OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 “L’auteur aurait intérêt à être piraté” http://owni.fr/2012/05/21/thomas-cadene-auteur-aurait-interet-a-etre-pirate/ http://owni.fr/2012/05/21/thomas-cadene-auteur-aurait-interet-a-etre-pirate/#comments Mon, 21 May 2012 16:21:12 +0000 Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=108880 Les autres gens. Du modèle économique de l'édition en ligne en passant par les droits d'auteur, le statut de la création en France ou Twitter et Hadopi, entretien à bâtons rompus. ]]>

Les autres gens ©Aseyn

Thomas Cadène est l’auteur d’une bande-dessinée dont le modèle a pu surprendre. Les autres gens, c’est une “bédénovela”, une sorte de soap opera dessiné, une série portée par des personnages attachants et un scénario bien ficelé. Jusque-là, rien d’exceptionnel. Sauf que cette bédé est née de, sur, et par Internet. Et qu’elle réunit une centaine d’auteurs. Depuis le 1er mars 2010, Thomas Cadène, qui porte le projet, en publie un épisode quotidiennement. Si la série s’arrête au mois de juin sur Internet, l’éditeur Dupuis continuera à en assurer la publication papier.

Rencontre avec cet acharné de travail, qui, quand il fait ses pauses, s’engage dans de grands débats sur Twitter.

“C’est Internet qui a fait de moi un auteur professionnel.”

Comment tout ça a commencé ?

C’est Internet qui a fait de moi un auteur professionnel. Il y a près de 10 ans, j’ai fait mon premier feuilleton numérique. C’était une chose un peu folle et absurde, écrite, que je diffusais par mail. Suite à une période un peu chaotique, à l’issue de mes études, j’ai décidé d’envisager l’hypothèse que ce que j’aimais tellement faire (le dessin, raconter des histoires) puisse faire office de projet professionnel. Je n’avais aucune porte d’entrée dans ces milieux.

Les autres gens ©Florent Grouazel

Quand on n’a rien, aujourd’hui, on a toujours un peu… Internet.

Bref, je suis autodidacte donc je suis arrivé un peu sur la pointe des pieds et j’ai naturellement commencé sur un forum, le Café Salé, probablement autour de 2005. Là j’ai découvert la richesse et les potentialités du communautaire, le contact varié avec des amateurs, des professionnels. L’aspect très concret de la rencontre virtuelle. J’ai des amis très importants pour moi qui sont issus de cette époque et mes deux premières BD je les ai signées grâce au forum.

En somme, le contexte numérique m’est très familier mais je ne suis pas du tout un geek. Ni culturellement, ni techniquement. Simplement ça fait partie de ma vie, je travaille sur Google docs, je discute avec mes dessinateurs sur Facebook ou Gmail, je fais mes pauses sur Twitter et j’y prends pas mal de contacts et rendez-vous pro. Pour le dessin, j’utilise une palette même si, depuis un moment, je me focalise davantage sur un travail d’écriture.

Comment tu as fait pour monter le modèle économique des Autres gens ?

Au départ c’est une SARL avec de l’investissement personnel, familial et amical. Moins de 25 000 € en tout pour lancer la machine. Le modèle économique choisi est très simple, ce sont les abonnements. Quand Dupuis est arrivé pour acheter les droits c’était bienvenu, mais il faut savoir que la moitié des droits reviennent aux auteurs. Aujourd’hui Les autres gens, c’est un animal qui fonctionne sur deux pattes : une patte numérique et une patte papier.

Mais, contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, cet aspect là n’est pas du tout la démonstration de l’invalidité du modèle économique strictement numérique. Loin de là. La limite de ce projet, c’est moi. C’est ça qui a empêché de rester strictement numérique. Moi, parce que j’ai été trop seul à porter tout le bordel : je suis à l’écriture, à l’organisation du planning, à l’administratif, et aussi à la communication, à la gestion des galères des abonnés etc. Il y a quand même une centaine d’auteurs qui sont concernés et 1200 abonnés en moyenne. La limite des Autres gens, c’est pas le concept, il est bon, merci, la limite des Autres gens, c’est moi. Quand t’es partout, t’es souvent nulle part, tu passes à coté de plein d’opportunités, tu fatigues, tu perds du temps à apprendre, tu fais parfois pas très bien ce qu’avec du temps aurait pu être fait mieux, etc.

Les autres gens ©Sacha Goerg

Prenons un exemple : mettre Les autres gens en application sur iPhone. Au début, on a pensé les cases pour, jusqu’à ce que j’apprenne qu’Apple ne voulait pas voir le moindre bout de peau : or, il y a du cul tout le temps. Ils sont affreux là-dessus. Même la simple nudité, c’était impossible. Je crois qu’ils sont en train de changer un peu mais bon, à l’époque c’était inenvisageable. Voilà comment on se retrouve avec un débouché qui saute. Mais ceci dit, je n’allais pas renoncer au coté cru, frontal des Autres gens pour faire plaisir aux puritains, donc c’est un peu différent.

Tu n’es t’es pas intéressé aux mécanismes de crowdfunding ?

On est plus proche de Mediapart ou d’Arrêt sur Images. J’ai eu des contacts avec Ulule mais je ne sais pas trop quoi leur proposer. En revanche, mon pote Wandrille y a proposé “Coups d’un soir”, et ça a très bien marché. C’est bien, je suis curieux de ce système, je le trouve très intéressant, très prometteur en ce qu’il permet de préfinancer. Mais sur Les autres gens j’étais parti sur le système des abonnements. Ceci dit il est clair qu’au niveau des seuls abonnés, comme je le laissais entendre avant, on était un peu insuffisant financièrement.

Et tu continues Les autres gens ?

J’arrête la production en juin, je suis fatigué. Tous les jours un nouvel épisode, c’est tous les jours une nouvelle galère à gérer. Mais j’en vis (ou presque) depuis deux ans, j’ai distribué des droits, je suis content du chemin qu’on a parcouru, des rencontres extraordinaires que j’ai pu faire grâce à ça. Ça n’aura pas été inutile.

Et puis on est pas mort. On n’arrête pas l’exploitation, on a toujours des idées, des envies…
Maintenant il faut que les autres révolutionne le truc. Il y a les projets d’auteurs en BD numérique qui arrivent : La revue dessinée, Le professeur Cyclope, j’ai hâte de voir ce qu’ils vont proposer. Quels modèles, quelles options narratives. Et puis il faut que les éditeurs s’empare du sujet. Il est temps.

Leur problème (du moins pour une partie) c’est qu’ils ne savent pas trop comment monétiser le web parce que c’est un écosystème qui ne leur est pas familier. Ils maîtrisent le papier et sa chaîne de distribution, pas encore Internet. À de rares exceptions près comme Didier Borg (qui est chez Casterman et qui a lancé Delitoon) ou Yannick Lejeune chez Delcourt qui connait très bien le sujet.

Et aucun éditeur en France ne se lance dans un projet numérique un peu solide ?

