policier abattu dans l’exercice de ses fonctions et nous sommes tous profondément convaincus que le monde ne tourne plus rond et qu’il faut resserrer les boulons.

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Quand la victoire est une question de plus’ produit

Nous sommes citoyens d’une méga-ville planétaire. Qu’une explosion se passe sur le pont d’à côté, et nous ne croirons à sa véracité que si le présentateur vedette nous le confirme. Qu’on pense révolution et on se pique de regarder exactement sur quel point de détail du discours de l’UMP on peut porter un estoc parce que sur le fond, on n’est pas si différents. Qu’on soit de gauche et il faut en porter la coquarde : « libé-Guillon-FranceInter » ou de droite « costard, cheveu beatles et microentreprise.

On ne vote plus sur foi d’idées ou de concepts, parce qu’on a la diffuse impression que les concepts ne changent plus le monde et qu’un concept sera toujours moins puissant que l’économie. Et que de l’économie dépend Saint Sega. On vote sur catalogue. On choisit sa marque électorale comme on choisirait un Jean dans un catalogue de La Redoute. Parce qu’il est pas cher, parce qu’il fait le cul rond ou que l’air du mannequin donne envie de lui mettre une cartouche. On applique à notre philosophie, à nos actes, des mécaniques économiques marketing/envie/acte d’achat sensibles aux saisons, à l’ADN de la marque et à la publicité. Notre culture, notre conviction politique est un catalogue France Loisir.

On y picore ce qui nous est bien présenté. Et on s’engage à bien lire chaque mois un morceau de la culture qu’on nous ressemble, que quelqu’un un jour a formaté pour qu’il nous ressemble…. L’économie a non seulement remplacé l’idéal politique, mais il y plaque aujourd’hui ses mécaniques.

Donner des leçons c’est bien…

Mais je n’ai ni le courage ni l’envie de me lancer dans une croisade pour un retour de la prise en main de nos réflexions politiques, pour le retour de la conviction philosophique avant le glamour du glissement du bulletin dans l’urne. Je n’ai pas le temps.

Comme tout le monde je galère d’abord avec l’envie de me payer un resto par mois en famille et des vacances à la côté cet été. Comme tout le monde je m’émeus du ministère de l’identité nationale et m’amuse des spots de campagne blafards du PS. Comme tout le monde si j’allais voter, je choisirais mon candidat sur catalogue (je le fais déjà pour les élus belges que je dois choisir à distance).

Avant j’imaginais que pour éviter que le titanic se mange l’iceberg, il fallait que je grimpe à bord et que je convainque le capitaine. Aujourd’hui je suis plus enclin à rester sur la rive tirer dessus au bazooka, et préparer les chaloupes pour sauver qui pourra. Sauf que… être belliqueux c’est pas classe, et je me vois pas négocier en loucedé l’achat et le montage de mon bazooka. Pas le temps pour ces conneries, y’a Breaking Bad S03E01.

Vivent les régions à gauche ?

> Article initalement publié sur le coin d’Emgenius dans la soucoupe

> Illustrations by mainblanche et par alainalele

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Mobiliser un ami – Mais que fait #Loppsi lice? http://owni.fr/2010/03/11/mobiliser-un-ami-mais-que-fait-loppsi-lice/ http://owni.fr/2010/03/11/mobiliser-un-ami-mais-que-fait-loppsi-lice/#comments Thu, 11 Mar 2010 14:49:09 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=9878 4184197483_bd50f12208

Ce midi comme tout le monde, j’ai reçu un message de Xavier Bertrand. Bon ok je me suis dit. Xavier il a oublié que j’étais pas français et que la France ne m’a pas encore autorisé à voter aux régionales, comme tout le monde, sur base d’un battage médiatique entre Soumaré, tête pas catholique, Benjamin et français de corps traditionnel. Pas sur base d’un programme, non ça c’est super has been. Bref. j’ai cinq minute pour pondre cet article, je fonce.

En pratique Xavier Bertrand fait un speech mobilisateur dans lequel un ami bien ou mal intentionné qui aime le #LOL ou sa carte de parti,  place ta tête pour t’inviter à voter UMP aux régionales.

Sur le fond, j’aime bien les petites vidéos comme ça où tu peux mettre la tête de quelqu’un. Je me suis récemment fait tuer par mes amis pour 13ème Rue et j’ai été le héros d’une pub pour le câble suédois. Donc ça ne m’a pas embêté. Au début.

Puis en mangeant mon pudding de la boulangerie d’en bas, je me suis rendu compte que finalement cette démarche me fait grincer des dents. Et il n’y a pas de parti pris politique (un comble) dans ma réflexion. J’aurais tenu exactement le même discours à gauche, à droite et aux extrêmes. Mais elle m’amuse plus encore quand elle vient de la part du parti qui soutient et milite pour l’instauration rapide de la #loppsi.

