OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Décoller l’affiche du Festival d’Automne http://owni.fr/2012/09/14/decoller-laffiche-du-festival-dautomne/ http://owni.fr/2012/09/14/decoller-laffiche-du-festival-dautomne/#comments Fri, 14 Sep 2012 09:11:12 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=120070

Cette semaine, on se penche sur la sortie de l’affiche du Festival d’Automne à Paris. Ce festival a lieu tous les ans à Paris et a pour mission de passer commande à des créateurs et de susciter des démarches d’ordre expérimentales pour témoigner de la créativité des cultures non-occidentales.

Comme tous les ans, ce passionnant festival donne lieu à une affiche unique, réalisée par un artiste différent. La qualité graphique est donc souvent au rendez-vous (en témoignent les affiches que vous verrez plus bas). Cependant, cette année, nombreuses ont été les personnes surprises à la vue de l’affiche. Loin des canons de la beauté classique, elle semble avoir été faite en quelque minutes avec très peu d’exigence graphique.

L’affiche 2012 du Festival d’Automne à Paris

(voir l’affiche en grand format à cette adresse)

Dans son ensemble c’est une affiche classique : un titre en grand, des couleurs, des logos plus ou moins alignés en bas et même un code QR (le petit code barre carrée en bas de l’affiche) qui amène vers le site du Festival d’Automne. Mais quand on regarde en détail, on remarque certains points qui attirent l’oeil :

• L’harmonie des couleurs est très délicate, un orange/marron pour la typo (pour rappeler l’automne ?), un dégradé entre trois couleurs (bleu, jaune, violet) en fond de page et des logos en gris.

• La typographie semble avoir été écrite au doigt ou à la souris. Rien de mal en soi mais cela renforce énormément l’aspect négligé et l’absence d’effort.

• La date “2012, 13 sept – 31 déc” a un léger pourtour blanc. En effet, le dégradé rendait difficilement lisible le mot dans le violet, il a fallu trouver une façon de rendre ça lisible.

• En dehors du dégradé qui rappel un coucher de soleil et la couleur du texte, il n’y a aucun rappel du sujet de l’affiche. Elle n’exprime rien. Aucune allusion à l’art, à la créativité, au festival en lui-même.

• Les logos sont en gris ou en noir et ne sont pas vraiment alignés, ils semblent entassés là sans réelle choix graphique.

• Le code QR quant à lui amène l’internaute qui le prend en photo vers le site internet du Festival d’Automne. Un site qui n’est pas optimisé pour les téléphones mobiles !

Avec cette absence flagrante d’exigence dans la qualité de l’affiche, les réactions ne se sont pas faites attendre, notamment sur Twitter :

En effet, nombre de personnes ayant vu cette affiche ont tout d’abord été choqués par les couleurs et la lecture de l’affiche. Ensuite, c’est la réflexion qui a pris le pas sur les forums, les blogs, sur Twitter ou encore Facebook. En effet, l’auteur de l’affiche est l’artiste invité du Festival, Urs Fischer, un plasticien suisse dont les sculptures sont exposées dans des expositions et des biennales à travers le monde. En 2012, Urs a été invité à Venise par François Pinault qui, pour la première fois, laissait carte blanche à un artiste afin d’investir le somptueux palais vénitien du milliardaire français.

Efficacité visuelle

Urs Fischer est donc un talentueux plasticien mais pas un graphiste. Cela ne vous rappelle rien ? En 2012, l’affiche de Roland Garros réalisée par l’artiste Hervé Di Rosa avait fait couler beaucoup d’encre. Ce travail artistique sur le thème du tennis s’inscrivait pourtant dans la lignée des affiches de Roland Garros, des affiches graphiques avec une forte liberté artistique. Un artiste n’est pas un graphiste, il va de soi que ce sont deux disciplines proches mais qui poursuivent des objectifs différents. Une affiche réalisée par un graphiste sert un message de façon graphique en se démarquant ; et en utilisant certaines règles comme la lisibilité (ou parfois l’illisibilité volontaire) l’efficacité visuelle, la simplicité du message délivré, l’élégance, etc. Le but est de délivrer le message. Une image réalisée par un artiste échappe naturellement à cette contingence.

(l’affiche de Roland Garros 2012)

Et pourtant, la communication graphique du Festival d’Automne est très souvent maîtrisée, élégante et graphique. En témoigne la plaquette ci-dessous qui est réalisée par l’agence la Vache Noire ou encore quelques affiches des éditions précédentes. Ces affiches ont d’ailleurs un côté artistique très fort mais auront reçu un bien meilleur accueil. Encore aujourd’hui, leurs codes graphiques sont mieux acceptés que notre affiche de 2012.

source

Irrévérencieuse

En y réfléchissant bien, la dernière affiche qui a fait autant parler d’elle est l’affiche de la Fête de la Musique dont je vous avais parlé l’an dernier. Les critiques qui avaient été faites sur cette affiche étaient sur l’absence d’effort et de rigueur graphique et l’horrible dégradé tant remarqué. Une affiche remarquée par la critique négative. En lisant un peu plus sur le personnage d’Urs Fischer on apprend qu’il place son énergie créatrice dans sa “réputation irrévérencieuse qui met à mal les conventions et nos certitudes visuelles” et que l’on peut “reconnaître dans son geste une dimension héroïque, voire romantique, qui n’est pas sans assumer une grande part d’ironie”. [source].

