Dans sa conférence TED, notre designer humoriste français Philippe Stark expliquait qu’à notre époque, être designer c’est être totalement inutile. Ce à quoi je répondrais qu’à notre époque et à l’avenir, être designer c’est choisir de se rendre utile et pourquoi pas indispensable.
Je vous présente aujourd’hui le fabuleux projet “Mine Kafon” créé par Massoud Hassani. Cet objet volumineux qui ressemble à la balle qu’un chat immense aurait perdu dans le désert est conçu pour être posé au sol et pour rouler à travers les champs de mines non défrichés… en faisant ainsi exploser les mines anti-personnelles oubliées. Une idée brillante, simple et percutante fabriquée à partir de matériaux légers comme le bambou, et qui vise à permettre aux populations locales de se réapproprier leurs terres afin de les utiliser en toute sécurité. Tout simplement pour cultiver, pour voyager, pour vivre.
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Vous l’aurez compris, cette balle immense n’explose pas quand la mine se déclenche mais elle absorbe le choc et continue à rouler jusqu’à la prochaine mine pour la faire exploser. Dans le détail, la balle est constituée de trois parties:
Point particulièrement intéressant entre tous, Mine Kafon envoie et diffuse en permanence sa localisation, capturée par un GPS, traçant alors des chemins “libres” sans mine qu’il est possible de conserver.
En design, pour concevoir un objet pertinent, utile et dont la forme est à la hauteur de sa fonction, il faut bien comprendre le terrain dans lequel on agit, il faut même parfois devenir un spécialiste de son sujet. Ainsi, pour comprendre Mine Kafon, rappelons le principe d’une mine anti-personnelle. Cette mine est composée d’un dispositif de mise de feu qui se déclenche sous une action extérieure (le passage d’un véhicule, d’une personne ou d’un animal…) et émet une flamme qui aura pour effet de produire une petite explosion ; le rôle de cette petite explosion est déclencher la charge principale – la grosse explosion. La mine elle est également composée d’un dispositif de sécurité (goupille, bouton, fourchette, etc.). L’effet de souffle peut également endommager et projeter des fragments alentour.
Pour neutraliser l’engin, l’idée de Mine Kafon est, d’une part de déclencher la mise à feu (le poids de l’objet doit être suffisant) et, d’autre part, d’absorber le souffle pour éviter d’être projetée. Et éventuellement de limiter les éclats, les projectiles.
De plus, pour assez incroyable que cela puisse paraître, Mine Kafon est assez légère pour qu’une brise légère puisse simplement la pousser.
Massoud Hassani a échappé à la guerre en Afghanistan alors qu’il avait 14 ans. C’est cette histoire qui l’a conduit à avoir une posture dans son métier. Son but était de trouver un moyen de faire disparaître ce fléau de sa ville natale, où sont encore présentes des milliers de vieilles mines soviétiques.
Quand nous étions jeunes, nous avons appris à faire nos propres jouets. Un de mes favoris était une petite éolienne roulante. Nous faisions des courses les uns contre les autres dans les champs autour de notre quartier. Il y avait toujours un fort vent s’agitant vers les montagnes. Alors que nous faisions la course, nos jouets ont roulé trop vite et trop loin et ont atterri dans des zones où nous ne pouvions pas aller les chercher en raison des mines. Je me souviens encore de ces jouets que j’avais fait et que je regardais aller au-delà de la zone où nous pouvions aller.
Construit en matière plastique biodégradable et en bambou avec un cœur informatique contenant un GPS, Mine Kafon s’inscrit dans la tendance du DIY. J’imagine très bien que Massoud Hassani puisse mettre en open source le code informatique qui analyse les données GPS mais également les plans de sa boule afin que chaque communauté concernée puisse recréer son propre démineur collectif.