Delcourt, avec Yannick l’a fait avec le projet de Marc Antoine Mathieu, qui s’appelle 3 secondes. C’est le même récit que le récit proposé en album mais avec une forme narrative différente, une sorte d’alternative intelligente. Pour un auteur assez conceptuel et “joueur”, ça fonctionnait bien. Mais c’était présenté comme un bonus, ils n’ont pas pris le risque de l’entrée dans l’économie du numérique avec cette expérience.

Tu penses quoi des mécanismes de financement de la création numérique dans ton secteur ?

J’ai fait Les autres gens, donc j’ai plongé de manière plus concrète dans les aberrations de financement de la création. Le projet a été monté sans subventions. Le Centre national du livre (CNL) n’a pas pu l’aider et dans le même temps, les éditeurs recevaient des sommes importantes de ce même CNL pour numériser les livres. C’est souvent aux gros éditeurs que les subventions au numérique bénéficient ou aux projets prestigieux.

Alors qu’Internet et la BD, c’est une histoire d’amour, non ?

Mais évidemment ! Les auteurs se sont rapidement emparés d’Internet et des formats numériques sans aucune difficulté. Partout dans le monde. Et aujourd’hui, dans les grosses stars d’Internet, il y en a une partie qui est issue du monde de la BD. Boulet par exemple, ou Pénélope. Ce sont des gens qui sont devenus des stars sur Internet, qui ont un rapport très naturel à ça, très complice avec leur public, intelligent dans leur approche à la fois humaine et graphique du medium. Et il ne se passe toujours rien concrètement du côté des éditeurs. On n’est pas dans un pays qui favorise particulièrement des innovations de type marchand hors des structures existantes. Du coup les gens inventent leur blog ou leur format mais ça ne fait pas manger : l’objectif reste toujours de se faire éditer.

“La gratuité, l’échange, ça fait aussi partie d’Internet.”

Pour dépasser ça, personne ne pense à monétiser l’audience de son site ?

Certains qu’Internet a propulsé considèrent que mettre de la pub ou monétiser leur site c’est ne pas respecter son lecteur. C’est quelque chose que je comprends tout à fait. Il faut dire qu’avec leur audience, leurs publications papiers cartonnent ! C’est un modèle économique et créatif valide et pertinent. Ce n’est pas parce qu’ils sont sur le net qu’ils ont une sorte d’obligation d’en vivre. La gratuité, l’échange, ça fait aussi partie d’Internet et c’est d’ailleurs un de ses aspects les plus intéressant.

Le problème pour les éditeurs, c’est qu’un jour ces auteurs, parce qu’ils ont le talent, l’expérience et le lectorat, finiront par ne plus avoir besoin d’éditeurs. Quand tout le monde sera équipé en tablette, les auteurs-stars pourront négocier de conserver leurs droits numériques et tout vendre sous forme d’applications ou d’ebook ou que sais-je.

Quand tu as un site consulté par 50 000 ou 100 000 personnes par jour, tu n’as plus besoin d’intermédiaires. Le problème c’est qu’ils sont trop importants pour être significatifs pour toute la profession. C’est comme de dire que JK Rowling a révolutionné l’édition numérique, ou Radiohead le marketing sur Internet. Ce sont des gens qui ont une audience telle qu’ils peuvent se passer d’intermédiaires mais dont les succès (ou même les échecs) sont aussi atypiques qu’eux. Ils sont des systèmes autonomes.

“J’étais très opposé à loi Création et Internet.”

Au-delà des aspects techniques, tu t’intéresses aussi aux rapports entre numérique et politique, particulièrement en ce qui concerne les droits d’auteur, et la situation de la création.

Avant même de lancer Les autres gens et de faire du numérique d’un point de vue professionnel, j’étais très opposé à loi Création et Internet, qui a créé la Hadopi. Pour cette raison, en tant qu’auteur, les positions favorables du Syndicat national des auteurs et des compositeurs (Snac) me posaient vraiment un problème.

Heureusement la branche BD y était opposée. Ils ont sauvé l’honneur. Sur la question de la défense syndicale de l’auteur, de l’accompagnement dans le litige, ou dans la jungle des contrats, le SNAC -et particulièrement le SNAC BD- est très utile et fait réellement un boulot de dingue. Je suis nettement plus circonspect sur leurs prises de position plus générales faites au nom des auteurs.

Concrètement les créateurs n’ont pas vraiment d’instances représentatives qui me paraissent très pertinentes. C’est le problème des activités économiquement bancales comme la littérature, la chanson ou la BD. Ceux qui en vivent se défendent (et ils ont bien raison) ceux qui n’en vivent pas ne savent pas trop et ceux qui sont entre les deux sont un peu perdus et fort peu audibles.

On l’a vu avec la question de la numérisation des œuvres indisponibles, qui s’apparente à une privation de chances, d’opportunité pour les auteurs. Là encore les pouvoirs publics ont trouvé des soutiens qui m’ont un peu surpris. Pour moi cette loi est une aberration (en plus d’être un peu stupide, ce qui la rapproche du cas Hadopi) mais savoir que ceux qui prétendent porter la voix des auteurs la défendent, ça me fout un peu hors de moi.

Les autres gens ©Loic Sécheresse

En réalité, la plupart des auteurs sont tout seuls. La plupart ne touchent rien, ils ne vivent pas de leurs droits, ne sont pas syndiqués, ne pigent rien parce que tout est fait pour être imbitable. D’ailleurs si on voulait aider la création, faudrait déjà commencer par réformer un peu l’aspect administratif et l’aspect gestion de sécu de celle-ci… Si on y ajoute les scandales de type Sacem, l’auteur qui n’a pas envie de pleurer, il est rare.

“L’auteur aurait tout intérêt à être piraté.”

Ce que je veux dire c’est que ceux qui prétendent parler pour nous (et qui parfois le font très bien, qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit) n’ont pas du tout le même point de vue que nous, par nature. Nous ne sommes pas les mêmes. Un dirigeant de société de gestion de droit, lui, il veut des droits à gérer. L’écrivain, le dessinateur ou le parolier qui rapporte 30 € ou 150 € de droits par an ça l’intéresse parce que ça fait parti d’un tout. Alors il explique qu’il faut Hadopi pour défendre cet auteur. Mais putain, l’auteur, qu’est ce qu’il s’en fout du piratage ! 50 € ou 200 € ! Il aurait tout intérêt à être piraté, à rencontrer son public, à diffuser son œuvre. Hadopi dans ce cas là ne défend pas l’auteur mais défend la masse d’argent à gérer, le pouvoir.

