OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Plus c’est rare, plus je le partage, rareté abondance and so what ? http://owni.fr/2010/02/07/plus-cest-rare-plus-je-le-partage-rarete-abondance-and-so-what/ http://owni.fr/2010/02/07/plus-cest-rare-plus-je-le-partage-rarete-abondance-and-so-what/#comments Sun, 07 Feb 2010 19:28:24 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=7752 D’abord, il faut toujours se rappeler que nous partons des richesses. Les richesses c’est ce qui vient de la Terre et que nous déclarons et reconnaissons comme richesse, rien de plus.

La matière, l’or, l’argent, le pétrole, le cuivre, les céréales, le maïs, l’herbe, la terre, les graînes, les plantes, les arbres, les animaux, les briques, le bois, l’eau, le soleil, le vent, le marbre, le plastique, les produits finis, le temps, les services, les hommes, le système, les qualités, la beauté, la santé, le coeur…

Une fois que nous avons compris que tout est richesse, et que ce qui est richesse pour moi ne l’est pas forcément pour mon voisin, nous pouvons attaquer les choses sérieuses. Une dernière pour la route: ce que je déclare comme richesse à un instant t peut devenir inutile l’instant d’après.

Abondance

Certaines richesses sont en abondance: elles abondent: leur disponibilité est supérieure à la somme des besoins des êtres humains.

L’abondance consiste donc à reconnaître que la disponibilité de la ressource ou de la richesse est supérieure à la somme des besoins (et non désir) des êtres humains. Il est important, comme en physique de définir un référentiel, de délimiter le terrain dont je parle dans lequel cette abondance est valable.

Exemple global simple: Immatériel: Il y a plus d’air que nos besoins cumulés. Il est là en quantité largement suffisante dans notre atmosphère, il y en a assez pour tous, nous le partageons inconsciemment à chaque instant. Le soleil également. Il n’abonde pas de façon égale, mais il faut reconnaître que nous n’avons que bien peu d’influence par rapport à sa présence ou son intensité en un point donné de la planète.

Exemple local simple: Matériel: Il y a 6 parts de gâteau, nous sommes 5. Admettons le besoin individuel en part de gâteau de 1, alors nous sommes dans une situation d’abondance et répartir les 6 parts par rapport aux besoins de chacun est un jeu d’enfant. N’est-ce pas d’ailleurs avec des bonbons que nous avons appris à diviser quand nous étions plus jeunes?

Exemple numérique: Immatériel: Un mp3 qui peut être copié à l’infini n’a comme limites techniques que la taille du disque dur et les tuyaux pour le distribuer. Etant donné que la taille des tuyaux, la taille des disques durs et la qualité augmente de façon exponentielle, l’immatériel numérisable est potentiellement abondant à partir du moment où nous le décidons. Et si nous ne le décidons pas, puisque techniquement c’est possible, la volonté de le partager est toujours supérieure à la volonté de le garder.

Pour savoir si nous sommes dans une situation d’abondance, il faut donc considérer à un endroit donné le recensement d’une ressource ainsi que les besoins des êtres à cet endroit.

Pour ce qui est de connaître les ressources, nous sommes devenus spécialistes en cartographie, mesure et étude de notre environnement extérieur. Pour ce qui est de nos besoins personnels, il va falloir découvrir et se pencher sérieusement sur notre environnement intérieur. Ainsi, je vous demande sincèrement, connaissez-vous vos besoins quotidiens? Pouvez vous les quantifier en matière et ressources?

Rareté

Certaines richesses sont en état que nous appelons de rareté: leur disponibilité à la surface du globe est inférieure à la somme des besoins des êtres humains.

La rareté consiste donc à détecter les situations dans lesquelles il n’y en a pas assez pour tous et d’organiser le partage et la répartition de ces ressources rares.

Exemple global simple: Matériel: l’eau potable. Alors que l’eau salée abonde dans les océans qui recouvrent les 2/3 de la surface de la planète, l’eau potable fait défaut à 1 milliard d’êtres humains.

Exemple local simple: Matériel: Il y a 6 parts de gâteau alors que nous sommes 10. 4 invités se sont incrustés, et ils ont sacrément faim. Il n’y a pas assez de gâteau pour satisfaire les besoins de chacun, la solution sera de recouper le gâteau pour faire 10 parts, plus petites.

Exemple numérique: Immatériel: un accès sur un site de qualité cherche à valoriser ses contenus. Prenez n’importe quel site avec un abonnement, on vous demande de payer pour avoir accès au contenu. Ici les choses sont rendues artificiellement rares car en réalité sur le terrain numérique la vraie rareté n’existe pas. C’est donc une rareté artificielle décidée pour capturer la valeur.

Pour savoir si nous sommes dans une situation de rareté, il faut considérer dans le référentiel choisi l’ensemble des ressources et les besoins (et non les désirs) des humains de ce même endroit.

Tant que nos besoins seront illimités nous serons emprisonnés dans cette rareté que nos esprits créent par nos propre désirs. Il est intéressant d’observer qu’au niveau simple et local, pour le gâteau nous sommes capable de partager les parts et de diminuer la quantité par personne facilement, mais dès que nous partons sur une plus grande échelle, nous perdons de vue l’image globale. C’est à ce niveau là que l’Intelligence Collective et l’holoptisme (vision du tout) peuvent nous aider à effectuer ce partage géant.

Quelques observations

- Plus c’est rare plus je partage: ma part diminue

- Si c’est abondant, la valeur se déplace vers le filtre pour classifier et organiser cette abondance et pouvoir qualifier le contenu

- Si l’accès est abondant, c’est le contenu de qualité qui devient rare

- Chaque abondance ouvre une nouvelle forme de rareté

- Mettre des barrières sur ce qui est techniquement abondant est contre nature

De la rareté à l'abondance, comment monétiser la nouvelle valeur?

And so what?

Aujourd’hui, nous avons d’un côté l’économie de la rareté, très monétisée, d’une grande valeur. Certains pans de cette économie s’écroulent comme les blocs de glace du Calafate en Argentine. Ca se démonétise, la valeur bouge, elle fuit ailleurs. De l’autre côté nous avons l’économie de l’abondance: grande valeur, aucun doute, mais peu monétisée par rapport à ce qu’elle représente. Que faire?

Monétiser l’abondance? On fait comme si on n’avait rien compris, et on gache ce cadeau qu’est l’Internet et l’accès pour tous.

Lier les deux et monétiser l’abondance sans capturer la valeur en utilisant le lien avec l’économie de la rareté?

Démonétiser la rareté et accepter que nous sommes dans une économie d’abondance dans le matériel également?

Oublier tout ça et se libérer une bonne fois pour toute de toute la réflexion du partage à l’heure de l’hyper production? Bénéficier tous des 5 besoins élémentaires pour vivre, avoir 10 jours de services pour entretenir et travailler pour le collectif, et le reste du temps, créer, utiliser nos cerveaux et nos corps pour créer et partager notre création avec tous les autres? Le temps des bisounours est venu. Il nous manque une catastrophe ou deux pour réaliser qu’il est temps. C’est possible aujourd’hui. Ce n’est pas juste possible, c’est ce qui nous attend. Ouvrons les yeux.

> Billet initialement publié sur www.zoupic.com

> Photo d’illustration par C1ssou sur Flickr

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Créer de la richesse, la mesurer, l’échanger, la faire circuler http://owni.fr/2010/01/26/creer-de-la-richesse-la-mesurer-lechanger-la-faire-circuler/ http://owni.fr/2010/01/26/creer-de-la-richesse-la-mesurer-lechanger-la-faire-circuler/#comments Tue, 26 Jan 2010 06:30:34 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=7183 Dans mon billet sur gérer l’abondance, gérer la rareté qui compare les deux modes de partage et de gestion des richesses, je me frottais aux différences que l’on trouvait dans chacun des mondes et comment jouer sur ces différences. Comme le foot en salle ou en extérieur sont deux disciplines dont le but reste le même, toute la pratique consiste à développer la technique adaptée au terrain.

Pour ma part, dans la rareté ou l’abondance, je cherche à partager des richesses avec un maximum de personnes, de façon durable. Je cherche à partager ce que je créée tout en recevant quelque chose en retour qui me permette de vivre sur le long terme. Comment jouer sur chaque terrain en fonction de ses contraintes? Comment utiliser le terrain à mon avantage pour démultiplier les effets de ce partage dans l’abondance?

Dans une de mes analyses, je disais que l’artiste qui se reconnecterait avec sa communauté de fans se débarrasserait des intermédiaires et serait en prise directe avec son public de fan qui le soutient. En effet, je ne fais ici que reprendre les analyses de certains experts disant que nous passons d’une économie de la distribution à une économie de l’attention.

Le capital de départ - L’outil de production

Donc dans l’abondance, offrir et partager avec le plus grand nombre ne me coûte presque rien car le coût marginal est quasiment nul: le coût marginal est le prix pour fabriquer une unité supplémentaire. Dans le cadre du numérique, on sait comme cela est facile de faire un copier coller. Ce qui va donc me coûter c’est mon investissement initial avec mes coûts fixes.

Prenons un groupe de musique, il lui faut bien les instruments, le studio, tout le matériel pour enregistrer dans de bonnes conditions. Prenons un bloggueur, il lui faut un pc et éventuellement une caméra ou un bon appareil photo. Pour les codeurs il leur faut un pc. Pour ceux qui font de la vidéo, des clips, du bon matériel photo/vidéo ainsi que de bons ordinateurs.

En terme d’outil de production, d’investissement de départ, il faut une certaine somme. Si on prend un studio de télé collaborative comme techtoctv, on est là dans une autre gamme de prix, avec tout le matériel, l’investissement de base est conséquent, mais le coût marginal reste faible. Si on prend owni, le site, son design, la construction, le serveur l’hébergement, l’entretien, là encore on a un capital de départ plus un coût d’entretien.