Hassan n’est pas le seul à se poser la question des armes, de la guerre et de ce que cela provoque. En effet, de nombreux designers, plasticiens, hacktivistes et artistes prennent des initiatives pour dénoncer et agir. Un exemple avec ce livre de coloriage qui dénonce les violences policières ou encore ce site intitulé “NukeMap” pour comprendre et visualiser l’impact des bombes nucléaires.
D’autres comme Mona Fawaz, Ahmad et Mona Harb Gharbieh se sont concentrés sur Beyrouth et ont cartographié les conflits armés pour en rendre compte à la population. Enfin, les bombes sont parfois détournées pour faire du bien à la planète.. et ça, parfois, ça me laisse rêveur.
Pour finir ce “Vendredi c’est Graphism”, je vous invite à vous rendre sur la page du projet pour le soutenir. En effet, parfois, cet objet étrange perd un peu de ses jambes de bambou lorsqu’il explose et coûte au total une quarantaine d’euros. Une de ces “Mine Kafon” a été acquise par le MoMA et sera présentée en mars 2013.
Massoud Hassani est actuellement à la recherche de partenaires financiers et des collaborateurs pour apporter leurs idées dans la production.
]]>Cette semaine, nous fêtons l’anniversaire du F.A.T., le Free Art & Technology lab. Ce laboratoire, connu aussi sous le nom de F.A.T. est un collectif d’artistes, de designers, de développeurs, de scientifiques, d’avocats et de musiciens, qui est dédié à la fusion de la culture populaire avec la technologie open source. Le F.A.T. Lab est connu pour produire des œuvres d’art critiques, piquantes, pertinentes et qui questionnent souvent le droit de la propriété intellectuelle, dans le domaine des nouveaux médias et de la technologie. C’est pourquoi, le F.A.T. lab a toujours créé des œuvres destinées à être “élevées” au domaine public et contribuer ainsi à leur propre mouvement.
Pour la petite histoire, le F.A.T. Lab a été fondé en 2007 par Evan Roth et James Powderly, deux personnages également connus pour leur laboratoire de recherche en graffiti (le G.R.L. Graffiti Research Lab). Une grande partie des membres du F.A.T. sont basés en Amérique du Nord mais également en Europe centrale et en Asie. C’est donc un collectif international dont le socle commun est Internet. Ses membres coopèrent sur des projets d’art numérique depuis maintenant cinq ans.
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Une exposition rétrospective a été imaginée pour l’occasion, avec pour simple titre “F.A.T. GOLD“, cette exposition rassemble vingt-cinq créateurs composés de graffeurs, de hackers et de codeurs pour un séjour d’une semaine au “Eyebeam“, un centre d’art technologique de New York. L’exposition présentera les œuvres importantes de 2007 à nos jours mais lancera également de nouveaux projets lors de la soirée d’ouverture. Les projets seront ajoutés à l’exposition au fur et à mesure.
Comme le F.A.T. lab s’engage depuis maintenant cinq ans afin de soutenir les valeurs de l’ouverture et le domaine public, de nombreux projets ont vu le jour. Des projets mais également des idéaux qui puisent leur force dans la culture populaire. Je vous propose donc un petit aperçu de l’histoire de leurs meilleurs projets.
En 2003 le graffeur Tempt1 a été presque complètement paralysé à cause de la maladie de Lou Gehrig. Pour aider leur ami à continuer à pratiquer son art, le F.A.T. Lab, openFrameworks, le Graffiti Research Lab et le Groupe Ebeling se sont associés pour créer l’EyeWriter, un outil qui met en place des caméras et des logiciels open source pour suivre les mouvements des yeux de l’utilisateur et permettre de les dessiner grâce aux mouvements des pupilles.
