OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Retraites: la carte dynamique des blocages http://owni.fr/2010/10/15/application-carte-blocages-manifestations-greves-16oct-retraites/ http://owni.fr/2010/10/15/application-carte-blocages-manifestations-greves-16oct-retraites/#comments Fri, 15 Oct 2010 09:01:43 +0000 Admin http://owni.fr/?p=31094 Retrouvez ici notre couverture de la journée du 19 octobre.

A l’heure où les médias semblent réfléchir comme des pompistes, OWNI continue son petit boulot de cartographe. Active depuis le 12 octobre, notre carte dynamique a clignoté de toutes ses couleurs au fil de la semaine : rouge vif, comme les manifs, mardi, ses bords se sont teintés du violet attribué aux raffineries en milieu de semaine avant que le vert clair des colères lycéennes ne la submerge. Une image saisissante de la nature de la mobilisation contre la réforme des retraites et la politique du gouvernement en général. Désorganisé dans ses rangs par l’arrivée imminente d’un remaniement où les prétendants à Matignon sont presque aussi nombreux que les dépôts de carburants bloqués, la majorité n’a su traiter les démonstrations que par la force. Dans le calme quand il s’est agit de débloquer quatre dépôts par l’envoie de CRS vendredi matin. Dans la confusion quand un agent des « forces de l’ordre » s’est senti autorisé à utiliser un flashball (arme anti-émeute) contre un lycéen de Montreuil

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source :

Au regard de cette entrée fracassante des forces de l’ordre dans le face-à-face entre manifestants et gouvernements, toute forme de comptage a de fortes chances d’être vécue comme une « pitrerie », pour reprendre le mot du cherche Olivier Fillieule dans Le Parisien du 15 octobre. En début de semaine, le gouvernement continuait d’arguer que sa pédagogie avait été mal compris, que cette réforme n’était que « justice sociale », « surtout pour les jeunes » qui auraient eu à payer le déficit des retraites. En face, les manifestants et syndicalistes ne parlaient que de travail, de fatigue, d’usure et d’inquiétude, restant imperméables aux embardées catastrophistes sur la dette.

Avec l’avancée des blocages et l’arrivée des jeunes au coeur du mouvement, l’Etat prend une nouvelle posture : celui du bon père de famille, de l’organisateur. Il n’use de ses prérogatives que pour rétablir le circuit d’approvisionnement en essence, tance, par la voix de Brice Hortefeux, ces lycéens qui « devraient être en classe » et les socialistes, « irresponsables » qui les y pousse. Résolu à ne pas tenir compte des revendications de la rue (alors qu’il a prouvé qu’il pouvait le faire quand un sénateur centriste se trompait de bouton), le gouvernement veut avoir l’air de résoudre cette crise fondamentale de la civilisation automobile qu’est l’épuisement des pompes. En face, les poussettes remontent en escadrilles les faubourgs vers la place de la République, descendent sur le Vieux port les quinquagénaires, lycéens et salariés du privé pendant que les Lyonnais regagnent le point de départ de la marche dans le centre. Ces manifestations ne sont pas des troubles mais sont devenus un point de rassemblement populaire, un lieu qui « fait société », au sens sociologique du mot, dans un contexte où le chef de l’Etat tente de fragmenter à l’extrême les composantes et les intérêts, à isoler les individus. Cette après-midi, les grandes agglomérations prennent le relais des petites, en rouge, sur notre carte. Dès lundi, les premières AG se tiendront en amphi dans les facs, les camionneurs viendront en renfort de leurs collègues du privé, certains raffineries auront atteint le point mort. Nous aurons alors besoin encore de vos contributions pour compléter notre carte et la rendre la plus fidèle possible à la réalité de la mobilisation, pendant que notre outil de veille relèvera chaque tweet marqué du hashtag #16oct pour raconter à quoi ressemble la rue. Tant que la France se bloquera contre la réforme des retraites, nous suivrons vos informations et continueront de relever les données nécessaires à retranscrire ce mouvement déjà historique pour maintenir notre mot d’ordre lancé le #7sept : manifestez-vous.