Fait intéressant: dans l’économie de l’abondance, les outils de production appartiennent au monde matériel, gérés par l’économie de la rareté. Les deux mondes sont bien liés et l’un dépend de l’autre. On ne peut les considérer séparément. De même, les circuits de distribution dans l’abondance dépendent bien des règles des tuyaux qui permettent aux contenus de naviguer. Comme l’opérateur téléphonique peut écouter ou couper une conversation, le FAI peut lire tout ce qui passe sur votre ligne.

Une fois acceptée les règles du capital de départ, nous entrons dans l’économie et la gestion de l’abondance, les portes s’ouvrent…

Le partage et la barrière à l’entrée

On n’a rien sans rien. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.

Quoi que l’on fasse, que ce soit gratuit ou non, quand on donne quelque chose, on en retire forcément quelque chose en retour, si ce n’est pas monétaire ou quantifié en argent, on peut le mesurer en attention, en temps, en nombre de pages vues, en audience, en réputation, en plaisir, en bonheur etc..

Prenez ce blog. Vous ne payez rien à l’entrée. Pourtant vous payez. Vous payez avec votre temps, avec votre attention, avec votre envie de lire la suite, avec vos clics vous me donnez des informations sur ce qui vous intéresse, avec un commentaire vous m’aidez à construire mon raisonnement, à tester mes hypothèses, à encourager mon travail. Vous n’avez rien payé en euros, mais vous m’avez donné quelque chose en retour. Nous procédons à un échange. Mon temps contre le votre, mes questionnements contre votre intérêt, ma réflexion contre la votre. Nous échangeons, débattons éventuellement sur ce qui peut constituer les modèles d’échanges de demain, et ce faisant nous sommes déjà dans une forme d’échange spécial.

Mettre une barrière à l’entrée serait fermer cet espace qui porte mes idées et ma parole à l’écrit. Cela ne m’intéresse pas, je cherche à les diffuser, à les partager et à les faire voyager aussi loin que possible. C’est un aspect colonisateur de l’homme que je suis. Les laisser voguer à travers les twitts, les retweets et les autres trackback pour aller s’éclater contre les idées des autres. Chercher, rechercher ensemble ce qui pourrait fonctionner demain pour permettre à l’énergie investie de revenir, aux échanges de se faire d’une autre manière.

Je cherche donc à répandre mes idées sur le net et à les faire s’entrechoquer avec d’autres courants. Comment obtenir un retour qui me permettent de vivre?

Tendre la main

Je donne avec une main, je reçois avec l’autre

Paul Jorion a innové dans ce domaine en créant une licence: presslib qui accompagne chacun de ses textes. Un petit paragraphe accompagne chacun de ses textes:

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Chaque article est partagé, libre d’accès, mais doit être accompagné de cette mention qui fait le lien avec la case départ: la boîte à donation basée sur le site de monsieur Jorion. Principe de viralité assurée, il démultiplie la force de son message.

C’est à dire que si en plus de donner et partager mes analyses et billets, j’ajoute un paragraphe qui permette de tendre la main et passer la casquette pour ramasser quelques pièces, j’ai mon flux de feedback qui me permet de voir ce que vaut mon travail. Comme le guitariste dans le parc, comme le musicien dans le métro, comme la messe, comme le clown dans la rue, j’offre d’abord mon service, ce que je sais faire, je le partage avec tous sans barrière à l’entrée et je propose qu’on me rémunère ensuite, librement, en fonction de ce que ça vous a apporté.

En plus de donner son texte et de partager sa connaissance, Monsieur Jorion y ajoute un brin de conscience, il éduque son public et lui explique sa philosophie. Comme la licence GPL (General Public Licence) entraîne une viralité pour tous ceux qui utilisent des logiciels libres développés, sa licence se diffuse et peut se répandre à travers Internet de façon simple et gratuite tant que le paragraphe presslib y est accolé, et c’est ce que paye le lecteur: la conscience du travail fourni, et la possibilité de le rétribuer en fonction de ses besoins.

Ayant rencontré Paul la semaine dernière, il m’a confié que c’était souvent les mêmes qui participaient.: la communauté, les riverains comme les appellerait Rue89. Ceux qui habitent et travaillent sur le blog presqu’autant que lui, ceux qui vivent dans les commentaires, ceux qui en bénéficient et en profitent au maximum. D’une certaine façon ce sont devenus des actionnaires, sauf que les deux parties sont libres. Paul Jorion est libre d’écrire ce qu’il veut, n’ayant pas de patron, une personne face à qui se tourner pour connaître la ligne directrice du blog, et les membres donateurs sont libres de le faire quand bon leur semble. La transparence les lie avec un rapport semi-mensuel environ de l’état des donations. On retrouve là une grande similitude avec Wikipédia. Libre et interdépendants. La boucle de circulation de la valeur est bouclée. Pérennité assurée jusqu’à ce que l’une des parties n’y trouve plus son intérêt.

Comment stimuler sans capturer? Comment créer de la richesse de façon vertueuse?

Profiter des lecteurs, de leur temps et de leur attention pour les faire participer à la tâche: construire ensemble, co-créer.

Plutôt que de les tracer silencieusement, de les observer depuis le back office, de les statistiquer, si je leur donnais la possibilité de s’exprimer? De qualifier ce qu’ils trouvent, de classifier, de tagguer, de ranger? N’est-ce pas déjà la stratégie de google, flickr, youtube, diigo qui délivrent un service gratuit et utilisent leurs utilisateurs et la longue queue pour améliorer, trier, ranger les données pour améliorer l’utilisation de tous: un véritable travail de fourmi. A l’aide d’un flux de rémunération parallèle, ils récupèrent de quoi vivre.

Démultiplier: Je donne la ressource, vous la diffusez.

Mesurer: Je produis des idées, vous testez leur cohérence.

Trier: Je publie des contenus, vous les classifiez.

Échanger: J’investis de l’énergie pour construire une structure, vous investissez de l’énergie pour la maintenir en vie, l’améliorer.

Tester la pérennité: Je partage mes contenus de façon ouverte, je demande aussi une rémunération en échange, vous me donnez la réponse.

Partager les revenus: Je reçois une rémunération, je la réinvestis dans le blog et dans mon travail, vous en profitez à nouveau.

Eclairer: Je déclare mes intentions, vous connaissez mes revenus et mes besoins.

La suite on la connaît: winner takes all. Le premier qui fournit un service gratuit et performant attire toute l’attention et on ne parle plus que de lui, car la communauté est là-bas. Les nouveaux arrivants filent vers ce service sans se soucier de la concurrence. Le premier qui ouvre et partage gagne l’attention et les projecteurs. Ensuite s’installe une lutte pour vivre dans la durée.

Pour ne pas capturer, ils doivent jouer la carte de l’open: pas de barrière à l’entrée, pas de barrière à la sortie. Chaque membre doit pouvoir prendre ses affaires et s’exporter vers un autre service librement s’il n’est plus satisfait. Alors pour stimuler le client, je dois l’encourager à participer, à construire avec moi cette plateforme, à la partager avec lui, l’aider à s’impliquer, lui donner une voix, compter et valoriser son travail comme je lui demande de valoriser le mien. Il partira parce qu’il y a mieux ailleurs, il reviendra car il est ici chez lui. Il aura construit une part de ces fondations. Une partie de lui est ici. Nous sommes liés, libres et liés.

La communauté améliore la fluidité des échanges

La communauté gagne toujours, l’union fait la force

Dans les mouvements du logiciel libre, de la musique, de la peinture, des arts, des écrivains, des blogs on retrouve cette même base: la communauté. Un éco-système, le premier cercle qui protège, alimente et nourrit une idée, une philosophie. Seul vous n’avez aucune chance. Entourez vous d’une communauté que vous nourissez et qui vous nourrit, bâtissez un échange viable qui enrichisse chacune des parties et alors vous développerez plus que des idées. Comme nous l’avons vu chez Paul Jorion ou chez Rue89, ce sont les membres les plus proches qui participent et assurent la viabilité. Il reste probablement des participations marginales de personnes qui passent et découvrent le site, mais c’est réellement le premier cercle qui fournit l’apport vital au noyau. C’est également ce premier cercle qui contribue à la diffusion vers les autres cercles, qui deviendront peut-être un jour contributeurs.

1) Qu’est-ce que j’apporte à ma communauté?

2) De quoi ai-je besoin?

3) Qu’est-ce que m’apporte ma communauté?

4) De quoi a-t-elle besoin?

5) comment fluidifier nos échanges, pérenniser notre relation, avancer ensemble de façon libre et interdépendante?

Pour le prochain billet, je répondrai à ces questions, alors vous pouvez dores et déjà réfléchir à ce que je vous apporte, et à ce que vous pouvez m’apporter qui ne me viendrait pas à l’esprit (monétaire et non monétaire..)

> Billet originellement publié sur www.zoupic.com

> Photo de Une, “Sharing” par Andy Woo sur Flickr

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Création, destruction, mesure et changement de valeur http://owni.fr/2010/01/03/creation-destruction-mesure-et-changement-de-valeur/ http://owni.fr/2010/01/03/creation-destruction-mesure-et-changement-de-valeur/#comments Sun, 03 Jan 2010 17:04:08 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=6681 Suite au billet et aux commentaires des billets de Thierry Crouzet sur la question du statut du blogueur dans le Flux, par rapport aux aides offertes aux médias pure players Rue89, Slate & MediaPart, voici un éclaircissement personnel sur ce qui me saute aux yeux de la situation actuelle.

Destruction de valeur

Nous avons d’un côté un monde qui s’écroule, un modèle dépassé en bout de course, une machinerie monumentale qui comme un titanesque projet révèle au grand jour ses plus belles imperfections.

