OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Fibre et politique… http://owni.fr/2010/09/18/fibre-et-politique/ http://owni.fr/2010/09/18/fibre-et-politique/#comments Sat, 18 Sep 2010 12:17:08 +0000 Jean-Michel Billaut http://owni.fr/?p=28572 Pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, un parti politique gagne une élection sur un programme comportant un volet télécommunications avec la mise en œuvre d’un réseau optique pour les…. campagnes. Et pas les villes…

Que voilà des gens intelligents ! Car se sont les ruraux qui ont le plus besoin de très haut débit et de services adaptés, plutôt que les rats de villes… qui ont a priori tout ce qu’il faut en mode traditionnel (1.0) dans un mouchoir de poche…

Mais de quel pays s’agit ? En fait un continent : l’Australie...

Les travaillistes emmenées par Julia Gillard ont en effet remporté les récentes élections face aux libéraux conservateurs qui dans leur programme ne proposaient que du sans fil pour les sous-hommes des campagnes australiennes…

Et pour avoir visité une partie de ce magnifique pays (voir mon blog) je dois vous dire que la campagne australienne et son bush c’est grand comme l’Europe… Julia met 43 milliards de $ australiens sur la table... !

Très courte majorité certes, mais majorité quand même…

Ne suivant pas au jour le jour le climat politique australien, je ne sais pas trop si le programme fibre a joué beaucoup dans la balance… (Soudo-san qui est plus introduit que moi dans les milieux australiens nous donnera certainement son avis sur son blog ou en comment de ce billet…)

En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que Miss Julia a un caractère bien trempé… (voir ici).

Je ne sais pas trop si Madame Aubry chez nous a la même vision du monde que Madame Julia… Mais cela serait bien que pour la la prochaine élection présidentielle, les futurs candidats nous fassent part de leur position dans ce domaine… En 2012 on peut espérer avoir régler les problèmes de retraites… On pourrait peut-être s’occuper un peu plus de l’avenir ?

Il y a chez nous quelques 30.000 communes qui ont moins de 5.000 habitants. Ces gens là n’auront probablement jamais de fibre avant un certain temps. Les opérateurs privés ne sont pas intéressés par ce marché. Donc les communes des campagnes ont les mains libres pour prendre leur destin en main… Et plutôt que d’attendre que notre aimable Etat s’en occupe, ils feraient mieux de s’y mettre.. Cela fait quand même quelques millions de Gaulois, qui feraient bien de secouer leurs élus locaux, et de bâtir un plan de mise en œuvre, comme nous essayons de le faire à Villiers le Mahieu…

Nous avons aussi un parti Vert (à la différence des autres pays démocratiques qui n’ont généralement que 2 parties : la Droite, la Gauche; les Républicains, les Démocrates; les Travaillistes,… etc..). Chez nous il y  a quelques clans qui veulent tous voler le pouvoir à notre Vercingétrorix (j’ai relu récemment la guerre des Gaules du grand Jules : il n’y a rien de changer sur le fond)… Les Verts nous parlent-ils de la mise en place d’une infrastructure de télécommunications à TRÈS haut débit pour favoriser le télétravail (par exemple) ? Pourtant moins de déplacement physique = moins de CO2 ? D’autant plus qu’à lire les enquêtes sur ces thèmes, il me semble que les salariés français sont prêts pour le télétravail ?

Photo CC Wikipedia : MystifyMe Concert Photography (Troy) et CC FlickR : 1suisse

Article initialement publié sur le blog de Jean Michel Billaut

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Le gouvernement australien saute dans le 2.0 http://owni.fr/2010/09/07/le-gouvernement-australien-saute-dans-le-2-0/ http://owni.fr/2010/09/07/le-gouvernement-australien-saute-dans-le-2-0/#comments Tue, 07 Sep 2010 06:30:05 +0000 Julien Leyre http://owni.fr/?p=27117 Julien Leyre est résident australien d’origine française a initialement publié cet état des lieux du gouvernement 2.0 en Australie sur RegardsCitoyens.org. Il est chargé du dossier Government 2.0 au Department of Primary Industries du gouvernement de l’État de Victoria. Il a écrit cet article en collaboration avec Deborah Peterson, deputy secretary en charge des politiques publiques et de la stratégie.