Faisons, court, bref et précis, façon brief de chef de projet :

1) Pas de vérification sur l’adresse mail du rédacteur du message : je me suis amusé à m’envoyer un message signé de la main de bob.sinclar@ump.fr tandis que @Epelboin m’a envoyé pour la démonstration par l’exemple, suite à notre discussion, copie d’un #lolmessage destiné à une certaine Cécilia de la part de Nicolas Sarkozy.

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Le premier site web marketing envoie d’abord un mail à cliquer pour au moins valider l’adresse du commanditaire et éviter les fausses adresses dans la base CRM. l’UMP n’a pas pris cette précaution. Du coup, on peut imaginer les quiproquos moins drôle de gens qui vont recevoir le mail de leurs pseudo-collègues ou chefs de service dont on aura usurpé une adresse sans aucun contrôle.

2) Pas de disclaimer sur la propriété des images de la tête de son ami : n’importe qui peut mettre la tête de n’importe qui dans le tract électoraliste, sans que ce soit ne fût-ce que rappelé qu’il est interdit par la loi actuelle d’utiliser des photos dont on aurait pas les droits. @lesinternautes s’excusent pour les photos de @jeanrenecraypio, Igor Bogdanov, Adolf Hitler et Carla Bruni que j’ai déjà vues passer dans les mails qui m’ont été envoyés par d’illustres inconnus cachés, les fourbes derrière leur PC.

3) Pas de réflexion ou de mention particulière sur la nature du mail reçu : “Xavier Bertrand parle de toi” fait à la limite songer à un mail de fishing pour me vendre des pilules du bonheur ou des accès fictifs à la CAF de Melun, mais pas du tout à un tract électoral utilisant ma tête non validée à des fins politiques. Si on faisait de même avec un @pedobear mettant en scène ma photo dans un snuff ou dans une vidéo pédophile, le site serait tellement scandaleux qu’il serait fermé dans l’heure. Quand il s’agit d’un mail de  #lolbertrand, je trouve ça drôle. Mais demeure quand même l’interrogation sur la méthode.

4) Mise en place de procédés condamnés sur le lieu de travail : du 1) à 3) découle mon 4). À peu près toutes les entreprises françaises interdisent de tenir des propos politiques au bureau. Pour beaucoup d’entreprises, il s’agit d’une faute grave. Imaginons quelqu’un qui recevrait un mail apparemment provenant d’un salarié, invitant un autre salarié à voter UMP dimanche… On prend un risque beaucoup moins drôle du coup.

Alors bon. Soit je me mets à tenir le discours du complot généralisé… Et je me dis que ceci est une manipulation habile de l’UMP pour récupérer des cas concrets d’usurpation d’identité, le tout pouvant conduire à des sanctions disciplinaires en entreprise… Et j’ajoute un “ouaaaah sont forts les bougres” pour justifier Loppsi, ils hésitent pas à donner de leur personne…

Soit je me dis, plus benoîtement, qu’il s’agit d’une action de communication drôle mais un peu maladroite, très peu au fait des pratiques de l’internet et des contraintes que se sont imposés par exemple les professionnels du marketing digital et Facebook, si souvent décriés à la télévision. Je souris gentiment et j’invite l’équipe de #lolbertrand à corriger rapidement les failles polémiques pour ne pas fournir encore une arme bidon à un débat politique régional qui peine à passionner sur les sujets de fond.

> Billet initialement publié sur Emgenius Owni News

> Mobiliser un ami

> Illustration par fondapol sur Flickr

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Rêve de Geek, théorie du complot ou réalité : choisir tu devras http://owni.fr/2010/03/02/reve-de-geek-theorie-du-complot-ou-realite-choisir-tu-devras/ http://owni.fr/2010/03/02/reve-de-geek-theorie-du-complot-ou-realite-choisir-tu-devras/#comments Tue, 02 Mar 2010 17:10:22 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=9307

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Subtilement, comme un frémissement de la force seulement perceptible de Maître Yoda, la République de France et son corollaire planétaire, basculent vers un empire numérique d’Après. J’ai commencé à m’en rendre compte à l’époque du vote d’Hadopi, au nom de la sacro-sainte liberté des ayants droit à sauver leur business malmené par le téléchargement. J’attends donc que la rébellion guidée par ce jeune puceau brushingué pilote de X-wing vienne foutre le bordel. Mais j’ai un doute.

Palpe A Tignes

Ça a commencé par une petite loi, répercutée en Suède ou au Royaume-Uni, qui n’a pas ému grand monde. Après tout, que les gamins se remettent à consommer légalement la daube packagée par Pascalou et ses amis n’est pas un sujet de prime importance dans un monde soumis au diktat des crises économiques et écologiques. Sauf que. Sauf que personne ne s’est réellement indigné, dans l’opposition ni l’opinion publique qu’une industrie culturelle s’interdise, et fasse interdire le mouvement vers le renouveau et rende pirate toute réflexion autour d’une alter-consommation.