Que ce soit clair, je ne suis pas un fanatique du piratage (même s’il ne me fait pas peur). Je suis simplement contre la réponse Hadopi à cette situation là. Quand je lis des abrutis défendre le piratage avec des arguments pathétiques de mauvaises fois en mode enfants gâtés, j’ai des envies de baffes mais il y aussi des débats passionnants sur la circulation des œuvres, sur le partage, sur la découverte. Ces débats, je n’aime pas qu’on les réduise à une caricature du “le pirate est un criminel”. C’est parfois un con, c’est souvent un passionné, c’est la plupart du temps ni trop l’un, ni trop l’autre. Alors ça implique un regard un peu plus précis sur une situation un peu plus complexe. Et la réponse Hadopi est à cette aune là d’une bêtise qui confine à l’exploit.

Qu’est ce qui te gênait principalement dans cette loi ?

Dans une première vie j’ai eu une maîtrise en droit. Pour moi, Hadopi piétinait des principes fondamentaux. Déjà, à mes yeux ça suffisait à l’invalider. Ensuite son idée inavouée et son problème majeur c’était tout de même qu’on opposait soudain la création à son public. C’est une bêtise.

Ce rapport au public m’est apparu comme très révélateur. On a peur du public, on ne s’adresse plus à lui, on le craint. On a besoin de lui mais on le tance. Il y a quelque chose qui cloche là dedans. Ce n’est pas Internet qui a rendu les métiers de la création incertains et difficile. Toutes les études le démontrent. Par ailleurs Internet, grâce à un nouveau rapport au public aurait même plutôt tendance à émanciper le créateur. Où sont ces débats là ?

Et enfin, il y a le problème, la question, la grande question du droit d’auteur. La dérive des droits d’auteur vers l’idée de rente. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi mes petits-enfants devraient bénéficier de mes droits d’auteur pendant 50 ou 70 ans après ma mort. Alors que tout le monde sait bien que cette disposition ne permet pas d’éviter des trahisons de l’œuvre mais qu’elle permet juste de les privatiser.

Les autres gens ©Didier Garguilo

La réalité, c’est qu’il s’agit de défendre les intérêts de l’éditeur et des héritiers, pas ceux de l’œuvre. Les premiers bénéficiaires de la soi-disant protection des auteurs, ce sont les éditeurs (et les sociétés de gestion de droits). Ce n’est ni la création, ni la défense de l’auteur. Une fois mort, l’auteur, il s’en fout pas mal.

Alors certes j’aurais du mal à y renoncer parce que j’ai envie de transmettre les fruits de ce que je fais. Mais j’ai conscience que ça n’a rien d’une évidence et que les motifs qui sous-tendent ça ne sont que patrimoniaux, ils ne sont pas moraux, artistiques ou que sais-je. Ce que je veux dire c’est que ce sont des questions qu’il va bien falloir finir par se poser.

“Je ne suis pas contre le droit d’auteur.”

Qu’on comprenne bien : je ne suis pas contre le droit d’auteur. Sûrement pas. Sans lui je ne mange plus. C’est un système habile, intelligent. Mais très vieux et parfois complètement à coté de la plaque.

Je vois pas pourquoi on ne pourrait pas dépouiller, trucider, piller mon œuvre après ma mort. Enfin si quelqu’un a envie, pour peu que mon œuvre existe encore un peu.

Le pillage, la relecture, tout ça nourrit l’art. Toute l’histoire de l’art est fondée là- dessus.

Non seulement tu as créé les autres gens sur Internet, mais en plus tu y es assez actif et semble t’intéresser à de nombreux sujets. Quel est ton rapport au numérique ?

Techniquement, je n’y comprends rien. J’utilise les outils mais je suis terrifié à l’idée d’apprendre. Enfin, terrifié, disons que je n’ai pas une curiosité terrible vis à vis de tout cet aspect là et que je culpabilise parce que le nouveau discours c’est “il faut apprendre à coder, c’est le nouveau langage, par lui viendra notre libération” tout ça, tout ça. Donc Il va probablement falloir que je me décide à me familiariser avec ça, mais pour l’instant je reste pragmatique : je demande aux gens compétents et on se répartit les tâches.

En revanche, tout ce qu’il y a autour m’intéresse, forcément. Parce que j’y suis né (en tant qu’auteur, dans le numérique), parce que j’y ai crée mon projet le plus fou et parce qu’à cette occasion j’ai découvert les galères, les peurs, les frilosités et les implications, bien au delà de mon seul domaine.

Qu’est-ce qui t’a fait passer du droit à la bande-dessinée ?

Je gardais en tête, pendant mes études, la phrase : “le droit mène à tout à condition d’en sortir”, non pas parce que je n’aimais pas ça, j’adorais, mais parce que je ne voyais pas ce que j’allais bien pouvoir y faire, professionnellement. Mais j’ai gardé le goût de la précision et de l’argumentation… Sur Twitter ça me conduit à de nombreux tweet-clashs plus ou moins ridicules.

C’est utile Twitter ?

Je suis un convaincu, c’est incroyablement utile. Ça permet d’ouvrir un peu ses perspectives et de rencontrer des gens intéressants. Ça ne marche pas à chaque fois, mais c’est tout de même plus facile. Il y a des gens qui m’ignorent ouvertement. Et il y a ceux avec qui je me sens OK pour aller vers le tweetclash ou le dialogue.

Les autres gens ©Florent Grouazel

Et puis j’essaie de m’impliquer dans les débats qui me concerne. Sur le numérique par exemple. J’ai ramé mais j’ai fini par être repéré par Fleur Pellerin ou Laure de La Raudière par exemple pendant la campagne et d’avoir des échanges intéressants sur ces sujets. En parlant de la campagne, j’ai été un peu atterré tant j’ai trouvé sur les questions de la création numérique le candidat socialiste trop prudent et le candidat UMP caricatural et bloqué.


Illustrations de la BD Les autres gens, via Thomas Cadène. Tous droits réservés.

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Vendredi c’est Graphism http://owni.fr/2012/04/13/vendredi-cest-graphism-2/ http://owni.fr/2012/04/13/vendredi-cest-graphism-2/#comments Fri, 13 Apr 2012 09:11:23 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=105620

Hello les ptits loups !

Aaah, c’est vendredi, oui, vendredi 13 mais rassurez-vous, “Vendredi c’est Graphism” aura été épargné par le mauvais oeil pour vous offrir, encore cette semaine, un petit aperçu de ma semaine graphique, visuelle, expérimentale, bref, tous ces ingrédients créatifs qui font que chaque jour nous pouvons êtres inspirés par de nouvelles choses. Ainsi, au programme de cette semaine, je vous propose :

  • - une caméra très ancienne pour votre iPhone dernière génération
  • - des conseils pour la création sur téléphone mobile
  • - des robes issues de sites internet
  • - un débat sur les jeux vidéo et la bande dessinée
  • - une application pour faire de la musique électronique en… 3 minutes
  • - une expérience tangible et sensorielle pour Issey Miyake
  • - et… un WTF déformant ;-)

Bon vendredi… et bon Graphism !

Geoffrey

On commence notre semaine avec “1-Bit camera”, une bien drôle application iPhone qui va capter merveilleusement votre environnement sous forme de photo et les transformer en noir et blanc et en image 1bit. Et oui, vos photos prises avec cette application transformeront votre dernier iPhone4S top moumoute de la technologie en photos originales de ce que l’on pouvait trouver sur l’OS d’Apple en 1984 ou encore sur la célèbre caméra Gameboy, une caméra très prisée des collectionneurs.