Le gouvernement australien vient d’annoncer ses nouvelles avancées en matière de gouvernement 2.0. Le 16 juillet 2010, la Ministre des finances et de la dérégulation Lindsay Tanner déclarait ainsi : « le gouvernement australien déclare que, pour promouvoir une plus grande participation démocratique, il s’engage à l’ouverture en développant une culture de l’engagement citoyen, fondée sur une plus grande accessibilité de l’information et des données détenues par l’État , et soutenue par une utilisation innovante de la technologie. ». Cette déclaration s’inscrit dans le cadre d’une série de projets et de déclarations similaires, tant au niveau de l’État fédéral que dans les états fédérés.

La pièce maîtresse de ces développements récents est un rapport remis le 7 décembre 2009 au gouvernement fédéral intitulé Engage: getting on with government 2.0. On y trouve 13 recommandations visant à développer l’engagement citoyen via une meilleure utilisation des nouvelles technologies. Parmi les mesures proposées, on trouve la modification du système de droit d’auteur pour les publications administratives, la création d’une autorité chargée d’encadrer le développement du gouvernement 2.0, et diverses mesures ayant pour but de rendre le fonctionnement du service public plus collaboratif et plus transparent. Le gouvernement fédéral a répondu favorablement à ce rapport en approuvant 12 des 13 recommandations. La première consistait en une déclaration publique d’ouverture gouvernementale, ce qui est désormais chose faite.

Cette politique d’ouverture apparaît ailleurs. Une nouvelle loi sur la liberté de l’information (Freedom of Information Act) a ainsi été votée en mai 2010, rendant accessible au public la majorité des données détenues par les agences gouvernementales. En outre, ces agences doivent publier un rapport annuel et un certain nombre d’informations concernant leur organisation interne rapport annuel. De façon générale, il s’agit de sortir d’une culture considérant que toute information doit, par défaut, être tenue secrète.

On trouve un message similaire dans un rapport sur l’avenir du service public intitulé Ahead of the game (« En avance sur son temps »). Celui-ci recommande un meilleur partage de l’information et des données du secteur public, et propose des mécanismes pour en améliorer l’accès. Notons aussi un effort continu vers la réduction des lourdeurs du système bureaucratique et la simplification des procédures de contrôle et de régulation.

Agir sur les administrations publiques

Le premier champ d’action ainsi défini concerne le mode d’organisation des administrations. Il s’agit de promouvoir l’ouverture en insufflant une nouvelle culture du service public afin de permettre un meilleur partage de l’information, une plus grande participation et un plus grand contrôle des citoyens sur le fonctionnement de leurs institutions.

Plusieurs stratégies sont développées pour y parvenir, à commencer par une présence accrue en ligne des agents de l’État. Ainsi, le code de conduite des agents du service public australien comprend depuis 2009 un long paragraphe sur la participation aux discussions et débats en ligne. Des restrictions s’appliquent — confidentialité, respect, impartialité, etc. — mais le texte engage explicitement les agents à participer aux discussions et forums en ligne, et à faire usage de leur expertise pour clarifier les termes du débat tout en se mettant à l’écoute des citoyens.

Des plates-formes web à destination des fonctionnaires sont aussi mises à l’essai. Au niveau fédéral, on peut mentionner le blog Govspace qui recense les projets réalisés par le service public australien pour encourager le partage d’expérience et les discussions. De son côté, l’État de Victoria a développé pour ses fonctionnaires l’intranet « VPS Hub » qui permet notamment de former des groupes d’intérêt, de lancer des projets communs ou de participer à des forums sur des thèmes transversaux entre divers services, sans passer par les hiérarchies et les divisions bureaucratiques traditionnelles.

