OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Music Net.Works #2 : bilan et analyse http://owni.fr/2011/04/18/music-net-wors-2-bilan-et-analyse/ http://owni.fr/2011/04/18/music-net-wors-2-bilan-et-analyse/#comments Mon, 18 Apr 2011 13:45:36 +0000 Hugo Amsellem http://owni.fr/?p=31601 Hugo Amsellem (@HugoAmsellem) revient sur la seconde édition de Music Net.Works, le rendez-vous des acteurs de la musique, du web et des nouvelles technologies, lancé à l’initiative d’OWNImusic, Silicon Sentier et le Bureau Export de la musique française. Après un premier débat portant sur l’avenir du fichier musical en février dernier, la question du live et de l’expérience qui y est associée a été abordée par un panel de professionnels. Autour de Nico Prat, journaliste et maître de cérémonie pour la soirée, étaient regroupés Christopher Esclapez (Grandcrew), Vittorio Strigari (Awdio), Pierre-Alexandre Vertadier (TS Prod), Christophe Albric (La Blogothèque) et Joël Ronez (pôle web d’Arte).

Pour cette deuxième édition des Music Net.Works, La Cantine accueille des professionnels du live avec un débat orienté par la problématique «Le concert 2.0 : l’expérience du live augmentée ?».

Cette fois-ci le modèle de la conférence/débat, modérée par Nico Prat (@nicoprat) prend un format sensiblement différent avec une réelle interactivité inter-panélistes. Les intervenants, principalement orientés sur les nouveaux modes de consommations dématérialisés du live, n’ont pas chacun détaillés leur vision de la problématique en guise d’introduction, mais ont présenté leurs business respectifs. De cette introduction a découlé – et nous y reviendrons dans l’article – un débat avec des prises de positions intéressées et parfois subjectives.

Premier à prendre la parole, Christopher Esclapez de GrandCrew (diffusion de concerts en direct ou en différé) introduit l’entreprise. Grandcrew part du constat suivant : entre les grosses productions et les productions amateurs (entendre youtube+iPhone), il existe une réelle opportunité de visibilité pour des artistes qui ne disposent pas d’un budget conséquent. Pour donner une place à ces artistes, Grandcrew propose de retranscrire en vidéo l’expérience du concert. La création de valeur est également valable pour la salle, puisqu’elle bénéficie conceptuellement d’un rayonnement international. Pour autant, et Christopher l’avoue, le concept n’est pas simple pour les acteurs de la chaine de valeur, d’autant plus qu’il faut trouver un modèle économique pour financer/monétiser un écosystème. Et c’est le reproche implicite que les anciens modèles en place feront aux start-ups sur ce segment. L’innovation par le business model ne peut pas remplacer les revenus actuels, et ne se place uniquement comme un modèle de complément dans un premier temps.

Pour Vittorio Strigari, fondateur et PDG d’@Awdio, le besoin des artistes est de se rapprocher de ses fans. Le constat qui a précédé la création de son entreprise part de la frustration qu’il a connu de rater des setlists de DJ par manque de disponibilités. D’où la problématique : «Pourquoi ne pourrait-on pas écouter ce qui se passe en live sans y être» et l’initiative Awdio. Mais derrière ce constat existe un business model encore émergent qui doit valider les hypothèses qu’il soulève. Ainsi Vittorio explique que le marché potentiel du live streamé est de 3 milliards d’internautes et bientôt mobinautes, ce qui est un raccourci tentant mais peu pertinent sur ces problématiques. Avec du Pay-as-you-go, de la publicité en pré-écoute, un abonnement annuel ou des alertes concerts, Awdio doit s’inscrire dans une logique de volume sans pourtant avoir validé la propension des utilisateurs à payer pour cette proposition de valeur.

Joël Ronez, Responsable du pôle web d’Arte France tient un discours plus macro, avec une réflexion sur l’état d’une industrie et l’émergence de nouvelles pratiques. Il commence par se poser la question de la place de producteurs. Le contenu est présent online, donc potentiellement piratable et reproductible à l’infini gratuitement. Conséquemment, il est légitime de se demander si les producteurs ont peur de ces pratiques, et comment ils perçoivent la solution du streaming vidéo ? Selon Joël, la situation n’est pas comparable à celle que connait actuellement l’industrie musicale:

Le darwinisme économique à réglé le compte des majors qui pensaient pouvoir contrôler le téléchargement

Pour les artistes, la captation et streaming vidéo est une manière de contrôler son image et parallèlement d’avoir un produit de qualité pour mettre en avant son oeuvre. En résumé, c’est un produit de complément/promotion, et pas un produit de substitution comme peut l’être le streaming de musique. Donc l’artiste n’est que rarement contre ces initiatives de captations professionnelles. Joël Ronez parle alors du modèle économique derrière les différentes initiatives. Arte est premièrement producteur et financé par les français. Cette caractéristique va permettre à la chaine de produire des programme et contenus que les autres ne pourraient pas produire.

