OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Courir après les policiers municipaux http://owni.fr/2012/10/12/courir-apres-les-policiers-municipaux-open-data/ http://owni.fr/2012/10/12/courir-apres-les-policiers-municipaux-open-data/#comments Fri, 12 Oct 2012 11:40:53 +0000 Julien Kirch et Sabine Blanc http://owni.fr/?p=121935 Interdit à la police municipale ? – Photo CC by C’était mieux demain

Interdit à la police municipale ? – Photo CC by C’était mieux demain

Légende de la carte
Balise blanche = données par ville
Balise bleue = données ou précisions concernant le département

Depuis février 2011, la mission gouvernementale Etalab est censée “apporter son appui aux établissements publics administratifs, pour la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques”. Encore faut-il que la notion d’Open Data soit arrivée aux oreilles desdites administrations. Car notre travail, ou plutôt notre ébauche de travail sur les polices municipales montre, une fois de plus, que l’Open Data est un sport d’endurance. Point d’étape, en espérant débloquer la situation.

La France entr’ouverte

La France entr’ouverte

L'État a lancé son site data.gouv.fr. La France, enthousiaste, ouvre donc ses données publiques comme les États-Unis. ...

Kafka dans la place

Au début de l’été, nous avons lancé avec nos amis de La Gazette des communes un projet commun : une carte de France des polices municipales. En effet, ce corps de métier prend une part de plus en plus importante pour assurer la sécurité intérieure. Ses effectifs ont doublé depuis une vingtaine d’années et elle représente la troisième force de police de France.  La doctrine d’emploi varie aussi d’une collectivité locale à l’autre, entre rôle préventif et véritable supplétif de son homologue national. Des différences de point de vue dont témoigne le débat sur le choix d’équiper les hommes avec des armes à feu.

Et au-delà des simples chiffres bruts, il y avait là une belle matière à analyser en rajoutant des couches de données :

- ratio effectif police municipale/police ou gendarmerie nationale
- type d’armement
- couleur politique
- revenu par habitant
- taux de délinquance
- service public comme La Poste
- la présence de caméras de vidéosurveillance

Ce projet était, sur le papier, facilement réalisable. En effet, une étude a été publiée en juin par le Centre national de la fonction publique et territoriale (CNFPT) avec des données agrégées. Les données brutes existent donc bien quelque part. L’organisme nous a répondu par la négative et notre relance étonnée n’a pas eu de retour.

Restait donc le ministère de l’Intérieur, qui nous a renvoyé fissa… aux préfectures. Pour mémoire, la France compte 100 départements, soit 100 adresses mails de service communication à lister dans un premier temps. Bien sûr, il aurait été trop simple que les coordonnées, à jour, fussent accessibles de façon claire sur chaque site de préfecture. Nenni, il a fallu aller les gratter sur Mediasig, avec un taux de courriels erronés non négligeable.

Au final, du pire au mieux, voici ce que les préfectures nous ont envoyé. De maigres résultats rageants, sachant que les préfectures ont ces données, comme l’une d’elles nous l’a confirmée :

Dans la mesure où les policiers municipaux font l’objet d’un double agrément préfet-procureur, toute préfecture est en mesure de sortir le nombre de policiers municipaux qu’elle a agréé. De plus le ministère demande des stats tous les ans.

Du néant au Graal du .xls

☠☠☠☠☠ : aucun retour. C’est le cas des 3/4 des préfectures environ.

☠☠☠☠ : un retour négatif, doublé d’un échange kafkaiën, comme celui que nous avons eu avec le service de communication du Morbihan, fort empressé au demeurant. Au moins sait-on pourquoi notre demande est refusée et vite, avec un humain au bout du fil :

- On ne les donne pas, voyez avec les communes, cela relève de leur responsabilité.

- Mais vous avez ces chiffres, puisque d’autres préfectures me les ont passés.

- Si d’autres préfectures ont pris la responsabilité de vous les passer, c’est leur choix. C’est du domaine des communes, adressez-vous à elles.

- Mais où est la prise de risque de me donner une information publique, les citoyens sont bien informés quand leur conseil municipal décide ?

- etc.

Le datajournalisme appliqué à la police

Le datajournalisme appliqué à la police

Sur un sujet par nature difficile à appréhender, car entouré d'une relative discrétion, le datajournalisme permet de ...

Fin du coup de fil, le point Godwin a été réfréné. Trop facile.

Variante en Haute-Savoie

- “Voyez avec les mairies, voici le mail de l’association des maires.”

Mail dans ce sens, réponse 15 jours plus tard :

- “Nous avons bien reçu votre demande mais nous ne pouvons malheureusement pas y répondre favorablement dans la mesure où n’avons absolument pas à notre disposition de telles listes. Je ne comprends pas pourquoi la Préfecture vous a renvoyé vers nous…”

Rebelote vers la préfecture. Nous attendons toujours leur réponse.