Un peu comme si la filière charbon au milieu du xxe siècle s’était mise à imposer un produit salissant et économiquement non neutre contre la technologie électrique, mélangeant un discours réel de danger nucléaire et de faux arguments concernant la difficulté à produire ensuite des calorifères efficaces. Obligeant le monde entier à se salir les doigts, descendre à la cave avec le seau à charbon pour nourrir le poêle alors que tout un chacun pourrait produire son énergie éolienne. Ceci au prétexte que les constructeurs d’éoliennes ne se préoccuperaient que très peu des artistes et de leur possibilité de se nourrir. Il faut bien manger qu’ils disent. Moi je réponds que d’habitude, quand on va produire une Renault en Turquie ou qu’on ferme une aciérie de Lorraine, on s’en occupe assez peu de la perte d’emploi et de la galette de riz qu’on mange.

Ainsi, une industrie a réussi a faire légiférer contre le plaisir de la population, sur des principes liés à la consommation de fichiers numériques ou de rondelle irisée. Que nombre de groupes contemporains se soient créés en accédant au vivier Napster, que plein de gens puissent avoir accès à une forme de culture musicale ou cinématographique, que les mêmes industries culturelles Warner, Sony… vivent déjà en partie des reports financiers de la population du disque et du DVD vers l’informatique, les concerts devenus hors de prix ou les jeux pour consoles nouvelle génération… Tout cela importe peu.

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Plutôt que de réfléchir à un autre business possible (les revenus numériques d’Universal ont progressé en 2009… qui en a parlé ?), plutôt que de promouvoir une autre forme d’économie mélangeant stream, concert et merchandising (cf. ma réflexion ici), ils ont préféré refermer la porte du pied comme pour éviter le courant d’air.

Ça a commencé comme ça, dans ma réflexion de Padawan. Une législation liberticide a interdit la remise en question. La crainte de licenciement, l’image de l’artiste sonnant à la porte de Mécène pour quémander son panier d’artiste a eu raison de la réflexion globale, innovante, différenciée.

Et puis vint l’empereur Dark Sidious

Puis il y eut les pédophiles, les jeux vidéos violents et les petits n’enfants qui risquent de tomber sur les bites de Chatroulette, les vilains mafiosos aussi qui polluent la planète et droguent les fils de bonne famille… Loin de moi l’idée de cautionner pédophilie ou mafia. Loin de moi l’idée de tenir un discours tout rose quant à internet. Mais de la crainte naquit le vote de Loppsi.

Je n’ai pas envie que ma progéniture se fasse alpaguer par un pédophile sur MSN. Je n’ai pas envie qu’un guignol squatte ma page Facebook ou se mette à vendre du Viagra via mon blog (il l’a déjà fait le bougre). Pourtant je m’insurge contre le relatif manque d’implication de la population contre Loppsi. Ces mêmes gens qui s’insurgent contre les teubs sur Chatroulette et qui n’ont aucun scrupule à laisser des bouts de chou de moins de trois ans à de parfaits inconnus ou presque, appelés nounous agréées. Ces mêmes gens qui regardent nos chaînes nationales et ne détournent pas les chastes yeux du JT où pleuvent les cadavres, ou des teasers de CSI plein de macchabées. Ces mêmes gens qui oublient que l’usurpation d’identité est déjà un délit pénal, que la pédophilie est déjà condamnée et qu’on peut aussi élever sa progéniture, à partir d’un certain âge, une fois qu’on a décidé ensemble de désactiver le logiciel de contrôle parental. Prendre le temps d’apprendre ce qu’est une e-réputation et quels sont les mécanismes des connards cachés derrière le web.

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Ils ont voté Loppsi dans une indifférence quasi généralisée. Parce que Facebook c’est le mal et ça s’attaque à tes données privées. Parce que Google stocke tes données personnelles pour t’envoyer des pubs ciblées. Mais ils se moquent pas mal de savoir qu’il faudrait un « pas grand-chose » pour que les infos de la carte vitale soient reliées à un assureur ou qu’on utilise Navigo et puce de GSM pour savoir précisément où on se trouve. Pour un but largement moins coton que me fourguer des publicités liées aux services mobiles. Ils ont oublié que Facebook ne se nourrit que de ce qu’on lui donne et que c’est avant tout d’éducation aux nouveaux médias et à l’identité numérique dont les ados ont besoin, plutôt que d’interdiction au sens rétro du terme.