La carte en temps réel des blocages

(Voir la carte en grand format ici) Chargement en cours…

Au fil des blocages

19h05 : si à 3,5 millions de manifestants, t’as pas recouvert un magasin Rolex d’autocollants, t’as raté ta manif Un immense merci à notre confrère Loup Besmond pour nous avoir signalé la photo tant recherchée. 18h45 : estimations finales police-syndicats

Participation aux mouvements de la rentrée sociale 2010, source par source
Date Chiffre Intérieur Chiffre CFDT Chiffre CGT
7 septembre 1,12 million 2,5 millions 2,735 millions
23 septembre 997000 2,9 millions 3 millions
12 octobre 1,23 million 3,5 millions 3,5 millions

Unanimement présentés comme des chiffres historiques par les syndicats, la participation à la manifestation de ce 23 octobre se révèle supérieur aux estimations de 1995 et de 2006 (CPE). Même les chiffres du ministère de l’Intérieur marque une hausse sensible (+9% par rapport au 7 septembre) renforcés par une importante mobilisation des jeunes, des cortèges plus massifs dans les grandes villes et le soutien du privé au mouvement. 17h50 : Peux-on revenir sur les 62 ans au Sénat ? 7 fois oui ! Présenté comme un point de non retour par une majorité désireuse de clore le dossier au plus tôt, les âges de départ à la retraite et de taux plein adoptés au Sénat peuvent en fait faire l’objet d’une révision par sept modalités législatives détaillées par Vincent Glad sur Slate.fr. Au sein même du Sénat, où la commission ou le gouvernement peuvent demander un second examen, dans une commission mixte paritaire ou du fait même de l’Elysée, le texte peut en effet repasser en délibération voire être littéralement écrasé par une loi patch, comme celle votée le 21 avril 2006 à l’issue de l’enlisement du conflit sur le CPE. 17h25 : la manifestation se poursuit à Paris Rue de Rennes, les cortèges de la CFDT s’avancent enfin, derrière, les socialistes se mettent en ordre. La manifestation est partie depuis 3 heures de la place du 18 juin, à 500 mètres de là. Le magasin Rolex de la rue de Rennes, à l’angle du boulevard Saint Germain, est couvert d’autocollants syndicaux de toutes formations, la porte est scellée de stickers CGT et d’affichettes “Je lutte des classes”. 16h45 : instantanée de la queue de cortège à Paris Fin de cortège, un contact appelle la rédaction d’OWNI : sur la fin de cortège (FO approche pied de la Montagne Sainte Genneviève), l’arsenal policier s’étale.

Entre Cluny et la fontaine Saint Michel, il y a un, deux, trois, quatre, cinq… Je compte 10 cars de CRS, remplis de gendarmes en groupes de dix, le casque sur les genoux, le bouclier à la main. Ils sont en formation.

De l’avis de plusieurs contacts le long du cortège ayant assisté à d’autres manifs, le dispositif policier était (lui aussi) sans précédent. Dommage : aucun syndicat n’avait pris le soin de compter les policiers. 16h30 : carte postale de la manifestation parisienne

#12oct Personne à la manif, et il pleut des cordes à Paris

Signé Patrickjjj. 15h45 : A l’Assemblée nationale, gouvernement et PS s’écharpent autour du rapport du FMI sur les mesures de rigueur Depuis l’ouverture des questions au gouvernements, ministres et socialistes se renvoient en travers le visage le rapport publié mercredi 6 octobre par le FMI. Côté majorité, François Fillon ressert à l’envie dans chacune de ses déclarations pour défendre la réforme des retraites le fait que l’institution internationale recommande le recul de l’âge de départ. De leur côté, les socialistes se défendent à chaque intervention du soutien de Dominique Strauss-Kahn à cette thèse. Dès jeudi, Eric Woerth avait “remercié” le patron du FMI, candidat putatif à la candidature socialiste pour la “posture” qu’il lui avait attribué. Comme le démontrait l’Expansion, le rapport prône bel et bien le relèvement de deux ans de l’âge de départ à la retraite pour la France, et sa récupération politique s’avère un joli coup pour la majorité. En revanche, cette dernière se garde bien de détailler toutes les mesures (notamment fiscales) recommandée par le FMI et qui mettraient bien à mal la posture gouvernementale en la matière. 15h19 : Selon Frédéric Monteil, collaborateur parlementaire, les huissiers du Sénat ont reçu l’ordre de fermer à clef l’hémicycle du Luxembourg, alors que l’examen du texte de la réforme des retraites se poursuit. MAJ 16h00 contacté par OWNI.fr, le service de presse du Sénat nous signale que les portes de l’hémicycle étaient ouverte à 15h15, heure de reprise des débats. Jean-François Téaldi (SNJ-CGT France télévision) : « certaines directions régionales de France 3 mobilisent des cadres pour remplacer des grévistes, une première qui va contre notre demande d’éviter le forcing. » Lire la suite de l’interview sur l’état des blocages à France télévision sur OWNILive. Danielle Tartakowski (historienne) interviewée par Le Figaro.fr : l’enjeu des manifestations est « montrer sa force sans avoir à l’utiliser » Lire notre brève sur cette interview sur OWNILive Interrogé par l’AFP, un « proche de l’Elysée » assure qu’en voulant maintenir l’âge du départ en retraite à 60 ans, l’opposition prépare des retraites « avec des revenus moindre » . Lire notre brève sur OWNILive Poussé au vote, le report de l’âge légal de la retraite à 62 ans a été adopté au Sénat vendredi 9 octobre, suivi de près par la retraite à taux plein à 67 ans, jetée dans le même wagon d’urgence. Si le soutien populaire est du côté des syndicalistes selon les derniers sondages, le passage de la loi prouve que les succès des quatre précédentes journées ne suffit pas à ébranler la majorité. Parlementaires et cadres de l’UMP communiquent à tort et à travers pour assurer que «l’ambiance» n’est pas la même que celle des grandes grèves de 1995 qui avaient fait basculer le gouvernement Juppé. Une agitation médiatique doublée par celle du patronat, notamment du syndicat des PME qui invente pour l’occasion un baroque « préavis de ras-le-bol ». Après quatre journées à plus de 2 millions de participants, dont deux à plus de 3 millions, la preuve a été faite que le gouvernement se moquait des chiffres, que la police minimisait parfois jusqu’à des écarts ridicules. Le bras de fer ne se tient donc plus dans les cortèges mais dans les administrations et dans les secteurs stratégiques : public, privé, transport, énergie et éducation. Ce #12oct et les jours de blocage qui suivront marquent le passage de la démonstration sociale à la guerre d’usure entre le gouvernement et les syndicats.