☠☠☠ : on nous passe des données mais ce sont des effectifs globaux pour le département, comme par exemple dans l’Hérault. À noter qu’en dépit d’un mail initial assez clair, la Moselle a d’abord envoyé ce type d’information. En insistant un peu, on a fini par récupérer le détail. Certes un pdf qu’il a fallu retaper, mais quand même (cf ☠☠).

☠☠ : un pdf imbitable est envoyé, ou pire un xls qui fait des caprices après vous avoir bercé de fausses illusions. Au final, ça va plus vite en recopiant.

: le document consent, au prix de quelques contorsions, à rentrer dans notre feuille de calcul. Comme dans la chanson, “mon indocile, mon difficile, et puis docile…”. On a aussi eu le cas de données envoyées dans le corps du mail.

coeur : un merveilleux tableau Excel ou un pdf qui se laisse copier-coller sans les petites bizarreries de mise en page habituelles avec ce format pourri dont les charmes nous échappent parfois. Ces cas-là se comptent malheureusement sur les doigts de la main d’un menuisier en fin de carrière.

Texte : Sabine Blanc
Carte : Julien Kirch


Interdit à la police municipale ? – Photo CC by C’était mieux demain / repimpée ici et sur la une par Owni /-)

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[C/Data] L’immigration en chiffres http://owni.fr/2012/10/08/cdata-limmigration-en-chiffres/ http://owni.fr/2012/10/08/cdata-limmigration-en-chiffres/#comments Mon, 08 Oct 2012 07:00:35 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=124347 Owni illustre l'actualité par la data. Cinquième épisode de la série, ce petit film sur l'immigration en chiffres pensé pour faire réagir l'invitée de l'émission Marine Le Pen, Présidente du Front national.]]> Script de la vidéo :

Commençons par une définition : pour l’Insee, est “immigré” toute personne étrangère née à l’étranger et résident en France et ce, à vie ! Même ceux qui acquièrent la nationalité française par naturalisation, ils étaient plus de 143 000 en 2010 (143 275 acquisitions de la nationalité française 2010 : 62% par naturalisation, 4% par réintégration, 16% par déclaration anticipée, 15% par mariage, 3% autres), restent “immigrés” dans les chiffres.

Pour beaucoup, l’immigration est par nature “clandestine”. Sauf que, par définition, aucun chiffre vérifié ne permet de quantifier ces entrées illégales en France : les estimations vont du simple au double, de 200 à 400 000 immigrés clandestins seraient sur le territoire (Immigration clandestine en France = 200 000 à 400 000 personnes).

On peut regarder du côté des reconduites à la frontière, mais là aussi leur nombre varie beaucoup selon que l’on parle de la France métropolitaine ou des territoires d’outre-mer. (reconduites à la frontière en 2010 : France Métropolitaine : 28 000 – DOM : 35 000 dont 26 000 uniquement à Mayotte)

Le prix, lui, de ces expulsions est conséquent : plus de 20 000 euros par personne exclue du territoire français.

Regardons maintenant le flux majoritaire : l’immigration légale. Plus de 5,4 millions de personnes en 2009 (Immigration légale en 2009 : 5 433 000 personnes) qui sont venues en France pour trois raisons principales : le regroupement familial (46%), les études (28%) et la recherche de travail (10%). (humanitaire 10%, divers 6%).

Cela représente 8,4% de la population française. Une proportion qui n’a guère augmenté en 30 ans : en 1975 déjà, 7,4% des habitants de l’hexagone étaient nés étrangers à l’étranger, soit 3,8 millions de personnes à l’époque.

Dans les années 1990, ces flux migratoires provenaient majoritairement d’Europe (51%), Allemands, Italiens et Portugais en tête, alors qu’un tiers venaient d’Afrique (29%), principalement d’Algérie et du Maroc. La tendance c’est aujourd’hui inversée : l’Afrique devance légèrement l’Europe (Afrique : 42% en 2009, Europe : 38%) où Portugais, Italiens et Espagnols restent les plus nombreux.

Reste que les immigrés ne sont pas que de simples voyageurs : une fois en France, ils consomment, travaillent et prennent leur retraite. Souvent arrivés en âge de travailler, ils contribuent au budget de l’Etat à hauteur de 60 milliards d’euros via cotisations, TVA et autres impôts.

De l’autre côté, ils bénéficient de 48 milliards de prestations sociales (RMI, RSA, Sécu, CMU, etc.). Soit un solde bénéficiaire de 12 milliards dans les caisses de l’Etat.

La lutte contre l’immigration clandestine, elle, représente un budget annuel de 100 millions d’euros. Et là, ce sont les coûts qui incombent à l’Etat, les bénéfices, eux, étant répartis entre les sociétés privées qui commercialisent radars et vedettes pour surveiller nos côtes et frontières.


Sources :

Les chiffres Insee autour de l’immigration et des étrangers

Les flux migratoires selon l’Ined

Les coûts de la lutte contre l’immigration illégale

Un état des lieux par la Cimade


Retrouvez un film d’animation “C/Data” réalisé par Owni dans l’émission C/Politique sur France 5 chaque dimanche à 17h40.