Le live, à part Woodstock, à la télé et dans le web ça ne fait pas d’audience. Il faut du LOL et du cul (J. Ronez)

Mais Arte est aussi un diffuseur et à ce titre l’arrivée d’un nouveau canal de diffusion comme internet est perçu positivement mais aussi pragmatiquement. En effet Internet permet à une chaine d’exister sur un territoire avec une offre de contenu. Mais internet par ses usages spécifiques de consommation, oblige aussi Arte à offrir une récurrence et une exhaustivité de contenus. Contrairement au média TV, internet contraint à une logique de longue traine puisqu’il n’existe pas ou très peu de rendez-vous de masse. Et sur ce nouveau média – que Joël qualifiera de niche – Arte n’a pas vocation à innover mais à monitorer, évaluer et suivre les innovations. En effet les coûts de production et de captation professionnelle demandent une maîtrise de la chaine de valeur dans sa globalité.

Conséquemment pour des évènements musicaux ou sportifs, la gestion logistique, la gestion des droits et donc le financement consenti ne positionnent pas Arte et des acteurs semblables dans la gestion de l’innovation radicale et l’exploration de nouveaux business models. D’où sa remarque : «Producteur c’est aussi un métier qui ne s’improvise pas» mais aussi «Le live, à part Woodstock, à la télé et dans le web ça ne fait pas d’audience. Il faut du LOL et du cul». Joël Ronez a le mérite d’avoir une réflexion/vision qui prend en compte les différents acteurs de l’écosystème et de savoir y positionner Arte.

De son coté, le producteur de spectacle Pierre-Alexandre Vertadier représente seul le live traditionnel. Sa première remarque sera de ne pas enterrer trop vite les maisons de disques, puisqu’elles financent encore la création et donc la garantissent. Pour lui, il est primordial de rappeler que le concert n’est pas simplement le droit moral de l’artiste. Il signe également avec un producteur phonographique qui a l’exclusivité sur les droits de fixation et d’enregistrement live. Dans cette gestion des droits, le producteur de spectacle n’a aucun droit voisin et n’a par conséquent aucune intérêt aujourd’hui à innover sur des usages augmentés du live. Effectivement, sans droits, il se retrouve pieds et poings liés aux ayants-droits qui contrôlent la nature de l’exploitation des oeuvres. Et Vittorio Strigari de dire “les producteurs de spectacle sont un frein à l’innovation”. Cette remarque suggère qu’il revient aux producteurs de spectacle la responsabilité de trouver des revenus complémentaires pour ses concerts. Ce constat est en plusieurs points biaisé et omet le cadre juridique lourd que l’on vient d’aborder. L’innovation et la recherche de monétisation est opérée par des acteurs qui ont un intérêt économique à moyen/long terme d’investir sur l’exploration. Aujourd’hui ces incitants économiques sont limités par des barrières à l’entrée juridique et des investissements déjà lourds. Pierre-Alexandre Vertadier de rappeler que la nouvelle économie du live ne permet pas de recouper les investissements et ne garantit pas encore la rémunération des acteurs de la chaine de valeur, ni la création. La question induite est de savoir si seul l’Etat peut aujourd’hui financer la musique live sur le web ? Une remise en cause directe des modèles proposés par Awdio et GrandCrew.

Du fait de l’activité des panélistes, la problématique a été orientée sur la consommation dématerialisée/web d’un concert et les innovations autour. L’expérience augmentée du concert n’a que très peu été abordée alors qu’elle implique une partie de la valeur ajoutée qui peut être proposée au consommateur. Pourtant il existe de réelles opportunités de création de valeur d’usage et de création de valeur économique qui permettrait de ne pas considérer l’innovation autour du concert comme une simple économie de complément. Et Pierre-Alexandre Vertadier de dire à juste titre qu’il existe de réelles opportunités sur ce créneau mais que les salles sont sous-équipées technologiquement pour soutenir de telles initiatives. Pourtant pendant le concert le fan atteint le niveau optimal de sa propension à consommer et à interagir. Il ne s’agit pourtant pas d’impliquer totalement le fan dans la programmation et le déroulement du concert, ce qu’a fait remarquer à juste titre Christophe Abric, mais comprendre comment l’engager et le monétiser. La limite est définie par le risque de transformer le concert en produit avec les fans pour directeurs artistiques.