Au programme donc :

  • un affichage temps réel de l’image en 1-bit
  • des photos légères, aux alentours de 150ko
  • un algorithme de tramage précis
  • le partage en ligne sur twitter, facebook…
  • etc.

À noter également que l’application utilise le tramage ordonné ou tramage Bayer qui génère un motif de hachures. Il s’agit d’une forme de tramage dispersé. Parce que les points ne sont pas regroupés en clusters, le résultat obtenu est beaucoup moins granuleux (source).

La conclusion du créateur de cette application est que ce n’est pas le nombre de pixels qui importe, mais la qualité de ces pixels pris séparément. Il suffisait d’y penser ;-)

cam2 1 Bit caméra, ou comment transformer lappareil photo de votre iPhone en appareil 1 bit.

source

Allez hop, on enchaîne avec cette présentation pour vous, designers, concepteurs, développeurs, graphistes, ou tout simplement curieux qui êtes désireux de comprendre comment le design mobile se présente aujourd’hui. Cette présentation vous offre sept grandes lignes directrices pour la création mobile sous forme d’un diaporama réalisé par Spoon Ryan, un  observateur/investisseur de San Francisco. .  Une présentation assez globale, générale, très pratique avec beaucoup de bons exemples.

À parcourir et à garder sous votre tapis de souris ;-)

source

On continue notre revue de la semaine avec un artiste que j’ai découvert récemment et qui a su trouver une thématique assez contemporaine dans son travail du dessin de mode.  Le jeune Victor, connu aussi sous le pseudonyme de “Neko-Vi”  habite Gênes en Italie et s’inspire pour son travail, de la pop-culture, des animes, des années 80 et bien évidemment du design de mode pour réaliser ses créations. Aujourd’hui c’est aux réseaux sociaux et aux grands sites internet de ce monde qu’il s’attache avec une série de robes sur Facebook, Twitter,  Wikipedia mais aussi Google, Yahoo ou encore le très célèbre feu-Megaupload ;-)

Des illustrations simples, plutôt élégantes et qui, à mon sens, arrivent à puiser l’essence du site internet, du service, de son identité visuelle, de sa charte graphique.

source

Hééé oui, “Vendredi c’est Graphism” est aussi l’occasion de vous parler jeux vidéos, mais pas simplement… En effet, cette semaine, je vous propose de regarder “Le débat de Game One”, une nouvelle émission de Game One dont le concept est de discuter sur les sujets qui passionnent les geeks, qu’ils soient geeks jeux vidéo, hi-tech, cinéma, etc. Cette semaine, le sujet est donc sur les jeux vidéo et la bande dessinée, un doux mélange, très intéressant avec des thématiques passionnantes comme vous le verrez.

Une mention spéciale également sur la relation entre humour & jeux vidéo, à regarder, à écouter, à apprécier ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine, si vous avez trois minutes et que vous voulez faire de la musique, j’ai ce qu’il vous faut ! J’ai découvert récemment “Figure”, une application mobile qui vous permet de réaliser de la musique électronique tout en tachant de garder votre inspiration soudaine. L’idée est vraiment l’immédiateté, la spontanéité.

Au programme de cette application :

  • Faire des sons avec de la batterie, des basses et un synthé. La base donc.
  • Jouer en faisant simplement glisser votre doigt.
  • Rester toujours dans ​​le temps
  • Enregistrer votre piste à la volée

On notera certaines choses très intéressantes dans cette application comme son design, le choix de ses couleurs, vintages et très à la mode. On remarquera aussi son interface assez élégante même si parfois éloignée du monde de la musique pour certains écrans. Une application amusante qui poussera, je l’espère, votre créativité musicale. D’ailleurs, je m’en vais de ce pas créer le prochain tube… hum, on peut toujours tenter ;-)

En images :

app Figure, une application pour créer de la musique en quelques minutes.

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Voici également, une brillante installation interactive présentée sur la vitrine du grand couturier japonais Issey Miyake. Composée de plaques hexagonales, le projet répond à la chaleur du corps et affiche toutes les empreintes laissées par les utilisateurs qui touchent sa surface textile. Accompagnant la réactivité physique, tangible de cette installation, un site web mobile permet aux utilisateurs de dessiner un parcours graphique qui s’affiche directement sur les polygones, dans la vitrine. Réalisée par les deux artistes Alex Dodge Kärt Ojavee et Eszter Ozsvald, cette installation tente de réinventer le doux mélange entre techniques traditionnelles et matériaux technologiques.  À noter également que le tissu utilisé ici est un tissu japonais pour la teinture connu sous le nom “shibori”, un tissu cher à Issey Miyake.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF de cette semaine est un hommage aux frères Bogdanov ! Igor et Grichka Bogdanoff ou Bogdanov sont sont des frères jumeaux français d’origines russe et autrichienne, producteurs-animateurs de télévision, universitaires et essayistes… Bien connus pour leur physique inhabituel, ils apparaissent souvent de façon médiatique. Bref, avec pour message princpal “Et si vous etiez deja un Bogdanov sans le savoir?“, le site Bogdanovision va vous partager l’expérience d’un monde dominés par les Bogdanov.

OMG. WTF.

source

Pour le mot de la fin, ce sera assez exceptionnel car je vous propose de découvrir… le sens de la vie ! :-) Cette courte bande-dessinée dont je vous met un petit extrait sous forme de quelques image nous raconte, en tout simplicité comment, un homme qui rencontre un genre de “dieu”, trouve, d’une façon plutôt schyzophrénique, le sens de “la” vie et le sens de “sa” vie, qui sont tous les deux liées.

Bonne lecture !

Sur ce, bon week-end, ouvrez l’oeil et… à la semaine prochaine ! :-)

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism S02E47 http://owni.fr/2011/12/30/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e47/ http://owni.fr/2011/12/30/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e47/#comments Fri, 30 Dec 2011 07:29:45 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=91895

Bonjour à toutes et à tous et en route pour le dernier épisode de Vendredi c’est Graphism édition 2011 !

Rassurez-vous, pas d’actualités réchauffées, pas de retour sur l’année 2011 mais du design neuf, du graphisme frais et des actualités toutes belles. Au programme, je vous propose un petit détour photographique mêlant imagination et réel, le retour de Kidult, de la réalité augmentée typographique, un projet de diplôme en pointillés, une bande dessinée sur Steve Jobs, et un petit WTF musical de derrière les fagots ;-).

Bon vendredi… et bon “Graphism” !

Geoffrey

On commence notre revue de la semaine avec le travail photographique de Lukasz Wierzbowski. Ce jeune Polonais de Wroclaw est photographe indépendant et explore la relation entre le modèle et son environnement afin de donner vie à un lieu, une scène, une mise en scène visuelle et souvent poétique. Dans ce jeu de cache-cache photographique, il créé ainsi un équilibre entre la photo, le côté décalé et la mise en scène… Un grand tout qui nous interroge.