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http://owni.fr/2012/10/08/cdata-limmigration-en-chiffres/feed/ 11
Google, miroir des préjugés http://owni.fr/2012/08/16/google-miroir-des-prejuges/ http://owni.fr/2012/08/16/google-miroir-des-prejuges/#comments Thu, 16 Aug 2012 14:42:55 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=118201

On vous a parlé des questionnements métaphysiques de Renee DiResta dans le 43e épisode des Data en forme : comment les Américains se voient-ils eux-mêmes ? [en]. Au départ, une expérience un peu geek avec une méthodologie simple : on commence à taper “pourquoi l’Utah est si” dans Google et on note les suggestions affichées par le moteur de recherche. Et on récidive avec les 50 états. Avec des résultats parfois cocasses, pathétiques ou révélant juste la nature humaine : “pourquoi le Kansas est-il aussi venteux”, “plat”, “chiant” ou “humide” ou encore “pourquoi la Californie est-elle si libérale”, “fauchée”, “anti-armes” ou “chère”.

Le procès suggestif de Google

Le procès suggestif de Google

Le contentieux visant la fonction Google Suggest, mise en cause pour associer le mot "juif" au nom de certaines ...

Sous l’aspect initialement un peu blagueur, le billet de blog nous a semblé tellement frappant de bon sens que nous avons décidé de tenter l’exercice avec différents pays du monde — et plus précisément différentes populations du monde — pour évaluer la perception générale du public francophone, ou du moins les questions que “nous” nous posons sur ces différents pays.

Les poils des Portugais(es)

Première question que pose la carte : le niveau mental des (questions que les) Français (se posent). On tangue entre primaire et collège. Coincé entre un inexplicable “pourquoi les Portugaises pètent” et un subodorant “pourquoi les Suisses sont lents”, ce minable “pourquoi les Anglais roulent à gauche” fait vraiment pâle figure. Mais c’est sans compter sur les ressources des plus facétieux d’entre-nous, repérés illico par Google et mis en vedette par la poilante fonctionnalité : “pourquoi les Belges jouent au tennis avec des boulons” fait clairement référence à une blague de CM2, tandis que ce “pourquoi les Australiens n’ont pas la tête en bas” ferait plutôt référence à ces questions existentielles que les adultes de 6 ou 7 ans se posent parfois lorsqu’ils entrent dans la vraie vie.

Photo CC by-nc-sa Daniela Hartmann

Des lueurs d’espoir

Derrière l’incroyable pénibilité de la plupart des interrogations humaines enregistrées par le moteur de recherche le plus humain du monde, quelques mouvements neuronaux donnent envie de croire que l’humanité n’est pas complètement perdue. Ainsi, cet échange “pourquoi les Algériens détestent les Marocains” et “pourquoi les Marocains n’aiment pas les Algériens” est, sans aucun doute, la lame de fond d’une évidente tentative inconsciente de rapprochement et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Un intrigant “pourquoi les Iraniens ne portent pas de cravate” sent bon la tolérance et le désir de connaître les habitudes vestimentaires d’autrui ; un touchant “pourquoi les Allemands ont bombardé Guernica” et un interrogateur “pourquoi les Japonais ont attaqué Pearl Harbor” sonnent comme un besoin de savoir d’où viennent les plus grands malheurs du monde pour mieux se souvenir de ne pas les oublier. Quant à ces multiples “pourquoi les Françaises sont belles”, “pourquoi les Polonaises sont belles”, et ainsi de suite avec les Suédoises, les Tunisiennes, les Roumaines ou les Italiennes, ils donnent tout simplement l’espoir que les peuples se regardent enfin avec des yeux compatissants et attendris.

Ou pas

Reste à comprendre d’où viennent les autres relents. D’où peut-il venir à l’idée du Français moyen que “les Anglaises sont moches” ou que “les Allemandes ne s’épilent pas”. Comment peut-il venir à l’esprit de l’internaute que les Françaises, apparemment “coincées”, “aiment les Noirs”. Que “les Algériens sont nerveux” et “les Italiens sont racistes”. Que les Chinois puissent à la fois être “moches” ET “jaunes”. Que “les Tunisiens aiment les blondes”.

Une somme grotesque de préjugés considérables qui enverraient même le Danemark directement aux meilleurs des cieux (“pourquoi les Danois sont-ils heureux”, “sont-ils si heureux”, “sont-ils plus heureux que les autres”). Pas mal pour un pays où les 50-54 ans se suicidaient quasiment deux fois plus qu’en Grèce, qu’en Espagne ou qu’en Italie en 2009.

Tout ceci est dans Google Suggest. Aussi certain que tous les Portugais s’appellent Manuel et tous les Vietnamiens se nomment N’Guyen.