Ouvrir les données du service public

Mais le champ d’action ne se limite pas à la gouvernance des administrations. Un point central du rapport sur le Gouvernment 2.0 invite à considérer les données et les informations détenues par les administrations publiques comme une ressource nationale, source de valeur potentielle, et dont il convient de faire bénéficier l’ensemble du pays. Rapports, statistiques et projets doivent être accessibles pour que le public puisse analyser et éventuellement critiquer les mauvaises pratiques, mais aussi à des fins de recherche ou pour leur réutilisation par quiconque le souhaiterait.

Un tel changement n’est pas simple : traditionnellement, toutes les publications gouvernementales australiennes sont strictement protégées par le régime du ‘crown copyright’ (ou copyright de la couronne) qui interdit de les reproduire ou les réemployer sans en demander la permission, un processus long pour le demandeur et coûteux pour l’État. Le gouvernement fédéral ainsi que l’État de Victoria ont dorénavant donné leurs accords de principe pour que tout document développé par le service public soit désormais publié par défaut sous une licence libre autorisant le partage et la réutilisation (CC-BY) dont un groupe d’étude envisage les modalités précises d’application. C’est déjà sous ce régime qu’a été publié le budget fédéral 2010 - 2011 ainsi que l’essentiel des jeux de données sur la version beta du data.australia.gov.au.

Deux agences à mission plus scientifique – l’Australian Bureau of Statistics et Geoscience Australia – publient déjà la plupart de leurs documents sous cette licence. L’extension de ce régime à des données culturelles (musées, télévisions publiques, …) est également à l’étude.

Pour répondre aux questions d’accessibilité, le gouvernement propose par ailleurs un formatage systématique en HTML plutôt qu’exclusivement en PDF, permettant ainsi la lecture automatique. Citons également l’initiative de la capitale fédérale Canberra avec le site Daily on Demand, qui donne accès individuellement aux interventions des parlementaires sous format vidéo.

Encouragement à l’e-participation

Le site AussiesVote.com présente des visualisations de données électorales pendant la campagne.

Signalons enfin des initiatives visant plus directement la participation du public. Plusieurs juridictions organisent des concours de réutilisation – ou mashup – des données ouvertes par le service public. On peut mentionner aussi des initiatives comme Fix My Street dans la capitale fédérale, qui permet de signaler directement les problèmes de voirie au conseil municipal, à l’image du projet citoyen de mySociety en Angleterre. Dans l’Australie de l’ouest, le Shared Land Information Platform (« plate-forme d’information géographique partagée »), recense l’essentiel des données géographiques et propose des exemples de réutilisation en vue de nouveaux mash-ups comme le projet primé LobbyLens.

Les citoyens se saisissent progressivement également de ces pratiques et viennent les enrichir avec diverses initiatives invitant au dialogue comme la plateforme de commentaire OurSay.org, ou proposant un regard sur les évènements de la vie démocratique avec par exemple OpenAustralia.org, myPolitician.com.au et diverses expériences liées aux récentes élections comme Aussies Vote ou encore la reprise du projet anglais ElectionLeaflets.org.au.

Mentionnons pour finir l’initiative de la région métropolitaine de Melbourne : le plan de développement décennal 2010 - 2020, Future Melbourne, a été proposé aux commentaires du public sous la forme d’un wiki. Le site web offrait également la possibilité de poster des commentaires sur un blog ou, plus original, d’imaginer des ‘scénarios futurs’ pour le grand Melbourne.