Crowdsourcer les points de blocage

Pour mesurer l’ampleur de la mobilisation, OWNI vous propose donc avec Mediapart de suivre dans toute la France, secteur par secteur, les « points de blocage » et de nous signaler ceux dont vous avez pris connaissance. En remplissant un formulaire pour nous signaler (article web ou photo à l’appui) une manifestation, un blocage dans l’éducation, le privé, l’énergie, les services publics ou le transport, chaque internaute peut compléter notre recension. A chaque arrêt d’un blocage (à nous signaler par mail sur bloquage@22mars.com), les points basculeront de la couleur de la manif au gris. Aussi longtemps que des mouvements seront reconduits, la carte restera active. En parallèle, la rédaction d’OWNI tentera tout au long de la journée de répondre à la question : comment bloque-t-on la France ? Experts, syndicalistes, techniciens, historiens et anciens de 1995 nous aideront à comprendre comment tourne la machine France, où il faut appuyer pour qu’elle s’arrête et quel genre de stimulus permet de passer d’une réforme déjà adoptée à la relance du débat.

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Guerre des nerfs : #12oct historique, majorité monolithique http://owni.fr/2010/10/13/retraites-manifestations-blocages-guerre-des-nerfs-12oct-historique-majorite-monolithique/ http://owni.fr/2010/10/13/retraites-manifestations-blocages-guerre-des-nerfs-12oct-historique-majorite-monolithique/#comments Wed, 13 Oct 2010 09:21:13 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=31436 Mieux que les « grandes grèves » de 1995 et que le mouvement anti-CPE en 2006. Annonçant le même chiffre de 3,5 millions de participants pour cette journée du 12 octobre (pour la première fois depuis le début du mouvement), CGT et CFDT se rangent derrière l’adjectif « exceptionnel » pour décrire le quatrième cortège en un mois réuni contre la réforme des retraites. Même les 1,23 million de manifestants comptés par la police marquent un progrès de 9% par rapport au 7 septembre (le plus haut depuis la rentrée).

La démonstration de la rue s’est doublée de blocages dans les raffineries, les lycées, les ports et réseaux de transports, dont certains, à commencer par la RATP, annonçaient ce soir la reconduction pour mercredi 13 octobre. Même si, en milieu de journée, l’Elysée s’était mis en garde, en déclarant qu’il s’attendait à une « journée suivie », le succès renouvelé des mobilisations ne fait qu’accentuer la tension avec une majorité qui pousse le vote à l’urgence et se drape de justice pour affirmer que la rue a tort. Une posture de plus en plus difficile à maintenir.

Guerre du chiffre

Sujet à débat jusque dans leur méthode, les comptages de la police sont désormais remis en cause par les pointeurs eux-mêmes : relevés à chaque manif du fait de leur écart délirant (jusqu’à un rapport de un à dix) avec ceux des syndicats, les estimations de la police marseillaise ont été dénoncés par le syndicat SGP Police comme divisés (24500 annoncés contre 100000 comptés). A l’origine de l’information, Europe 1 titre déjà sur le « maquillage » des chiffres. Comme souvent, obsédé par les indicateurs et la comptabilité politique, la majorité sarkozyenne va s’empresser de dire que ces chiffres (qui lui sont soudain défavorables) n’ont aucune valeur.