Parce qu’une loi et une interdiction c’est un écrit à double tranchant. Parce que si tu donnes une loi à un homme ,il sera protégé un jour, si tu l’éduques, il sera protégé toute sa vie…

Pendant ce temps, de l’autre côté des Alpes, Berlusconi usant des mêmes types d’armes a décidé de faire taire les webtv qui gênent un peu trop le discours lissé à grand frais de communication télévisuelle. Ils ont voté Loppsi et il n’y a plus qu’à espérer que jamais un gars comme Pétain (notez je ne dis pas Hitler pour ne pas atteindre le point Godwin) ne revienne en France et ne décide de valoriser le travail, la famille, la patrie ; quitte à éradiquer au nom de la morale, les activistes du web qui oseraient nuire à l’ordre public en instillant des idées perverties dans les jeunes cerveaux.

« #Merilest fou » es-tu en train de penser. Oui sans doute un peu. Heureusement que la France ne se met pas à repenser des discours d’identité nationale ou que l’Hexagone ne se mette pas à fustiger une partie de la population pour des notions de religion ou de port de casquette de travers… hein. Heureusement dites. Ok « #merjesuisfou » quand même.

L’Empire galactique marque le retour du règne Sith sur la galaxie, après celui de la démocratie sous la protection du Conseil Jedi. L’Empire est une formidable machine de guerre, associant un grand nombre de vaisseaux et une technologie importante. De nombreuses découvertes sont faites. Cependant, il y a quand même un point noir sur le plan social ; l’Empire galactique a régressé par rapport à la République. En effet, c’est un empire xénophobe, qui privilégie les humains aux autres espèces de l’Univers. Les infractions à la loi sont rapidement suivies d’exécutions ou de sanctions très importantes. Son armée est composée de non-clones entraînés dans des mondes comme Carida.

Une paix impériale, voire royale

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Ils ont voté Loppsi. Puis on a annoncé l’iPad. Un gros iPhone en somme. Apple a annoncé l’iPad et les médias se sont engouffrés dans la brèche. Parce que quand même c’est hype un Steve Jobs. C’est un truc végétarien qui fourmille de bonnes idées, même après être revenu de chirurgie. Ils n’ont pas tout à fait tort les journalistes. Mais surtout ils se remettent à rêver. Enfin pas forcément le pigiste chargé de l’analyse technique de l’engin, non non. Son chef, et le chef de son chef. Et l’actionnaire qui investit depuis des années des ronds dans un truc qu’il a du mal à rentabiliser. Et son collègue du gouvernement qui subventionne chaque année un truc qui dit parfois du mal et ne rapporte pas toujours.

Apple a annoncé l’iPad et la presse s’est mise à rêver pour elle-même des modèles économiques de l’App Store. On pourra revendre des pages web comme on vendait jadis des journaux. On va pouvoir faire de l’Internet payant, ajouter de la valeur à nos rédactions, à tous ces fainéants qui composent nos rédactions. On va les appeler journalistes globaux. On les payera au papier et ce papier on le poussera sur tous les médias payants. One fits for all. Qu’importe si l’info qu’on relaie est strictement la même que celle du voisin branché lui aussi sur l’AFP, qu’importe si, de fait ,de journal d’opinion on est surtout devenu une entreprise avec un comptable et des comptes de résultats, des familles et des bouches à nourrir. L’App Store appliqué à la presse serait la panacée. Le Graal. Comme les copains des maisons de disques, on n’aura pas à se poser la question de notre valeur ajoutée, de notre mode de fonctionnement, de notre utilité ou du rôle de notre métier dans un monde qui va généralement plus vite que notre structure à l’ancienne. L’information va redevenir payante, youpiiiii les gens seront prêts à acheter le bousin et nous à repartir comme en 40 euh non, comme en 45. Restera juste à fustiger un peu ces cons de blogueurs et prédire leur mort annoncée. Ils l’ont déjà fait ? naaaaaaaaan ;-)

Depuis une semaine, Orange prétend qu’il y a Internet et Internet par Orange. Et tout le monde s’en fout. L’App Store a ouvert la voie. Défriché les réticences. Ben oui puisqu’il y a services mobiles et App Store. Puisqu’il y a Internet et Internet sur iPad, pourquoi n’y aurait-il pas aussi Internet et Internet par Orange. De l’Internet enrichi, selon la publicité de l’opérateur. De l’Internet qui donne envie de venir chez nous. Quoi Internet c’est neutre ? Ben non regarde, Apple a décidé qu’il n’y aurait pas de fille nue dans son internet propriétaire, et il n’y a pas de fille nue dans l’Internet par Apple. Oui quoi oui ok y’a le navigateur sur l’iPhone. Vous avez déjà fait le test ? Qui va encore sur le navigateur quand il a les applications idoines validées par Steve Jobs. Et puis quel navigateur d’abord ? Le navigateur Internet ou le navigateur Internet par Orange d’après Loppsi et filtré Hadopi.

Oiseau de mauvais augure, m’entends-je répondre. Placer Pétain dans une chronique est de mauvais goût. Tu sais bien que la France ne sera jamais une dictature. Regarde le tollé quand Le Pen est arrivé au second tour. Oui. Vous n’avez pas tort.

Ou l’économie réelle remplace la “théorie du complot” dont je sais que vous allez me taxer. Allez avouez.

