OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Saul Williams : l’art du “do what you want” http://owni.fr/2011/02/28/saul-williams-lart-du-do-what-you-want/ http://owni.fr/2011/02/28/saul-williams-lart-du-do-what-you-want/#comments Mon, 28 Feb 2011 11:18:41 +0000 Owni Music http://owni.fr/?p=30503 Nous avons rencontré Saul Williams lors du Midem 2011, le marché international du disque et de l’édition musicale, alors que la sortie de son nouvel album Volcanic Sunlight est prévue pour le printemps 2011.

Saul Stacey Williams est poète, acteur, écrivain, chanteur, rappeur, artiste multi-instrumentiste…c’est un slammeur reconnu lorsqu’il est sollicité pour tenir le rôle principal du film de Marc Levin Slam en 1998. Il sort deux albums avant d’offrir The Inevitable Rise And Liberation Of Niggytardust, un album co-écrit et co-produit par Trent Reznor, le fameux leader du groupe NIN (Nine Inch Nails), en 2007 et en Pay What You Want (ou Prix Libre).

A Cannes, il n’a accepté qu’une seule interview, celle d’OWNImusic et après avoir annulé tous les concerts prévus en Europe, il a gardé la seule date du Midem Talent. Une première date face à un parterre de professionnels, qui montre à quel point cet artiste est un explorateur visionnaire, provocateur, dont le talent ne peut être ignoré puisque son succès a été maintes fois validé et que l’attente du prochain album semble interminable pour les fans.

Saul nous reçoit dans sa chambre d’hotel. Sa voix grave est apaisante, son discours aussi intègre que sa musique. Saul Williams est connu pour être un artiste “hors piste”, il est un concept à lui tout seul et cette rencontre nous a permis de comprendre la particularité de sa démarche.

Il nous explique sa perception des changements qui s’opèrent dans le monde et comment selon lui la musique et les arts en général peuvent en bénéficier. Saul a été l’un des premiers à être honnête avec son public en se réappropriant le choix qu’il avait déjà, celui de payer ou pas pour ses créations. Saul n’est pas un homme rebelle avec un esprit de contradiction systématique, mais il sait que la vie est une question d’équilibre et que chaque projet est à traiter au cas par cas.

Nous savons que cette vidéo ne pourra en aucun cas reconstituer ce que dégage le personnage, mais nous estimons que son discours est pertinent, même si les sujets abordés dans cette interview sont analysés chaque jour par des journalistes. Nous trouvons captivant que pour une fois, cette ère de mutations soit évoquée par un artiste et non un professionnel du secteur.

Ci dessous, l’interview réalisée par OWNImusic:

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Premier clip extrait de l’album “Volcanic Sunlight” : Explain My Heart

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Saul Williams a lancé la promotion de Volcanic Sunlight en Novembre avec une campagne QR code. En scannant ce code à l’aide d’un smartphone, vous pourrez télécharger gratuitement le premier extrait intitulé Explain My Heart en échange d’une adresse email:

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Retrouvez l’interview intégrale, bientôt sur OWNImusic.


Montage vidéo : Romain saillet. Crédit musique : Artner

Illustrations CC FlickR: lavid

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Joyeu$e$ fête$ mu$icale$ http://owni.fr/2010/12/23/joyeuses-fetes-musicale/ http://owni.fr/2010/12/23/joyeuses-fetes-musicale/#comments Thu, 23 Dec 2010 07:00:59 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29054 A l’approche des fêtes, les artistes se sentent souvent l’envie d’offrir un menu présent à leurs fans, sous la forme d’un single de Noël. Pratique pour se rappeler au bon souvenir des auditeurs entre deux albums, le Christmas single, tradition purement anglo-saxonne s’il en est, permet en outre de surfer sur la vague des sorties de fin d’année, traditionnellement lucrative, et ainsi d’espérer empocher quelques royalties supplémentaires. Si les albums de reprises de classiques de Noël sont légions et servent souvent à palier un manque d’inspiration passager, on peut saluer les artistes qui font l’effort de proposer de l’inédit.

Saviez-vous que tous les ans ou presque depuis sa sortie au début des années 90 le single All I Want For Christmas Is You de Mariah Carey squatte le top 40 anglais à l’approche du réveillon ? La semaine dernière encore, il pointait à la 22ème place du classement, avec pas moins de 14817 ventes, pour un cumul de 715917 exemplaires. La plantureuse ne s’y est pas trompé en sortant d’ailleurs cette année un second album sur ce thème, intitulé Merry Christmas II You. Dommage pour elle, cette fois-ci ce sont seulement 8297 opus qui se sont écoulés au Royaume-Uni. Mariah aura donc plus de mal à fourrer la dinde cette année.