Il est encore tôt pour juger du succès de ces développements récents et de leurs effets sur la vie démocratique : le développement du gouvernement 2.0 va-t-il permettre une meilleure participation des citoyens à la vie démocratique, ou conduire au contraire à une surreprésentation de certains segments de la société, mieux connectés, plus riches et plus éduqués ? La transformation proposée du service public produira-t-elle des agents de l’État plus en phase avec leurs administrés ou surchargera-t-elle de travail les services publics ? Quoi qu’il en soit, ces récents développements placent l’Australie parmi les pionniers dans ce domaine, et ceux qui s’intéressent à l’influence d’internet sur le développement des institutions démocratiques peuvent garder un œil attentif sur les Antipodes.

Pour en savoir plus (en anglais) :

Cet article sous CC-by-sa initialement publié sur Regardscitoyens.org

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Lutter contre la Cyber-Censure http://owni.fr/2010/03/12/lutter-contre-la-cyber-censure/ http://owni.fr/2010/03/12/lutter-contre-la-cyber-censure/#comments Fri, 12 Mar 2010 15:18:56 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=9961

Ce vendredi 12 mars met en avant lors de la journée mondiale de lutte contre la cyber-censure, la bataille pour la liberté d’information. Depuis que le Net s’ouvre au monde, les pays les moins démocratiques ou ceux se prétendant démocratiques tendent à renforcer le contrôle sur l’information. Face à ces états censeurs, dictatoriaux ou fut un temps réellement démocratiques, il appert que la capacité de mobilisation des net-citoyens, des anarnautes, des tenants de la Netopie, s’accroît en faisant tomber les frontières des états.

Chaque citoyen soumis à la censure ou que les états veulent faire taire devient un relais d’informations permettant au monde entier d’être mis face aux dérives des régimes autoritaires, il n’est qu’à penser à la Révolution Twitter en Iran… Malheureusement, quelques rares pays, la Corée du Nord, la Birmanie, le Turkménistan voire Cuba coupent totalement l’accès au Web prétextant un manque de moyens techniques et un moindre développement des infrastructures. De fait, nous assistons à une explosion du marché noir des télécommunications, notamment à Cuba, en Chine ou en Corée du Nord…

censure

Le marché de la construction des prisons devrait aussi s’accroître puisque près de 120 blogueurs, internautes, cyberdissidents sont enchristés pour avoir eu la désobligeance de s’exprimer librement.

- Au Maroc, pays ami de la France, le délicieux Mohammed 6, pire encore que son père, mais n’ayant pas encore systématisé la surveillance du Web, maintient en détention un blogueur et un propriétaire de cybercafé pour avoir permis la publication ou publié des propos anti-Mohammed 6, notamment sur la répression d’une manif ayant mal tourné.

- Adnan Hadjizade et Emin Milli, blogueurs Azerbaïdjanais sont sous les verrous pour avoir tourné en dérision les autorités locales et les avoir ridiculisé dans une vidéo sur You Tube.

- Au Yémen, quatre journalistes sont actuellement derrière les barreaux pour des raisons similaires…

Et la liste pourrait être longue encore des exactions commises sous couvert politique. RSF publie donc ce rapport à l’occasion de cette journée de lutte et rallonge également la liste des pays ayant mis le Web sous surveillance : la Turquie et la Russie en font dorénavant partie.

iran-tweets2

Si seuls les régimes autoritaires étaient initiateurs de cette surveillance du Web, les pays libres les rejoignent et les moyens de surveillance évoluent. Censure et intimidations, pressions étatiques et légales se démultiplient… 60 pays censurent « officiellement » le web en 2009, soit deux fois plus en qu’en 2008…

Filtrage, fichage, fermeture de blogs, de sites de dissidents, d’opposants aux régimes de ces 60 pays… les moyens techniques se mettent au service de la volonté de faire en sorte que le Web la ferme purement et simplement. Arrestation torture, intimidation des journalistes, des dissidents, des blogueurs, des entourages (notamment au Maroc), des familles…

RSF précise que « Les plus grandes prison du monde pour les net-citoyens sont la Chine, largement en tête avec 72 détenus, suivie du Viêt-nam et de l’Iran, qui ont lancé ces derniers mois des vagues brutales d’arrestation. »

Quand la démocratie censure…

Si l’on évoquait jusqu’alors les dictatures, monarchies absolues et autres régimes staliniens, ceux-ci ne sont pas les seuls à vouloir surveiller le Net. La Corée du Sud tente de mettre un terme à l’anonymat sur la toile, l’Australie est en train de se doter d’un système de filtrage total du Web.