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On continue avec le retour de Kidult et cette seconde partie en vidéo publiée cette semaine. Tout le monde se demande encore qui est ce Kidult et pourtant, cet “enfant terrible du graffiti” qui redécore à grand coup de bombe de peinture rose les vitrines des magasins comme Agnes B, JC/DC ou encore Louis Vuitton, se fait de plus en plus connaître. Ces boutiques qu’il repeint sont en général des boutiques de luxe qui ont utilisé la culture graffiti comme image commerciale et à cela, il répond qu’il ne leur offre que ce qu’elles aiment ! Attention aux âmes sensibles du respect des vitrines, ça peinturlure à grand coup d’extincteur !

La première partie

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La seconde partie
[le début de cette vidéo est un peu choquante, âmes sensibles s'abstenir]

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Entre la page et l’écran (Between Page And Screen de son titre en anglais) est un livre utilisant la réalité augmentée pour créer des poèmes typographiques. Ainsi, ce livre se présente comme un livre pop-up numérique dans lequel vous pouvez tenir littéralement les mots entre vos mains. Avec votre ordinateur, vous allez pouvoir jouer et découvrir ce livre entre la page et l’écran : vous n’avez besoin que d’une webcam. Il vous suffit d’imprimer un marqueur téléchargé sur le site de Between Page And Screen, d’allumer votre webcam et de lui montrer votre livre. Écrit par Borsuk Amaranth et programmé par Brad Bouse, ces poèmes sont composés d’une série de lettres échangées entre deux amants, P et S. Au travers de ces lettres, ils tentent de définir la relation qui les unis et des animations typographiques viennent donner vie à leur histoire.

Le procédé et le rendu sont terriblement simples et efficaces même si le procédé n’est pas forcément nouveau. À noter également que ce livre d’artiste est en édition limitée aux éditions Siglio Press.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Cette semaine, j’ai également eu le plaisir de découvrir le travail minimaliste mais très envoûtant de Miharu Matsunaga. Cette jeune artiste, designer & photographe japonaise est née en 1989 à Yokohama. Elle a ensuite étudié le design graphique à la Tama Art University pour ensuite travailler dans une agence de publicité à Tokyo. Pour son projet de diplôme, elle a réalisé cette superbe série de portraits où des milliers de points sont peints à la main sur les modèles qui posent. Je vous laisse découvrir ce travail contemplatif, autant dans la posture des visages, des corps, que dans ces points qui viennent souligner l’ensemble.

source

C’est une exclusivité du magazine économique américain Forbes, voici quelques pages du prochain roman graphique, The Zen Of Steve Jobs. Écrit par JESS3, il raconte la vie de Steve Jobs avec son ami et mentor, Kobun Chino Otogawa, un prêtre Japonais bouddhiste zen. Leur rencontre a lieu au milieu des années 1980, après le départ de Steve Jobs d’Apple et la fondation de NeXT – qui sera rachetée plus tard par Apple. Le récit est ainsi ponctué par les autres points forts de la carrière de Steve Jobs et explore l’empreinte de la méditation japonaise sur sa vie et sa carrière. Ce thème sera donc central tout au long du livre et offrira une vision quelque peu nouvelle de la vie de Steve Jobs.

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

En images :

source | source

Le WTF de cette semaine est musical et très rythmé avec ce jeune homme qui crée des percussions… avec son corps ! Alors certes, il est dans sa salle de bain, certes il est mal cadré avec sa petite caméra, mais il y croit ! Le plus WTF dans l’histoire c’est que je suis persuadé que certains d’entre vous vont de ce pas essayer ça dans leur salle de bain… ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Pour le mot de la fin, je vous invite à profiter du meilleur de cette fin d’année. En 2012, Vendredi c’est Graphism sera encore là avec toujours plus d’actualité graphique, artistique, design, musicale ou photographique, je compte aussi sur vous pour m’envoyer vos découvertes. Au passage, j’en connais certain(e)s qui cherchent parfois du travail dans le graphisme, la direction artistique ou encore le design, je vous invite donc à consulter les sites comme Remix Jobs, comme le site d’emploi d’Étapes ou encore comme Jobs Graphiste !

Excellente fin de semaine, week-end et… à l’année prochaine :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/12/30/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e47/feed/ 4
Comment les entreprises tech fonctionnent vraiment http://owni.fr/2011/07/14/comment-les-entreprises-fonctionnent-vraiment/ http://owni.fr/2011/07/14/comment-les-entreprises-fonctionnent-vraiment/#comments Thu, 14 Jul 2011 14:30:37 +0000 Manu Cornet http://owni.fr/?p=73330 Billet initialement publié sur OWNI.eu ; à l’aide de Thinglink, OWNI a traduit l’infographie : vous avez juste à survoler avec votre mulot le point présent dans chaque bulle.

Avec Google essayant de mettre un +1 à Facebook et Apple introduisant un i-produit chaque mois, il est difficile de tenir le rythme des tendances. Par chance, il existe des bandes dessinées qui nous tiennent informés de ces choses importantes.

Schémas organisationels

Outils et APIs

Degré de user friendless

Que va annoncer Steve Jobs ?

Sur les yaourts

Ces comic strips et bien d’autres encore ont été publiés sur Bonkers World

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Comment rompre de façon créative http://owni.fr/2011/07/03/comment-rompre-de-facon-creative/ http://owni.fr/2011/07/03/comment-rompre-de-facon-creative/#comments Sun, 03 Jul 2011 08:00:31 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=72257 Rompre… Il y a mille et une façons de le faire et jamais ô grand jamais ça ne se passe bien. Cependant, quitte à ce que ça ne se passe pas très bien, le dessinateur Kevin Corrigan  a décidé de rendre ça décalé et amusant en organisant différents scenarii pour rompre avec votre petite amie. Voici donc 5 possibilités très créatives, du passage à la prison au voyage dans le temps jusqu’à faire semblant que vous n’avez jamais existé… icon biggrin Comment rompre, de façon créative, avec votre petite amie ?

Pour la traduction, passez votre souris sur chaque case.

Alors… certains d’entre-vous sont tentés ? icon wink Comment rompre, de façon créative, avec votre petite amie ? J’aime beaucoup l’idée geek du voyage dans le temps et au final, je suis sûr que ça marche également pour rompre avec votre petit copain icon biggrin Comment rompre, de façon créative, avec votre petite amie ?

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Publié initialement sur le blog de Geoffrey Dorne

Illustration Flickr  PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales par paulapé

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Métropolis, la ville ordinaire de Superman http://owni.fr/2011/03/06/metropolis-la-ville-ordinaire-de-superman/ http://owni.fr/2011/03/06/metropolis-la-ville-ordinaire-de-superman/#comments Sun, 06 Mar 2011 15:00:37 +0000 geoffrey bonnefoy http://owni.fr/?p=49873 [Liens en anglais sauf mention contraire] La ville de Métropolis n’existe pas que dans les comics de Superman. Au fin fond des États-Unis, dans l’Illinois, une cité se targue d’être LA ville de l’homme d’acier. Pour la beauté du nom… et le tourisme. Slip rouge sur collant bleu quasi-obligatoire.