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Même chose pour le pourtant gros vendeur Michael Bublé. Si son dernier opus Crazy Love s’est écoulé à 2 098 185 exemplaires depuis sa sortie en Angleterre (2ème meilleure vente de 2010), son opus de Noël n’a pas mobilisé ses fans dans les même proportions. Seuls 12 069 exemplaires se retrouveront en effet au pied des sapins britanniques.

Mais certains ont plus de chance : les fêtes déclenchent en effet des actes d’achat inespérés à l’endroit de certains “classiques”. Si chez nous, c’est le Petit Papa Noël de Tino Rossi qui remporte la mise tous les ans (200 à 300 000 ventes annuelles) d’autres artistes font de jolies percées dans les classements britanniques. Bienvenue donc cette année à Yoko One et John Lennon (58 596 ventes cumulées pour Happy X Mas (War Is Over)), Chris Rea (90 480 pour Driving Home For Christmas), Elton John (37935 pour Step Into Christmas), Band Aid (le consortium d’artistes à l’origine du single de charité Do They Know It’s Christmas?, 88 803 exemplaires) ou encore Kylie Minogue (41183 pour Santa Baby). Notons que cette dernière a même sorti un EP de Noël cette année, reprenant ce titre et un autre, enregistré spécialement : Let It Snow.

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Côté albums, saluons les réussites d’Annie Lennox pour A Christmas Cornucopia (malgré un artwork pour le moins vilain), déjà écoulé à 78 000 exemplaires, ainsi que l’album festif de Glee (la série-phénomène américaine) qui s’écoule pas moins de 29 285 unités en deux semaines.

Mais saluons les plus inspirés, qui proposent cette année des titres inédits autour de la thématique de Noël. Belle occasion de faire un tour dans les charts, certains voient leur initiative couronnée de succès, d’autres moins.

Coldplay tout d’abord, dont le single Christmas Lights a déjà trouvé 40 000 preneurs. Fait rare mais pas inédit, le titre bénéficie même d’un clip en bonne et due forme, tout comme le All I Want For Christmas Is New Year Day du duo mancunien Hurts, que le groupe a choisi d’offrir à ses fans. Le groupe Chew Lips fait de même via sa newsletter, bonne manière de récupérer quelques adresses e-mail pour éventuellement convertir les curieux en fans !

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Les américains de The Killers se sont retrouvé suite à l’escapade solo de leur leader Brandon Flowers, et on profité de l’occasion pour enregistrer Boots, un titre plutôt sombre pour une chanson de Noël. Malheureusement, avec moins de 10 000 téléchargements au Royaume-Uni, le titre échoue à s’imposer.

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De notre côté de la manche, le groupe rémois The Bewitched Hands propose Christmas Tree, s’inscrivant ainsi dans la tradition anglo-saxonne encore assez peu suivie par les artistes francophones.

Nombreux donc sont les artistes qui ont choisi de proposer un single ou un album de Noël à leurs fans cette année, histoire de s’assurer de plus gros cadeaux au pied du sapin sans doute. N’hésitez pas à nous suggérer d’autres morceaux dans les commentaires.

Et sinon, joyeux Noël.


Note : les chiffres de ventes UK son arrêtés au 12/12/10

Crédit photo FlickR CC adomadom

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Artwork: vous n’avez pas tous les droits http://owni.fr/2010/08/24/de-importance-de-artwork-et-ses-impacts-a-echelle-mondiale/ http://owni.fr/2010/08/24/de-importance-de-artwork-et-ses-impacts-a-echelle-mondiale/#comments Tue, 24 Aug 2010 15:20:01 +0000 Martin Frascogna http://owni.fr/?p=26029 Martin Frascogna est un auteur et blogueur américain spécialisé dans les questions relative à l’industrie du disque et aux implications juridiques de celles-ci. Retrouvez-le sur frascognamusic.com, et sur Twitter.


La polémique autour de Contra, le dernier album de Vampire Weekend, a lancé un large débat au sein de l’industrie musicale.