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Le pire, c’est que ce que je crains le plus n’est pas un putsch dictatorial à la Palpatine, façon grand complot stellaire. C’est un putsch de démocratie économique. Quand nous serons bien mûrs. Quand nous aurons ré-appris à acheter le dernier Michel Sardou, à payer pour un DVD de film blockbuster, voire à repayer pour la catch up d’un film qui est déjà passé à la télévision… La dictature économique risque d’envoyer toute réflexion, toute réelle liberté d’expression, toute remise en question des modèle au rang des oubliettes de l’histoire contemporaine.

Quand Overblog ou OVH se sera mangé ses X procès pour mauvais contrôle des contenus publiés, vont-ils continuer à fournir un accès de base à tarif tout démocratique ? Quand on aura mis en cause le FAI pour le fichier illégal ou irrévérencieux passé par son réseau, quand la controverse ne sera plus possible donc plus génératrice de pages vues publicitaires ; leur modèle économique sera-t-il encore viable ? Sera-t-il économiquement intéressant de proposer des modèles démocratiques ou gratuits et publicitaires ?

Quand la France aura connu ces premiers procès retentissant liés au téléchargement illégal, les maisons de disques continueront-elles à nourrir Spotify et Deezer (qu’elles sucent au sang en ce moment en attendant des jours meilleurs) ? Quand il faudra payer pour lire Slate, Libé, Le Figaro ou Le Post, quand émettre un commentaire sur Rue89 sera payant est-ce qu’on aura encore un large panel de commentateurs représentés, un large choix de lecture d’opinion ou faudra-t-il se résoudre à l’économie et à la pensée d’une seule source? Quand il faudra systématiquement payer pour obtenir un contenu musical, voir un film ou une série américaine qui, à part les maffias et les marchands de disque dur, pourront encore enrichir leurs connaissances, développer leur créativité au vu de la diversité.

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Quand il faudra additionner le coût de la VOD au jeu Playstation, quand ce coût viendra s’ajouter aux frais de stockage de photos sur le web, et à l’hébergement web, quand cette facture viendra s’enrichir de celle de l’internet ++ avec Orange et de l’accès au portail 3G++ de Vodafone… qui aura encore accès aux web, qui pourra encore poser une idée divergente, un avis, un concept qui ne soit pas d’abord filtré par l’accès au portefeuille et la possibilité de sortir les biffetons supplémentaires. Certaines entreprises mettront la clé sous la porte. D’autres se repenseront. Sans doute celles moins « mainstream » ou ciblant une niche. Celles capables de se réinventer rapidement (ce que n’ont pas su faire les industries culturelles pour info)

En quoi le net sera-t-il encore neutre, multiple, nourri de mille voix ? En quoi les entreprises de presse, les médias et les industries culturelles seront appelées à innover sous peine de mort poussée par une foule plurielle, consommatrice mais autrement.

Où naîtra la vraie réflexion, la pensée multiple opposée à la pensée unique validée par Loppsi et les gouvernements ? Où se diffuseront les étincelles de génie et les brasiers contestataires. Où sera-t-il possible de trouver le contraire du pire et de se former à ne pas se laisser berner par le pire au contraire ?

Hadopi, Loppsi, Ipad, ACTA, Patriot Act, lois italiennes, Internet et Internet par Orange se sont bousculés dans ma tête cette nuit au milieu d’un rêve de geek. J’ai entrevu l’ère digitale de demain qui ressemble presque à l’image que Korben en a faite. Pire encore, parce que chacun de ces éléments sera venu en loucedé, discrètement, à la faveur d’une faillite économique, d’un procès retentissant, d’une charge contre l’immoralité.

Petit à petit. Pas à pas et de démission publique en impression de ne pas être concerné. Derrière des hurlements de cabri sur telle ou telle trivialité du paysage politique. Tout se met en place pour un appauvrissement de l’offre gratuite, démocratique et le retour des anciennes pratiques économiques remodelées à l’usage du web. Après il ne reste plus que le passage d’un Aigle ou d’un Pétain du XXI e siècle pour que comme ça, gentiment de « rien à foutre » en WTF nous ayons nous-mêmes laissé se créer un nouveau monde policé et moraliste.

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Reste à espérer que ce jour là la France des Lumières que j’ai toujours encensé se réveillera, mue par un commun intérêt (la liberté ? Le pouvoir d’achat ? La fin du capitalisme financier ?) et s’en ira prendre la bastille numérique. Ce jour là je ferai partie du corps brabançon et porterai sur la poitrine ma cocarde planétaire.

Le manque de liberté attise les rébellions, et bien que de nombreux systèmes n’osent pas combattre par peur des représailles de l’Armée impériale, un groupe de rebelles intrépides ose s’opposer à lui. Ils infligent beaucoup de pertes aux impériaux grâce à des techniques de guérilla.