Urs aurait-il donc utilisé volontairement les codes graphiques contemporains tant décriés de ces affiches qui font parler d’elles par leur “laideur” ? Serions-nous tous tombés dans le panneau ? Toujours est-il que les parodies (voir ci-dessous) et les articles sur les blogs fleurissent comme sur John Graphisme.

(l’affiche de la Fête de la Musique 2011)

(source)

Si malgré l’affiche, vous êtes intéressé par le Festival d’Automne, n’hésitez pas à vous rendre sur la programmation où, danse, art plastique, théâtre, musique et cinéma cohabitent brillamment avec des auteurs, artistes et créateurs de renom.

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/06/22/vendredi-cest-graphism-5/ http://owni.fr/2012/06/22/vendredi-cest-graphism-5/#comments Fri, 22 Jun 2012 09:11:00 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=114108

Bonjour :)

Allez, on commence la semaine avec une prouesse, une performance, une folie visuelle ! L’animation que vous allez voir ci-dessous est faite de 3285 peintures en aquarelle qui, une fois animées, retracent le début du célèbre film de Ridley Scott : Blade Runner, sorti au cinéma en 1982. Le son quant à lu est emprunté au film original et je ne doute pas que si vous avez vu et aimé ce film de Ridley Scott, vous retrouverez l’univers. Cette prouesse graphique a été réalisée par le vidéaste suédois Anders Ramsell qui nous informe que cette vidéo de 13 minutes est en réalité, uniquement un teaser…

Un résultat hypnotique, et un peu déroutant qui renvoie très bien au monde dystopique de Blade Runner.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Mathieu

On continue avec de belles affiches car, le 12 Juin 1972, l’agence de design Pentagram a été fondée à Londres par les designers Alan Fletcher, Colin Forbes, Theo Crosby, Kenneth Grange et Mervyn Kurlansky. L’agence a été formée lorsque le prédécesseur de Pentagram, Crosby Fletcher Forbes, a ajouté deux nouveaux partenaires, Grange et Kurlansky, afin d’élargir ce partenariat multidisciplinaire à cinq personnes… D’où le petit nom de Pentagram.

Pour l’anniversaire de l’agence, et sous la direction créative de Harry Pearce, une série d’affiches a été conçue afin de retracer les 40 ans de Pentagram. Chaque partenaire de l’agence a dessiné une affiche pour deux ou trois années différentes et les seules contraintes ont été l’utilisation du noir, blanc et rouge (le rouge Pentagram, bien-sûr). Les thématiques de ces affiches vont de l’hommage à Paula Scher à la panne d’électricité de New York en 1977, à la chute du mur de Berlin en 1989, etc.

source

Je vous parlais de la fête de la musique au début de ma chronique, et bien la musique peut également être visuelle avec ce tout nouveau projet pour travailler le son avec l’interface dont vous avez besoin et pas celle qui vous a été imposée comme sur de nombreuses applications de musique. Avec cet outil-instrument, il vous suffit de dessiner des lignes, des polygones, des cercles des curseurs directement sur l’écran. À partir de là, vous pouvez modifier la taille, la couleur, l’orientation, la profondeur et ensuite créer des effets sonores, des boucles musicales des morceaux de sons. Le tout est ensuite relié à une console MIDI qui permettra aux DJ, aux VJ et autres musiciens avertis de composer avec son propre instrument :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Sylvain

Dans “Vendredi c’est Graphism!” je vous parle de tous les types de design qui existent… alors pourquoi ne pas vous parler aujourd’hui de design brodé ? En effet, quand il s’agit de typographie aujourd’hui, on me parle souvent de perfection, de rendu, de qualité technique exceptionnelle… Heureusement, il reste des artisans de la lettre et du délié qui ajoutent de l’aléatoire à cette équation quasi linéaire ! Avec ce texte brodé et coloré, le résultat n’est pas parfait, mais il est très agréable à voir et même à toucher. Ainsi, Mark Briar, un étudiant en design, a récemment expérimenté une série de textes brodés sur du papier pour son projet de diplôme. Vous vous en doutez, cela a demandé un temps considérable pour percer le papier et ensuite coudre l’ensemble. À noter que chacune des lettres a pris environ 30 minutes à broder, ce qui équivaut à une durée totale pour ce résultat… d’environ 37,5 heures !

En images :

arge Demain, je me mets à la broderie... pour lamour de la typographie !

source

Cette semaine, à Paris, dans le XIIIe arrondissement, a été inaugurée une oeuvre impressionnante signée Shepard Fairey. D’une hauteur de 40 mètres de haut, cet artiste californien vous le connaissez tous… en effet, il est l’auteur du célèbre portrait en rouge et bleu de Barack Obama (pour vous rafraîchir la mémoire). Ce portrait de femme accompagné de motifs floraux et autres symboles est comme un appel à la paix, au calme et à l’élégance.