[NDT: Le second album des New-Yorkais, sorti en janvier dernier, fait en effet l’objet d’une plainte de la part de Kirsten Kennis, qui n’est autre que la jeune femme figurant sur la pochette du disque. Datant de 1983, la photo du mannequin aurait été utilisée sans son autorisation. Kennis demande aujourd’hui deux millions de dollars au titre de dommages et intérêts au titre de l'utilisation de son image sans autorisation. Si le groupe reste quasi-muet sur l’affaire, il s’est fendu d’un communiqué laconique stipulant qu’il s’est acquitté d’un droit de licence auprès de la plaignante, les autorisant à utiliser l’image incriminée]

Alors que les médias sont déjà passés à autre chose, l’industrie, elle, continue à analyser cette situation rocambolesque avec une attention particulière. Les subtilités juridiques de cette histoire ont en effet de quoi désarçonner le plus compétent des avocats. Maintenant que les juristes sont de la partie, il semblerait que la seule manière de dénouer le problème soit un procès. Le musicien lambda se dit sûrement que ce n’est pas si grave pour Vampire Weekend et leur label: ils croulent sous les dollars, non ?! Au contraire, les jeunes groupes devraient faire attention à ce problème qui met en lumière une question depuis trop longtemps négligée :

Quelle est la valeur d’une pochette de disque et qui en a le contrôle ? Et plus largement, quelles sont les implications liées à l’artwork des albums au niveau mondial ?

Il existe un vrai malentendu autour des photos d’albums et/ou du design de ceux-ci. Le fait d’embaucher un photographe, un graphiste ou un directeur artistique pour élaborer le design d’un album ne signifie pas forcément que ce dernier vous appartient. Tom Beck, un photographe, vétéran dans le monde de la musique mais aussi grand amateur de groupes indépendants nous donne son avis sur la question, de l’autre côté de la barrière :

En tant que groupe, vous devez d’abord obtenir les accords de licence liés à l’image. Même si vous faites appel à un photographe, le copyright de la photo lui appartient et il vous revient de régler le droit d’utiliser la photo en plus de le payer pour son travail. De ces accords de licence peut en plus découler une autorisation spéciale du modèle pour utiliser son image. De quoi s’agit-il ? Elle stipule qu’une personne reconnaissable sur une photo donne de fait son autorisation pour qu’elle soit utilisée. Puisque plusieurs éléments entrent en ligne de compte dans ce contrat (notamment sur quels territoires et pendant combien de temps la photo peut être utilisée), il faut vous assurer que le photographe dispose de ces informations et que celles-ci sont fiables

Dans une industrie qui adopte les codes des indés, on a tendance à oublier que le principe de propriété intellectuelle (et ce qu’il implique) va bien au-delà de la musique.

L’affaire Vampire Weekend a rappelé aux photographes l’importance du copyright liant la musique et la photo. Et ce à juste titre, puisque leur implication dans le domaine créatif est considérable.

Au début d’un projet, les musiciens disposent d’un budget limité et l’acquisition des droits liés aux visuels du disque a toujours été un élément incontournable. Ce n’est pas facile de justifier une dépense de 20 000 ($) pour l’enregistrement de l’album puis d’acheter les droits pour les visuels du disque pour 5000 ($) de plus, après avoir payé le photographe 2000 ($) pour son travail. Les artistes doivent pourtant maîtriser cet élément. Les musiciens sont une “marque” à part entière, et il est nécessaire de maîtriser tous les aspects liés à celle-ci.

De même que vous n’hésiteriez pas à vous battre contre votre maison de disques pour conserver les droits de vos masters, vous devez garder le contrôle de tous les aspects créatifs de votre carrière (marques déposées, droits sur les photos et la musique etc…).

Au bout du compte, il s’agit de savoir qui contrôle la “marque” et celui qui détient l’ensemble des droits liés aux contenus créatifs détient le porte-monnaie.

Lorsque vous négociez les droits d’utilisation de ces contenus, prêtez une attention particulière aux conditions d’utilisation (c’est d’ailleurs là que votre avocat intervient). Lorsqu’un groupe obtient le droit d’utiliser les visuels d’un album pour une somme donnée, quelle en est la dimension géographique ? Est-ce pour l’Europe ? Pour l’Amérique du Nord ? Amérique du Sud etc… ?

Un photographe ou un graphiste peut accorder la permission d’utiliser l’artwork d’un album aux États-Unis pour disons 500$, mais dès lors que l’album sort en Italie, au Royaume-Uni, en Grèce, en Pologne ou sur tout autre territoire, il y a violation du contrat et vous vous exposez de fait à des poursuites. C’est donc une erreur à éviter à tout prix.

Certes, c’est délicat, mais ne voyez pas tout l’aspect visuel de votre album comme un gouffre financier inutile. Il représente qui vous êtes, donne une première impression, peut déclencher l’intérêt et surtout donne une idée de ce qui se trouve à l’intérieur du boitier. C’est donc un élément à prendre au sérieux et pour lequel cela vaut la peine d’investir.