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“SubPixel” est un un kit de “mise à niveau” de la publicité dans le métro (ou ailleurs). Ce petit objet est construit à partir d’une réglette en acrylique découpée au laser, des bandes de plastique et de neuf lames de rasoir. Ainsi, une fois le tout assemblé, vous allez pouvoir, en deux grands coups rapides (un horizontal et un vertical), créer un damier, une grille. À partir de cette grille de 8×8 « pixels », il ne vous reste plus qu’à retirer ou non des cases et créer vos icônes au pixel ou modifier le sens de l’affiche. Voilà en quelques images le résultat :
En 2012, c’est une petite révolution qui s’est faite dans le monde du Lego grâce au kit de construction universel et gratuit possédant 80 objets 3D à imprimer sur une imprimante 3D. Vous pouviez donc utiliser votre imagination et ainsi connecter toutes ces petites briques à vos “vrais” Legos pour aller encore plus loin dans la création ! D’ailleurs, cette collection de 80 objets peut toujours être “dépassée”, car chacun peut proposer ses modèles, mettre à profit son savoir pour concevoir de nouvelles pièces et ainsi créer un véritable “réseau de jouets“.
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Le poster
“Free Speech” est une oeuvre créée pour le Musée Kunsthalle à Vienne. Un seul but : la liberté d’expression !
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Si vous passez du temps à échanger des fichiers et si vous aimez les animaux, ce projet vous ravira ! En effet, avec une simple clef USB et un chien, ce réseau “peer to peer” vous permettra d’échanger, de partager, en toute simplicité !
Le F.A.T. lab n’est pas le seul mouvement hacktiviste créatif, même s’il est unique dans sa pensée et son mélange “pop culture” / “hacking”. Cependant, d’autres types de pensées émergent et proposent des actions créatives engagées :
Je suis impatient de voir se répandre ce et ces courant(s), ces pensées et ces actions ! En attendant, je vous invite à vous rendre le site du F.A.T. lab et vous souhaite… un excellent week-end ! :-)
]]>Le 30 novembre dernier, cette commission composée de huit parlementaires et présidée par le député UMP Richard Mallié mettait fin à ses travaux en renonçant à publier son rapport d’enquête de près de 248 pages. Officiellement, lors des délibérations à huis clos, les députés s’étaient opposés entre eux sur les propositions formulées à la fin du document. Aucun autre motif n’expliquerait sa mise au secret.
Cependant, l’audition que nous avons recueillie et que nous publions en intégralité (au bas de cet article) montre, a minima, que les témoignages reçus par les parlementaires étaient de nature à provoquer quelques remous. Il s’agit en l’occurrence d’Hédy Sellami, un ancien journaliste de La Vie ouvrière, le plus que centenaire magazine de la CGT à destination des syndiqués.
Entendu le 3 novembre 2011 au matin, l’ancien salarié porte de graves accusations contre son ancien employeur et la CGT en général. Embauché en 1992 et licencié en 2001 pour raisons économiques, il dénonce une véritable “mafia” en rapportant de multiples anecdotes financières susceptibles à elles seules, et si elles étaient confirmées, de donner lieu à des poursuites pénales.
Contacté par nos soins dans le cadre de cet article, la CGT, en la personne de Michel Doneddu, secrétaire confédéral, n’a pas souhaité répondre à nos questions au motif qu’elle voulait prendre connaissance de l’intégralité de ce témoignage avant de réagir. Il qualifie cette situation d’information asymétrique “de scandaleuse, antidémocratique et liberticide”. Ajoutant : “on ne sait pas s’il s’agit de faux.”
Hédy Sellami y parle d’abord et surtout des emplois fictifs doublés de versements d’argent en liquide. Selon ses explications, il se serait agi de personnes employées à ne pas faire grand chose :
Les emplois fictifs étaient pléthores. Le seul service juridique où j’étais affecté, comptait deux bénéficiaires de tels emplois : deux personnes détachées de la sécurité sociale, dont une femme qui continuait à percevoir son salaire d’origine, assorti d’une enveloppe que lui donnait La Vie ouvrière, pour un travail théorique, en réalité inaccompli. Mieux : un jour, elle a décidé de s’installer, avec son compagnon – qui était rémunéré dans les mêmes conditions – dans le [il cite une région française, NDLR]. Femme au foyer, elle n’en a pas moins continué de percevoir le même salaire de la sécurité sociale et la même enveloppe de La Vie ouvrière, qu’elle venait chercher tous les mois.