Depuis le déclenchement de la crise du subprime, j’ai pris conscience que nous avons trop joué avec la machine économique et que pour la dernière fois aujourd’hui, le décalage est tellement important entre la masse monétaire, l’argent que nous utilisons et la valeur réelle créée, que notre système ne pourra cette fois plus s’en relever.

Le titanic qui s’effrite, ce n’est pas seulement la crise financière, bancaire, c’est également celle des médias, des politiques, de l’économie, de l’éducation, de l’environnement, de la culture. Notre monde surconsommateur et matérialiste vient avec Internet de découvrir plus fort que lui: immatériel, reproductible à l’infini, presque gratuit, sans possibilité de contrôle et instantané. what else?

A l’heure du bilan, l’évolution nettoie ce qui n’a plus de sens, la destruction créatrice de Schumpeter si on veut.

Dans l’augmentation du chômage, on perçoit l’augmentation de la destruction de valeur. La valeur est pour nous la plupart du temps ce qui est monétisé, en réalité la valeur est bien plus large que sa simple représentation monétaire. La valeur est l’ensemble de ce que nous reconnaissons et déclarons comme tel. Ce qui nous rend heureux, ce qui provoque de la joie, ce qui est utile, ce qui subvient à nos besoins, ce qui nous importe. Alors forcément, si on comprend ça, on se rend compte que la valeur qui n’est plus reconnue ne répond pas forcément à la valeur que nous reconnaissons mais à la valeur monétaire de la rentabilité de ces structures.

Ce n’est pas la valeur qui change, c’est notre perception de la valeur. C’est en changeant ce qui nous est utile, agréable et indispensable que nous changeons ce qui a de la valeur.

Si le chômage augmente, cela veut dire que des emplois qui servait à créer de la valeur sont aujourd’hui dépassés, inutiles. Ce n’est pas tant une destruction de la valeur, c’est plutôt une régulation de cette valeur. Étant donné le contexte actuel environnemental et énergétique, bon nombre de produits et d’emplois n’ont plus leur place, la valeur a migré ailleurs.

Création de valeur

Alors que je vois s’effondrer un monde, une économie et la valeur que je lui avais attribué, je vois un autre monde apparaître sous mes yeux. Fasciné par sa rapidité et ses propriétés, celui-ci remet tout en cause. Il nous permet à moindre coût d’être plus performant, plus rapides, moins contrôlés. Je le décris comme l’abondance numérique, c’est le Flux.

Le Flux, c'est le bordel, mais on le cache pas.

Jamais au grand jamais il n’a été donné à quelque être humain que ce soit d’avoir accès à tout le savoir, la connaissance, l’information, la culture, la science à laquelle nous avons accès avec Internet. Donner un ordinateur et Internet à quelqu’un et il a accès à la plus grande bibliothèque jamais imaginée, il a accès au cerveau global de l’Humanité. Là est la richesse que nous avons créé ensemble.

Ainsi, dans notre vie quotidienne s’installent de nombreuses applications, services, sites webs et autres vaisseaux surfant sur la vague dématérialisée et répondant à nos besoins à moindre coût. Nombre d’entre eux se cassent les dents à la recherche du business model magique qui permettra de vivre, interdépendant et libre. Certains offrent déjà un service plus rapide, performant, qualitatif et sans les défauts intrinsèques au monde qui s’écroule. D’autres cherchent, testent et allient créativité et performance sur le nouveau support avec rentabilité financière sur le monde qui se meurt.

La question est toujours la même, comment perdurer et recevoir suffisamment d’énergie, de valeur, d’argent en retour pour le travail fourni? C’est la problématique principale de survie et de vie. Si un écosystème se meurt, la vie doit se réorganiser pour pouvoir continuer d’être et de se développer.

Changement de valeur?

S’il est clair que le monde industriel basé sur la rareté matérielle souffre, que sa valeur s’effrite, à nos yeux comme financièrement, le transfert de valeur monétaire ne s’est pas encore opéré vers le Flux.

Nous nous retrouvons donc à organiser les transpositions de la valeur de l’ancien monde vers les services du Flux. Relier les connexions sanguines du monde qui se meurt sur le nouvel outil de production, transposer, recoder et donner et rétribuer la création à la hauteur de la valeur qu’elle représente.

La monétisation est le fait de transformer une richesse reconnue en richesse mesurable et échangeable. Cela signifie qu’il faut qu’elle soit reconnue et mesurée par l’autre également, et qu’il ait confiance en sa valeur.

Le monde qui s’écroule n’étant pas entièrement remplacé par le Flux, il s’agit de les faire coopérer, et de gérer la complémentarité, la complexité et la diversité que ces deux écosystèmes représentent. D’un côté la supposée rareté matérielle, liée aux ressources rares toujours inférieures aux besoins de tous, qu’il nous faut optimiser pour assurer la meilleure allocation possible, de l’autre l’abondance numérique, qu’il nous faut gérer pour donner à chacun l’information, le produit, le service qui correspond exactement à ses besoins, où qu’il soit, instantanément.

Comment monétiser une richesse abondante, dont les propriétés sont l’immatérialité, la reproductibilité à l’infini, la quasi-gratuité, l’instantanéité et l’impossibilité de contrôle?

En gros, comment monétiser l’air? :-)

En temps normal, sur nos bases habituelles de contrôle permanent, on aurait deux solutions: le rendre rare et en vendre une petite part différenciée, ou alors, créer une bulle: faire diverger la valeur réelle du bien et sa valeur financière.

Aujourd’hui, comme Internet et le bit nous l’ont appris, il est question de lâcher notre habitude de contrôle, pour préférer la liberté et la fluidité. Le mouvement c’est la vie, la stagnation c’est la mort.

Changement d’outil de mesure de la valeur!

Si la monnaie a pu contenter plus ou moins l’expansion du capitalisme, ses propriétés rares et de contrôle appartiennent bien à l’ancien monde. Pour mesurer et permettre la circulation du Flux financier, il est nécessaire d’utiliser un outil adapté.

Si nous ne désirons plus arrêter, contrôler, séparer, alors ouvrons, partageons et faisons circuler. Pour lâcher prise il faut avoir confiance, en l’Homme, en l’autre, en soi.

Le partage

La monnaie, puisqu’elle est un média, une représentation de la valeur que nous créons doit refléter au plus proche la réalité, sans quoi nous vivrons dans l’illusion. La sagesse reposera alors sur le savant équilibre de la gestion de la masse monétaire en rapport avec la création de richesse et de l’implication de tous dans la responsabilité de ce flux sanguin. Enfin, les règles du flux, sa composition, sa définition et avant tout: son rôle détermineront son succès.

L’open money, les monnaies libres trouvent alors leur place comme outil de mesure répondant à la problématique de l’abondance. Si nous utilisons les monnaies libres comme une décentralisation du pouvoir monétaire classique alors nous en aurons compris un aspect réducteur, reproduisant la rareté artificielle. Si nous les voyons comme l’outil d’organisation de la mesure et de la circulation des richesses entre les hommes, alors nous pourrons en accueillir tous les bienfaits.

Changer ses valeurs

Si le monde de la rareté nous a habitué à évaluer notre richesse matérielle et notre bonheur par rapport aux autres, il est indispensable de nous réunir, et de dépasser cette compétition et cette peur du manque pour aller vers la confiance. Nous avons créé le système, nous pouvons le changer, mais nous devons d’abord nous changer, sans quoi nous allons recréer les mêmes problèmes.

Ce changement de valeur, c’est ce à quoi servent les crises, prendre conscience, faire le bilan, réaliser et acter. Le monde change, nous changeons, nos modèles ne sont plus adéquats, que puis-je changer en moi pour accompagner ce changement?

Billet initialement posté sur le blog de zoupic

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Naissance de l’abondance matérielle http://owni.fr/2010/01/02/naissance-de-labondance-materielle/ http://owni.fr/2010/01/02/naissance-de-labondance-materielle/#comments Sat, 02 Jan 2010 15:18:09 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=6647 Dans le billet précédent j’évoquais comment apprendre à gérer l’abondance par rapport à la gestion de la rareté pour laquelle nous avons été plus aidés et entraînés. Une de mes conclusions, était, pour les créateurs de se relier directement avec leurs publics, les canaux de copie, multiplication, distribution très peu coûteux, faisant sauter un bon nombre d’intermédiaires par rapport à l’économie physique.

Si à l’époque de l’industrialisation, le rapport de force était en faveur de celui qui a l’argent pour acheter la machine, puis en faveur de celui qui a le réseau et le matériel pour produire et distribuer les disques dans les 50 dernières années, aujourd’hui ce rapport de force vient de s’inverser en faveur des créateurs.

Création — Transformation — Mise en adéquation avec le marché: retouches et modifications — Transport / Distribution — Réception

Voici en gros la chaîne de développement d’une idée dans le monde physique. Avant toute chose, il faut qu’elle passe l’épreuve du feu de la rentabilité. Si ce n’est pas rentable ou s’il n’y a pas de marché elle n’a que peu de chance de voir le jour. Dans ce monde, ce sont les intermédiaires qui font le plus gros du travail en faisant les allers retours entre le créateur et le marché, pour aligner l’offre et la demande: créer une offre qui stimule ou réponde aux besoins du marché et créer un marché qui réponde aux besoins de l’offre et absorbe et rentabilise l’investissement.

L’offre crée la demande, la demande crée l’offre

Le produit n’a plus beaucoup d’importance tant que vous arrivez à joindre les deux bouts: créer une demande, créer l’offre qui va avec, faites le lien et hop, encaissez. Le marketeur peut alors avoir des idées géniales sur comment implanter, développer un produit à un endroit où le public en aura besoin. Inversement il peut créer le besoin d’un public à un endroit pour y introduire un produit. Pour lui, ce qui importe n’est pas l’ordre ni la façon de procéder mais bien le lien entre offre et demande et la rentabilité de ce lien: récupérer plus d’énergie que ce qui a été investi. C’est une des rares conditions qui permettent aux idées de traverser l’épreuve du feu et de devenir réalité: la rentabilité financière.