Vous ne croyez pas que Vampire Weekend ou leur label aimeraient pouvoir revenir sur tout ça plutôt que de se faire traîner devant les tribunaux pour 2 millions de dollars ? Prenez vos responsabilités, investissez en conséquence et gardez le contrôle de votre marque.

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Article initialement publié sur Music Globalization

Photos CC flickr starbright31, flydown

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Pourquoi vous devriez payer pour la musique http://owni.fr/2010/08/14/pourquoi-vous-devriez-payer-pour-la-musique/ http://owni.fr/2010/08/14/pourquoi-vous-devriez-payer-pour-la-musique/#comments Sat, 14 Aug 2010 10:35:40 +0000 Jon Sheldrick http://owni.fr/?p=24701 Jon Sheldrick est un ingénieur son faisant parti de l’équipe de MuseAmi, mais aussi le chanteur du groupe Fatty Acid. Vous pouvez écouter sa musique et la télécharger sur fattyacid.bandcamp.com.

Mettons les choses au clair : j’aime la musique libre. Si un musicien décide de distribuer librement un album, je suis le premier à le télécharger. Je suis contre les poursuites de la RIAA (SACEM américaine) qui attaque les gens qui partagent de la musique.

Plutôt que de faire peur aux gens pour qu’ils achètent de la musique, je plaide pour une culture dans laquelle les gens veulent dépenser de l’argent pour la musique, parce qu’ils comprennent les répercussions positives qu’il a sur la production musicale, et sur la vie des artistes qui la créent.

Payer pour la musique: un bénéfice

Ce que j’espère faire dans les paragraphes qui vont suivre, c’est vous convaincre que le fait de payer pour de la musique bénéficie non seulement aux artistes que vous souhaitez supporter, mais vous bénéficie aussi à vous en tant qu’auditeur.

Je ne vais pas faire un long argumentaire juridique. Il pourrait se justifier, mais il n’est pas pertinent dans la pratique. Une loi est efficace seulement si vous avez les moyens de la faire respecter. Et à moins que quelque chose d’énorme se passe dans le monde de la régulation de l’Internet, personne ne peut réellement forcer les gens à arrêter de partager de la musique.

Après tout, si il n’y avais plus de contrôle des billets à l’entrée d’un concert, on peut imaginer que les revenus générés par les concerts chuteraient aussi vite que les ceux des ventes de CDs.

Le problème est que beaucoup de gens n’estiment pas la musique à sa juste valeur. Qu’est que je veux dire par là ? Je comprends parfaitement que les gens évaluent la musique par rapport au plaisir qu’elle leur procure et au fait qu’ils aiment bouger la tête en écoutant leur iPod. Cependant, ils ne l’évaluent pas au point de payer volontairement un euro par piste, ce qui aiderait ainsi l’artiste qui a fait ce son à continuer de produire cette musique géniale.

Si j’essaie de vous convaincre d’acheter votre prochain album, je ne vais pas y arriver en essayant de vous effrayer avec des arguments abstraits sur les droits d’auteur.

J’avais l’habitude de télécharger illégalement au lycée. Je me souviens quand Napster est arrivé. C’était incroyable. C’était rapide, gratuit, et la musique était livrée à la demande; qu’est ce qui aurait pu être mauvais à propos de ça ! Je peux dire, en toute honneteté, que je n’avais aucune conscience à quel point cela pouvait avoir un impact négatif pour un musicien, jusqu’à ce que je sois moi même dans cette position.

Après le lycée, je suis allé à l’université de New York en espérant devenir ingénieur du son. Au même moment, j’ai commencé à enregistrer ma propre musique, dans l’espoir d’en vivre un jour. Dans l’objectif de m’ouvrir de plus larges perspectives dans le business de la musique, j’ai décroché un stage dans un label indépendant. J’y ai vu des artistes avec une certaine notoriété, se poser la question de savoir si ils pourraient enregistrer un autre album. La demande était là, mais le public ne payait pas pour le produit qu’il affirmait tant aimer. Cela avait pour conséquence directe que les artistes n’enregistraient pas d’albums, purement et simplement. A la place, ils s’embarquaient pour d’incessantes tournées, ne consacrant que très peu voire pas du tout de temps à l’écriture et à l’enregistrement de nouveaux titres.

A cette période, j’ai aussi commencé à chercher du travail dans les studios d’enregistrement. Là j’y ai vu un des effets du partage de fichiers mp3 auxquels on ne pense pas immédiatement. Les musiciens ne pouvaient plus se permettre de payer des ingénieurs sons (qui sont eux même des artistes talentueux dans leur domaine).