Étude : Nicolas Patte – Carto : Julien Goetz /-)
Photo CC [by-nc-sa] Daniela Hartmann

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http://owni.fr/2012/08/16/google-miroir-des-prejuges/feed/ 41
Mémoires (vives) d’Algérie http://owni.fr/2012/07/04/memoires-vives-dalgerie/ http://owni.fr/2012/07/04/memoires-vives-dalgerie/#comments Wed, 04 Jul 2012 21:18:43 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=115379 El Watan : Mémoires d'Algérie. Une application interactive permettant de visiter quantité d'archives étatiques, militaires et privées. Un point de rencontre numérique où nous mettons à la disposition de tous des documents racontant autrement la guerre qui déchira Français et Algériens ; en marge des versions officielles. ]]> Mémoire(s) d'Algérie

Le 19 mars dernier, 50 ans après les accords d’Evian, nous lancions en partenariat avec le journal algérien El Watan, l’application Mémoires d’Algérie. Le parti pris éditorial était fort : permettre de raconter une autre Guerre, déconstruire par des faits les images tissées au fil des discours officiels, de part et d’autre de la méditerranée. Grâce à l’association de journalistes algériens et français, unis dans ce projet.

Nous avions d’un côté des témoignages recueillis par El Watan, racontant le quotidien de ces années de guerre, dévoilant les histoires personnelles, les déchirures familiales, une matière humaine brute. De l’autre, des milliers de documents officiels, militaires et administratifs, que nous avions pu récolter en fouillant les archives de divers services de l’État français et que nous avions décidé de rendre publics. Une considérable base de données qui retraçait cette histoire commune, dans toute sa complexité.

Il a fallu organiser ces milliers de documents, les indexer, penser l’ergonomie, le design et coder cet objet web qui devrait permettre à chacun de parcourir ces documents et de questionner son histoire. Nous souhaitions que ce musée virtuel se construise surtout à travers ceux qui viendraient le parcourir et l’enrichir. Nous l’avons mis en ligne et nous avons attendu.

Un musée vivant

Il ne nous a pas fallu longtemps pour être émus par de simples chiffres. Des statistiques qui venaient confirmer une intuition et valider une démarche journalistique collaborative que seul permet le web. Près de 30.000 visites la première semaine et un chiffre qui s’est stabilisé autour de 8.000 visiteurs uniques dans les semaines qui ont suivies.

Au-delà des simples “visites”, ce sont deux autres données qui nous ont marquées. La répartition de la provenance géographique de ces visiteurs tout d’abord : après bientôt quatre mois de vie en ligne, l’équité est presque totale entre Algérie et France, chacun réunissant en moyenne 40% des visites. Le temps passé sur le site ensuite : plus de six minutes (!) pour une moyenne de 6 pages/visite.

Ces chiffres donnent corps à ce musée virtuel. Des personnes y viennent, y restent et explorent la masse de contenus que nous avons posés sur la place publique. Cette histoire est vue, lue et réappropriée. Mieux : elle est enrichie. Via l’adresse mail mise à disposition des visiteurs, nous avons reçu de nouveaux témoignages que nous avons intégré au fur et à mesure dans la la base de données. Des collections personnelles de photos d’époque (près de 2000 à ce jour) sont arrivées scannées à la rédaction d’El Watan. De quoi nourrir encore longtemps ce musée vivant.

Alors que François Hollande vient de rendre hommage aux victime de la répression sanglante du 17 octobre 1961, il est plus que jamais essentiel de garder ouvertes les portes de ce musée. Et d’inviter tous ce qui le souhaitent à venir y contribuer. Car cette histoire nous regarde tous.


Nos remerciements appuyés à nos confrères d’El Wanatn, dont le sérieux et la constance ont permis à ce projet de prendre toute sa dimension.
Design de l’application Mémoires d’Algérie par Marion Boucharlat
Photo de couverture issue des archives de la famille Moussa, en ligne sur Mémoires d’Algérie (El Watan/Owni)

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http://owni.fr/2012/07/04/memoires-vives-dalgerie/feed/ 13
Ayrault II who’s who interactif http://owni.fr/2012/06/22/le-whos-who-interactif-du-gouvernement-ayrault-remaniement/ http://owni.fr/2012/06/22/le-whos-who-interactif-du-gouvernement-ayrault-remaniement/#comments Fri, 22 Jun 2012 11:23:09 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=114248 Owni vous propose le trombinoscope interactif de ce gouvernement Ayrault II. Cliquez sur cette image et découvrez le C.V détaillé de chaque membre du nouvel exécutif. Avec leurs réseaux d'affinités, leurs études, leur ancrage local, leur génération. Sans perdre de vue les casseroles et les médailles de chacun.]]> Passez au crible la physionomie des nouveaux maîtres de l’exécutif. Quatre nouveaux ministres ont fait leur apparition dans le deuxième gouvernement Ayrault, annoncé jeudi soir. De quoi enrichir et mettre à jour notre trombinoscope interactif, lancé le 17 mai dernier. Les trajectoires politiques, les études, les casseroles et les titres de gloire et les bonnes actions. Comme dans la vraie vie..