Ce qui aura manqué lors de cette deuxième édition des MusicNetWorks est indéniablement le point de vue des ticketeurs (digitick, etc…) qui commencent être les seuls acteurs réellement innovants sur le concert réel. Ainsi la valeur se créée régulièrement sur la fin de la chaîne de valeur et ces acteurs sont logiquement tentés de prendre une position dominante. Il existe de vraies problématiques, et la position de ces acteurs rappelle en quelques points la position d’Apple sur la distribution numérique il y a quelques années.

Rendez-vous en juin pour la troisième édition de Music Net.Works !


D’autres compte-rendus du débat sur AF83media.com et le blog de Plemi.

www.musicnetworks.org / @musicnet_works / facebook.com/musicnetworks

Crédits photos : Ophelia Noor/Owni CC-by-nc-sa

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Le streaming pour moderniser les bibliothèques ? http://owni.fr/2011/03/17/le-streaming-pour-moderniser-les-bibliotheques/ http://owni.fr/2011/03/17/le-streaming-pour-moderniser-les-bibliotheques/#comments Thu, 17 Mar 2011 16:21:51 +0000 Silvae http://owni.fr/?p=31181 [Ce billet fait partie d'une série sur le livre numérique et les bibliothèques, retrouvez les épisodes précédents dans l'ordre sur le blog Bibliobsession sous le tag : Livre numérique et bibliothèques]. Il a été repéré par OWNI.fr.

J’avais émis il y a quelques jours le constat suivant : Les bibliothèques ne seront perçues comme des intermédiaires utiles que si elles combinent une valeur ajoutée en terme de médiation, de services, voire de contenus exclusifs par rapport à une offre commerciale grand public. Comment cela peut-il se traduire dans un modèle d’affaire ?

C’est le pari tenté par les médiathèques Alsaciennes. Voici la présentation du projet qui a bénéficié du soutien du Ministère de la Culture dans le cadre de son appel à projet culturel numérique innovant.

La dématérialisation progressive de la musique amène les bibliothèques de lecture publique à revoir leur manière d’assurer leur rôle de diffusion et de pédagogie autour de la musique. Plutôt que le téléchargement qui impose de nombreuses contraintes à l’usager, les bibliothèques alsaciennes souhaitent mettre en œuvre une offre légale d’écoute en ligne (streaming) afin d’offrir un accès facile et rapide à une offre musicale dématérialisée via un simple navigateur. Ainsi les adhérents des bibliothèques alsaciennes participant à UMMA bénéficient d’un accès privilégié à une version dédiée de musicMe dont les pages et les services sont entièrement réservés à UMMA.

Cette version spécifique de musicMe donne accès à l’écoute en streaming d’un catalogue de 6 millions de titres (4 majors et 780 labels), des discographies complètes, des photos et vidéos d’artistes ainsi que des radios thématiques et des radios intelligentes (musicMix).

Une plateforme de découverte musicale entièrement gérée par les bibliothécaires musicaux. Par ailleurs, les fonctionnalités de radios permettent aux bibliothèques de construire des parcours de découvertes musicales en lien avec leurs missions pédagogiques. Courant juin 2010, les bibliothécaires musicaux pourront en outre modifier toute la partie éditoriale du site : gestion des albums en page d’accueil, gestion des rubriques « nouveaux talents » et « albums à découvrir », programmation de vos canaux radios, intervention dans les rubriques de recommandations d’artistes similaires, dans la gestion des genres musicaux et modification dans les biographies d’artistes. Une API permet aussi de proposer, quand c’est possible, l’écoute d’un extrait lors de la visualisation d”une notice sur le catalogue en ligne de la bibliothèque.

Quels résultats pour cette expérimentation ? Selon Xavier Galaup, son initiateur :

“Avec presque 300 inscrits sur les deux sites, 36 radios créées et 1500 Euros de coût lié à la consommation, je peux déjà dire que l’expérience est réussie au-delà des objectifs fixés au départ à savoir réussir à attirer un public significatif, maîtriser les budgets et s’approprier la plate-forme pour la médiation numérique. La collaboration avec musicMe est très bonne même si en utilisateur exigeant nous aurions aimés quelques évolutions plus rapidement. D’un autre coté, musicMe a développé la possibilité de personnaliser les albums à la Une et dans tous les genres musicaux ainsi que de modifier le contenu de certaines parties du site. Ce qui n’était pas prévu dans le cahier des charges initial… Rappelons que nous avons à faire à une petite entreprise d’une douzaine de personnes gérant plusieurs marchés en même temps…

J’attends maintenant avec impatience l’ouverture des deux autres sites pour voir l’écho auprès du public et les réflexions apportées par d’autres expérimentateurs. Fort de ces premiers mois, musicMe prépare et ajuste pour 2011 son offre aux bibliothèques. Nous vous tiendrons au courant.”