La progression en vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

L’interview de Shepard Fairey :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine, j’ai découvert une merveilleuse campagne pour les instruments de dessin professionnels de la marque Rotring. Le dessinateur McBess est l’un des quatre illustrateurs qui ont été choisis pour faire ces courts documentaires. Mc Bess, ou de son vrai nom, Matthieu Bessudo, est né à Cannes en 1984 et est devenu illustrateur à Londres en se faisant remarquer notamment pour son travail avec The Mill, une société spécialisée dans la post-production et les effets spéciaux. Le travail de McBess s’oriente vraiment sur l’illustration en noir et blanc et les animations vidéos… :-)

Le petit documentaire :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF de cette semaine est basé sous le signe du livre ! Certains pensent qu’il est possible d’apprendre la vie grâce à des manuels d’instructions. Mais, il y a encore mieux : apprendre que la vie est parfois complètement folle ou WTF ! Comment traumatiser ses enfants, comment faire du yoga sur vos toilettes, comment soigner la dépression avec ses fesses, comment fabriquer des cercueils pour animaux… bref, dans tous ces livres, je ne sais qui sont les plus fous : les auteurs ou les lecteurs ? ;-)

source

Et voilà, “Vendredi c’est Graphism!”, c’est terminé pour aujourd’hui mais je vous propose malgré tout d’aller faire un tour à Paris pour l’Expoviz (pour les amoureux de la visualisation de données), de vous rendre au Typocamp tout week-end, d’aller jeter un oeil à la BNF sur la rétrospective des illustrations de Wolinski, ou alors de passer un peu de temps pour jouer à la Gaîté LyriqueEt si la curiosité vous pousse jusque là, je vous invite également à suivre ma galerie de un dessin par jour que je publie sur Instagram :)

Excellent week-end à vous et… à la semaine prochaine :)

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/05/18/vendredi-cest-graphism-homosexualite-bande-dessinee/ http://owni.fr/2012/05/18/vendredi-cest-graphism-homosexualite-bande-dessinee/#comments Fri, 18 May 2012 09:00:14 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=110589

Bien le bonjour chères lectrices et chers lecteurs, amateurs d’arts visuels ou professionnels de la courbe de bézier, je vous invite sur “Vendredi c’est Graphism” ! Aujourd’hui, je vais vous présenter le projet de bandes dessinées “17 mai”, une interface signée Microsoft, un tutoriel pour faire vos cartes pop-up 8-bit ou encore un court métrage qui se passe dans une forêt de papier. On ira également jeter un oeil du côté d’un jeu en ligne et d’une belle paire de fesses robotisée !

Bref, c’est Vendredi et c’est Graphism ! ;-)

Geoffrey

Allez hop, on démarre notre “Vendredi c’est Graphism!” avec un projet qui me tient à coeur et que j’ai pu découvrir cette semaine. Intitulé “17 mai”, ce projet présente une riche variété, tant sur le fond que sur la forme, d’histoires et d’illustrations. Chaque auteur, garçon ou fille, hétéro, homo ou autre, aborde à sa manière le thème du rejet. Usant d’un ton grave, d’humour, voire d’auto-dérision, chacun a puisé dans son expérience personnelle ou dans ses constats… Le discours s’étend bien entendu au-delà de la seule journée du 17 mai, le site est ouvert et ne demande qu’à s’enrichir de nouvelles contributions pour prolonger le débat. L’idée est ainsi de démontrer que rien n’est jamais acquis et que cette lutte se fait au quotidien et dans son entourage proche.

Quelques extraits :

source

Merci Christian !

On continue avec une interface numérique assez intéressante signée Microsoft ! Et s’il y a bien quelque chose que j’aime chez Microsoft c‘est la capacité qu’a cette société à ne jamais arrêter d’essayer d’innover, de penser le futur et le futur proche. Présentée au TechFest de Microsoft Research en 2012, ce dispositif intitulé IllumiShare permet aux personnes éloignées de partager n’importe quel objet physique ou numérique sur n’importe quelle surface. Pour ce faire, IllumiShare utilise une paire de caméras & projecteurs et la caméra capture la vidéo de l’espace de travail de l’un pour l’envoyer à l’espace distant de l’autre. Ainsi le projecteur vidéo représente à distance les deux espaces mélangés pour créer… un espace partagé !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine, on va se pencher sur un petit tutoriel qui est devenu très populaire sur le web : Comment réaliser un “Space Invaders Popup” et “Crâne en pixel en popup” ? Ce cartes sont vraiment minimalistes et très faciles à concevoir, une fois que vous avez le coup de main ;-). Il vous faudra donc vous armer d’un chouilla de patience, d’une pincée de papier, d’une once de cutter mais également d’une pointe comme une aiguille ou un compas ;-).

suivre le tutoriel

On avance avec LE court-métrage qu’il ne fallait pas rater cette semaine. Signé par Yves Geleyn, “Colosse” vous offre un merveilleux mélange entre forêt, robot, papier et poésie… Une histoire simple dans un monde fantastique, parfait pour réveiller votre âme d’enfant non ? ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Garry

Je vous propose de découvrir “The Eyes Have It”, un jeu plutôt drôle et créé par Yoni Alter, Sean Dekkers, et Patrick Wolleb. Le principe du jeu est de faire correspondre les yeux d’un personnage de dessin animé à son corps. Le corps du personnage apparaîtra à l’écran et vous devrez ensuite deviner quelle paire d’yeux lui appartient. Essayez de deviner tous les personnages dans le meilleur temps possible et ensuite, comme d’habitude, vous en vanter sur Twitter ou Facebook ;-) Le jeu comporte trois niveaux de difficulté… attention donc à commencer doucement car la complexité augmente vite !

amusez-vous bien !