Or, c’est elle qui leur a donné de l’importance quand ils mettaient en avant une baisse entre le 7 septembre et le 23 septembre. Par ailleurs, ces chiffres-là ne sont pas issus d’un baromètre fiscal mais de la rue : par leur valeur de rattrapage démocratique, véritables « référendum » de la rue (selon l’analyse de l’historienne Danielle Tartakowsky), contester ces chiffres reviendrait à falsifier une élection. Les manifestants et les journaux auront donc à cœur de savoir le fin mot de l’histoire et apprendre si Marseille était un cas isolé ou le seul cas découvert.

Guerre des jeunes

Dès 8 heures sur les piquets, prêts à répondre aux journalistes avec la colère de leur âge, les lycéens ont fait l’ouverture des matinales radios, donnant le ton du jour. Eric Diard, député UMP des Bouches-du-Rhône, l’avouait ce matin : il a plus peur de la radicalisation des jeunes « que de la fermeture des terminaux pétroliers ». De fait, dès vendredi dernier, les premières déclarations mettant en cause les réseaux sociaux comme « fauteurs de grèves » et relais de « tracts gauchistes » fusaient de la bouche des ministres mêmes et ce jusqu’à ce matin.

Il fallait crier à la manipulation. Fort. Plus fort que les jeunes. Raison pour laquelle le Premier ministre lui-même y a été de son accusation contre la gauche de « mettre des jeunes de 15 ans dans la rue », comme une condamnation de proxénétisme en plein Palais Bourbon. Las, comme en 1995, la plupart de ces mouvements furent spontanés. Or, c’est précisément ce qui effraie la majorité, comme le soulignait Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac, cette frange des manifestants est la plus imprévisible et la plus tenace. Investis d’un tel poids politique, les syndicats (UNL, Unef, Sud et autres formations étudiantes de gauche) ont peu de chance de vouloir lâcher une mobilisation qui pourrait leur permettre de réitérer le coup de 2006 et du retrait du CPE. Malgré les hauts cris de Copé contre l’opposition « irresponsable de pousser des jeunes à faire grève » et autres répétiteurs de Fillon, Eric Diard a vendu la mèche sur les inquiétudes de la majorité vis-à-vis des jeunes. Eric Diard par ailleurs président du Conseil national du Bruit. Comme quoi certains membres de la majorité ont de vrais vocations.

Guerre des nerfs

Accumulés, toutes ces déconvenues mettent désormais la majorité en position défensive. La preuve en est que, comme au moment de l’affaire Woerth, l’arrivée des jeunes dans les cortèges est présenté comme un « complot », une « manipulation ». Les tentatives de contre-feu se multiplient. Comme à la veille de précédentes manifestations, des propositions hors sujet sont avancées pour décourager le mouvement : qui a vu une seule banderole parlant du bouclier fiscal dans les rues ? Personne mais le gouvernement veut faire savoir qu’il se penche de tout son long sur sa suppression, le JDD y a consacré une longue page ce week-end et des ténors de la majorité sont envoyés prêcher la bonne parole qui pourrait se résumer à « nous résolvons les inégalités ». Et qui de mieux pour ouvrir le bal que le ministre du Budget lui-même, invité dès le matin du 13 octobre sur France Inter ? Seul problème, ce débat là n’est pas celui qui intéresse la rue.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Autre diversion, le rapport du FMI recommandant le recul de deux ans de l’âge de départ à la retraite en France fut l’occasion d’une joute entre la majorité (bien heureuse d’acculer les Socialistes au candidat DSK que beaucoup voient comme déjà désigné) et le PS (embarassé). Or, dans les deux cas, la majorité fait fausse route. Sa « pédagogie de la réforme » a parfaitement porté ses fruits : tous les manifestants ont retenu que le gouvernement restait inflexible sur le recul de l’âge de la retraite et il n’en faudra pas plus pour ressortir samedi prochain dans la rue.

Le chiffre le plus important, c’est celui des 71% de Français interrogés par l’Ifop qui continuent de soutenir la grève. « Normalement, je mets une heure pour aller au travail. Là, ça va me prendre deux heures ou deux heures et demi, mais je comprends le mouvement, je les soutiens », me racontait à l’oreille ce matin ma radio branchée sur RTL. Cet usager mécontent là, cela fait longtemps que je ne l’avais pas entendu, compréhensif à ce point. Et, sur son quai de gare, il prouve à lui tout seul un fait qui pourrait coûter la face au gouvernement : la France qui ne manifeste pas, elle aussi, est contre la réforme. Et, contrairement à ce que certaines villepinades pourraient le laisser croire, la majorité ne l’écoute pas.

Crédit photo FlickR CC : boklm , mafate69.

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