Concernant en outre le montant des enveloppes d’argent liquide données mensuellement à ces deux personnes, Hédy Sellami avance le chiffre de 3 000 francs (458 euros) et 5 000 francs (763 euros). Au total, estime-t-il :
En plus des 80 salariés déclarés, au moins 50 employés – soit plus de 50% des salariés déclarés – touchaient une enveloppe et bénéficiaient d’avantage divers, tels qu’une voiture de fonction.
Plus loin, devant les députés, le script de son audition indique qu’il dénonce un mélange des genres dans les affaires immobilières entourant le fonctionnement du magazine :
J’ai apporté, pour le mettre à votre disposition, le compte-rendu d’une réunion du comité d’entreprise de La Vie ouvrière. On y lit que le magazine payait un loyer annuel d’un demi-milliard d’anciens francs (763 000 euros NDLR) [...] et que le déménagement dans ses nouveaux locaux lui a été facturé 200 millions d’anciens francs, un montant délirant. J’ignore d’où provenait l’argent nécessaire pour payer tout cela – les ventes périclitant, certainement pas du produit des publications.
Quant aux ressources du syndicat, l’ancien salarié se fait plus critique. Selon lui, les seules adhésions ne peuvent pas assurer les revenus affichés :
Les chiffres sont considérablement gonflés et bon nombre de prétendus syndiqués ont leur carte sans cotiser. [...] En d’autres termes, les syndicats – en tout cas la CGT – ne peuvent gagner de l’argent grâce aux cotisations (…) Pour la CGT, La Vie ouvrière est l’une des plaques tournantes de blanchiment de fonds par le biais de prestations fictives surfacturées.
Et pour qu’un tel système soit en place, l’implication des sphères dirigeantes est indispensable :
M. Bernard Thibault nous prend pour des demeurés quand il explique que point n’est besoin de commission d’enquête parlementaire sur les mécanismes de financement des organisations syndicales. [...] Lorsque, à La Vie ouvrière je m’indignais des emplois fictifs des personnes détachées de la sécurité sociale, on me répondait : “mais l’exemple vient d’en haut !’”
Il évoque aussi des pressions pour décourager les salariés de s’exprimer :
Hédy Sellami : Les licenciements de 2000 – 2001 ont constitué un moyen de pression pour empêcher les gens de parler.
Le rapporteur : qui profère les menaces ?
HS : Les dirigeants et toute une série de subordonnées – il faudrait dire de laquais – qui dépendent de la CGT pour leur travail ou leur emploi fictif et secondent la direction.
Interrogé sur l’organisation des supposés détournement d’argent, Hédy Sellami est resté vague :
La Vie ouvrière avait des comptes ‘pour la galerie’ recensant les rémunérations versées aux 80 salariés officiels, mais il y avait aussi des circuits financiers occultes, sur lesquels je n’ai pas d’éléments. (…) Le produit des ventes des publications ne pouvait expliquer les dépenses faramineuses de La Vie ouvrière ; un circuit de financement occulte était donc certainement en place. On a évoqué devant moi l’hypothèse de détournements de fonds de la formation professionnelle, mais je n’en sais rien (…) J’ignore comment la CGT se débrouille pour acheter ainsi des quantités de véhicules qui n’apparaissent pas dans la comptabilité officielle.
De même, sur les plaintes qu’il a déposées au parquet de Bobigny, “au moins deux” ont, selon lui, “disparu, comme par enchantement”. Hédy Sellami explique aussi qu’une enquête préliminaire a été menée et que l’officier de police judiciaire lui aurait dit : “on se paye [votre tête] et aucune procédure ne visera finalement la CGT.” Les plaintes ont été classées sans suite.