Vous savez, je ne suis plus vraiment surpris par l’imagination de nos voisins japonais…. Cependant, leur appétence au WTF, elle, n’a d’égal que la mienne pour la typographie. Ce WTF s’appelle Shiri et s’avère être un fessier artificiel qui répond au contact humain en fléchissant ses “muscles” électromécaniques et en émettant un bruit de pompe hydraulique. Sexy non ? WTF, oui ! ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

On termine notre “Vendredi c’est Graphism” avec un rendez-vous Nantais où Daito Manabe (un génie de l’électronique) exprime son talent, avec Monumenta à Paris, avec cette enquête policière amusante à Bordeaux, de dames nues sous l’oeil de Newton au Grand Palais, ou encore avec cet iPhone habité, !

Et en attendant, la semaine prochaine, vous pouvez toujours me retrouver sur mon blog, mon twitter ou mon Instagram !

À la semaine prochaine et gardez l’oeil ! ;-)

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/04/27/vendredi-cest-graphism-tchernobyl-graffiti/ http://owni.fr/2012/04/27/vendredi-cest-graphism-tchernobyl-graffiti/#comments Fri, 27 Apr 2012 09:11:10 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=108122 embeded dans tes lignes de codes. Voir d'autres lignes. C'est vendredi, et c'est graphism' ! ]]>

Hello les ptits loups et soyez les bienvenus sur Vendredi c’est “Graphism”, la chronique graphique d’Owni !

Au programme de la semaine, un clip haut en couleurs, des affiches coupées-décalées, une vision particulière du métier de graphiste, des graffitis à Tchernobyl, une représentation de l’anthropocène et un appareil photo vivant qu’il va vous falloir toucher. On terminera sur un WTF avec un Mario qui a un peu changé ;-)

Bon vendredi et… bon “graphism” !

J’espère que vous êtes bien assis car on commence la semaine en fanfare avec ce clip vidéo musical très coloré et animé sur une des chansons de l’album “Both Lights” de AU “OJ”. Réalisé par Takafumi Tsuhiya, cette vidéo va tenter de vous mettre en lévitation avec cet ensemble de couleurs vibrantes dansantes et aériennes. dans le ciel. Ainsi, Takafumi Tsuhiya parle de son travail comme essayant d’être au plus proche de la musique qu’il illustre.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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On continue la semaine avec cette petite série d’affiches assez décalées que je me suis amusé à réaliser. En effet, pas évident de choisir “le bon candidat” ou de peser le pour et le contre sur chaque programme ! Alors pourquoi ne pas imaginer des “mashup” de candidats, des mélanges d’idées, des mélanges visuels, des mélanges… de leurs affiches ? Au final, certains sont plutôt “raccords” ;-)

vote small Aujourdhui, je ne savais pas trop pour qui voter...

l'image en grand ]

source

On continue notre revue de la semaine avec cette vidéo d’animation intitulée “Never confuse a single defeat with a final defeat”, comprenez : “Ne confondez jamais un échec avec une défaite”. Cette citation de F. Scott Fitzgerald (à qui l’on doit Gatsby le magnifique) a servi de point de départ pour créer cette jolie animation sur le processus créatif dans le milieu du travail en entreprise. L’idée derrière tout ceci étant de donner du courage aux graphistes, designers, créatifs. Ainsi, ce projet de stage d’été réalisé par Sara Shin a quand même été produit par « BL:ND », animé par David Bauer et mis en musique par le designer sonore David Kamp.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine a été mis en avant le travail du photographe Jan Smith qui présente cette série de photos magnifiquement envoûtantes qu’il est allé faire à Tchernobyl. Il a été exactement 26 ans après l’accident nucléaire catastrophique survenu dans la ville ukrainienne, la ville est restée aujourd’hui inhabitée…sauf pour un petit nombre de personnes. Jan Smith a donc décidé de photographier les graffitis de la ville. Il raconte qu’il a ainsi commencé son travail à Pripiat (la ville évacuée après la catastrophe de Tchernobyl) et a été immédiatement attiré par ces graffitis et ce mélange de nostalgie, d’innocence, d’humour dans cet endroit isolé. Certains graffitis sont grands et mis en évidence mais beaucoup sont de petite taille et les trouver était pour Jan Smith, une sorte de quête.

Voici son travail :

source | source

On continue encore avec cette animation réalisée par Globaïa pour le court métrage intitulé «Bienvenue à l’anthropocène». Le discours qui se cache derrière cette vidéo est que toute chose vivante affecte ses environs, mais que l’humanité influence désormais tous les aspects de la Terre à une échelle comparable aux grandes forces de la nature.  Toute notre histoire est ainsi représentée dans cette période géologique appelée l’holocène – ce “bref” intervalle qui remonte à 10.000 ans. Mais nos actions collectives nous ont amenés dans un territoire inexploré. Un nombre croissant de scientifiques pense que nous sommes entrés dans une nouvelle époque géologique qui a besoin d’un nouveau nom – l’anthropocène dont voici une de ses représentations :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

On termine donc sur un projet intriguant intitulé Touchy ! Cet « appareil photo humain » est un concept réalisé par le designer Eric Siu. L’idée est d’être aveuglé “constamment” par ce casque-appareil photo, jusqu’à ce que quelqu’un vous touche et déclenche ainsi l’ouverture des volets automatiques. Ensuite, si le contact physique est continu, l’appareil prend une photo toutes les 10 secondes. Pour un meilleur auto-portrait, Eric Siu recommande de présenter son visage debout face à l’appareil-homme et le regarder droit dans les yeux pendant 10 secondes afin d’obtenir le meilleur portrait possible.

Une façon détournée, avec pour prétexte, la photo, afin de re-créer du contact entre les gens et de pouvoir communiquer de nouveau les uns avec les autres, indépendamment de toute apparence physique.

