OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Better With Butter by Charles Pasi http://owni.fr/2011/01/17/better-with-butter-charles-pasi/ http://owni.fr/2011/01/17/better-with-butter-charles-pasi/#comments Mon, 17 Jan 2011 13:54:48 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29596

Charles Pasi, c’est le genre de gars qui a tout pour énerver. Une belle gueule, une voix capable de chanter tous les styles ou presque, une énergie scénique assez incroyable, et un talent évident d’auteur-compositeur.

Il aurait donc pu se la raconter. Dommage, il n’en est rien. Au contraire, on ressent chez ce parisien d’origine italienne de 27 ans une humilité de chaque instant, comme s’il n’avait pas vraiment conscience de ce qu’il dégage. Il suffit pourtant de l’avoir vu une fois jouer en public pour comprendre que ce garçon est promis à de belles choses.

Ayant commencé la musique assez tardivement, à 17 ans, il considère avoir toujours eu le “complexe du retardataire”, qu’il a compensée depuis par une “boulimie” d’écriture, de composition et de pratique. D’abord en s’inscrivant au conservatoire. Une expérience qu’il considère aujourd’hui avec un certain recul :

J’ai entendu beaucoup d’histoires de potes doués étant enfants mais qui ont été dégoûtés par le conservatoire. Moi j’ai pris ça différemment : il faut savoir ce qui est intéressant pour toi et ce qui ne l’est pas. De toutes façons, on n’apprend pas à être musicien dans une école. Apprendre la musique c’est avant tout une démarche personnelle et je pense qu’il faut s’investir seul avant tout.

C’est pour cela qu’à 17 ans, juste après l’obtention de son bac, il s’expatrie un an à Rome, pour acquérir de l’expérience. Il commence à jouer avec un groupe, à la fois comme harmoniciste et chanteur et enchaîne assez vite les concerts.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

A son retour, enrichi de son année romaine, il s’attaque à l’écriture d’un premier album, qui sortira en autoproduction. Ce disque, bien accueilli, lui permet de beaucoup tourner. En France d’abord, puis à l’étranger, où les dates s’enchaînent en Espagne, Russie, Canada ou encore Hongrie. “Il y avait un côté exotique très enthousiasmant à tourner partout dans le monde, c’était une belle expérience”.

Son second disque, il l’a voulu “très différent du premier, reflétant davantage la palette de musique écoutée dans [sa] vie”. A l’écoute de l’EP Uncaged, sorti en digital fin 2010, on comprend mieux : mélange de soul, de jazz, de rock et de pop, la musique de Charles Pasi s’affranchit facilement de la notion de genre.

Mes influences ont évolué en s’élargissant. Je veux tout montrer de ce que j’ai écouté et ne pas faire une carrière de “rocker”, de “jazzman” ou de “soulman”. L’idée, c’est de mettre toutes ces influences au sein d’un seul morceau.

Il assume bien ce mélange des genres, et on est tenté de penser que c’est ce qui donne à sa musique ce relief. “J’aimerais bien dire que je me sens totalement original et marginal mais pas du tout. Je fais partie d’une génération qui parle plusieurs langues, qui voyage. Presque tout a été fait aujourd’hui, donc il faut tout mélanger.

Aujourd’hui signé sur le label digital Believe, Charles Pasi nourrit un amusant paradoxe : il accuse un retard considérable mais assumé concernant internet.
S’il y a un domaine dans lequel je suis marginal, c’est celui-là. Ça me touche et je crois que ça devient incontournable. Mais bon, je n’avais pas Facebook il y a un an. Ma consommation de musique, elle, passe par le streaming, tout simplement parce que je ne sais pas télécharger. C’est plus une question de paresse que de mépris.

Nous vous proposons de découvrir Better With Butter, extrait de l’album Uncaged, à paraître début mars. Fun fact, le clip qui l’accompagne est signé Louis Garrel, l’acteur préféré des bobos parisiens mélancoliques. Véritable concentré d’énergie jazzy et soul, ce morceau donne un excellent aperçu du style de son auteur, et devrait convaincre sans trop de difficulté. Le choix de l’anglais pour ce morceau, comme pour les autres d’ailleurs, s’est imposé naturellement. “J’ai tout simplement beaucoup de mal avec le français. Je n’y arrive pas, ça ne m’appartient pas. J’adore le français, mais c’est une exigence élitiste qui n’existe pas en anglais. Pour moi le français fonctionne avec les grands auteurs, et moi je n’en suis pas un”.