Offres (idées / produits) —– Intermédiaire (marketeur) —– Demandes (consommateur / marché)

La naissance de l’abondance matérielle

La valeur, l’unicité, l’originalité, le savoir-faire des produits ont fortement diminué lorsque l’industrialisation a remplacé nos artisans. Lorsque des machines ont remplacé l’humain, une part de l’amour et de l’attention consacrée par les humains a disparu. A la place cette énergie et attention ont été déplacées à d’autres niveaux: le designer qui fait le plan de l’objet, l’architecte qui fait le plan de la machine, et l’ouvrier qui va prendre soin de la machine. D’autre part, c’est dans la production en masse qu’on a perdu en diversité et en originalité en acceptant d’avoir tous le même produit d’usine.

Quand on se rappelle Les temps modernes, on découvre où a disparu cet amour et cette attention que chaque produit soit parfait, on l’a remplacé par la vitesse et le gain de temps. D’un qualitatif, on est passé sur du quantitatif, la qualité des produits baisse mais on en fait plus.

Les temps modernes – Augmentation de la productivité

Ensuite une fois nos marchés saturés, ou plutôt, une fois l’abondance matérielle ayant inondé nos marchés, il a fallu se différencier et repasser sur du qualitatif. Comment faire la différence entre deux produits qui sont tous les deux issus de machines et produits à la chaîne sans rentrer dans les détails techniques peu intéressants pour l’utilisateur final?

Le retour du créatif, de l’artiste.

Après avoir rendu triste et froide la chaîne de production machine, peu attirante et une fois la vague d’abondance matérielle absorbée, il a fallu remettre des couleurs pour que ça brille et surtout pour continuer de vendre. Pour cela, il faut des idées, du talent, de la réflexion et du temps. On réinjecte de l’amour et de l’énergie dans la machine pour continuer d’alimenter le lien entre l’offre et la demande. Puisque nos machines peuvent produire beaucoup, et des produits sophistiqués expliquons les bienfaits de nos produits pour permettre à une nouvelle frange de la population d’en bénéficier.

C’est lorsque nous avons eu l’abondance matérielle que nous avons commencé à nous différencier les uns les autres. Comment? ceux qui suivent auront deviné la naissance de la publicité. Vous n’achetez plus seulement un produit, mais vous adhérez à des valeurs, vous achetez un rêve, une histoire qui fait de ce produit un produit meilleur. Vous achetez le produit mais vous acceptez également d’en devenir le représentant, vous portez ses valeurs, son histoire et cela fait de vous quelqu’un de spécial. Cette histoire peut-être vraie, mais elle peut aussi être inventée et marketée pour correspondre à vos goûts et couleurs. Entre l’offre et la demande, parfois on ne sait plus trop lequel a engendré l’autre.

L’offre abondante matérielle a généré une demande matérielle importante. Nous nous sommes habitués au confort matériel. Au détriment de notre harmonie avec la nature, de notre proximité avec elle et de sa santé.

Pire, avec leurs chaînes de télévision et canaux de communication multiples les occidentaux ont diffusé notre modèle sur toutes les ondes, créant ce que le sociologue américain Veblen appelle la classe des loisirs en 1889, l’occident est considéré comme modèle et fait la démonstration d’un modèle de démarcation ostentatoire. Veblen explique que la consommation passé un certain stade ne sert qu’à se démarquer des autres soit par le gachi du temps ou celui des biens.

Donc aujourd’hui, que ce soit alimentaire, matériel, au niveau du confort, des technologies, des industries, des procédés, on a tout ce qu’il faut pour potentiellement apporter le bien être à tous les humains de cette planète.

Qu’est-ce qui nous empêche de le faire?

Billet initialement posté sur le blog de zoupic.com

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Gérer la rareté, gérer l’abondance http://owni.fr/2009/12/22/gerer-la-rarete-gerer-labondance/ http://owni.fr/2009/12/22/gerer-la-rarete-gerer-labondance/#comments Tue, 22 Dec 2009 17:41:56 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=6394 En école de commerce, j’ai appris à gérer la rareté:

Trouver une idée géniale, la breveter, mettre des barrières à l’entrée, consolider un projet. Comme on vit dans un monde qui tourne avec l’argent rare, pour le rendre beau et avant d’investir trop dans un projet, il faut savoir s’il intéressera quelqu’un à l’achat, ce que l’on apprend avec une étude de marché, des sondages, une prise de température du marché. Une fois qu’on a préparé notre produit pour pouvoir descendre dans l’arène, on choisit la stratégie: à qui on le vend, combien, comment, pourquoi, dans quel contexte et puis la question éternelle: comment créer le besoin et susciter le désir?

Le but est donc avec une idée, un investissement minimum de trouver un marché maximum avec un prix et une rentabilité maximisée.

Ce qui est rare dans ce contexte, c’est peut-être l’idée, sûrement le produit, sa recette, ses secrets de conceptions, son accès et son mode de construction.

C’est rare car je choisis de le rendre rare au début, en mettant des barrières à l’entrée, afin d’avoir un monopole, de garder le contrôle et d’être le seul à posséder le secret d’accès à cette ressource. L’information c’est le pouvoir. C’est rare car si je le partage avec tous, je ne suis pas sûr d’obtenir encore suffisamment d’entrées d’argent, si je le partage, la pureté du processus peut être déformée, dénaturée, ne plus respecter mes critères ou ma façon de voir. Si je partage et donne l’autorisation aux autres de le modifier, de le retoucher et de faire des bénéfices avec, je prends un risque: je lâche un peu du contrôle et du pouvoir que j’avais pris. Souvent, ce qui m’empêche de partager, c’est la peur de manquer. Exprimer d’une autre façon c’est récolter les gains que j’ai engendré: j’ai réfléchi, j’ai pris des risques, j’ai convaincu des investisseurs, alors pourquoi ne pas en profiter?

Bien, la gestion de la rareté, on connaît, on sait bien faire, nous sommes nés dedans.

En fait, quand je dis gestion de la rareté, il faut d’abord reconnaître que nous avons appris à créer de la rareté. Ce faisant nous avons augmenté la valeur de nos produits artificiellement. Ce qui est rare est cher dit le proverbe, si je révèle le secret, je perds mon avantage, mon pouvoir sur l’autre. Donc je crée de la rareté pour me créer du pouvoir, car j’aime ça, ou plus simplement, j’en ai besoin.

Ce que j'ai que tu n'as pas me rend heureux

Je me rappelle mon enfance, si je prêtais mon nouveau jouet à un ami, alors c’est comme si le jouet ne m’avait pas été offert, et que je n’avais pas de raison d’être heureux par rapport à mon ami, puisque je partage le jouet avec lui. Nous créons et quantifions notre bonheur par rapport à l’autre, et non avec l’autre. Ainsi plus j’en ai par rapport à l’autre, moins je me sens mal, ou en tout cas, moins je me pose de questions sur pourquoi j’ai besoin d’en avoir plus.

Piste de réflexion pour plus tard: comment créer et quantifier mon bonheur AVEC l’autre?

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Plus emmerdant maintenant, comment gérer l’abondance?

Depuis quelques années, nous nous rendons compte avec Internet et la dématérialisation que la copie est une multiplication d’un produit. A chaque copie que je réalise, je crée une nouvelle pièce, proche de l’originale, utilisable, modifiable, et tout ça pour un coût proche de zéro, emmerdant non? Ceux qui avaient l’habitude de pas prêter leurs jouets se retrouvent sur le cul, d’un coup, leurs jouets sont potentiellement à la disposition de tous. Que faire? Ce qui se passe grâce à l’internet et à la dématérialisation est crucial, car en nous rendant compte des règles que nous adopterons pour l’immatériel et l’abondant, ça remet également en cause les règles que nous avions établi pour le matériel supposé rare.

Dans la gestion de la rareté, je mettais des barrières à l’entrée, suscitais l’envie, et faisais payer pour l’accès, l’entretien, le service etc… Quid de l’abondance?

Si les barrières sont inutiles, puisqu’il est démultipliable, si l’accès est possible à tous car sa copie est facile, alors l’immatériel devient comme l’air ou comme l’eau. Il est difficile de le quantifier, de le mesurer, de dire ce qui appartient à qui. Pourtant il a bien un créateur.

Le produit immatériel (CD, MP3, DIVX, Livre numérique, PDF, Slides, Code source, Photo etc..) une fois créé et libéré ne peut plus être mis en cage. Les bits veulent être libres nous disait Chris Anderson dans Free. Ce que cela veut dire est que le rapport de force entre payer le prix d’entrée et faire sauter la barrière à l’entrée est perdu d’avance en défaveur du créateur. Quelque soit son choix, le bit voudra être libre, et le créateur devra lâcher le contrôle, partager son œuvre avec tous.

La différence principale des produits ou idées basées sur des économies de l’abondance par rapport à l’économie matérielle est que les coûts de propagation, de multiplication et distributions sont très faibles. Les coûts de création varient encore, pouvant aller du code très complexe et cher, du traité de recherche avec les frais du labo à l’ordinateur et aux 3 logiciels libres qu’utilise un groupe de musique qui produit son album tranquilo.