Interrogé par les parlementaires sur le dépôt éventuel de plaintes pour dénonciation calomnieuse contre lui, Hédy Sellami a répondu :
Non. [...] J’ai rédigé deux mémoires : l’un pour les prud’hommes, l’autre dans le cadre de mon dépôt de plainte [il gagné aux prud'hommes, mais en appel, sur la procédure entourant son licenciement économique, NDLR]. J’y raconte en détails ce que j’ai vu, joignant des photocopies de pièces. La CGT est en possession de l’un de ses mémoires depuis au moins sept ans ; elle n’a jamais porté plainte contre moi pour diffamation ou dénonciation calomnieuse. Au conseil des prud’hommes, l’avocat de La Vie ouvrière s’était présenté avec un ancien dirigeant de la revue et d’autres témoins, afin de m’intimider. Devant eux, j’ai évoqué les enveloppes et porté des accusations ; la CGT n’a rien fait.
Délégation syndicale, utilisation de l’argent de la formation, opacité financière, on retrouve dans son témoignage quelques-uns des grands serpents de mer du financement des syndicats. Selon Jean-Luc Touly, ancien militant CGT, co-auteur de L’argent noir des syndicats, et également auditionné, le témoignage de Hédy Sellami ne l’étonne pas :
Sur le fond, c’est assez véridique. Derrière de possibles exagérations dues à la colère et à l’esprit de revanche, ces propos illustraient la façon dont la paix sociale s’achète en France. Il se montre toutefois plus prudent dans les termes, préférant parler de détournements de fonds plutôt que d’abus de bien sociaux. Le système aurait connu un développement exponentiel à partir de la fin des années 90, pour devenir très net dans les années 2000.
Contacté, Hédy Sellami a indiqué avoir envoyé un courrier, ces derniers jours, à Richard Mallié, le président de la commission, et Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, demandant à ce que le rapport soit rendu public, ainsi que son audition.
Photos via Flickr sous licences Creative Commons : Mike Chen et Images_of_money
]]>"Pendant que l'art fait diversion l'argent agit" par Christopher Dombres
Mickey dégoulinant à Los Angeles, par Lord Jim
Mickey is dead. Photo par Krancien
Mickey squelette en Norvège, photo par Ti.mo
Mickey en masque à gas à Dublin par Locace
Mickey pendu à Caen
Disney Zombies, graffiti à Tel Aviv, par Or Hiltch
I have a dream par Thomas Legrand ©
Un jour.... je serai caissière !! par Christopher Dombres
"Les bras m'en tombent" Photo par Picsishouldshare ©
Dumbo détourné par l’artiste mexicain José Rodolfo Loaiza Ontiveros, repéré par Golem13
Marilyn Manson avec les oreilles de Mickey par Ben Heine ©
Mickey Rat, par Nuchi Corp
Marilyn Mickey par Ron English ©
Couverture d'Owni par Loguy
Pour terminer, cette photo et cette vidéo de Catherine Hyland, repérées par Geoffrey Dorne, sur le projet abandonné du plus grand parc d’attraction en Chine :
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Article “Il peint une vision trash du monde de Disney” sur Golem13
Article “Le grand parc d’attraction de chine…” sur Graphism.fr
Illustrations par Loguy et remixes par Ophelia pour Owni /-)
]]>Il s’agit en l’occurrence d’insérer dans des photographies liées au mouvement Occupy Wall Street quelques éléments pertubateurs: les personnages de Sesame Street (1,rue Sésame dans sa version française).
Cette émission éducative, très populaire aux États-Unis depuis sa création en 1969, comprend en effet quelques personnages très attachants, comme Kermit la grenouille (qui y apparaît très souvent bien qu’appartenant au bestiaire du Muppet Show), Elmo le petit monstre ou le Cookie Monster, grosse bête à poils qui se nourrit de cookies, comme son nom l’indique.