J’attire donc votre attention sur ce projet car il est en quelque sorte, une expérience d’interaction phénoménologique et sociale qui met vraiment l’accent sur la relation entre donner et recevoir. Le fait également de transformer un être humain en caméra est quelque chose qui ne manque pas d’humour, surtout dans la façon dont est traité le sujet. Une sorte de façon de guérir l’anxiété sociale par le design, en créant des interactions joyeuses.

touch Touchy la caméra humaine quil faut toucher pour se prendre en photo !

La vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le concept en images :

concept Touchy la caméra humaine quil faut toucher pour se prendre en photo !

source

On termine notre “Vendredi c’est Graphism” sur un bon petit WTF de derrière les fagots, avec notre ami Mario qui devient complètement fou et qui adopte une attitude drôlement… violente !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Allez hop, pour le mot de la fin, je vous invite à écouter Itsy Bitsy Sunshine, à vous moquer de la télévision Ikea, à vous habiller en Space Invaders, ou encore à vous rendre à Hyères pour le 27e festival international de la mode & de la photographie. Et si ça vous tente, ce week-end, c’est également le Salon International du Livre Ancien, de l’Estampe et du Dessin… pour les amoureux des belles pages ! Oh et s’il vous reste encore un tout petit peu de temps, n’hésitez pas à me suivre sur Instagram, je m’amuse à publier un dessin par jour ;-)

Excellent week-end… et à la semaine prochaine !

Geoffrey

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Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/04/20/vendredi-cest-graphism-design-zombies/ http://owni.fr/2012/04/20/vendredi-cest-graphism-design-zombies/#comments Fri, 20 Apr 2012 08:44:47 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=106834

Hello :)

C’est vendredi et entre deux rayons de soleil, je vous invite à prendre un bain de zombies, un verre de poke sexuel, une lampée de plan de métro en HTML5, une douche d’installation audiovisuelle, une cuillerée d’application iPad et un grand bol de logos et de marques ! Sacrée programme ! Oh et… pour vous détendre, le WTF de cette semaine s’intéresse à la sexualité et la politique… oulala ! ;-)

Bon vendredi et… bon “graphism” !

Geoffrey

Allez hop, on commence le début de notre semaine avec ces superbes dessins à l’aquarelle de… morts-vivants ! Nous imaginons souvent que les zombies et autres créatures de ce genre sont des êtres sans amour, et bien détrompez-vous, car Kelly DiPucchio a écrit un livre pour enfants qui raconte l’histoire de l’aimable Mortimer qui va faire tout ce qu’il peut pour rencontrer la femme de sa vie. Malheureusement, les femmes ne sont pas vraiment réceptives à ses attentions très… “zombiesques” ! Heureusement, Mortimer a plus d’un tour dans son sac… ;-) À noter que c’est l’artiste Scott Campbell qui a réalisé les illustrations… des aquarelles douces et amères comme on les aime :)

Bon sinon… il reste des zombies qui font peur ;-)

source

On continue avec un drôle de projet que celui que je vais vous présenter… mais rassurez-vous, il est tout à fait « correct » ! Le « LikeBelt » est la manifestation tangible de Facebook. Avec la technologie sans contact NFC (Near Field Communication), il vous suffira d’avoir votre téléphone NFC Android, ainsi qu’une puce RFID et vous êtes libre pour poker les lieux physiques, réels ! Oui, vous pourrez communiquer l’amour numérique que vous portez à vos amis Facebook tout en leur montrant… physiquement !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine est également est sorti un projet tout simple, que j’ai réalisé avec Barbara Chabriw ! Le site s’appelle SubLyn et a pour point de départ que les sites de transports en commun sont tout en Flash ou avec des PDF et beaucoup de choses parfois pas très pratiques et parfois un peu longues et complexes à manipuler, ou à charger. Comme, je passais mon temps sur Google Images à chercher un plan de métro d’assez bon format pour me repérer rapidement… j’ai décidé que j’allais me créer un site plus pratique… quitte à ce qu’il serve à d’autres.

Ainsi, SubLyn est né.

SubLyn souhaite donc proposer un plan du métro parisien géographiquement plus exact que le plan officiel de la RATP et relié  en temps réel aux tweets sur chaque ligne de métro. Par exemple, je souhaite rapidement partir à Gare du Nord depuis chez moi, je vois que je dois prendre la ligne 1 jusqu’à Châtelet puis le RER B jusqu’à la Gare du Nord, j’en profite par la même occasion pour regarder un peu l’activité de ces lignes avec Twitter en cliquant sur la petite icône « Ligne 1 » puis la petite icône « RER B ». Des contrôleurs par-ci, des problèmes de rames par-là, un chanteur à telle station ou encore une jolie fille dans une autre, bref, la vraie vie du métro.

À noter que l’idée n’est donc pas du tout de faire de la concurrence au site de la RATP, mais plutôt d’offrir un petit site pratique avec le pouls du métro… c’est donc sans prétention, et si ça peut vous être utile, j’en suis le premier ravi !

Sublyn en images :

sub22 Sublyn, votre plan de métro parisien en HTML, tout léger et relié en temps réel à twitter !