Reprenons donc, les coûts de distribution sont relativement faibles et continuent de diminuer et les coûts de création varient très amplement d’un produit à l’autre. Si on essaye de mettre des barrières à l’entrée: code, label, copyright, sécurité, DRM, on suscite un désir plus fort. On suscite un désir, mais également une frustration, car ça ne coûte pas plus cher de partager le jouet avec d’autres. La différence dans l’immatériel est le marché qui, par le transport des données et des flux d’informations touche une cible plus large, plus internationale de façon immédiate. Sur la base des mécanismes de gestion de la rareté que nous avons: plus le créateur dépense et investit d’argent et de temps dans son produit, plus il va vouloir le chérir et le protéger pour en tirer un bénéfice maximum, ce faisant il va créer un énorme désir chez les consommateurs qui vont investir beaucoup de temps pour s’unir, s’allier et faire sauter le verrou. C’est ce qu’on observe avec le partage des œuvres protégées, et c’est bien normal. Puisque l’accès et la distribution peuvent être rendus possibles à tous moyennant un travail d’équipe (certes hors la loi), on voit émerger une force collective sans tête qui vise à un seul but: partager cette création, faire sauter les barrières. Pour le matériel, cela représentait du vol, car il fallait se déplacer et aller dans la boutique pour voler une version de l’œuvre ou du produit. Pour l’immatériel, la multiplication ou copie ne coûte pas plus cher, plus le produit est bon plus la tentation est grande, la barrière qui empêche s’amenuise, rien ne peut retenir l’envie de culture, la soif de connaissance, la curiosité, le besoin de partager. L’immatériel remet tout en cause: le bit est plus volatile que l’atome, il a beaucoup plus de liberté et ne supporte pas le contrôle.

Création — Distribution — Réception


Seulement, dans cette économie de l’abondance, on ne fait pas la différence entre le dernier star wars, dont le budget est monstrueux et le groupe de musique du coin. Les énergies investies à l’entrée ne sont pas les mêmes. On peut essayer de faire la différence, en sensibilisant le consommateur final, mais pour le toucher, il faudrait d’abord qu’il reprenne confiance, pour cela, il faut lui donner, et ne pas lui prendre, il faut lui partager, sans publicité, sans intention autre que de lui faire un cadeau. C’est quand les comportements changent, que l’on en vient à se poser des questions, pourquoi cette inversion subitement, pourquoi le prochain film serait-il donné, avec prix libre, partage de la prise de risque sur son financement? Il faudra du temps que ça change, mais les premiers qui s’y essaieront s’allieront avec leurs publics. Les autres iront dans une lutte de contrôle et seront de plus en plus raide au lieu de s’ouvrir et de se remettre en question.

Les besoins et investissements de départ étant complètement différents à des mesures bien diverses, il serait temps que la transparence et la cohérence fassent leur apparition et nous donnent les chiffres qui nous permettront de savoir combien cela coûte réellement. Si je connais le besoin et l’investissement original d’un groupe que j’adore, je saurai à quelle hauteur les soutenir et j’arrêterai de pirater leur musique. Je ne veux pas qu’ils deviennent millionnaires, juste les remercier honnêtement pour leur apport et leur permettre de continuer à vivre et développer leurs créations.

Seulement, dans un monde où l’argent est rare, j’ai plus de temps, de passion et de curiosité à recevoir et écouter les créations des autres que d’argent pour les soutenir à la hauteur de leurs besoins réels. (oui, ça se complique, sinon ça serait trop simple) On note donc au passage qu’il nous faut nous libérer de la rareté artificielle de l’argent (média de mesure et d’échange des richesses), pour pouvoir trouver des systèmes libres, abondants et non centralisés de gestion de l’argent.

“Je désire pouvoir apporter mon soutien à ce créateur, de quelque façon que ce soit, autrement qu’en lui donnant des euros, ressource que j’ai en quantité limitée. Cependant j’ai du temps, de l’énergie et des qualités que je dois pouvoir lui offrir pour contribuer à la rétribution du bonheur reçu.”

De fait, le créateur qui est malin stimulera, sensibilisera, rassemblera, et investira l’énergie de la communauté qui l’écoute, l’aime et l’adore. Il créée ainsi un flux direct auto alimenté: son auditoire sont ses investisseurs, il prend en main la gestion de la distribution et fait sauter tant que possible les intermédiaires dans le but de réduire au maximum ses coûts.

Dans tous les cas, pour ce qui est de la certitude de récupérer l’énergie investie. Il n’y en a jamais eue. La seule solution est de transformer le risque que nous prenons en Amour de l’art, en volonté de partage et alors, ce ne sont pas des euros ou des revenus matériels que nous récolterons, mais une joie bien plus immense et profonde, d’avoir servi, partagé et créé pour l’humanité, ce que nous savons faire de mieux, avec Amour.

La co-création permet le partage

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Un grand pas vers le nouveau monde http://owni.fr/2009/10/23/un-grand-pas-vers-le-nouveau-monde/ http://owni.fr/2009/10/23/un-grand-pas-vers-le-nouveau-monde/#comments Fri, 23 Oct 2009 01:19:47 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=4878 Pour savoir où nous allons, il faut savoir qui nous sommes, d’où nous venons. On sait que la ligne du temps n’est pas linéaire, mais comprendre ce qui bloque nous permet de trouver les solutions pour nous surpasser et accéder au niveau suivant. Voici donc en anglais une présentation complexe mais incroyablement riche qui nous fait un bon bilan de la situation, de ce qui cloche et de là où nous sommes. Elle a été réalisée par Artbrock sous prezi.

New Economics, New Wealth

Bizarrement, alors que sur mon blog j’ai réussi à l’intégrer, on dirait qu’ici ça bloque. Avant d’aller plus loin, je vous conseille donc vraiment de faire le tour de la présentation et d’essayer de capter le fond de la réflexion.

Réflexion, Action

[disclaimer + conviction personnelle] Je viens de rejoindre l’équipe du Transitioner et travaille désormais avec Arthur Brock et Jean-François Noubel [/disclaimer /conviction personnelle]

Une fois que l’on comprend ceci, il est temps d’agir. La plus belle déclaration, celle d’entrer et d’embrasser ce prochain monde, de faire le premier pas vers ce monde de l’abondance et des richesses, a été faite par le fondateur de TheTransitioner.org : Jean-François Noubel, j’ai nommé le Vœu de richesse

En faisant vœu de richesse,


Je décide d’accueillir et embrasser toute la richesse qui nous est donnée, qu’elle soit matérielle ou immatérielle.

J’accueille la richesse comme ce qui nous rapproche de ce qui est Beau, Bon et Vrai.

J’accueille la richesse comme la vie donnant la vie, la vie faisant évoluer la vie, pour la grande alliance entre la matière et la lumière.

Je m’engage à construire, avec mes frères et sœurs humains ainsi qu’avec tous les êtres vivants, des relations harmonieuses et joyeuses, fondées sur des engagements fertiles et emplis de sens.

Je m’engage à offrir aux autres ce dont ils ont besoin pour l’accomplissement de leur vie.

Je m’engage à accueillir ce que les autres m’offrent pour l’accomplissement de ma vie.

Je m’engage à être nu et vulnérable, à accueillir mes limitations, pour être ouvert à recevoir des autres.

Je m’engage à accueillir la nudité et la vulnérabilité des autres, à accueillir leurs limitations. J’y trouve la joie d’offrir mes présents.

Je ne cautionnerai pas ce qui sépare les êtres vivants de la richesse. Je ne cautionnerai pas les idéologies et les actes qui dégradent l’abondance en rareté artificielle, car cela attise l’avidité et la guerre.

Mais plutôt que de lutter contre les idéologies et les actes, je puiserai dans l’infinie créativité qui nous est donnée à la naissance. Je serai un artiste, je co-créerai avec mes frères et sœurs, et de nouveaux chemins nous seront révélés. Le futur ne naîtra pas de mes réactions, il naîtra de mes créations. Le futur est art pur, il jaillit de ma présence au présent.

J’inventerai et développerai la maîtrise de chaque outil, technologie et pratique qui permettra l’application stricte de ce vœu, dans le contexte de notre époque et culture.

Etant donné notre époque, compte tenu de la personne que je suis, voici quelques unes des actions pratiques que je vais engager pour honorer ce vœu :

  • Je quitte le système monétaire actuel. Je ne vais plus acquérir ni vendre quoi que ce soit avec la monnaie conventionnelle.
  • Je laisse tous les biens que j’ai acquis dans le passé au moyen de ce système. Je ne garderai que ce qui m’a été offert en cadeau.
  • Je m’engage à utiliser les monnaies libres qui partout libèrent et catalysent la richesse, dans chaque communauté, pour chaque être, de manière universelle.
  • Tout ce que j’ai besoin d’échanger avec mes frères et sœurs, le sera au moyen des monnaies libres.

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La porte de tous les possibles

La porte de tous les possibles

La porte est ouverte

La voie est ouverte entre l’ancien monde: notre société de la rareté mourante et le nouveau: la société de l’abondance, la civilisation de l’information. Instant de tous les possibles: nous sommes à la croisée des chemins et ceci est la porte qui mène vers le prochain monde. Se libérer, et entrer dans l’abondance, il n’y a plus qu’un pas à faire pour embrasser complètement les richesses. Ce grand pas pour l’Homme, ce grand pas pour l’Humanité.

Ce pas, je le ferai aussi quand le temps sera venu. En inaugurant mon blog avec l’article sur les flux, j’annonçais la couleur des changements à réaliser. Peu importe les autres flux, tant que le sang de mon organisme sera la monnaie conventionnelle et rare, mon corps ne sera pas complètement libre, mes flux ne seront pas propres.

La monnaie conventionnelle définit l’ADN de notre société, c’est le type de lien qui existe entre les hommes, leurs relations, ce qui les motive et les mobilise. Avec un ADN vicié, le résultat est ce que l’on observe aujourd’hui.

Comme nous désirons une neutralité du net, nous devons exiger également une neutralité des monnaies.

Les monnaies libres permettent de recoder notre ADN et de redéfinir, pas à pas, les règles qui nous correspondent et qui correspondent à nos échanges.