L’apparente facilité avec laquelle Charles Pasi semble avancer et son humilité ont décidément de quoi énerver.

L’album Uncaged sortira le 28 février en digital et le 7 mars en physique.

Tournée à partir 18 février, avec un passage au Nouveau Casino le 24 mars.

www.charlespasi.com / Twitter : @charlespasi / Facebook : facebook.com/charlespasi

Crédits photos : (c) Hamza Djenat

]]>
http://owni.fr/2011/01/17/better-with-butter-charles-pasi/feed/ 1
Sugarblush by Van Go Lion http://owni.fr/2011/01/04/sugarblush-by-van-go-lion/ http://owni.fr/2011/01/04/sugarblush-by-van-go-lion/#comments Tue, 04 Jan 2011 12:52:53 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=29279 Portland, Oregon, ville du nord-ouest des Etats-Unis, n’a pas vraiment l’aura musicale de Nashville ou Detroit, le bouillonnement multiculturel de New-York ou l’air d’american dream de Los Angeles. La “cité des Roses” a néanmoins permis au duo Van Go Lion d’éclore il y a un an. Ses deux membres s’étaient rencontrés deux ans plut tôt lorsqu’Amy Paige quitta New York pour rejoindre le groupe de rock de Josh Loerzel à Portland.

“Se prendre en main, ça marche”

Leur passion partagée pour les sons électroniques et la musique des années 80 et 90 les a vite rapprochés et poussés à s’émanciper de leur formation d’origine pour évoluer en duo. Van Go Lion a déjà sorti un premier EP éponyme chargé de titres électro-pop modernes qui se rapprochent des productions scandinaves de la suédoise Robyn ou de la norvégienne Annie. Des morceaux souvent aériens qui font la part belle aux synthés et à la voix évocatrice d’Amy. La chanteuse revendique ces influences, notamment celle de Robyn : “elle est l’exemple parfait de ce qui m’enthousiasme musicalement. C’est un auteur-compositeur dont la musique est la définition même de la pop, et qui a su garder une vraie crédibilité indé.” Son indépendance inspire également le duo américain qui voit pour les jeunes musiciens de multiples possibilités qui choisissent (ou qui n’ont pas d’autre choix que) de se prendre en main : “Ca marche“.

Se prendre en main, le duo sait faire. Artistiquement parlant tout d’abord, puisqu’il crée ensemble, de manière presque artisanale, avant de tester ses compositions sur les scènes de Portland, où la réception est plus qu’encourageante. Le do it yourself s’étend également à sa stratégie de communication. Bénéficiant déjà d’un bon relai auprès de blogs anglophones, il leur a néanmoins fallu se mettre à utiliser les réseaux sociaux, ce qui n’était pas forcément naturel comme l’explique Amy :

Les réseaux sociaux, à la base, ce n’était pas vraiment mon truc. Mais c’est un vecteur de communication crucial pour les artistes émergeants, surtout quand on fait tout soi-même. Il faut donc mettre de côté ses a priori et y aller. Maintenant j’utilise beaucoup Twitter, et j’ai l’impression que c’est le réseau le plus utile et efficace pour les artistes. J’adore Twitter ! Pas parce qu’on nous “follow”, mais plutôt à cause des contacts qu’on s’y est fait et des opportunités que ça nous ouvre. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour !

Travail et expérimentation

Le futur proche du groupe, c’est l’enregistrement et la sortie d’un second EP “crée par [leurs] soins de A à Z. Notre but en faisant tous nous-mêmes, c’est de progresser sans cesse dans l’écriture et la production, mais aussi d’expérimenter d’avantage sur notre son, en y intégrant une couleur plus rock et une touche de R&B peut être, de remettre une guitare entre les mains de Josh et de m’impliquer encore plus derrière les synthés au lieu de m’amuser seulement avec un échantillonneur.”

L’ambiance est donc studieuse ces temps-ci dans l’Oregon, et en attendant la sortie de ce second EP, nous vous proposons de découvrir Sugarblush. Un titre frais, dansant et à l’efficacité redoutable qui définit parfaitement le travail accompli par Va Go Lion jusqu’à aujourd’hui.

