OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Zone peertageuse temporaire http://owni.fr/2012/05/02/zone-peertageuse-temporaire/ http://owni.fr/2012/05/02/zone-peertageuse-temporaire/#comments Wed, 02 May 2012 12:51:54 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=108591

Entrée de la bourse aux échanges numériques, rue Riquet, Paris 19ème - (cc) O.Noor pour Owni

Avant de rentrer, on va vous demander de devenir membre de notre association.

De prime abord, cette contrainte pour participer à la première bourse d’échanges numériques organisée par Shakirail dans la cadre du 8ème Festival des ouvertures utiles (FOU) a de quoi surprendre. Surtout venant de la part d’un collectif artistique en squatt plus ou moins conventionné dans un ancien vestiaire et centre de formation de la SNCF à côté de la gare du Nord, et qui propose de partager des fichiers IRL, in real life, en partenariat avec le hackerspace le Loop, le temps d’un 1er mai au parfum de lendemains qui chantent sans DRM.

La demande n’a rien d’un gonflage forcé des adhérents mais vise à créer une zone de flou juridique, comme l’explique Sophie, une des organisatrices qui se définit comme une “anarchiviste” :

C’est pour se couvrir, le partage a ainsi lieu dans le cadre de l’association.

Bon, sauf que dans la tête assez tordue du législateur français, ce tour de passe-passe ne marche pas : l’exception pour copie privée fonctionne dans le cadre familial et amical. Peu importe, personne ne viendra saisir les fichiers coupables.

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Sur la forme, cette bourse s’inscrit dans la lignée d’autres actions visant à défendre dans un espace physique une certaine vision de la culture fondée sur le partage insouciant. Le tout dans un contexte global  de renforcement du droit d’auteur.

Ainsi récemment une copy party a été organisée à la bibliothèque universitaire de La Roche-sur-Yon pour rappeler le droit à la copie privée des œuvres. On pense aussi au projet Dead Drops. Initié par l’artiste berlinois Aram Batholl, il consiste à contourner la loi qui réprime les échanges de fichiers peer-to-peer sur le réseau mais pas dans la rue. Les gens sont donc invités à partager des œuvres via des clés usb plantées dans les murs de la ville.

Vue sur les voies ferrées de la gare de l'Est, depuis la bourse aux échanges numériques, rue Riquet, Paris 19ème - (cc) O.Noor pour Owni

C’est aussi un moyen de rappeler que “l’immatériel a besoin de support matériel, les fils de cuivre”, note Sophie. Et que le piratage est “un acte collectif”, comme le souligne Benjamin Jean, membre de Framasoft, qui soutient les logiciels libres, et de Veni Vidi Libri, qui promeut les licences libres.

Parmi les participants de ce pied de nez à la Hadopi, on croise Stéphane Lestage, secrétaire de Parinux, venu avec des distributions de Linux et “quelques films propriétaires, mes films geek, comme War games ou Matrix :

Nous venons en bons voisins, de notre côté nous organisons des Install party Linux. On essaye aussi de faire connaître les musiques libres.

Dans la grande salle, la "copy party" bat son plein, rue Riquet, Paris 19ème - (cc) O.Noor pour Owni

Droite-gauche, kif kif bourricot

Quel que soit le prochain Président de la République, la bourse aux échanges numériques a de fortes chances de rester encore pertinente l’année prochaine. En effet, Nicolas Sarkozy prône le maintien de la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protections de droits sur Internet (Hadopi). Et pour cause, c’est à l’initiative de son camp politique qu’elle a été mise en place. Quant à François Hollande, il entretient le flou sur la question. Stéphane Lestage soupire :

Je n’attends pas de miracle si Hollande passe. Le sujet est transpolitique. Il y a beaucoup d’artistes qui sont à gauche qui ne sont pas les derniers à chouiner sur leurs droits d’auteur. Et des députés de droite se sont opposés à la Hadopi. Des deux côtés, je retiens le désintérêt et la superficialité, ils écoutent des experts qui sont juges et partis.

Jérémie Nestel, de Libre accès, a commencé son intervention par un constat tout aussi sombre :

La norme, c’est le domaine public et non le droit d’auteur. Il y a eu renversement du paradigme.

Partage en face à face, à la bourse des échanges numériques, (cc) Sabine Blanc/Ophelia Noor pour Owni

Noir, c’est noir ©, il y a encore de l’espoir, Sophie se réjouit de voir des enfants :

C’est bien, ils voient qu’il existe un usage loyal dans un cadre pédagogique.

Une exception pédagogique en proie pourtant, elle aussi, à des coups de boutoir. Non, décidément, on n’a pas fini de boursicoter entre pairs. Et Joseph, de Kassandre, un collectif de cinéastes diffusant leurs films sous licence libre, de lancer :

Il faut multiplier les copy parties.