Comme le dit si bien Jean-François Noubel dans son écrit sur la révolution invisible “Les grands enjeux de l’humanité ne sont pas la faim, la pauvreté, le développement durable, la paix, la santé, l’éducation, l’économie, les ressources naturelles… mais notre capacité à élaborer de nouvelles organisations capables de les résoudre. Notre enjeu principal est l‘intelligence collective.”

Alors ensemble, faisons preuve d’intelligence pour passer à l’étape suivante.

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De la rareté vers l’abondance http://owni.fr/2009/09/11/de-la-rarete-vers-labondance/ http://owni.fr/2009/09/11/de-la-rarete-vers-labondance/#comments Fri, 11 Sep 2009 00:01:15 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=3481 Pour libérer notre société de ses maux, de ses problèmes multiples, une de mes recommandations est de faire péter les uns après les autres les verrous de la rareté. Qu’est ce que ça veut dire? Comment s’y prendre? Pour remplacer par quoi?

D’abord, il me semble important de définir la rareté (cf wiktionnaire) :

  1. Choses qui sont en petit nombre, en petite quantité ; il est opposé à Abondance.
    Il y eut grande rareté de vin cette année-là.
    Ces objets coûtent cher à cause de leur rareté.
    La rareté en augmente le prix.
  2. Choses qui se trouvent difficilement.
    La rareté des diamants contribue beaucoup à leur prix.
    Il y a dans sa collection des pièces d’une rareté singulière.
  3. Il se dit au figuré de Ce qui est peu fréquent, peu commun.
    C’est une rareté que de vous voir.
  4. (Par extension) (Familier)
    Vous êtes, vous devenez d’une grande rareté.
    Pour la rareté du fait, Pour la singularité de la chose.
    Je voudrais bien voir cela, pour la rareté du fait.

La rareté peut être  naturelle ou contrôlée.

- Rareté naturelle : les rubis se trouvent en quantité limitée sur terre, les trèfles à quatre feuilles sont difficiles à trouver.

- Rareté contrôlée : ressources, services ou produits peuvent être contrôlés et maintenus en quantité limitée, par exemple le nombre de Prix Nobel distribués ou les diamants.

Pour vous expliquer une rareté contrôlée, @phyrezo vous présente en deux mots le contrôle des diamants : l’approvisionnement du marché est controlé par un oligopole de la production, un quasi monopole de la part de De Bears. Ce qui fait que les diamants, en particulier les belles pièces, sont retenus pour maintenir les prix. Pour les pieces plus communes (en dessous d’un carat), c’est surtout le marketing qui fait le prix – “un diamant est eternel” “Le prix de votre amour”

Bien.

Explosion du barrage

Explosion du barrage

La rareté contre l’abondance

Faire sauter les verrous de la rareté, ça ne donne pas toutes les solutions à nos problèmes, mais ça permet de reprendre les libertés, les responsabilités et la possibilité de se réapproprier ce qui nous appartenait. Comme nous le dit Richard Stallman, le libre c’est égalité, liberté, fraternité. Mais chacun redevient libre du processus de décision, ce n’est plus une entité, organisation privée et propriétaire qui choisit pour nous.

C’est donc bien un changement de paradigme: d’un côté, en quantité limitée et contrôlée derrière une barrière propriétaire, de l’autre côté :  libre et autogéré. En libérant chaque domaine il faut donc bien s’assurer que la responsabilité et la conscience des utilisateurs soient prêtes pour ne pas répéter les modèles basés sur la rareté et surtout, pour savoir gérer l’abondance avec succès!

Se servir une part du gâteau

Se servir une part de gâteau

Gérer l’abondance, c’est comme se servir à un buffet, prendre du fromage sur un plateau gratuit mais limité en quantité : il faut savoir penser aux autres, accepter de diminuer ses droits au fur et à mesure que le nombre d’usagers augmente (si matériel). On le fait tout naturellement à l’échelle locale, via l’éducation, le bon sens, la logique et le partage. A plus grande échelle il s’agit là encore de réaliser, prendre conscience et accepter le super organisme qui nous dépasse et que nous constituons pour d’autres ressources. Il faut revenir à l’échelle de chaque flux.

Si pour un gâteau il est très simple de voir le nombre de part et le nombre de personnes autour de la table, il nous faut revenir à cette logique et apprendre à répartir les richesses de façon plus juste pour les niveaux supérieurs. Une fois encore, il faut être capable d’avoir l’oeil micro et l’oeil macro, d’avoir la barre de zoom dans la cornée et d’être capable de passer de l’unité à l’holoptisme, la vue d’ensemble.

Une super machine qui calcule tout?

Dans la vidéo de Zeitgeist, le projet Venus propose une machine qui calculerait pour chaque ressource et produit les réserves restantes et la quantité autorisée. Sans aller dans un cas aussi global, il est très jouable de définir via des systèmes de gestions locaux, les besoins, les demandes, les ressources disponibles qui peuvent être partagées ou allouées.

Règles générales et règles locales

D’un autre côté, chaque système local doit être régi à un niveau plus global vis-à-vis des problèmes généraux que nous avons. Il n’est plus possible de laisser une communauté gérer certaines ressources comme elle l’entend puisque, étant tous interconnectés, les émissions de CO2 des uns jouent sur le climat global. D’où la nécessité de règles générales, de limites à ne plus dépasser au niveau planétaire.

Parallèlement, il nous faut des systèmes avec des règles qui ne sont pas définies globalement car les enjeux, contraintes, populations, ressources et cultures sont complètement différentes à chaque endroit.

C’est ce qu’on appelle le glocal, contration de Global et Local.

Matériel et Immatériel

Abondance et rareté fonctionnent de façon inverse selon s’ils sont dans un monde matériel et immatériel.

Monde matériel: Tout est en quantités limitées. Les limites peuvent être grandes, mais dans un paradigme holoptiste, c’est limité.

Monde immatériel: Tout est multipliable à l’infini pour une abondance infinie au niveau technique.

dans le matériel quand je partage je divise, dans l’immatériel quand je partage je multiplie“.

Donc on a des problèmatiques inverses: le but est évidemment d’avoir des systèmes gérés en abondance dans les deux cas.

Alors que l’immatériel se créée et multiplie à la demande suivant l’offre de création et diffusion, le matériel a la vie dure: toutes les ressources basiques sont fournies par la Terre en quantité limitée et il est impossible, pour l’instant, de créer de la matière. Elles se transforment, changent, se mêlent et se démêlent en un gigantesque cycle. Ainsi leur allocation doit s’affiner au fur et à mesure que l’occupation du territoire et la population de la Terre augmentent afin de permettre à chacun de garder une part égale.

Le combat de la rareté contre l’abondance dans le monde  immatériel?

On a vu qu’au niveau technique, l’immatériel permet l’abondance aisément. Cela a permis très vite aux humains de se retrouver sur Internet pour partager, échanger, diffuser leurs oeuvres, leurs savoirs et connaissances. Au niveau juridique et mentalité, il y en a encore qui n’ont rien compris et veulent garder le contrôle. La quantité d’eau augmente et le barrage commence à grincer, il ne retient plus aussi bien l’eau.

Il s’agit donc de convaincre ces dynosaures d’orienter et de guider le courant de façon plus fluide, plutôt que de s’y opposer en barrage. Les convaincre pour les aider, ou les laisser y rester.

On ne peut arrêter l’eau, on ne peut arrêter l’information, on ne peut arrêter Internet.

Nous ne pourrons reculer devant ces libertés auxquelles nous avons goûté: il s’agit ici d’abolir le copyright. Respecter l’auteur oui, en le mentionnant. Je le remercie par mon attention, pas par mon argent.

Comment les artistes vivraient alors s’ils donnent gratuitement leurs chansons?

Pour Gerd Leonhard et Chris Anderson, l’abondance et le gratuit se sont déplacés, mais il continue d’y avoir des moyens de se financer à côté du gratuit. On avance doucement en libérant le contenu.

Gerd Leonhard les décompose en 3 parties : Access, Embodiment, Experience, ce qu’on peut traduire en l’accès, la forme de représentation et l’expérience.

Exemple: Pour aller sur Internet, je ne paye pas une quantité de contenu, je paye l’accès via mon FAI. Pour radiohead je ne paye pas pour le mp3, je paye pour le CD avec la pochette collector. Pour le Dalaï Lama, je ne paye pas pour ses prières ou sa parole, je paye pour le voir lors d’un événement.

Chris Anderson lui nous dit qu’il faut faire du gratuit et déplacer l’offre rare et payante vers autre chose. Si vous distribuez votre livre gratuitement, les lecteurs achèteront des produits dérivés. Vous me direz c’est l’inverse de ce que font les marques qui distribuent des produits dérivés pour sympatiser avec le client et lui faire aimer la marque et au final acheter ses produits.

L’immatériel sera abondant, le matériel restera précieux

Par leurs exemples Chris Anderson et Gerd Leonhard appliquent toujours une semi-rareté en libérant la partie immatérielle mais en transférant la valeur de rareté sur le matériel. Ainsi Radiohead distribue de façon infinie ses chansons, c’est l’abondance, mais il faut payer pour les voir en concert. Eh oui, on a beau faire son possible, l’expérience est unique, l’événement provoque la rareté. Ce n’est pas un hasard si assister à un opéra a tant de valeur.

L’idéal dans une société d’abondance est quand l’offre dépasse la demande. Ainsi les choix sont multiples et toutes les options disponibles. La vitesse à laquelle les heures de vidéos s’accumulent dans les bases de données de Youtube est à se demander si quelqu’un sera capable de regarder tout ça un jour?

Compétition ou coopération?