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@Emgenius

Plus+

Toutes mes références historiques sont tirées d’ici

> Toutes les illustrations proviennent de la merveilleuse galerie Flickr Stormtroopers 365 de Stéfan

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#huisclosnet ou la théorie du serpent qui se mord la quéquette http://owni.fr/2010/02/04/huisclosnet-ou-la-theorie-du-serpent-qui-se-mord-la-quequette/ http://owni.fr/2010/02/04/huisclosnet-ou-la-theorie-du-serpent-qui-se-mord-la-quequette/#comments Thu, 04 Feb 2010 15:27:41 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=7666

Ainsi donc, la crème, le gratin, le überpanier de la presse francophone vient de rentrer dans un loft africain situé au beau milieu du Périgord. Ceci afin de prouver que ces oies blanches numériques…. ben pour prouver quoi en fait….

1) option 1: Prouver que la vie c’est trop bien avec Twitter et Facebook et qu’on n’est vraiment que des gens trop négatifs à encore acheter des magazines et des journaux quand il suffirait de quelques réseaux sociaux super informés pour qu’on satisfasse notre boulimie informative…. Mouais j’ai un doute quant à penser que les radios francophones jouent à se tirer une balle dans le pied

2) option 2: Prouver que la vie avec Twitter et facebook c’est super bien, mais que rien ne vaut quand même un bon journaliste qui trie l’info valide ses sources et est capable de fournir une information de qualité LUI. AAAh là je crois que je peux comprendre qui finance cette expérience.

3) Option 3: Nour-Eddine Zidane ça faisait super longtemps qu’il avait envie de voir son pote belge alors il a monté un gros pipeau avec quelques potes pour s’enfermer dans un gîte à la cambrousse à fumer des clopes et boire des glutes. Et même tiens chiche, qu’on est capables de se faire rembourser le TGV de David Abiker…. Moi c’est le postulat qui me convainc le plus.

Parce que sérieusement…. Comme l’a très bien résumé Damien Van Achter (que je léchouille langoureusement ici) on ne peut pas parler de “Twitter” et “Facebook” comme de médias à part entière. Ce sont des vecteurs de médias. C’est ce constat de base, compris de tout twittonaute, qui semble avoir fait défaut aux promoteurs de l’émission très très médiatisée (en gros c’est la ferme de TF1 à la sauce Radio francophone)

Je ne comprends pas à quoi sert ce genre d’expérience. Finir la semaine au pays des oies  en déduisant “le net c’est bien mais c’est brouillon, heureusement qu’il y a des journalistes pour dépiauter l’actualité” a un côté “rétro” qui me choque. (quoique si on me paie une semaine à Péta avec ma famille je dois pouvoir arriver à la même conclusion). C’est le genre d’analyse qui conduit à la duplication perpétuelle des mêmes modèles de communication, motive le pré-carré de la presse payante dite “sérieuse” face aux internautes tocards, et permet d’éviter de se poser n’importe quelle question liée à la valeur du travail du journaliste dans le monde futur ou de l’intérêt même de l’organe de presse face à une montée éventuelle des “identités référentes et crédibles”. Quoi? tu doutes lecteur? tu penses que les journalistes enfermés n’ont pas ces “basses” motivations? Je te le prouve. Avec l’esprit provoc qui me caractérise, j’ai balancé à Nour-Eddine  en réponse à une question qu’il se posait suite au bruit consécutif au BOUM de Lille qu’il suffisait de relayer un bruit et que de toutes façons les journaleux, qui sont avertis par le même bruit, font ensuite le tri… pour me retrouver cité dans la chronique du journaliste, que par ailleurs je salue. C’était trop trop simple de manipuler un journaliste… il suffit de lui dire ce qu’il veut entendre ;-)

Alors oui c bien mais il en pense quoi l’Emgenius.

Ben plusieurs choses:

- 1/ que tout le monde entend parler de Twitter et facebook grâce à ce genre d’initiative.

Maintenant, avec le battage sur ces deux noms, genre même les têtes grises qui écoutent Stéphane Bern associeront nouvel internet à Twitter et Facebook. Quelque part c’est bien. Et c’est pas bien. C’est bien parce que maintenant tu peux dire en entretien d’embauche “oui je maîtrise les techniques de la gestion de communauté et d’information sur les réseaux facebook et Twitter” et comme il n’y a encore ni école, ni métrique; pour peu que tu te touches le menton en même temps avec un air salace, tu peux attraper un poste de community manager chez Areva. Qu’importe si tu es bon ou mauvais, efficace ou pas. Personne ne comprend encore vraiment le bénéfice qu’il y a à en retirer, tout le monde comprend qu’il “faut y être” ne fut-ce que pour pas apparaître plus ringard que les radios francophones ou que son voisin et pour avoir l’air d’une marque de jeune.