Au niveau supranational, les discussions actuelles menées sous secret défense par 39 états ne vont guère aller dans le sens des anarnautes, des opposants. ACTA destinés à lutter contre la contrefaçon se négocie sans la moindre concertation avec les ONG, sans aucun rapprochement avec les acteurs du Web. La Communauté européenne à beau s’opposer à cette confidentialité par un vote très largement majoritaire, les passions ne s’apaisent pas face à un accord qui pourrait instaurer la surveillance du Web dans 39 pays dont on prétend qu’ils sont démocratiques. Ces mesures liberticides potentielles passeraient par un filtrage du Net sans qu’aucune décision de justice n’ait à être prise.

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Les législations répressives sont de plus en plus systématiques : Jordanie, Irak, Kazakhstan, Australie, Grande-Bretagne, France… cette liste est longue et peut inquiéter… Voir accoler dans une même liste des états totalitaires et des démocraties ne laisse guère planer de doutes quant aux volontés de contrôle que tout état veut sur cet espace de liberté qu’est le Web.

Face à ces volontés sécuritaires, le rapport de RSF précise cependant que « En Finlande, le décret n°732/2009 fait de l’accès à Internet un droit fondamental pour tous les citoyens. En vertu de ce texte, chaque foyer devra bénéficier d’une connexion d’au moins 1 mégabit par seconde au 31 juillet 2010. D’ici 2015, elle devra être d’au moins 100 mégabit par seconde. De son côté, le Parlement islandais examine à l’heure actuelle une proposition de loi ambitieuse, “Icelandic Modern Media Initiative” (IMMI), destinée à protéger les libertés sur Internet, en garantissant la transparence et l’indépendance de l’information. Si elle est adoptée, l’Islande deviendrait un paradis cybernétique pour les blogueurs et les citoyens journalistes »

Les blogueurs s’associent…

Partout sur la planète Web, les associations de blogueurs se développent en cyber-mouvements de lutte, d’échanges de fichiers, de techniques permettant aux iraniens d’utiliser des proxies destinés aux dissidents chinois, etc. Idem dans les 60 pays de la liste RSF… la résistance sur le Web s’organise. Et la résistance, ça marche ! En Russie, le média le plus libre est le Net, en Italie, on n’en est pas loin malgré les tentatives de Berlusconi de faire taire les blogueurs opposants, en France non plus, nous n’en sommes pas très loin ! RSF précise aussi que « L’Arabic Network for Human Rights Information estime à 10 000 le nombre de blogs actifs, en arabe et en anglais, dans le pays. ». Les trônes dictatoriaux se fragiliseront… gageons le.

Cette journée de lutte contre la cyber-censure ne doit en aucun cas être une mobilisation d’une journée, elle doit être un combat de chaque jour où les démocrates, à défaut des démocraties, doivent soutenir les dissidents, les opposants enchristés pour avoir voulu défendre leurs libertés fondamentales, leur liberté d’expression.


Photo par Cayusa (CC-by-nc)

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Pour un gouvernement 2.0 http://owni.fr/2010/03/11/pour-un-gouvernement-20/ http://owni.fr/2010/03/11/pour-un-gouvernement-20/#comments Thu, 11 Mar 2010 16:20:34 +0000 Serge Soudoplatoff http://owni.fr/?p=9877 2285257955_13d8c781b2

En finir avec les relations verticales

Passionné d’Internet depuis plus de vingt-cinq ans, ingénieur de formation, fondateur et président d’Almatropie, entre autres, Serge Soudoplatoff rejoint Owni. Il expose dans ce billet les avancées de certains pays en matière d’open data. Un train que la France n’a malheureusement pas encore pris .