Music for pay my loan

"I need a dollar dollar, a dollar is what I need"

Au fur et à mesure que les ventes de musique continuaient à décliner, les studios New Yorkais mettaient peu à peu la clé sous la porte. Et ce n’était pas les majors qui subissaient le plus, mais les petits studios indépendants. Ce n’étaient pas parce qu’ils créaient des produits inférieurs. C’était la conséquence direct du fait que les gens ne payaient plus pour la musique. Cela a induit une baisse de la qualité de la musique produite, ne serait ce que pour les artistes indés qui n’ont pas un million d’euro à claquer dans la production d’un album.

En voyant ce qui se passait autour de moi, j’ai pris le temps de réfléchir. Si je voulais être ingénieur son dans un studio, comment pouvais-je télécharger de la musique illégalement ? Ce serait complètement hypocrite de ma part de télécharger un album pour rien, et dans le même temps espérer que quelqu’un serait prêt à me payer pour travailler sur un autre.

J’ai réalisé que si je voulais que les choses changent, je devais commencer par moi-même. Ne nous voilons pas la face, la meilleure façon de supporter un artiste est financière. Bien sûr, vous pouvez parler de sa musique à vos amis et re-tweeter ses appels à soutien, mais cela ne vas pas nécessairement lui permettre de produire plus de musique.

Au final, quel est l’utilité d’un fan qui parle de votre album a 1000 amis, si aucun d’entre eux ne l’achète ? Ces gens pourraient venir voir le groupe en concert, mais les lives et les enregistrements ont des budgets et des coûts complètement différents. Lorsque vous allez voir un concert, cela ne compense pas l’album que vous avez téléchargé en peer to peer. Le prix de votre place paie les techniciens, l’ingénieur son, le régisseur de la tournée, l’essence, la location du van, et peut être, si ils sont chanceux, les musiciens. Cela réduit le rôle de la musique enregistrée, à n’être qu’un outil de promotion pour vendre des places de concert et des t-shirts. La musique ne devrait elle être qu’un moyen ?

La musique enregistrée produit une expérience d’écoute unique et enrichissante, et les auditeurs devraient s’efforcer de la préserver. Les fans devraient respecter les souhaits de l’artiste. Si un musicien vous demande de payer pour un album, vous devriez respecter le temps et l’effort qu’il a consacré à sa création, et payer pour cela.

Peut être que les gens ne se soucient pas tant que ça de savoir comment les artistes gagnent leur vie pourtant, cela a des répercussions pour l’auditeur. Premièrement, je vous le garantis, cela vous procurera une expérience d’écoute plus enrichissante. Vous aurez un enregistrement à la hauteur des souhaits artistiques de l’artiste. Vous l’écouterez plus. Comme vous savoureriez le goût d’une bouteille de vin très chère, vous savourerez plus la musique que vous aurez acheté.

Acheter un album rendra également plus facile pour un artiste d’en produire un autre, ce qui signifie qu’après avoir dégusté et apprécié cet enregistrement, vous aurez encore plus vite accès à unnouveau. C’est par essence un deal gagnant/gagnant.

Listening Bear

La musique, un monde de bisounours?

Vous ne me croyez pas ? Essayez ! Attendez patiemment la date de sortie de l’album d’un de vos groupes préférés, comme vous attendriez qu’un délicieux plat cuise au four. Quand il arrive, prenez le temps de bien vous installer et lancer la lecture. Vous arriverez à la fin de l’album avec le sentiment gratifiant que vous avez permis à l’artiste que vous aimez de continuer à créer de la musique magnifique, que vous serez en mesure de tweeter dans un futur encore plus proche !

Au final, on se retrouve confronté à une question morale. Malheureusement dans le monde de la musique, comme dans la vie en général, la voie morale n’est pas toujours la plus facile à prendre. Comme Platon le disait “La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée”. Dans cette optique, la musique est au moins aussi importante que l’air que nous respirons. Je vous exhorte à méditer là dessus.

A quel point la musique est importante pour vous ? Comment elle affecte positivement votre vie ? J’espère que vous serez nombreux à aboutir à la même conclusion que moi, même si vous n’avez pas des gros moyens, 10 dollars pour un album que vous pourrez écouter 100 fois c’est une putain de bonne affaire.

Article initialement publié sur HuffingtonPost.com

Illustrations CC FlickR par shankar, shiv

Traduction et adaptation : Valentin Squirelo


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