- 2/ qu’il y a encore un sacré boulot de pédagogie à faire dans les rédacs.

a) Euh les gars… personne ne se contente de Twitter et facebook pour l’analyse de l’info. A ce compte, Johnny Depp serait mort plusieurs années consécutives dans un accident de la route, parallèle à une explosion de Lille provoquée par Sim qui n’est pas mort lui dans l’incident; puisqu’il a été vu bras dessus bras dessous avec Michael Jackson dans une ruelle de Nancy.

b) Oui pourtant, au vu notamment des chroniques que j’entend de vous 5 sur les chaînes partenaires, vous arrivez à avoir une vue plus ou moins identique à nous autres, lambdas, qui arpentons le web et mangeons vos JT… ou qui lisons 20minutes dans le métro et regardons Morandini sur Direct8 (citer Morandini c’est bien, parce que ça énerve un journaliste en général). En fait on aurait du vous priver de smartphone, de journaux et de potes sur Twitter… Là ils auraient vu les internautes que c’est dur de trier une information…)

=> Monsieur Michu à la limite… il s’en tamponne de savoir si L’INFO elle provient d’un torchon pondu par des non journalistes sous payés, des blogueurs asservis, des lobbyistes patentés ou du cerveau d’un SciencePo maniaque de la plume. Et comme vous venez de le constater, ils arrivent à suivre “le fil d’info du monde”

=> La mission des médias dits “sérieux” avec pignon sur avenue ne devrait du coup plus être l’iINFORMATION (pour ça on peut s’en sortir tout seul ou avec des publireportages) mais bien le traitement de l’information, son ANALYSE, son déchiffrement, ses dossiers de fond, ses arcanes, ses coulisses se méandres. Or et c’est là un débat qu’on évoque assez peu dans vos expériences… les médias n’ont plus ou pas le temps de se prêter à ce genre d’analyse. Oui je sais ça fait mal à entendre. N’ont plus le temps, l’économie ou l’envie de garder un langage expert qui épaterait les bouffeurs de dépêches sous payés par les “Gratuits” autant que le Retwitter fou d’info au kilomètre. Quoi? #Merilestfou es-tu prêt à te dire… Pourtant j’affirme ce que je dis. Je me souviens avoir lu que la reine Fabiola était décédée, parce que l’agence Belga l’avait dit dans les dépêches… CQFD. Non? Essaye encore. Il est un domaine que je connais bien, puisqu’il m’emploie depuis près de 10 ans: la téléphonie mobile. Quand il m’arrive de lire un journal officiel évoquant une nouvelle technologie mobile ou high tech… je me surprend souvent à me dire que franchement le journaliste derrière n’a pas du avoir beaucoup de temps pour pondre son papier, pour se documenter, vulgariser. Et que pour un Walt Mossberg ou une Marie-Christine Beuth, il y a un paquet de gratte-papier qui sont eclipsés par des billets de qualité, spécialisés, produits par des blogueurs émérites, sur le sujet. A titre d’illustration on pourrait citer les multiples articles pro-Ipad lus récemment dans la presse (prompte à bénir un appareil qui propose un modèle économique pour la presse) écrits par des journalistes adeptes du POMME Q. Sérieusement j’ai lu bien plus d’analyse, de prospective, de réflexion pondérée sur moult blogs sérieux.

c) vous opposez perpétuellement Internet vs Journalistes comme s’il s’agissait de deux mondes imperméables… Or… C’est loin d’être le cas. Je n’ai pas encore lu d’étude qui en parle, mais je suis prêt à parier que dans la portion congrue de personnes qui produisent du contenu pour “le web” à destination de cette masse consommatrice que représente le reste du monde connecté: il y a un paquet de pigistes, de red chefs, de spécialistes des médias. Pour un Henry Michel combien d’Alex Hervaud?  On ne se refait pas. Quand on a décidé d’écrire pour vivre, c’est en général une passion qui devient un métier. On est d’abord communiquant avant de devenir journaliste. Du coup, à moins d’interdire à tout journaliste en exercice de produire des blogs persos, de travailler sous un pseudo sur le net… Il y aura toujours de Internautes infiltrés dans le monde des Journalistes (ça fait très CIA ma démonstration). Berk c’est sale.

Et que plutôt que de lutter, il vaut mieux non seulement s’en servir mais utiliser à la fois comme source à vérifier pour la remontée de dépèche avant la dépèche mais aussi comme méthode, technologie, outil de médias plus’ en prise avec le monde dans lequel ils vivent, plus globaux, plus réactifs et proches des “jeunes”. Pour illustrer mon propos par un a contrario je me permets de citer en me gaussant de l’expérience Fillon vs Twitter menée récemment par Europe 1 où le premier ministre n’a pas répondu à une seule question remontée par le hashtag # spontané des internautes et à privilégié un Twitter en mode cénacle fermé (arf un comble) de Twitterers influents > Pour la compréhension et la logique de l’outil participatif on repassera.