Le fonctionnement de l’application reste le même : vous pouvez sélectionner les critères pour faire apparaître les générations (les moins de 40 ans, les plus de 60 ans) ; les écoles (ENA, Université de Toulouse, Science Po), les ancrages locaux (Paris, le Nord, l’Aquitaine…) ; la présence dans l’équipe de campagne d’Hollande, l’expérience gouvernementale… Puis également naviguer dans les fiches descriptives de chaque ministre.

Lors de ce remaniement, quatre ministres sont arrivés :

Thierry Repentin devient ministre délégué chargé de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage

Anne-Marie Escoffier devient ministre déléguée chargée de la Décentralisation

Guillaume Garot devient ministre délégué chargé de l’agroalimentaire

Hélène Conway devient ministre délégué chargé des Français de l’étranger

Et quelques changements d’affectations ont été réalisées :

Delphine Batho passant à l’Ecologie et Nicole Briq au Commerce extérieur, Sylvia Pinel devient ministre de plein exercice, Stéphane Le Foll récupère l’attribution “Forêt” à son ministère de l’agriculture, tandis que Yasmina Benguigui perd celle des Français de l’étranger, ne conservant que la francophonie.


NDLR : le premier volet de l’application Hollande.gouv avait été publié le 17 mai 2012. Ce travail a été numérisé par les développeurs Christophe Khaldi, Abdellilah el Mansouri, Tom Wersinger et Lucas Heymès, il a été dessiné par le directeur artistique Loguy, aidé d’Ophelia Noor ; il a été conçu et piloté par Marie Coussin, Anne-Lise Bouyer, Nicolas Patte, Julien Goetz et Sylvain Lapoix, enrichi par Claire Berthelemy, Rodolphe Baron, Pierre Leibovici, Thomas Deszpot et Florian Cornu /-)

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Le who’s who interactif du gouvernement http://owni.fr/2012/05/17/le-whos-who-interactif-du-gouvernement/ http://owni.fr/2012/05/17/le-whos-who-interactif-du-gouvernement/#comments Wed, 16 May 2012 23:35:41 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=110499 Owni met en ligne le trombinoscope interactif du nouveau pouvoir. Cliquez sur cette image et découvrez le C.V détaillé de chaque membre de ce premier gouvernement Hollande. Faites apparaître leurs réseaux d'affinité, selon leurs études, leur ancrage local, leur génération et leur rôle dans la campagne présidentielle. Sans perdre de vue les casseroles et les médailles de chacun. Tout un gouvernement déchiffré. ]]> Toutes les vies du nouveau gouvernement, toutes ses identités, réunies en une seule application interactive, ci-dessus. Image cliquable, riche des passés de chacun, de leurs études, de leurs savoirs, de leur habilité politique, de leurs mandats, de leurs alliances, de ces projets qu’ils servent ou qu’ils trahissent. De leurs bons et mauvais côtés. Un who’s who sans chiqué du premier gouvernement Ayrault.

Les titres de gloire et les mauvaises actions agrégés, comme dans la vraie vie, répertoriés derrières les pictogrammes “casseroles” et “médailles”. Un trombinoscope interactif qui met en évidence les trajectoires du Premier ministre et des 34 nouveaux ministres, ministres délégués et secrétaires d’État ; pour déceler les biais de leurs futures réussites ou les raisons de leurs prochains revers.

Sélectionnez les critères : la génération (les moins de 40 ans, les plus de 60 ans) ; les écoles (ENA, Université de Toulouse, Science Po), les ancrages locaux (Paris, le Nord, l’Aquitaine) ; la présence dans l’équipe de campagne d’Hollande, l’expérience gouvernementale… De quoi passer au crible la physionomie des nouveaux maîtres de l’exécutif.

En quelques jours, ce travail a été numérisé par les développeurs Christophe Khaldi, Abdellilah el Mansouri, Tom Wersinger et Lucas Heymès, il a été dessiné par le directeur artistique Loguy, aidé d’Ophelia Noor ; il a été conçu et piloté par Marie Coussin, Anne-Lise Bouyer, Nicolas Patte, Julien Goetz et Sylvain Lapoix, enrichi par Claire Berthelemy, Rodolphe Baron, Pierre Leibovici, Thomas Deszpot et Florian Cornu /-)

N’hésitez pas à compléter votre lecture en visitant les autres trombinoscopes réalisés par nos confrères, en particulier celui de Rue89, celui de France Info, ou celui du Monde, ou encore celui du Télégramme.

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La carte interactive des 500 signatures http://owni.fr/2012/04/01/app-quel-candidat-votre-elu-a-t-il-parraine/ http://owni.fr/2012/04/01/app-quel-candidat-votre-elu-a-t-il-parraine/#comments Sun, 01 Apr 2012 13:40:07 +0000 Julien Kirch et Sabine Blanc http://owni.fr/?p=104324
Les parrains des candidats étiquetés

Les parrains des candidats étiquetés

Qui sont les fameux parrains des candidats à la présidentielle ? Après avoir localisé ces soutiens sur une carte, ...