Hormis son nom, Metropolis [fr] est une ville américaine tout ce qu’il y a de plus banale. 7.000 âmes, un casino, une poste, une mairie, aucun gratte-ciel, un taux de criminalité proche de zéro et des drapeaux américains à foison. Oui, mais voilà. Avec un nom comme ça, Metropolis était destinée à mieux.

Tout commence en 1972

La statue de Noel Niell, première actrice à incarner Loïs Lane.

D’où l’idée de quelques fans de se rapprocher de DC Comics , l’éditeur de Superman, pour faire connaître la ville et la labelliser « ville officielle ». C’est chose faite en 1972, bingo. L’engrenage commence : le journal du coin est rebaptisé Metropolis Planet la même année, un festival est créé en 1979, la Superman Celebration, qui attire tous les ans quelques 5.000 fans, puis vient la statue devant le palais de justice. De deux mètres en 1986, elle passe à 4.5 deux ans plus tard. Et enfin, le musée débarque en 1993. Les célébrités se pressent au portillon, Obama en 2006, alors sénateur de l’Illinois ; les acteurs liés de près ou de loin aux films ou à la série y viennent en pèlerinage : John Schneider et Laura Vandervoort (respectivement le père de Superman et Supergirl dans Smallville), Noel Niell (aka Loïs Lane dans la série américaine de Superman des années 50). De quoi donner un bon coup de fouet à l’attractivité de la ville.

« Superman est connu dans le monde entier. Il est unique, puissant, résume Angie Shelton, responsable de l‘office de tourisme local. Il véhicule des valeurs positives de justice et de paix ; ça draine des fans de l’autre côté du fleuve à l’autre bout de la planète ! » La ville entre même dans le Guiness des records en 2008, catégorie « le plus de gens habillés en Superman ».

L’homme qui valait 7 millions

Jim Hambrick, propriétaire et créateur du musée de Superman à Métropolis, avec sa fille Kerry.

L’atout majeur de la ville, c’est bien sûr le musée de Jim Hambrick, créé en 1993. « Où aurais-je pu mieux l’installer ? », résume ce fan de la première heure. Son musée, c’est avant tout une petite partie de sa collection privée qu’il expose, la bagatelle de 7 000 pièces, sur les 45 000 qu’il a et qui sont entreposées dans un second musée. Estimation de la collection : environ 7 millions de dollars. « C’est tout ce que j’ai pu accumuler depuis mes 5 ans. Des achats personnels en supermarchés, des cadeaux, des ventes aux enchères, etc. » Autographe et costume de George Reeves [fr et en] trônent au milieu de figurines en tout genre et babioles plus ou moins utiles.
En 2010, 70.000 fans ont poussé les portes de son musée. À 56 ans, il ne veut même pas entendre parler de la retraite. « Je vis de ma passion. Je n’ai même pas l’impression de travailler. Je fais ça avec deux de mes filles, elles aussi fans. C’est un rêve devenu réalité. »

Au Planet, on entretien le mythe, forcément. Michelle Longworth, une des reporters, n’a pas eu de mal à choisir son pseudo sur Twitter : elle sera @loislane72. « Petite, je regardais les cartoons, puis les séries avec Christopher Reeve [fr et en], c’était mon superman. » Sous son bureau, trois poupées à l’effigie de l’homme d’acier, encore emballées. Le journal a même imprimé des cartes de visite collector au nom de Clark, Loïs, Perry et Jimmy. « Metropolis est une ville comme les autres, avec ce superman factor au quotidien. » Le canard ne déroge pas à la règle : sa vie locale, ses conseils municipaux, ses rares faits-divers à couvrir. Et des coups de fil de plaisantins : « Ouais, salut, j’peux parler à Clark ou Loïs ? » Poilant.

Deux supermans, un fictif et un de chair

Hommage à John Steel, qui resta accroché au clocher de l'église de Sainte-Mère-Eglise au moment du débarquement.

Comme si un homme d’acier ne suffisait pas, la ville se vante d’en avoir un deuxième. Ben voyons, deux Supermans ? Le second, John Steel est un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Sa renommée, elle lui vient de son intervention en France. Militaire dans l’armée de l’air américaine, parachuté au dessus du sol français en juin 1944, il a vécu la bataille… suspendu par son parachute au clocher [fr] de l’église de Sainte-Mère-Église. Fait prisonnier par les Allemands, il s’évada quelques jours plus tard. À son retour, il n’en fallait pas plus à Metropolis pour en faire un héros aux côtés de son super-héros.

Et ailleurs, comment vit la ville ? Entre la statue de Noel Niell installée en 2010, les peintures murales et le caillou peint en vert nommé Kryptonite, il y a le club de fitness, de Lars. Pas fan de Superman pour un sou, il s’est installé en ville avec sa famille pour des raisons professionnelles. « Avec le temps, vous apprenez à apprécier Superman. » Contagion, au point d’installer une statue de Superman en vitrine, à côté de celle de Thor, du nom de son club, comme un hommage à la ville. Mais pour le festival, pas question d’enfiler des collants. Thor reste son idole et il s’habillera comme lui.

Jeunesse blasée

Erica, 19 ans, travaille chez Hardee’s, le fast-food installé en centre-ville. Superman, elle n’en est pas fan. Ni lui, ni aucun autre super-héros. Le Superman factor, elle n’y est pas sensible. Elle rêve d’autres choses. « Metropolis, c’est ennuyeux. Peu de jeunes, peu de bars, peu de divertissements, d’autant plus depuis la fermeture de l’unique cinéma il y a quelques années. Metropolis, c’est bien pour élever une famille. » Malgré tout ce que fait la ville, le Superman factor pêche sur une chose : attirer et retenir les jeunes. Erica est comme beaucoup de ses amis. Elle aimerait la quitter. Peut-être rejoindre son père, qui habite l’État voisin du Mississippi. Sans cape, ni collant.

> L’album Flickr du reportage : Welcome to Metropolis !
By Geoffrey Bonnefoy aka @clarkent2007

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[numéro spécial "à la main"] VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E07! http://owni.fr/2011/02/18/numero-special-a-la-main-vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e07/ http://owni.fr/2011/02/18/numero-special-a-la-main-vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e07/#comments Fri, 18 Feb 2011 09:00:04 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=47141

Bonjour et bon vendredi !