Pour ce qui est de maintenir la compétition, puisqu’on aime quand même se challenger et il faut toujours un mix entre compétition et coopération, c’est évidemment la coopétition. Comme les groupes de codeurs de linux s’aident et se concurrencent, l’objectif commun est le même, la victoire n’est pas matérielle mais symbolique et émotionnelle. Elle s’exprime en échelle de réputation et de remerciement pour l’apport à l’intelligence collective globale.

On est tout à fait dans la société de connaissance de Marc-André Ghyxx. Chaque être humain apportant son cerveau et ses contibutions à l’ensemble de la société. On peut imaginer une compétition rude pour les projets les plus pointus, et une coopération complète sur les partages des ressources de bases et sur les recherches pour l’Humanité. Il faut toujours jouer sur les deux tableaux et adapter en fonction du terrain et de la ressource avec laquelle on joue.

De la rareté à labondance dans les mondes matériels et immatériels

De la rareté à l'abondance dans les mondes matériels et immatériels - CC by-nc-sa zoupic

Si on résume le tout, ça pourrait donner quelque chose comme ça. Amusez-vous en famille ou avec des amis à réfléchir à une ressource ou un bien immatériel que vous pourriez libérer, et comment. Je n’ai par exemple pas fait l’Internet.. à vous! Je mettrai à jour si la récolte est abondante.

Article originellement publié sur http://www.zoupic.com

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Et si on recodait la société ? Changez vos flux ! http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/ http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/#comments Tue, 25 Aug 2009 17:14:26 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=2787

Le monde est flux. Internet est flux. L’argent est flux.

Une caractéristique de notre monde de son origine à nos jours, du soleil à l’atome ce sont les flux. Les échanges, les variations, les déplacements, les courants qui modifient augmentent ou diminuent les variables qui nous entourent.

Les flux.

Comme le circuit de l’eau. Comme le circuit du pétrole. Comme le circuit de l’information. Comme le circuit de l’argent. Comme le circuit des déchets. Deux images pour compléter, celle de mon circuit de l’information et celle utilisée par Arthur Brock sur le wiki new currrency frontiers (plus bas) :

le cycle de l’information par zoupic

Des chaînes, des cycles, des états différents et toujours des échanges. Dans ces flux, on trouve le code source de notre société. Ce qui est intéressant c’est que l’on peut décomposer et tracer des parallèles entre les différents flux. Ils se ressemblent, ils fonctionnent plus ou moins de la manière et peuvent ajuster selon nos goûts.

Nous ne sommes en somme qu’une somme de flux : IN & OUT
J’inspire, j’expire.
je bois, je pisse.
je mange, je chie.
j’achète, je vend.
je recycle, je pollue.
j’ai chaud, j’ai froid.
j’aide, je renie.
j’aime, je déteste.
je lis, j’écris.
j’écoute, je parle.
je reçois, j’émets.
Ping, Pong.

Cette somme de flux, sans être l’ADN, c’est la somme des caractéristiques de notre personnalité, qui nous sommes. Comme une entreprise a des entrées et des sorties, nous sommes également auto-entrepreneur et responsable de notre corps, de notre esprit et cerveau. C’est à la direction que revient la mise à jour des flux, et la remise en question de leur état.

L’économie mondiale n’est que la somme de flux individuels.
La politique mondiale n’est que la somme de flux individuels.
Le réchauffement climatique n’est que la somme de flux d’émissions individuelles.

J’appelle à l’holoptisme et la vision du tout pour descendre jusqu’à l’unité, l’homme. Chacun de nous est responsable de la somme de ses flux. Il doit donc les optimiser et les régler en cohérence avec ses idéaux.

Plutôt que de faire la révolution, il est dores et déjà possible de faire sa révolution. Ce n’est pas chacun la sienne, le but est commun, mais elle se fait dans son jardin pour piquer une métaphore avec le jardin à cultiver de Victor Hugo. Plutôt que de casser et de reconstruire, plutôt que de détruire il nous suffit de nous déconnecter. Comme un serveur, une boîte mail, /quit.

Il continuera, mais sans moi. De mon côté, je reconnecte mes flux vers des alternatives. Je mets à jour ainsi toutes mes habitudes et repense ma façon d’être en accord avec ma philosophie ou mes idéaux. Je reconnecte les liens de l’autre côté avec d’autres joueurs qui ont déjà fait leur révolution, ou sont en cours.

Un processus lent, et difficile : changer. Changer de monde, changer son monde, changer de règles, changer de coutumes, s’observer, se décrire, se réécrire, et se transformer, se compléter, entre dans la phase de transition en changement permanent. En changement permanent.

Il nous faut redévelopper les valeurs que nous avons à l’échelle locale, dans les cercles proches des amis et de la famille, dans un groupe de musique ou de sport, ce qui naît de l’intelligence collective à petite échelle et que nous appliquons en “Aide ton prochain et l’ensemble sera plus performant que la somme des individualités”.

Dans certains cas nous savons très bien l’utiliser mais cette phrase perd parfois son sens dans d’autres domaines à grande échelle.

Lorsque nous perdons de vue le flux. Lorsque nous ignorons d’où il provient, ce qu’il contient, les implications qu’il a sur l’environnement, l’entreprise qui le fabrique, les produits qu’il contient, le bénéficiaire, nous n’avons pas accès à l’image complète et ce que nous induisons comme flux invisible à plus grande échelle. Beaucoup des flux de notre société manquent de transparence.

A nous de comprendre les flux que nous souhaitons valoriser, et comment les mettre en application, et comment abandonner ou rompre avec leur ancienne forme?

Les flux définissent le monde.

En appliquant mes flux à ma pensée, j’optimise un terrain dans lequel je serai mieux, au lieu d’en faire la pub, j’en suis le consommateur, le client. Et comme ce monde d’alternatives a beaucoup plus à offrir que la tendance actuelle, le plus tôt je serai dans l’autre bateau, le mieux ce sera.

Je vous invite donc à quitter le navire. Laissons couler le titanesque capitalisme, et préparons nous à la suite. Pas la peine de rappeler qu’il n’y aura pas assez de canots de sauvetage.

Il est temps de penser notre bateau.

Repensons le monde

Qu’est ce qu’il nous faut pour jouer?
1) un terrain : on a
2) des flux : oui bah tu peux y aller
3) des joueurs : ça se trouve oui
4) des règles : on peut trouver ça

Pour les règles, il y a qu’à copier celles qu’on prône déjà. Le GNU, les CC, le libre. Ce qui est applicable à l’immatériel pour commencer. Nous aimons wikipédia et GNU\linux, le forking, pourquoi ne pas prendre ça comme base? Et puisque nous parlons d’une idée née grâce à la naissance d’une intelligence collective globale, si nous voulons donner de l’espace et des libertés à cette conscience commune portée par le digital et énormément mise en valeur par l’ère numérique, il lui faut un corps propre et qu’elle soit composée à tous les niveaux de procédés libres. C’est la neutralité du net. C’est un corps sain pour un esprit sain.

C’est la garantie d’un système diversifié, riche, transparent et favorable à la coopération comme à la compétition. Au delà des contenus, nous pouvons aller demander aux contenants d’être libres, les plateformes, les pcs, leur ossature (open hardware). Ils voulaient fermer toutes les portes, nous avons construit un monde sans portes, ils voulaient poser des barrières, nous avons appris à voler.

Le flux de la création

Le flux qui nous intéresse est celui de la création, que l’on applique ensuite à ce que l’on veut d’immatériel.
Évidemment, en sachant que “Une infinité de copies potentielles pour un coût nul met par terre tout modèle de financement basé sur la rareté” @mikiane” on remet en cause certains modèles, qui ont p’têt profité un peu trop d’un monopole basé sur la rareté, et plus loin que ça on se demande si le modèle n’est pas mieux quand on le règle sur la case “abondance”

Warner vs The Pirate Bay (appartient au passé: Warner)
Linux vs Windows (appartient au passé: windows)
Radiohead vs EMI (appartient au passé: EMI)
La bataille en place avec Hadopi n’est que la nième manche du combat du libre contre le privé. Le sentiment que j’ai quand je pense à Windows, c’est le même que General Motors, ce monstre, ce fleuron des Etats-Unis, comme Wallstreet, ce buffle doré, qui comme un titanique s’est fait mangé plié rangé après avoir été l’idole des jeunes.

Le traitement sera le même, ce n’est qu’une question de temps. La valeur d’identi.ca par rapport à la valeur de twitter est faible, mais chez identi.ca chacun garde la propriété de ses données. Même chose entre ning et facebook. Google l’a bien compris en faisant Wave en OpenSource.

Le flux de création passe donc par les étapes suivantes:
Création
Accès
Modification
Diffusion avec ou sans profit

Les Creatives common définissent à chaque étape ce que chacun a le droit de faire ou de ne pas faire :

Exemple une licence 3.0 by nc sa : peut être copiée lue, modifiée et tant qu’elle est utilisée à des fins non commerciales et partagée avec le même code de droits : (non commerciale / share alike). L’open source donne la possibilité à chacun de créer, modifier, échanger librement les codes sources des applications.

Il revient donc de définir ce que vous avez créé, la part que vous souhaitez partager et verser dans le pot de l’intelligence collective et de la communauté ou, en tirer profit en le gardant pour vous, puisque vous l’avez créé. En admettant que, comme Radiohead, John Makay ou Paul Jorion, vous fonctionnez en prix libre, vous aurez probablement le réflexe de partager toute création avec l’ensemble de l’humanité en acceptant en retour les dons des personnes reconnaissant un travail, une valeur à votre œuvre. Tout le monde le sait, allumer une bougie avec une autre bougie n’éteint pas la première, et les deux ensemble produisent plus de lumière.

En gardant ce flux de la création et son parcours, on en arrive à une gamme de droits : qui a le droit de créer quoi, de le modifier, de le renommer, de le déplacer, de le multiplier et d’en tirer des bénéfices.