Découvrez SubLyn mais attention, le site est encore en bêta !source

Avec certaines installations audiovisuelles, on apprécie la simplicité… Et tel est le cas avec le premier chapitre de ce travail réalisé avec Squeaky Lobster et Romain Tardy membre d’AntiVJ. Cette installation polyvalente s’intitule “Battleships” et utilise une grille de lumières et de la vidéoprojection en noir et blanc… Ici, pas de couleurs flashy mais juste une forme minimaliste et  deux couleurs contrastées qui vont faire rougir certains experts en cartographie. Apparemment, c’est un travail en cours et la structure va changer pour chaque nouvelle étape. Le tout restera construit avec les mêmes modules carrés.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Voici une application iPad qui fait honneur à l’esprit des mathématiques modernes ! Cette histoire interactive des mathématiques couvre une période allant de l’an 1000 à 1950, et présente le lien profond entre IBM et l’équipe de designers légendaires Charles et Ray Eames. En 1950 lorsque les Eames ont été appelés par l’ex-PDG d’IBM, Thomas Watson, pour un film, leur passion commune pour les mathématiques et les sciences a pu être révélée au grand jour et ainsi évoluer en une relation rare entre IBM, les mathématiques et le design. Parfait donc pour les amoureux des chiffres, des sciences et du design.

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine, j’ai découvert cette immersion dans l’univers des identités visuelles et notamment la possibilité de remonter aux origines des noms des marques ! En effet, combien de logos voyons-nous chaque jour et dont nous ignorons les origines, le sens profond lié à la marque ? Même au sein des grandes entreprises, combien d’employés ignorent ce que le logo et le nom de leur entreprise signifient ? Afin d’apprendre, de découvrir et de comprendre l’histoire qui se cache derrière de nombreuses sociétés, voici cette liste visuelle des plus célèbres entreprises au monde.

source

Le WTF de cette semaine est un étrange mélange entre politique et sexe ! Bouh ! Cette infographie vidéo animée, réalisée par 2FACTORY Agency, reprend les chiffres publiés dans l’enquête sur les mœurs des Français et leurs orientations politiques, réalisée par Ifop pour Hot vidéo du 24 février au 1er mars 2012 auprès d’un échantillon de 1 411 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus…

On en apprend des vertes et des pas mûres sur les gens de gauche, de droite, du centre, les écolos, etc. ;-) Attention toutefois, cette vidéo est quand même #NSFW et pas pour les enfants ! C’est dit.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Julie

Oui, ‘dredi c’est Graphism est terminé pour aujourd’hui, mais rassurez-vous je vous laisse en bonne compagnie avec ce kit pour la fin du monde, avec cette œuvre réalisée sur Mac OS, ou encore avec ce Yo Mamma version designer !

En attendant la semaine prochaine, soyez bien sage, allez voter, et réservez votre train pour le web2day de Nantes ! :)

Geoffrey

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E42 http://owni.fr/2011/11/18/special-fascination-vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e42/ http://owni.fr/2011/11/18/special-fascination-vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e42/#comments Fri, 18 Nov 2011 07:30:12 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=87219

Hello à toutes et à tous !

Cette semaine, je suis en direct du grand froid (à Stockholm), et je vous ai rédigé un numéro spécial de “Vendredi c’est Graphism”, spécial “FASCINATION”. Drôle d’idée que celle-ci, je vous l’accorde. Et bien sachez que plus j’apprends, plus je surfe, plus je découvre, plus je vous raconte chaque semaine l’actualité du graphisme et plus certaines choses me fascinent ! Le graphisme, le design, les arts visuels sont donc souvent synonymes de magie, d’émerveillement, de passion, comme les projets que je vais vous présenter aujourd’hui. Au programme de la semaine, je vous invite à être fasciné par du papier qui prend vie à la lumière du jour, par un illustrateur qui manipule la lumière, par notre belle planète, par l’affiche pour le festival de Magie de Québec, par de la typo et par un WTF daté du 11/11/11 !

Bon vendredi et… bon Graphism !

Geoffrey

Allez, zou, on commence la semaine avec un projet assez fabuleux réalisé par des chercheurs de la “North Carolina State University”. Ils ont développé un moyen simple de convertir des formes plânes en… formes en 3 dimensions, et en utilisant seulement la lumière ! Imaginez donc un cube ou une pyramide applatie, balancez-y de la lumière et la forme se construira sous vos yeux. Vous vous en doutez, ça ne fonctionne pas avec de la magie, mais c’est tout simplement un procédé chimique. À noter également, que vous pouvez passer cette “feuille” dans une imprimante normale, et déterminer ainsi chaque pli vous-même. Par exemple, un simple trait noir d’une certaine épaisseur pliera la feuille à 90 degrés, un autre trait plus épais à 120 degrés, etc. Plus le trait est épais, plus la feuille se pliera.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Depuis quelques moins maintenant, Tang Yau Hoong publie ses derniers travaux dans lesquels il joue sur l’imaginaire, la fascination de la lumière, son détournement. Cet artiste et illustrateur de Kuala Lumpur en Malaisie nous fait réfléchir au travers de ses images et nous plonge dans son propre univers, simple, décomplexé du rapport au réel.