Old bonus mais toujours bon : Libre accès avait interrogé Jean-Luc Godard sur le droit d’auteur. Apparemment, Françoise Hardy n’a pas été convaincue.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni /-)

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« Hackez la ville ! » – Les conseils d’un pirate en colère http://owni.fr/2010/11/29/%c2%ab-hackez-la-ville-%c2%bb-%e2%80%93-les-conseils-d%e2%80%99un-pirate-en-colere/ http://owni.fr/2010/11/29/%c2%ab-hackez-la-ville-%c2%bb-%e2%80%93-les-conseils-d%e2%80%99un-pirate-en-colere/#comments Mon, 29 Nov 2010 12:24:23 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=37444 Ne parlez plus de Génération Y, mais de “Génération G” comme Généreuse.  C’est ce que nous explique trendwatching.com, relayé par l’excellente newsletter de Curiouser qui y voit “l’émergence d’une culture digitale du partage, où les individus échangent, donnent, s’engagent, créent, collaborent. Selon une récente étude “The new sharing economy“, les médias sociaux seraient le catalyseur d’une économie de partage offline“, annonçant le passage “d’une économie de la propriété vers une économie de l’accès.

C’est joli, peut-être un peu trop pour être totalement entendu par certains, mais qu’importe : il s’agit d’ores et déjà d’une réalité pour de nombreux territoires, qui les encadrent voire les promeuvent (on pense au vélo en libre service). Tous les secteurs sont en passe d’être touchés : de l’automobile (covoiturage, autopartage, stationnement) aux espaces de travail (tiers-lieux ouverts, espaces de co-working), en passant par les vêtements, les appareils électroménagers et bien entendu les contenus média, qu’ils soient physiques (exemple avec le “bookcrossing“)… ou numériques.

Tous ? Non ! Quelques irréductibles se refusent à abandonner leur droit de propriété (malheureusement pour eux) ; suivez mon regard, vous voyez de qui je veux parler. Les lobbys fourbissent donc leurs armes, obsolètes avant même de voir le jour (cf. Hadopi). C’était sans compter sur la résistance du camp d’en face ; car côté « pirates » aussi, on s’active. Certains développent de nouveaux outils de téléchargement plus discrets, d’autres diffusent des manuels permettant de contourner les mouchards… et d’autres enfin envisagent de redonner du sens à l’expression “pair à pair“.

Afin de contourner les restrictions croissantes au partage de fichiers en ligne, l’artiste berlinois Aram Batholl a décidé de sévir en concevant le projet “Dead Drops” : puisqu’il est illégal de partager sur la Toile, partageons dans la rue ! Le projet n’est finalement qu’une version “extended” du bon vieux partage de K7/VHS/CD gravé – biffez les mentions inutiles -, et c’est aussi simple que génial :

“Dead Drops” is an anonymous, offline, peer to peer file-sharing network in public space. USB flash drives are embedded into walls, buildings and curbs accessable to anybody in public space. Everyone is invited to drop or find files on a dead drop. Plug your laptop to a wall, house or pole to share your favorite files and data. Each dead drop is installed empty except a readme.txt file explaining the project. “Dead Drops” is open to participation. If you want to install a dead drop in your city/neighborhood follow the ‘how to’ instructions and submit the location and pictures.

Traduction approximative :

“Dead Drops” est un réseau de partage de fichiers de pair à pair (P2P), anonyme et offline, prenant place dans l’espace public. Des clés USB sont intégrées dans les murs de la ville, et accessibles à n’importe qui. Chacun est invité à déposer ou à récupérer des fichiers en connectant son ordinateur portable à un “mur”. Chaque clé USB est installée sans données, à l’exception d’un fichier-texte expliquant le projet. “Dead Drops” est un projet ouvert. Si vous souhaitez installer une clé dans votre ville, suivez le guide, puis partagez la localisation et des images de l’installation.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La première clé USB a été installée à New York en octobre dernier. On compte aujourd’hui cinquante-trois clés dispersées à travers le monde, principalement en Europe et aux États-Unis, pour environ 137 Go de mémoire prête-à-partager.

Soyons chauvin : on en compte trois sur le fier territoire parisien ! La première a été installée dans le jardin du Carrousel, une autre trône dans le 14ème sur un mur coloré ; last but not least, une clé s’est camouflée sur le Pont des Arts, au milieu des centaines de cadenas accrochés là par les touristes amoureux. Ou quand la poésie se greffe à l’acte militant.

Et maintenant, à nous/vous de jouer ! Laissez parler votre cœur de pirate énervé… :-)

Merci à T-Raf, chez qui j’ai pioché l’idée :-)

Billet initialement publié sur pop-up urbain

Image Dead Drops

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