Au cours des récentes émeutes en Grande-Bretagne, les internautes adeptes de la retouche photo s’en étaient donné à cœur joie, notamment sur le TumblR Photoshoplooter . Là encore, un ou plusieurs éléments venaient atténuer la violence de la photo d’origine et la détourner de son sens. On assiste à un processus similaire avec ces quelques clichés. Comme il se doit, cela a commencé avec un tweet, contenant ce message:
Le hashtag #occupysesamestreet a ensuite fait florès sur Twitter, et les adeptes du détournement photographique ont fait montre de leur art, notamment sur le site Tauntr. Jusqu’à moquer gentiment le mot d’ordre d’Occupy Wall Street: “Nous sommes les 99%” (We are the 99%) -qui symbolise l’injustice de la répartition des richesse aux Etats-Unis- en le transformant en “99% des cookies sont consommés par 1% des monstres”.
Sur le site d’Occupy Sesame Street, on retrouve le lien vers le site officiel du mouvement Occupy Wall Street, et il en reprend la maquette. Histoire sans doute de participer à la diffusion du mouvement et de souligner l’absurdité des arrestations de la police de New York.
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La page Facebook d’Occupy Sesame Street
]]>La Nuit étoilée est bien sûr une des ses peintures les plus parodiées avec par exemple Batman :
…et avec Star Wars :
Le Seigneur des Anneaux :
Doctor Who, mais lui l’avait cherché :
Même sans nuit étoilée :
Mais les portraits de Van Gogh sont aussi populaires :
On fait même des gâteaux de ses œuvres :
:
Avec des rouleaux de papier :
Et on les reproduit sur Minecraft :
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Sans oublier Vincent en pixel art…
Article initialement publié sur La Boîte Verte sous le titre “Van Gogh, les parodies et les geeks”
]]>H3ll0 à toutes et à tous,
Script kiddies du design, black hats du Helvetica, cyber-déliquants du pixel perfect, derrière chaque designer se cache potentiellement l’ombre d’un hacker ! Voilà plus de trois ans maintenant que je tente d’évangéliser les bienfaits du mélange hacking & design et l’intérêt réel qu’ont les professionnels du monde du design à s’intéresser aux différentes formes de hacking.
Sans déformer ou “user” jusqu’à la corde ce mot de hacking, il faut inviter les designers à réaliser des projets “bidouillables”, détournables, des chevaux de troie graphiques, des virus sonores, à hacker vos propres projets, ou encore à détourner ceux des autres… designers vous aurez tout à ré-apprendre ! :-)
Vous l’avez compris, aujourd’hui, avec ce numéro spécial de “V3ndr3d! (‘3$7 9r@ph!$m” (Vendredi c’est Graphism), je vais vous présenter les derniers designers et projets qui s’intéressent au hacking avec notamment… l’anatomie d’un virus informatique, les derniers travaux de Matthieu Tremblin, un court ouvrage sur le rapport entre design & hacking, un hack publicitaire et sonore ou encore des affiches bugguées… On finira sur un WTF mélangeant hack, design et remise de diplôme ;-)
Bon vendredi… et bon Graphism !
On commence donc par LA vidéo de la semaine qui aura fait le tour du web grâce au virus informatique qu’elle présente ! Cette vidéo décompose l’histoire du virus “Stuxnet” et de sa propagation. Vous vous en rappelez peut-être, le virus Stuxnet avait initialement été conçu pour attaquer et détruire les centrales nucléaires et les usines d’enrichissement d’uranium… en Iran !
Cette vidéo réalisée par Patrick Clair et rédigée par Scott Mitchell pour l’émission “Hungry Beast” sur ABC1 Australie nous présente d’une façon graphique et très élégante, ce virus dont le code source est toujours disponible en ligne pour jouer avec.
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Je vous ai déjà parlé de Matthieu Tremblin ? Ce jeune homme qui vit et travaille à Rennes et Arles met en œuvre des dispositifs de détournement graphiques et s’inspire des pratiques et expressions anonymes, autonomes et spontanées dans l’espace urbain. Le but de sa démarche est là pour questionner les systèmes de législation, de représentation et de symbolisation de la vie.