L’exemple illustre que la médiation numérique peut en soi-même constituer une valeur ajoutée monétisable auprès d’un fournisseur de contenus. Plutôt que de vendre des contenus à l’acte, on propose aux usagers un accès illimité et on vend aux bibliothèques des services leur permettant de mettre en œuvre une médiation numérique efficace.

Même si ici le modèle est hybride puisque le fournisseur tarifie l’accès aux contenus et la consommation à l’acte en amont de l’écoute par l’utilisateur, on peut tout à fait imaginer creuser ce modèle vers la fourniture de services permettant une médiation efficace, de nature à conserver l’attractivité du modèle et la soutenabilité de l’offre pour les budgets des bibliothèques. Le modèle montre en outre qu’il est tout à fait possible de quantifier et de tarifer chaque écoute ou chaque accès en streaming depuis une plateforme en maintenant une illusion d’illimité pour l’usager sur le modèle du “buffet à volonté” où les usagers s’auto-régulent.

Ajouter du service autour de contenus libres

Autre exemple, celui de Revues.org très bien expliqué par Pierre Mounier :

nous avons élaboré un modèle économique et une proposition commerciale permettant de soutenir la diffusion en libre accès sur le web des résultats de la recherche en sciences humaines et sociales. Ce modèle, baptisée OpenEdition Freemium, déconnecte l’accès à l’information, qui reste libre, de la fourniture, payante cette fois,  de services supplémentaires. Conséquence  : les contenus (livres, revues, carnets, programmes scientifiques) restent diffusés en libre accès pour tous dans le format le plus universel et le plus accessible : celui du web. Mais nous vendons des services supplémentaires qui permettent par exemple de télécharger des fichiers pdf ou epub à partir de ces contenus (pour les lire plus confortablement ou les enregistrer plus facilement), d’accéder à des statistiques de consultation, de bénéficier d’alertes personnalisées sur ces contenus, ou encore d’ajouter facilement les titres au catalogue.

Qui sont les destinataires de ces services payants ? Les bibliothèques bien sûr, en priorité, qui retrouvent par ce moyen la possibilité d’acquérir (des services) pour des contenus en libre accès et peuvent donc réintégrer le circuit documentaire. Qui sont les bénéficiaires des revenus ainsi obtenus ? Les producteurs de contenus en libre accès, les revues et leur éditeur particulièrement, qui trouvent ainsi un soutien dont ils ont très souvent besoin pour pérenniser et développer leur activité.
Qu’essayons-nous de faire ? Nous tentons de reconstruire une alliance stratégique entre éditeurs et bibliothèques pour soutenir la publication en libre accès au coeur même du Web. Nous ne pensons pas du tout que ces acteurs historiques de la communication scientifique et de la diffusion des savoirs doivent être balayés par Google ou bien restés cantonnés derrière les murailles stérilisantes des plateformes à accès restreint. Nous voulons leur permettre au contraire d’être bien présents et d’apporter toute leur compétence accumulée au coeur du nouvel environnement qui se développe à grande vitesse.

On le voit le modèle mise sur l’idée que notre valeur ajoutée soit la diffusion et pas l’exclusivité des contenus, mais celle des services. Voilà une piste intéressante non ?

Article publié initialement sur Bibliobsession

Photo FlickR CC by-nd the pale side of insomnia

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La toile du jour, bonjour… http://owni.fr/2009/10/20/la-toile-du-jour-bonjour/ http://owni.fr/2009/10/20/la-toile-du-jour-bonjour/#comments Tue, 20 Oct 2009 10:31:57 +0000 Admin http://owni.fr/?p=4780 L’actualité de la Toile et d’ailleurs n’échappe pas à GF, qui nous propose pour le lundi sa revue de presse en audio >

C’est lundi, et la Toile se remet au travail en douceur. Nous sommes le 19 octobre, voici déjà la deuxième moitié du mois, et avant que j’oublie, c’est le jour des tomates selon le fameux calendrier républicain. Un chef politique présumé de l’ETA, l’organisation séparatiste basque, a été interpelé…à Carnac. Il a été arrêté avec sa compagne. Le Télégramme précise les circonstances de l’arrestation : ” des témoins rencontrés sur place ont rapporté que la voiture des présumés etarras(…) a été bloquée par un véhicule de police(…). Les deux membres présumés d’ETA auraient été extirpés de leurs voitures et plaqués au sol pendant plusieurs dizaines de minutes.

> La suite sur media.owni.fr

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