- 3/ Que les journalistes n’ont pas encore compris qu’ils n’ont pas forcément besoin de rédaction

Pour ne froisser personne… prenons un exemple à l’étranger et recitons Walt Mossberg. Depuis ‘91 il tient un deux colonnes dans le très sérieux Wall Street journal. Il est le geek de la boîte. Celui qu’on envoie faire du bisou à Sergeï Brin et avec qui Steve Jobs fait des paris sur le prix de l’iPad. Il est vieux, dégarni barbu et pertinent. Quand il apparaît quelque part, pas besoin de carte de presse: c’est Walt Mossberg. Pas Walt Mossberg du Wall Street Journal. Non. Juste Walt Mossberg. Le Walt Mossberg. Tu doutes? Tu penses que son affiliation à WSJ l’aide énormément. Ok je sors mon atout Robert Scoble l’évangeliste. Idem que Walt. Mais lui en plus il part avec le handicap d’avoir commencé en qualité d’employé de Microsoft… CQFD.

Si demain Walt Mossberg se mettait à bosser rémunéré par une boisson gazeuse ou si sa casquette se retrouvait typée d’un Swoosh… son avis serait-il moins pertinent sur la technologie? Colette Braeckman parlerait-elle moins bien de l’Afrique si elle quittait le Soir pour un portail citoyen payé par la publicité? Si elle vivait de conférences?

Puisqu’aujourd’hui le monde moderne a porté la people-isation à l’outrance, puisque les journaux sont devenus des “marques” et qu’on lit le Monde parce que c’est un gage de sérieux comme on lit Libération pour éviter de porter la même écharpe que Barbier qui nous va moins bien au teint (l’écharpe, pas Barbier), il est temps peut-être de penser à “people-iser” les spécialistes. De les transformer en marques personnelles communicantes sur un de leurs sujets de prédilection. De renverser les modèles économiques. C’est le Soir qui achèterait du Braeckman pour s’assurer un lectorat, c’est Loïc le Meur qui payerait une prestation à Presse-citron.net qui fait l’honneur de sa présence à Le Web. etc. etc.

Ne m’avancez pas l’argument du “oui mais alors ils seront à la solde des gens qui les paient” je vous répondrais qu’entre suvbvention publique et page de pub dans les Inrocks… jusque là personne ne s’est plaint. Puis je crois qu’un article sponsorisé se découvrira plus rapidement (cf. l’affaire Gonzague Dambricourt à la sortie de la websérie je sais plus quoi) qu’une personne sponsorisée pour faire l’article qu’il veut. Et si tu me crois pas…c’est le même prix.  On ne paierait plus un journaliste pour son papier dans un journal ou sur un média. Mais on paierait un journaliste pour son papier dans n’importe quel support + son image d’expert d’un sujet ou d’une façon de faire + sa présence qui apporte une valeur ajoutée à un produit ou un événement + la communication qu’il fait autour de son commanditaire ou du support pour lequel il travaille.

Oui certes, tous les journalistes n’auront pas valeur d’expert. Toutes les niches ne paieront pas. L’ancien modèle économique lectorat acheteur+publicité+subventions publiques sera encore l’usage pour les sujets à moins forte valeur marchande…

Il n’empêche qu’en tant que journaliste, je m’efforcerais de devenir spécialiste de mon sujet, et de mon image de marque sur le sujet. Pour qu’on dépasse la question du “journaliste = mieux qu’internet” pour arriver à “journaliste = se sert d’internet en source et en source de revenu personnel”. Le débat deviendra plutôt alors

“groupes Médias vs Journalistes, qui est le plus fort” ou “Vincent Glad vs Henry Michel, c’est qui qui fait le plus de pages vues? Lequel des deux nous garantit le meilleur lectorat et de vente d’encart pub dans la version papier?”

J’arrête. je vous épuise comme d’hab… Et je suis épuisé

Denis – Emgenius

» Article initialement publié sur emgenius.owni.fr

» Illustration de page d’accueil par tantek sur Flickr

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Petite fable pandémique http://owni.fr/2009/12/04/petite-fable-pandemique/ http://owni.fr/2009/12/04/petite-fable-pandemique/#comments Fri, 04 Dec 2009 19:36:07 +0000 Emgenius http://owni.fr/?p=5947 Sur son blog, Emgenius nous conte une petite fable, à l’âpre goût de vécu : celle d’un père de famille atteint de la grippe A (ou pas), et qui questionne l’organisation des services publics. Le ton est léger, mais les questions sont lourdes, et nombreuses :

[...] Ca commence un mercredi matin quelque part en Seine et Marne. Tu as eu le sommeil un peu lourd et toussote au réveil. Tu es de mauvaise humeur. Tu as déjà toussé la quinzaine précédente et maudis à la fois ton médecin qui ne te donne pas de médicaments assez puissants…

» La suite sur Emgenius Owni News

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