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Présentée il y a quelques jours, cette vidéo fascinante réalisée par Ron Garan et Satoshi Furukawa, est composée de photos de la Terre, prises à partir de la Station Spatiale Internationale. Située à 386 kilomètres au-dessus de notre tête, on y découvre des aurores boréales, des phénomènes météorologiques assez incroyables, bref, un moment qui nous rappelle que nous sommes quand même pas grand chose… :-)

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Allez, on continue notre revue de la semaine avec une excellente idée d’affiche pour le célèbre Festival de magie du Québec ! Réalisée par l’agence Lg2 au Canada (Luc Du Sault, Vincent Bernard, Sandie Lafleur, Ève Boucher et Julie Pichette). Le concept est extrêmment bien pensé : prenez une affiche, mettez-lui un chapeau de magicien à l’envers, disposez quelques graînes à l’intérieur et… le tour est joué ! Je vous laisse découvrir le résultat qui fait tout de même s’arrêter bon nombre de passants dans la rue.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Ah la typographie ! Je vous en parle presque toutes les semaines depuis plus d’un an, mais sans cesse il y a des choses toujours plus fascinantes comme ce moment que l’on va passer en compagnie de Luca Barcellona. Ce jeune monsieur de 32 ans a son propre studio à Milan où il travaille comme graphiste freelance et calligraphe. Les lettres sont l’ingrédient principal de ses créations. Il enseigne la calligraphie avec l’Associazione Italiana Calligrafica et organise des ateliers dans plusieurs villes européennes. Il travaille également pour de grands noms de la mode ou du design. Un petit aperçu, assez incroyable de son talent, de son savoir-faire.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Et on conclue sur un WTF assez étrange ! La semaine dernière, nous avons tous attendu avec un peu d’impatience le fameux 11 Novembre 2011, à 11h11 et 11 secondes… ! Drôle d’idée mais tous ces “1″ alignés provoquent l’émoi, d’autant plus que c’est tout de même assez rare. Daniel Koren s’est mis en tête (c’est le cas de le dire) de réaliser une courte vidéo musicale pour honorer ce fameux “eleven” pour, comme on dit, “marquer le coup” !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Pour petit mot de la fin, j’invite les amoureux de la typographie à se rendre à Toulouse le 9 Décembre, car Frank Adebiaye et Suzanne Cardinal présenteront leur ouvrage sur François Boltana et la naissance de la typographie numérique. De même, si vous voulez  vous y rendre avant, le B.A.T. (Bureau des Affaires Typographiques) organise une table ronde sur le thème de la typo ! Pour finir, si j’ai placé ce “Vendredi c’est Graphism” sous la thématique de la fascination, c’est aussi car à force d’ouvrir en grand les yeux et d’être attentif à beaucoup de choses, on fait parfois de belles rencontres, et j’en profite aussi pour remercier toutes celles et ceux qui m’envoient leurs découvertes, leurs “rencontres graphiques” chaque semaine pour que je vous publie de nouvelles choses !

Excellent week-end !

Geoffrey

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Le New Yorker par ses couv’ http://owni.fr/2011/07/17/le-new-yorker-par-ses-couv/ http://owni.fr/2011/07/17/le-new-yorker-par-ses-couv/#comments Sun, 17 Jul 2011 08:30:13 +0000 Topito http://owni.fr/?p=73914 Qu’elles soient poétiques, politiques, décalées ou émouvantes les couvertures du magazine américain le New Yorker n’ont pas fini de nous émerveiller. Depuis plus de 80 ans (première parution en 1925), la Une du magazine culturel incontournable de Big Apple (et bien plus) est confiée à différents artistes, auteurs de bande-dessinées ou caricaturistes, tels que Sempé ou encore Art Spiegleman pour les plus connus du grand public.

Petit tour d’horizon de 30 affiches qui valent le détour pour un mag qui a su maintenir l’illustration journalistique au rang d’art.

1. Bek

2. Art Spiegelman – 11 septembre 2001

3. Mort de Ben Laden

4.

5. Sempé

6.

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18. David Hockney – couverture réalisée sur Ipad

19. Accident nucléaire de Fukushima

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21.

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24.

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26.

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28.

29.

30.

Et la plus controversée qui caricaturait les critiques adressées à Barack Obama pendant la campagne présidentielle


Crédits photo des couvertures : D.R. Article initialement publié par Alice sur Topito sous le titre “Top 80 des plus belles couvertures du New Yorker (ou presque)”

Crédits photo FlickR cc by Karen Horton

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Du bon usage des photos de stock http://owni.fr/2011/06/28/du-bon-usage-des-photos-de-stock/ http://owni.fr/2011/06/28/du-bon-usage-des-photos-de-stock/#comments Tue, 28 Jun 2011 06:20:03 +0000 Patrick Peccatte http://owni.fr/?p=71899 Le service TinEye de la société canadienne Idée était depuis 2008 le seul outil gratuit permettant d’effectuer des recherches inversées d’images. La nouvelle fonctionnalité Search by Image [SbI dans la suite de ce billet] proposée récemment par Google Images porte désormais ce type de recherche à une échelle bien plus vaste. Cette nouveauté a d’ailleurs été accueillie sportivement mais avec un peu d’inquiétude par TinEye.

La base de TinEye référence des images ajoutées par un robot crawlant le Web. Mais elle contient également des images provenant de contributeurs partenaires tels que GettyImages, iStockphoto, Photoshelter, etc. Il s’agit là d’un point fort du service puisque ces collections intégrées constituent une partie organisée et contrôlée de la base indexée permettant à l’aide du moteur d’identifier parfois l’origine probable d’une image utilisée sur le Web.

Cependant, bien que TinEye revendique deux milliards d’images indexées, sa base demeure peu volumineuse par rapport à celle du mastodonte Google Images. Et surtout, l’utilisateur ne peut effectuer qu’un nombre limité de recherches: 50 dans une même journée et 150 par semaine. Pour s’affranchir de cette limitation, il doit souscrire un abonnement commercial qui autorise aussi l’automatisation des recherches à l’aide de l’API du système.