Dans ses travaux publiés cette semaine, Matthieu nous présente trois interventions dans l’espace urbain avec notamment Scobble Jetty (qui n’est autre qu’un remix de Spiral Jetty, le célèbre & passionnant travail de LandArt de Robert Smithson). On appréciera également sa brochette de fruits et la librairie / libre.
S’approprier la grande “bidouillabilité” de l’espace public, c’est ça aussi le hacking urbain.
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Décidément, cette semaine aura également été riche en écrits sur le rapport design & hacking. En effet, dans cette brochure, l’écrivain Scott Burnham décrit une vue d’ensemble de ce qu’il appelle le “phénomène du hacking” associé au design. Scott Burnham se demande s’il s’agit simplement d’une autre facette de l’époque post-moderne de l’histoire du design, ou si, au fond, cette tendance ne révèlerait pas une ingéniosité ou une débrouillardise civique que des décennies de consumérisme avait masqué.
Allez on enchaîne avec ce tout dernier projet du GRL, en direct de la 54e avenue à New-York. Intitulé “L.S.D.”, ce projet est une sorte de détournement visuel publicitaire au profit d’une expérience sonore qui tente de nous faire percevoir notre environnement d’une nouvelle façon.
Description du projet :
“Dans un monde dominé par la culture visuelle, les recherches et innovations récentes ont induit un développement massif du nombre d’écrans et surfaces de projection en tout genre. Le quidam moyen se ballade au minimum avec dans la poche un appareil disposant d’un écran. Nous sommes d’autre part sollicité par une multitude d’écrans dans les espaces publics et en utilisons d’autres encore sur notre lieu de travail et dans nos activités de loisir. Les écrans font à tel point partie de notre quotidien qu’ils pourraient presque passer inaperçus. L.S.D est une invitation à percevoir notre environnement sous un angle nouveau. “
Ce hack est donc composé avec :
- Deux capteurs (LDR: light depending resistor) réagissant à la lumière fixés sur des ventouses, et permettant ainsi de fixer le dispositif sur tout type d’écran.
- Un synthétiseur analogique associé à ces capteurs qui convertit la lumière en sons.
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Allez, on s’échappe 5 minutes du hacking pour se tourner vers le bug informatique, avec les fabuleuses affiches Nathalie Pollet du studio Pam&Jenny. Ce studio de design graphique installé à Bruxelles a conçu ces affiches pour le colloque “Share/d Heritage” organisé par la Scam à la Bibliothèque royale de Bruxelles. Ce colloque s’intéresse à la question de l’enrichissement par les créateurs contemporains de la numérisation et de la mise en ligne des patrimoines culturels. Un traitement qui fait donc appel au bug en utilisant un scanner détourné de sa fonction première. Le rendu est donc très élégant avec des formes étirées, décalées, ratées… Une belle idée donc !
Pour finir notre semaine sur un WTF-HACK-DESIGN, voici le travail d’un jeune américain diplômé d’une école d’électronique. Il a équipé son chapeau de LED infrarouges permettant de reproduire un message en morse. Comme vous le savez peut-être, l’infrarouge est invisible à l’œil nu, ainsi, personne ne l’a remarqué dans la salle, mais tous les appareils photos, les caméras et autres téléphones mobiles auront captés ce message.
Cela ne vous rappelle rien ? ;-)
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Pour finir notre revue de la semaine, je vous invite à poursuivre le sujet en jetant un œil sur ce détournement de livre, ou encore à ces deux documents, le premier sur le hacking et le design comme processus génératif et le second sur des exemples concrets et simples de hacking & design. Pour finir, j’ai eu aussi le plaisir de parler de mon projet Hacking Citoyen sur Silicon Maniacs.. là encore la thématique et hacking et design !
Bon week-end ! :-)
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