Alors les libérations sont en cours: on avait déjà libéré les esclaves, les femmes, maintenant ce sont Ingrid de Betancourt & Clothilde Reiss bien sûr que l’on libère mais surtout les contenus, les tubes, l’énergie, le hardware..

all in

Il y en a une qui peut vous intéresser. C’est l’argent. Quoi de plus immatériel aujourd’hui que l’argent, à part les quelques pièces et billets qu’on trimballe, tout le reste est complètement absolument immatériel. Alors qu’est ce qui nous empêche de libérer l’argent? De reprendre le pouvoir de le créer, d’en définir les règles, qui peut justement le créer, qui peut le modifier, qui peut l’utiliser etc..

Messieurs dames, après la presse libérée par les blogs et le support de la technologie via Internet, je vous propose la mort d’un autre droit régalien, celui de battre monnaie. Puisque ce ne sont plus les états qui s’en occupent vu qu’ils ont pas su garder les idées claires, libérons la monnaie, c’est open money! Et ça se pratique depuis le canapé ou le bureau.

La monnaie n’est qu’un flux entre des individus pour compter les échanges. A vous de créer votre monnaie pour votre groupe d’ami, votre monnaie locale, votre monnaie mondiale, rejoindre une monnaie verte…

En créant votre monnaie vous réorientez vos flux via des groupes ou communautés que vous avez choisis. Vous faites les règles, vous êtes acteurs et décideurs. Les échanges sont refluidifiés via une abondance de monnaie. En effet, alors que dans notre belle société l’argent est rare et en quantité contrôlée avec le jeu du “il faut travailler pour vivre”, tout le monde est obligé de trouver sa part pour ne pas se retrouver sur la paille. L’argent dans sa définition capitaliste est comme un aimant, plus tu en as, plus tu en attires. Il circule mal et ne coule pas vers les bonnes personnes, il ne circule pas de tous et vers tous. Il est très mal répartie et ça empire encore.

Les monnaies libres permettent de redistribuer les cartes. En se mettant d’accord sur des règles, la communauté se réorganise autour de la fonction financière auto-gérée sans être ponctionnée par le cartel des banques. Elle peut choisir de favoriser certains échanges, d’interdire d’autres dommageables à l’environnement ou en désaccord avec la philosophie du groupe. Comme avec un logiciel libre, tout est codable, messieurs les geeks, le code vous attend.

Comme les distributions de linux couvrent tous les goûts de geeks, à nous de recréer le code source de nos liens, la tolérance avec les logiciels privés que nous autorisons pour offrir un éventail de monnaies, représentant la diversité possible dans l’alternative.

Si vous pensez que ce sera compliqué, détrompez vous, installez votre flowplace sera comme installer votre WordPress ou créer un wiki. Autant dire que ça va fleurir par millions. A vous de leur donner des règles qui ont du sens pour donner vie à un monde qui a du sens.

En ouvrant les monnaies, c’est le code source de la société que nous mettons sur la table si suffisamment de codeurs veulent s’y mettre!

Pour créer les open moneys, il faut 3 conditions : open transport, open data et open rules. Comme le web a son HTML les monnaies libres ont besoin de leur XGFL, les données doivent être partagée et les règles ouvertes, prêtes à être modifiées, changées, rééditées. En terminant sa plateforme, l’open money devrait changer complètement les échanges quotidiens que nous faisions avant en euros. Il existe d’ailleurs déjà de nombreuses monnaies complémentaires et ils ne nous ont pas attendus, simplement les médias n’en parlent pas. L’intérêt ici est la création du code des flux de meta currency, qui permet de créer des millions de monnaies libres, comme le code HTML régit chaque page web. Ainsi chacun pourra créer son propre réseau monétaire. Ca se passe pour metacurrency.org pour en savoir plus et donner un coup de main.

Récemment, le réseau des pionniers du Transitioner a ouvert une toute première alpha de flowplace. C’est un bac à sable pour apprendre à jouer et se familiariser avec le sujet.

Après l’information, l’argent, c’est aussi les autres flux qu’il faut libérer : la culture, l’éducation, le pouvoir décisionnel etc..

En appliquant la règle de la libération au monde matériel, on repense le monde. Il s’y ajoute une question fondamentale.

La création de matière étant simplement impossible, malgré toutes les expériences récentes tentées, il nous faut définir la propriété de la Terre. A qui appartient ce bateau? Rendons les ressources de la terre libre! Si l’on respecte la définition du développement durable et les 3 valeurs françaises, la Terre appartient à tous ceux qui l’habitent, l’ont habité et l’habiteront de façon égale, fraternelle et libre.

Une fois que l’on a renoncé à la propriété privée de la Terre, il suffit que nous prenions notre responsabilité collective et que nous nous y mettions, et comme le moment est aux tâches collectives, avec le réchauffement climatique et la transition sociétale que nous vivons, on pourrait en profiter pour faire d’une pierre deux coups et se libérer de cette société de la rareté une bonne fois pour toute. On y finira tôt ou tard, dans cette société de l’abondance, pourquoi ne pas profiter de l’ouverture?

De la société de rareté à la société d’abondance – comment et vers où aller?

Plus proche du projet Venus, on est dans la société distributive, mixe avec la société de la connaissance décrite par Marc-André Ghyxx et expliquée dans “au delà de la modernité, du patriarcat et du capitalisme“, où l’on serait débarrassés définitivement de l’argent et nos besoins seraient couverts par une société technologiquement pensée et optimisée pour les besoins de la civilisation où chacun proposerait sa créativité via son corps et son esprit tout en respectant et prenant en compte les limites de la terre pour les générations futures. L’Homme finit par s’assumer et se réorganiser. La société est basée sur une série de codes déterminant les ressources disponibles. Une sorte d’énorme gestion et optimisation des ressources comme nous en codons pour nos serveurs. On peut imaginer plus facilement cette application à l’échelle locale, une évolution du modèle coopératif municipal déjà allégée de sa monnaie locale. La terre a des règles, il faut connaître et respecter les règles. On a un peu trop fait les malins, maintenant faut faire diminuer tous ces trucs rouge et calmer le jeu tout en organisant la vie à 8 milliards.

Je ne comprenais pas pourquoi mes libertés changeaient avec l’augmentation de la population. Le nombre de m² par personne diminue, mes accès à la terre diminuent, ma part d’eau et de riz diminuent, eh oui dans le monde matériel plus on est plus on partage et plus les parts se réduisent. On a oublié cette donnée dans l’équation et certains en ont un peu trop profité. D’une société de médiocristan on est passé à une société d’extremistan, la crise est un symbole de rupture, de déséquilibre, il est possible de palier nous même à ce rééquilibre et de poser les règles pour revenir à une société médiocristane qui respecte vraiment les 3 règles liberté égalité fraternité.

J’aime à penser que l’homme a réussi à coder GNU\Linux par passion et que dans la situation présente, il sera capable de recoder les flux vers son environnement afin de réaliser la transition vers le nouveau monde. Cette utopie est réalisable si le changement est réalisable. Le changement dépend des flux de chacun d’entre nous. Est-ce jouable? let’s play together..

/quit over-blog.com
/quit TF1
/quit Télé
/quit politique
/quit journaux
/quit radio
/quit voiture
/quit viande et poisson
/quit EMI Universal Warner

What is next?

/connect …

D’ailleurs, je cherche un hébergeur qui ne soit pas une entreprise créée pour faire du profit, si vous avez ça sous la main, je serai ravi de faire cette autre modification de flux, je veux qu’il soit propre de chez propre! Pour l’amour de l’art.

D’ailleurs d’ailleurs, si vous êtes fournisseurs de flux propres, quels qu’ils soient, n’hésitez pas à nous le faire savoir! Connectons nous!

Le capitalisme est mort, vive les alternatives! Vive la philosophie libre!

Du capitalisme aux alternatives

Résumé (via le wiki sociétal et ne ratez pas le brillant chapitre 5, l’organisation des autres)
une théorie axiomatique des utopies:
- 1. les utopies naissent d’une insatisfaction collective,
- 2. les utopies supposent l’existence d’une technique ou d’une conduite applicable
- – pour éliminer la source de cette insatisfaction
- – ou bien réévaluer cette insatisfaction en la considérant comme une ouverture vers une meilleure situation
- 3. les utopies ne deviennent réalisables que si elles entraînent un consentement collectif
Une certaine durée doit séparer les trois stade
- le stade de l’insatisfaction
- le stade de l’invention d’une technique applicable
- le stade du consentement à cette application

Les utopies peuvent être paternalistes ou non paternalistes, suivant
- que la connaissance de la technique applicable est à la portée d’une élite
- ou à la portée de n’importe qui.

> voir l’article intégral / Zoupic vient de passer d’over-blog à Wordpress et crosspost son premier billet chez ovni en rejoignant la soucoupe, ce lien sera donc actualisé /-)

Le bibliothécaire a répertorié ces liens comme pouvant égayer votre recherche:

Creative Commons video présentation avec les subs en fr
Why do we need an open economy? video presentation avec les subs en fr
What are the free currencies? vidéo en anglais de Jean-François Noubel
Interview de Jean-François Noubel sur lemonde.fr avec Bernard Lietaer par Hervé Kempf
Information is like water – Slideshow qui compare les flux de l’eau et celui de l’information
Présentation de threebles monnaie lancée en mars 2009 par Arthur Brock
La création de la SARD, licence globale dans le domaine de la musique portée par Richard Stallman (fondateur GNU) et Laurent Chemla (je suis un voleur & gandhi)
Vidéo de présentation de neutralité du net par les représentants de FDN, la quadrature, APRIL et député godillots.
Interview de Benjamin Bayart (FDN) sur la neutralité du net et les risques du minitel 2.0 (Partie 2)
Music 2.0 by Gerd Leonhard (en anglais)

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http://owni.fr/2009/08/25/change-your-flows/feed/ 11