En nous servant du fichier pdf des élus qui ont apporté leur parrainage aux dix candidats à la présidentielle mis en ligne par nos confrères de Rue89, nous avons réalisé une carte géolocalisant ces parrainages. Vous pouvez faire une sélection par candidat. Laissez votre souris quelques secondes sur la balise du lieu qui vous intéresse pour voir apparaitre le nom de l’élu qui a donné sa voix, sa fonction et son parti politique. Cette liste correspond à 500 parrainages tirées au sort par candidat, comme le prévoit la loi. Donc pas d’étonnement si votre maire n’y figure pas.

Du coup, la répartition géographique est surtout signifiante pour les candidats qui ont peiné à avoir 500 signatures. Ainsi, on voit, comme l’a analysé le blog Trop space :

Les parrainages à la candidature de Marine Le Pen à l’élection présidentielle conforte le maintien de la structure géographique habituelle, opposant les territoires de force et ceux de relative faiblesse du Front National de part et d’autre de la ligne Le Havre / ­Valence / ­Perpignan.

Pour situer, voici le nombre total de signatures obtenues :

Nathalie Arthaud : 521 signatures ; Jacques Cheminade : 538 signatures ; Marine Le Pen : 500 signatures ; Nicolas Dupont-Aignan : 708 signatures ; Philippe Poutou : 572 ; François Hollande : environ 5 000 ; Jean-Luc Mélenchon : environ 1 100 ; Eva Joly : 639 ; Nicolas Sarkozy : chiffre non communiqué, en 2007, il en avait eu 3 461 ; François Bayrou : non communiqué, en 2007, il avait eu 1 384 soutiens. À noter que le nombre total de signatures obtenues n’est pas indiqué par le Conseil constitutionnel. Il faut donc se fier aux déclarations des candidats.

La première version mise en ligne vers 15 heures était imparfaite et a été mise à jour à 16 heures à partir des données de nos amis de Regards citoyens, plus propres. Au passage, si notre chère administration avait proposé dès le début un fichier exploitable, la question ne se poserait pas. En lieu et place, Légifrance a proposé un listing en html. #opendatamoncul.

Regards citoyens est en train de compléter ces données en rajoutant l’affiliation politique des parrains. Il leur manque environ 700 élus.

Les parrains de Marine Le Pen, plutôt concentré dans le Nord, là où la candidate est bien implantée.

Focus sur la côte méditerranéenne.


Code : Julien Kirch (@julienkirch), feat. Regards citoyens, sur une idée de Sabine Blanc, disponible sur Github

À lire aussi :

- le travail de Mounir, qui explique comment il procède techniquement.

- les signatures par département, chez FTVi

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http://owni.fr/2012/04/01/app-quel-candidat-votre-elu-a-t-il-parraine/feed/ 289
Révéler les mémoires d’Algérie http://owni.fr/2012/03/19/memoires-algerie-guerre-evian/ http://owni.fr/2012/03/19/memoires-algerie-guerre-evian/#comments Mon, 19 Mar 2012 16:02:45 +0000 Guillaume Dasquié http://owni.fr/?p=102257 El Watan et OWNI lancent un projet commun : réunir des archives militaires et administratives encore classifiées, des témoignages, photographies et documents inédits. Et en offrir l'accès au plus grand nombre. Pour que chacun puisse s'en saisir, découvrir et raconter sa guerre. Pour que les archives deviennent mémoires.]]>

En marge de l’histoire officielle, telle que les États la racontent, El Watan et OWNI sont fiers de vous présenter Mémoires d’Algérie, un pont mémoriel entre Alger et Paris pour présenter dans leur réalité, à travers des milliers d’archives, sur cette guerre. Guerre de libération, guerre civile ou guerre tout court, selon les protagonistes, devenus cinquante ans après, les narrateurs.

Le site que nous avons conçu ensemble, memoires-algerie.org, est le résultat d’une intention commune réunissant journalistes algériens et français, travaillant main dans la main, pour proposer un outil de connaissance sans compromis, et cependant soucieux de dignité et porteur de réconciliation. Un espace de mémoire, pour que les peuples mesurent en toute indépendance la part de cynisme et d’incompréhension qui les a précipités dans la même tragédie.

Un partenariat pour explorer cet épisode de notre histoire commune, en mettant à la disposition des citoyens algériens et français des archives pertinentes, dont la plupart n’ont jamais été publiées et dont un nombre important est classifié.

Documents inédits

Plusieurs mois d’un travail réalisé à Paris et à Alger nous ont permis de rassembler ces milliers d’archives qui enrichiront progressivement ce site, provenant, notamment, de l’ex secrétariat aux affaires algériennes et du ministère français de la Défense, mais aussi des centaines de documents personnels, de lettres, de témoignages de la population algérienne, et une grande quantité de photos privées prises par les témoins de cette guerre.