Nous sommes au mois de mars 2010. O’Reilly vient de terminer sa conférence en ligne sur le gouvernement 2.0. Premier constat : les pays qui y participent, parce qu’ils ont quelque chose à raconter, sont les États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Angleterre, et Israël. Je sais, la France, pays des droits de l’homme, hélas, n’y était pas présente.

Que signifie un gouvernement 2.0 ? C’est un cheminement qui passe d’abord par l’open data. En bref, le gouvernement s’engage à fournir publiquement toutes les informations qu’il détient. Je viens de croiser à Melbourne Chris Moore, qui est DSI de la ville d’Edmonton, et qui a mis en place un tel système de catalogue open data. Ne croyons pas que c’est facile, il s’est heurté à toute sorte de méfiance, de rejets. Mais il a persévéré, et a réussi. On y trouve des informations géo-localisées, comme les parkings, les bus, les écoles, etc. Mais ce n’est pas suffisant, Chris a décidé d’ouvrir les API de ce catalogue aux développeurs.

Dans la même idée, la ville de San Francisco vient d’annoncer l’ouverture de ses API 311. 311 est, aux États-Unis, l’équivalent du 911 mais quand il n’y a pas d’urgence. Le 911 est utilisé pour signaler qu’un immeuble brule, le 311 pour dire qu’il y a un simple problème ; c’est très bien expliqué ici. Suite à un document créé par Harvard en 2008, une initiative a été lancée, l’open311, qui consiste à créer un ensemble d’API autour des services municipaux (au passage, ce site est un wiki, outil très intéressant dans des phases de conception). Parmi les usages intéressants de cette initiative, signalons fixmystreet en Angleterre, un système de déclaration de problèmes urbains en Hollande, ou bien do it yourself democray aux États-Unis, qui est une application iPhone !

Tout repose sur la même idée (que j’espère bien promouvoir à la DUI) : le rôle du gouvernement est d’encapsuler ses données et d’ouvrir des API, pas seulement de faire un portail où sont sélectionnées des applications « labellisées », mode de relation avec les citoyens qui reste encore trop hiérarchique, supérieur, entre des « sachants » d’un côté et le brave peuple de l’autre.

Mettre les citoyens et le gouvernement en mode collaboratif

Mais ce n’est qu’un début : le pas suivant consiste à mettre les citoyens et le gouvernement en mode collaboratif, en s’appuyant sur les outils de l’Internet. Je ne saurais que trop vous conseiller de lire l’excellent rapport publié par le gouvernement australien, qui est généralement cité comme ce qui se fait de mieux en gouvernance 2.0 : ” Getting on with Government 2.0“. Ce rapport, publié en décembre 2009 sous licence Creative Commons, est adressé à deux ministres : Lindsay Tanner, ministre des Finances et de la Dérégulation, et Joseph Ludwig, membre du Parlement et ministre d’État. La première page est éloquente : l’Australie veut faire de son gouvernement le meilleur au monde !

Je ne peux m’empêcher de vous délivrer l’un des paragraphes de cette première page :

Information collected by or for the public sector is a national resource which should be managed for public purposes. That means that we should reverse the current presumption that it is secret unless there are good reasons for release and presume instead that it should be freely available for anyone to use and transform unless there are compelling privacy, confidentially or security considerations which require otherwise.

La mise en œuvre de ce projet passera par trois piliers :

> Changer la culture et la gouvernance de l’administration

> Utiliser tous les outils collaboratifs issus de l’Internet

> Ouvrir les accès à toutes les données publiques

    Voici une belle initiative, à l’opposé des fameuses lois en I chères à JMP.

    Ne pourrions-nous pas nous en inspirer ?


    > Billet initialement publié sur Almatropie

    > Illustration par Todd Barnard

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