Et oui, aujourd’hui un numéro spécial “à la main”, où je vous présente le compte rendu de la semaine en design, en illustration, en typographie… mais sous l’angle du “fait-main” avec la patte de l’artiste, le coup de crayon du designer, la fluidité du calligraphe, le coup de gomme du dessinateur de BD, j’en passe ;-) Au programme cette semaine, je vous invite donc à découvrir le travail de croquis de logos de Matt Braun,  les illustrations de Tobias Lunchbreath, la typo calligraphiée de Frank Ortmann, le journal fait-main de Aleksey Belyalov, le parapluie de Leen Sadder et un petit WTF signé par Cham du Collectif 404 !

Bonne lecture :-)

Geoffrey

Je sais que je vous montre souvent les logos terminés, finalisés… mais pour ce numéro spécial de Vendredi c’est Graphism, je vous propose de découvrir les croquis de Matt Braun, un talentueux designer qui a eu le courage et le plaisir de montrer l’envers du décors, les étapes préliminaires de ses logos. On appréciera les marques de gomme, les imperfections, les détails, les ratés… Et ce qui est agréable aussi, c’est d’imaginer comment ces croquis pourront prendre forme, prendre vie et être vectorisés par exemple :-)

source | Merci Tobias

Cette semaine, j’ai aussi eu le plaisir de découvrir un dessin réalisé par l’artiste Tobias Lunchbreath qui a illustré d’autres utilisations pour votre poignet ! En effet, il constate que nos vieilles montres sont obsolètes aujourd’hui et se demande bien ce qu’il est possible d’attacher à son poignet !

source

On a eu le plaisir aussi de découvrir le travail typographique de la couverture pour le dossier “Max Goldt” par le graphiste et calligraphe Frank Ortmann ! On y découvre les étapes de la création de cette couverture, la précision, la patience, le talent et le savoir-faire sont en parfaite harmonie pour un résultat impressionnant. Le geste est également incroyable de finesse et de liberté.. bref, je ne m’en lasse pas !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cela faisait quelque jours que je souhaitais vous présenter le Journal La Nouvelle ! Il est intégralement fait à la main par Aleksey Belyalov qui s’applique talentueusement pour réaliser un bel ouvrage avec tout simplement des stylos et il colorise ensuite sur l’ensemble Photoshop. Chaque numéro est très élégant et mesure 470×315 mm, et n’a pas de périodicité régulière, voici donc ce à quoi il ressemble

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Toujours dans notre thématique sur le “à la main”, voici un parapluie calligraphié par Leen Sadder, qui est le fruit d’un projet pour la classe de Stefan Sagmeister. L’idée est de de toucher le cœur des New-Yorkais, même un jour de pluie avec un parapluie digne de Mary Poppins, d’où son nom “Spoon of sugar”, comme la chanson de Marry Poppins :-)

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Le WTF de cette semaine est une bande dessinée sur l’origine du logo de Wikipedia ! Dessinée par Cham du très très bon Collectif404 (où l’on retrouve quand même du beau monde comme : Aurélien, Avétis, Cheap, Jeanne, Juliette, Léob, Manu, Melek, Ragondin, Sans-arcidet et la très talentueuse Skeene), cette BD humanise le petit Wikipedia, un petit garçon bien sage mais qui déprime terriblement… mais WTF quoi ;-)

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S01E18 http://owni.fr/2010/12/17/vendredi-cest-graphism-s01e18/ http://owni.fr/2010/12/17/vendredi-cest-graphism-s01e18/#comments Fri, 17 Dec 2010 10:00:26 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=39399 Bonjour et bon vendredi à toutes et tous !

Ici Geoffrey aux commandes de la soucoupe graphique d’Owni pour un nouveau numéro de “Vendredi c’est Graphism” !. Au programme cette semaine, moustache typographique, de l’art avec Google Documents, des bonnes résolutions mais aussi de la musique dans des puces RFID, de l’alphabet Zombie et de la bande dessinée :-) Bon vendredi et bonne lecture :-) !

Allez, on commence notre revue de la semaine avec LE générateur qui a fait pas mal parler de lui sur internet :-) Il s’agit de TypoSchnauz, un générateur de moustache typographique ! Et ce, à partir d’une photo, tout simplement ! Le résultat sera donc parfait pour les fans d’accolade, de moustache et de graphisme. On remercie donc Namics son créateur et je vous invite à uploader une photo (ou à vous prendre en photo avec votre webcam) et à placer finement votre petite moustache au bon endroit. Je me suis prêté au jeu, et oui, je sais, on dirait un mafieu mexicain :-p

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Les geeks passionnés d’images s’en sont donnés à coeur joie aussi cette semaine avec la meilleure présentation jamais réalisée sur Google doc par Tu+, Namroc, et Metcalf ! L’idée est très maline et ces trois talentueuses personnes ont ainsi réalisé un mix entre un dessin animé et une présentation de type « PowerPoint ». Je vous laisse regarder, le tout est plutôt bien mis en scène !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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“This year, I will try not to”, ou en français, “Cette année, j’essayerai de ne pas…” est un petit recueil de bonnes résolutions destiné aux graphistes :-) En effet, beaucoup de designers graphiques sont séduits par les tendances du design. Elles sont faciles à s’approprier, et encore plus facile à imiter. Le défi consiste donc à innover, tout simplement :-) Cet ouvrage a donc pour but d’identifier et de documenter les tendances les plus communes et d’essayer de les éviter :-) Un travail intelligent et critique signé Scott Elliott et Christopher Doyle.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Toujours cette semaine, on a pu apprécier  le “c60 Player” signé par l’agence IDEO de Boston. L’équipe a tâché d’ajouter de la “physicalité” à l’expérience de la musique numérique comme on en écoute tous les jours. L’idée est donc simple et l’on peut ainsi écouter de la musique en place des cartes aux allures de cassettes audio, sur lesquelles il y a des puces RFID pour jouer telle ou telle piste. Simple, un peu rétro aussi et… convivial ? :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Allez, on enchaîne toujours cette semaine avec la superbe affiche sous forme d’un abécédaire un peu spécial signé Matthieu Brajot. Cet artiste a ainsi dessiné une affiche spéciale zombies ! Pratique donc pour offrir à son enfant en âge d’apprendre l’alphabet histoire de voir sa réaction. On appréciera au passage le minimalisme de l’affiche, son humour également sans oublier toutes les références absolues à l’univers des zombies ! À réserver aux plus grands fans donc :-)

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Je vous parle de temps en temps des aventures de Daito Manabe (ou là!) et de ses expérimentations électronico-corporelles. Daito Manabe réalise des systèmes interactifs avec des capteurs myoélectriques et il a ainsi fait évolué un de ses projets de telle sorte qu’il puisse utiliser sa peau comme une batterie. C’est une « simple expérimentation » mais il nous montre ainsi certaines possibilités que la peau peut avoir lorsqu’on parle d’interface et d’interaction :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Et pour finir notre revue de la semaine en beauté, je vous propose un WTF très d’actualité, il s’agit de l’affaire Wikileaks expliquée en bande dessinée ! C’est en anglais mais ça se lit plutôt simplement et on appréciera notamment le look de nos chers gouvernants mondiaux.