Une quinzaine de personnes ont rendu cette aventure éditoriale possible. Ainsi, l’étroite coopération entre nos deux réactions a été au quotidien animée par Mélanie Matarese, Adlène Meddi, Pierre Alonso et Julien Goetz. Le recueil, la vérification des documents et leur mise en perspective ont été assurés par Nassima Amarouche, Rodolphe Baron, Marie Coussin, Lila Hadi, Djouher Si Mohamed, Sabiha Ouakli, Tassadite Saada et Nacéra Saoudi. Tandis que le site a été fabriqué par Anne-Lise Bouyer, Julien Goetz, James Lafa, Abdélila El Mansouri et designé par Marion Boucharlat.

N.B : Certaines des pièces que nous mettons en ligne témoignent de sa barbarie banalisée. Dans de tels cas, à chaque fois que cela nous a paru nécessaire, nous avons occulté des noms propres, le plus souvent pour protéger l’identité d’anciennes victimes d’actes de torture.


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Le Véritomètre de la présidentielle http://owni.fr/2012/02/16/veritometre-factchecking-presidentielle/ http://owni.fr/2012/02/16/veritometre-factchecking-presidentielle/#comments Thu, 16 Feb 2012 09:58:02 +0000 Nicolas Patte http://owni.fr/?p=98726 Le Véritomètre
Découvrez “Le Véritomètre“.

Le citoyen, qui est un être sensible, éduqué, un peu idéaliste et pas cynique pour un sou, connaît deux moyens sûrs pour arrêter son choix au moment d’élire celui ou celle qui le représentera au plus haut niveau de l’État.

Le premier, sans doute le plus sensé, est de déchiffrer avec attention le programme politique diffusé par l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle (soit une petite vingtaine aujourd’hui), et de confronter ces lectures avec son bon sens, son entendement, ses convictions et sa vision de la chose publique. Le deuxième moyen, moins subjectif – mais toutefois fort compatible avec le premier, c’est donc celui qui aura notre préférence – consiste à écouter chaque candidat(e) durant la campagne pour vérifier scrupuleusement la fiabilité des propos tenus lors de ses allocutions.

Confiance

La question de la confiance, pour le citoyen sensible, éduqué, etc., est évidemment cruciale dans son rapport au politique : on élit à la fonction suprême une personnalité qui ne ment ni ne triche car elle détient durant cinq ans la créance morale de plusieurs dizaines de millions de bonnes âmes résolues, à travers la fonction présidentielle, à réformer l’État, travailler honnêtement, vivre décemment, moraliser le capitalisme. Et toutes ces sortes de choses.

Évaluer la crédibilité des principaux candidats à l’élection présidentielle française est donc le pari de l’application web “Le Véritomètre 2012″. Imaginée, construite, peaufinée pour i>TÉLÉ par tous les métiers présents chez OWNI, avec : une chef de projet (Anne-Lise Bouyer), des développeurs (James Lafa, Tom Wersinger), des graphistes (Marion Boucharlat et Loguy) associés à des journalistes de données (Marie Coussin, Grégoire Normand, Pierre Leibovici, Sylvain Lapoix, Nicolas Patte, votre serviteur) et à un meneur de jeu (Guillaume Dasquié). Onze joueurs focalisés sur l’objectif humble et ambitieux de faire rentrer la balle dans le but et de faire hurler la foule.

Au scalpel

Le “Véritomètre” est impitoyable et absolument impartial. Les grands rendez-vous médiatiques de François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy y ont été et y seront scrutés mot à mot, analysés au scalpel dans un grand exercice de vérification des faits (“fact checking“), en confrontant en permanence leurs verbes à la réalité des chiffres officiels. Chaque intervention a été et sera découpée quotidiennement en multiples citations qui, toutes, font l’objet d’un examen personnel et finalement d’une sanction : “correct”, “incorrect” ou “imprécis”. Avec neutralité.

Ainsi, c’est la somme de ces citations qui donne un indice final de crédibilité à chaque discours, entretien ou débat majeurs de la campagne. Et c’est l’ensemble de ces interventions qui attribuent un indice global moyen aux six candidats à l’élection présidentielle, encastrés pour cette occasion sur un classement qui déterminera précisément celui ou celle en qui tient la “ligne de crédit” – corde de la confiance à l’instant donné.

Et ce n’est pas tout. En sus de ce classement de crédibilité et du “fact checking” de l’ensemble des interventions des six principaux candidats à l’élection, nous avons décidé de rassembler au sein du “Véritomètre” les données majeures de la campagne réparties sur les grands thèmes qui la baliseront. Aujourd’hui, c’est plus de 130 graphiques contextualisés et sourcés répartis au sein de ces thématiques (économie et fiscalité, éducation, immigration, santé, sécurité) qui sont disponibles. Au gré des vérifications et du vent de la campagne, cette masse augmentera afin de constituer une véritable base de données de tableaux de bord de la vie politique du pays.