Van Go Lion sur le web /sur Twitter (@vangolion) / sur Myspace (avec plus de musique à découvrir) / sur Facebook

]]>
http://owni.fr/2011/01/04/sugarblush-by-van-go-lion/feed/ 2
Mark Nuyork, l’homme qui rappait à l’oreille des passants http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/ http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/#comments Thu, 26 Aug 2010 19:26:12 +0000 Virginie Berger http://owni.fr/?p=26236 A chacun de mes déplacements à Miami depuis deux ans, j’ai été interpellée par un jeune artiste qui rappait en bas de Lincoln Road, rue très passante de South Beach.  Il accoste les passants, part en free style, sautille sur place, distribue des CD….Il fait son show. Cette année, je me suis laissée accoster…

Je lui ai demandé de me raconter pourquoi il allait glisser ces CD gratuitement dans les mains des passants

Mark Nuyork est un jeune rappeur (« Hip Hop Master » me précise-il !) né à New-York. Même si à priori, on ne doit pas aborder la question de son passé new yorkais… Jamais.

En Floride maintenant depuis plusieurs années, il cherche tout d’abord  à percer dans le milieu du hip hop et recherchait un agent et un manager. Et puis Soulja Boy est arrivé. Et cela a tout changé pour lui. Alors qu’est ce qu’a bien pu faire Soulja Boy ?  En septembre 2007, Soulja Boy, rappeur et producteur américain  devient n°1 du top américain avec le single Crank That pendant 7 semaines consécutives. A seulement 16 ans, cela a fait de lui le plus jeune auteur compositeur interprète producteur d’un titre numéro 1 du top.

Sauf qu’au départ, aucun label n’avait voulu de ce single. Soulja Boy avait donc lancé le titre et le clip sur son MySpace et sur Youtube. Les deux vus des millions de fois. Accompagnant le clip, il avait également lancé une danse le «crank».  On connait la suite….

Mark s’est donc dit qu’il n’avait peut-être pas besoin de faire le siège des labels, des producteurs et des managers pour lancer quelque chose. Et il a donc décidé qu’il serait le meilleur représentant de lui-même pour lui-même.

Il a monté son propre label et s’auto-diffuse

Il est présent sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci lui servent surtout de cartes visites (son Facebook, son MySpace, son Twitter. ), mais est très présent dans la rue. Tous les jours, il va se poser au coin de Lincoln Road et de Washington avenue, ouvre sa petite valise avec son merchandising et propose ses CD gratuitement. Pourquoi gratuitement ? « Parce que tu crois que les gens ils achètent sans connaître maintenant ? Non, moi je veux qu’on retienne mon nom, qu’on voit le CD traîner chez soi et qu’on l’écoute. Je ne suis pas un mendiant moi, je diffuse ma musique (sic) ».

Il répond aussi à toutes sollicitations, répond aux questions, fait son show devant les caméras des touristes du monde entier, prend le temps d’expliquer son parcours…

Il marque les oreilles, et les esprits

Le résultat : une fan base locale de plus en plus importante, et un réseau international en plein développement . Il est connu maintenant dans toute la Floride, court de concerts privés et de showcase en featuring et me dit n’avoir rencontré sur son bout de rue que des gens qui se sont arrêtés pour l’aider.

Il me dit recevoir aussi recevoir des featuring, et des vidéos du monde entier de gens en vacances qui l’ont vu, et qui veulent développer quelque chose avec lui .

Alors en vit-il ? Il ne vit pas de la vente de son titre (en vente sur Itunes, Amazon..), par contre, il s’aperçoit qu’assez naturellement, on lui donne donne entre 10 et20$ pour son CD, sans même l’avoir écouté. Certainement car il explique ce qu’il fait à chaque passant et pourquoi  il le fait.

Mais il tourne beaucoup, de plus en plus. Des concerts privés de gens qui l’ont vus et qui le veulent pour une soirée, des boites branchées de Miami qui sentent le phénomène, ou des salles de concerts hip hop qui en ont entendu parlé. Et puis il commence à faire de plus en plus de featuring….

Et si ça ne décolle pas plus ? « Si tu veux vivre comme un millionnaire, il fait penser comme un millionnaire ». Oui, mais, quand même ? « je me reconvertirai comme Soulja Boy, “From now on, i’m just gonna do some weed and make big money”.

Crédits photos : Streetlife.ipanemic.com & Page Facebook de l’artiste

]]>
http://owni.fr/2010/08/26/mark-nuyork-lhomme-qui-rappait-a-loreille-des-passants/feed/ 14