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Allez, je vous souhaite un bon week-end, je vais normalement me reposer et partir un peu en vacances, je vous donne donc peut-être rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aventures graphiques, visuelles et imaginatives ! Restez connectés et n’oubliez pas “vos bonnes résolutions de graphistes” ;-)

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Entre guerre et paix: la ville mobile dans la culture populaire http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/ http://owni.fr/2010/07/09/entre-guerre-et-paix-la-ville-mobile-dans-la-culture-populaire/#comments Fri, 09 Jul 2010 15:08:53 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=21647 La ville du futur sera-t-elle itinérante ? La question anime l’architecture autant que la science-fiction depuis des dizaines d’années, sans pour autant perdre de son originalité. Le projet Homeway, du collectif d’architecture durable Terreform, en est un excellent témoin, remettant au goût du jour le fantasme d’une ville en mouvement. A la différence de la Walking City d’Archigram ou de la cité sur rail du Monde inverti, présentées sur ce blog il y a quelques jours, Homeway n’est pas une superstructure zoomorphique déplaçant des dizaines de milliers d’habitants, mais un système logistique permettant le mouvement individuel et autonome des bâtiments de la ville eux-mêmes. Comme le décrivent les architectes:

“We propose to put our future American dwellings on wheels. These retrofitted houses will flock towards downtown city cores and back. We intended to reinforce our existing highways between cities with an intelligent renewable infrastructure. Therefore our homes will be enabled to flow continuously from urban core to core.”

Nous ne commenterons pas la vision proposée dans ces lignes – d’autres l’ont déjà fait -, mais plutôt les codes visuels utilisés pour représenter la “mobilité” des bâtiments. Ceux-ci soulèvent en effet bien des interrogations. Deux imaginaires se distinguent ainsi : les “pattes” insectoïdes se rapprochent de la vision métallique d’Archigram, tandis que les chenilles donnent aux pavillons des allures de tanks. On a vu plus réjouissant !

L’itinérance d’une ville est-elle nécessairement menaçante ? Cette observation pourrait n’être qu’anecdotique si elle n’était pas récurrente dans l’imaginaire des villes mobiles. Un bel exemple nous est donné dans la bande dessinée Little Nemo in Slumberland : le réveil des immeubles provoque celui du héros, littéralement chassé de son rêve urbain.

Autre exemple, la hutte de l’effrayante sorcière Baba Yaga est perchée sur des pattes de poulets. Cette figure centrale de la mythologie slave a d’ailleurs inspiré Hayao Miyazaki dans la création de son Château ambulant que l’on croirait tout droit sorti d’un cauchemar steampunk.

La présence de nombreux canons, dont certains font office d’yeux, renforce d’ailleurs l’aspect militaire et guerrier de la structure métallique. La ville mobile est une arme comme les autres, semblent dire le Château ambulant ou la Walking City d’Archigram. On remarquera au passage que la maquette du projet Homeway évoque fortement la structure d’un porte-avion. La présence de ces détails militaires est pourtant difficile à justifier. Ainsi, la vocation première du Château ambulant est justement de fuir les combats (une guerre évoquant 14-18) ; de même, la mobilité de Walking City peut être envisagée comme une réponse aux menaces de la Guerre Froide (et à ses conséquences en termes de diminution des ressources).

De même dans certains jeux vidéo récents. Dans Final Fantasy VI, le château de Figaro est capable de se déplacer en souterrain d’un continent à l’autre pour échapper à l’armée d’occupation. Dans Final Fantasy VIII, la superstructure universitaire qui abrite les héros prend littéralement son envol pour échapper à une salve de missiles, devenant du même le nouveau mode de transport principal du joueur.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’architecture épurée du bâtiment détone avec les exemples plus agressifs évoqués plus haut. Cela n’empêchera pas cette forteresse volante d’être impliquée dans une bataille mémorable avec l’une de ses “cousines”. Le caractère hostile de la ville mobile semble alors reprendre ses droits.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette navigation sélective dans les méandres de la culture populaire soulève encore une fois plus d’interrogations qu’elle ne donne de réponses. Comment expliquer l’aspect hostile observé dans une majorité de ces exemples ? J’y vois pour ma part la traduction visuelle du caractère profondément sédentaire et propriétaire de nos modèles urbains. Dès lors, on peut se demander quel seraient les codes visuels d’une ville mobile qui tiendrait compte de la densification des flux qui caractérisent nos villes contemporaines. Comment traduire ce contexte inédit en utopies itinérantes ? Aux architectes, romanciers ou autres de tracer les contours de ces imaginaires futuristes.

Billet initialement publié sur Le laboratoire des villes invisibles, repéré sur le blog de son auteur pop-up urbain.

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Et si on arrêtait de travailler sur Tintin ? http://owni.fr/2010/04/09/et-si-on-arretait-de-travailler-sur-tintin/ http://owni.fr/2010/04/09/et-si-on-arretait-de-travailler-sur-tintin/#comments Fri, 09 Apr 2010 12:41:15 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=11930

Dessin de Tardi, publié dans le n° hors série de (A suivre), avril 1983.

Les éditions Moulinsart, propriétaire des droits de l’œuvre d’Hergé, ont eu la peau de Bob Garcia. Le tintinologue qui avait eu le tort de publier deux études illustrées d’une trentaine de vignettes, a été condamné en appel pour le motif burlesque de “contrefaçon” à 50.000 euros de dommages et intérêts. La maison d’édition a mis une hypothèque sur la maison de l’écrivain, qui n’a pas les moyens de payer un tel montant et fait appel aux dons sur sa page Facebook.

On sait Nick Rodwell particulièrement chatouilleux sur les questions de propriété intellectuelle. Le procès Garcia est clairement l’occasion de faire un exemple, dans le contexte de la préparation du film de Steven Spielberg, pour intimider ceux qui seraient tentés de soumettre l’œuvre d’Hergé aux pratiques du remix, montage et autres citations qui fleurissent sur Internet. Ce faisant, l’homme d’affaires est en train de creuser la tombe de Tintin. Une œuvre non partageable, limitée à un destin exclusivement commercial, s’exclut d’elle-même des circulations appropriatives de la culture populaire. Tintin, déjà largement absent des blogs, voit sa présence se réduire comme peau de chagrin et sa viralité réduite à zéro.

En niant toute possibilité d’appliquer l’exception de citation aux œuvres graphiques, y compris quand celles-ci ne portent pas de tort financier à l’auteur et à ses ayants-droits, l’intransigeance de Moulinsart menace le travail de tous les chercheurs en études visuelles. C’est pourquoi je propose que les chercheurs suspendent leurs travaux sur l’œuvre d’Hergé jusqu’au retour de celle-ci dans le domaine public (en 2053). En réduisant son impact culturel, ils contribueront mécaniquement à la baisse des ventes. Peut-être Rodwell comprendra-t-il alors ce que sa poule aux œufs d’or doit aux dynamiques culturelles, dont la recherche est un puissant moteur.

Billet initialement publié sur L’Atelier des icônes

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