Le “Véritomètre” est un site web – qui fonctionne également sur les tablettes et les smartphones – mais c’est aussi un rendez-vous quotidien à l’antenne d’i>TÉLÉ tout au long de la campagne. Un partenariat vertueux entre la principale chaîne d’actualité continue et un média innovant amoureux du journalisme de données. Et deux acteurs portés par l’objectif de faire de cette élection politique, marquée par une crise internationale sans précédent et une volonté mondiale de renouvellement démocratique, un terrain de rencontre et un lieu d’éducation entre ces citoyens partagés entre l’envie d’avoir confiance et l’envie d’espérer un monde meilleur.

Et pas cynique pour un sou.

“La vraie politesse n’est que la confiance et l’espérance dans les hommes.” (H.D. Thoreau)


Illustrations et couverture par LOGUY pour OWNI /-)
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Sarkozy attaque Internet http://owni.fr/2012/01/31/app-sarko-a-la-conquete-des-internets/ http://owni.fr/2012/01/31/app-sarko-a-la-conquete-des-internets/#comments Tue, 31 Jan 2012 08:44:26 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=96551 “Vous avez changé le monde.” Nicolas Sarkozy tend la main au peuple d’Internet. Nous sommes en mai 2011, à l’occasion de l’e-G8. Perdu en terre indigène, le président part en conquête. Sur cette île hostile à civiliser, il s’entoure. Les conseillers se placent. Internet est un enjeu politique, il devient objet de convoitises. Affole d’abord le comté de la Culture, qui craint de voir ses ressources dilapidées dans ce nouveau monde. Cette caste capte immédiatement l’oreille du chef de l’État. C’est le temps des grands travaux. Il faut au moins une Haute autorité. Ce sera Hadopi. Les autochtones n’ont pas été faciles à mater, mais l’institution qui contrôle la diffusion des oeuvres sur Internet n’en a pas moins été fondée. Son instigateur, Olivier Henrard, conseiller Culture à Élysée, veille sur le trésor de ses landes du haut de son Palais.

Ce butin protégé, le Château s’est mis à écouter les plaintes du peuple des dunes de l’Industrie. Délaissé un temps, ce territoire s’est progressivement révélé prodigue ; le Président attentif lui a donné un cénacle, le Conseil national du numérique (CNN), qui l’informe des desiderata des colons du numérique. Émissaire de choix, Jean-Baptiste Descroix-Vernier a oeuvré dans l’ombre à son instauration. Et n’a pas hésité à protéger le Prince des malandrins sévissant sur le réseau. Au Palais, un jeune pèlerin a pris du galon. De webmaster élyséen, Nicolas Princen est monté en grade : il est depuis mars 2011 “conseiller technique”, officieusement rattaché aux problématiques propres au Net. Il vient combler le vide laissé par Frank Supplisson, conseiller technique NTIC évacué de l’Elysée en avril 2008, qui sévit aujourd’hui sous l’étendard du ministre de l’Industrie Eric Besson. Sorti des tiroirs de Bercy pour atterrir dans le giron élyséen, le CNN est à la fois piloté par Nicolas Princen et le cabinet Besson. A l’Elysée le symbole, à l’Industrie la besogne.

La peuplade industrielle a eu son totem. Mais ce don n’est pas un désaveu du Comté de la Culture. Loin d’être laissées en friche, ses exploitations sont cajolées. En cette fin de mandat, Nicolas Sarkozy en a même appelé à une “collaboration judiciaire et policière active entre États” pour mieux les protéger. C’est dire.

La fin du quinquennat numérique approchant, d’autres lieutenants se font le relais politique de cette bienveillance culturo-sarkozyste. Sur les Plages du Parti, Franck Riester assure la diffusion de la bonne parole. Secrétaire national de l’UMP en charge de la communication, rapporteur en son temps des lois Hadopi, il gère les affaires culturelles. Et tente de se glisser dans le costume du Monsieur Net au parti majoritaire. Une place disputée par une autre responsable UMP, plus discrète, Laure de la Raudière. Secrétaire nationale en charge cette fois du numérique, l’ingénieur télécom tente de se faire une place au soleil, à grand renfort de rapports (sur la neutralité des réseaux, sur le très haut débit) et d’expertise. Mais le sérieux ne fait pas tout et la garde Culturelle du Palais dispose encore d’une place de choix à la droite du grand Manitou.

Sur cet isolat, où chacun tente de s’attirer les bonnes grâces du Château, le bon peuple du réseau  se fait rarement entendre. Au renouvellement du bail présidentiel de lui donner un porte-voix.

Et aux internautes de préparer le débarquement pour se réapproprier leur lande.


L’Elysée à la conquête du Net, une histoire à retrouver en détail dans l’ebook Partis en ligne, qui présente les stratégies numériques de Nicolas Sarkozy, de l’UMP et du Parti Socialiste.

Disponible également sur Amazon, et l’iBookstore.


Design de l’application par François Prosper et Karen Bastien [WeDoData] pour OWNI.FR
Contenu éditorial par Andréa Fradin, Guillaume Ledit et Olivier Tesquet
Couverture de Une à partir des travaux de François Prosper et remixée par la team design d’Owni

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