Le service gratuit et grand public de TinEye apparaît donc comme un produit d’appel – au demeurant fort utile – qui permet à la société Idée de proposer ensuite une offre commerciale comme il en existe d’autres réservées au monde professionnel

Google SbI quant à lui opère sur une base d’images bien plus grande que TinEye et n’impose pas de limite dans le temps au nombre de recherches effectuées. Par contre, toutes les images retrouvées proviennent du crawling réalisé par les robots du moteur. Aucune image indexée n’a été préalablement sélectionnée et éditorialisée dans une collection fournie par un prestataire quelconque. Ces différences majeures conduisent donc à considérer que pour un utilisateur “lambda” n’ayant pas investi dans un service professionnel, TinEye et Google SbI sont complémentaires plutôt que concurrents.

Analyser l’utilisation des photos de stock

Jusqu’à l’apparition de Google SbI, seules des recherches inversées très ponctuelles étaient possibles à l’aide de TinEye; il n’était guère envisageable de réaliser une analyse exhaustive des images utilisées sur un site complet, sauf à acquérir une licence d’un logiciel professionnel (et encore…). La conjugaison des deux services permet dorénavant de conduire rapidement des études intéressantes sur les utilisations des photos de stocks par les sites d’entreprises ou institutionnels. Voici quelques exemples.

Soit le site daucy.fr d’une marque bien connue sur le marché des légumes en conserve

Une analyse globale de ce site permet d’identifier 627 images différentes réparties ainsi:

  • 352 photos de produits comportant le nom de la marque,
  • 68 images “de service” (boutons, lignes, signes graphiques divers),
  • 207 photos d’illustration choisies d’après le contexte de la page où elles apparaissent mais qui ne comportent pas le nom de la marque.

La méthodologie suivie pour repérer les images de stock utilisées est simple. Elle ne concerne bien évidemment que la dernière catégorie d’images. Deux “filtres” successifs sont mis en œuvre. Il s’agit d’analyser d’abord chacune de ces 207 photos à l’aide de Google SbI. Ensuite, les photos qui ne paraissent pas issues de banques de stock selon ce premier crible sont analysées à l’aide de TinEye.

Le procédé permet de repérer rapidement 106 photos clairement issues de banques de stock et 101 photos qui, selon nos deux logiciels détectives, sont inconnues ailleurs que sur daucy.fr. Mais cette répartition presque exactement à parts égales ne constitue en fait qu’une limite basse pour les photos de stock. Tout d’abord, le service TinEye n’a pu être utilisé dans cette expérience sur toutes les images que nous souhaitions analyser en raison des limitations temporelles expliquées ci-dessus. Ensuite, le fait qu’une image ne soit pas reconnue dans les index de Google SbI et TinEye ne signifie pas qu’elle ne provient pas d’une banque de stock. C’est ainsi que les nombreuses photos de recettes qui figurent sur le site en question proviennent presque certainement toutes de microstocks ou de banques généralistes ou spécialisées dans le culinaire qui demeurent à l’écart des crawlers des deux services. Au final donc, seule une poignée de photos d’illustration de ce site ont été réalisées expressément pour le commanditaire. La plupart des images où ne figurent pas le nom de la marque n’ont aucun lien avec la réalité de l’entreprise. Ce sont des images décoratives composées a priori et partagées par de nombreux autres sites.

Distinguer les photos de stock des photos originales

On rétorquera sans doute que ce phénomène d’utilisation massive des images de stock est bien connu. Certes, mais il est désormais possible de quantifier précisément le ratio entre photos de stock et photos originales utilisées sur un site. Et pour les raisons qui viennent d’être données, ce ratio sur lequel les studios graphiques ne communiquent pratiquement jamais est toujours plus élevé que celui établi par l’investigation réalisable maintenant avec la recherche inversée. Cette possibilité d’analyse et de quantification d’une pratique très répandue est certainement nouvelle. On peut cependant aller plus loin en examinant plus précisément la nature de ces images partagées et détecter ainsi quelques utilisations curieuses ou même problématiques des photos de stock.

Examinons par exemple la page intitulée “Les légumes : indispensables pour un repas équilibré“:

Les trois images sont des photos de stock provenant des banques Getty Images (1) et iStockphoto (2 et 3), et elles sont utilisées sur de nombreux sites variés comme on peut s’en rendre compte à l’aide des requêtes suivantes sur Google SbI: 1, 2, 3.

En fait presque toutes les photos de légumes frais qui figurent sur ce site proviennent de stocks et un esprit un peu taquin pourrait penser que la marque préfère présenter ces belles images de produits appétissants plutôt que les légumes qu’elle utilise réellement

Mais après tout, une carotte est toujours une carotte et l’on peut estimer que ces images qui se retrouvent dans d’autres contextes que celui de l’entreprise n’ont pas grande importance. L’usage de photos passe-partout devient par contre plus problématique quand il s’agit d’images de personnes. Examinons maintenant la page “Dans les ateliers de production“:

En un clic, on s’aperçoit que la jeune femme en blanc qui illustre le paragraphe “Qualité” travaille aussi dans un laboratoire vétérinaire, dans le secteur pharmaceutique, dans le contrôle qualité, dans un laboratoire d’investigation criminelle, etc. Et toutes ces activités concomitantes se déroulent en Asie, en Europe, aux États-Unis.

Un autre clic nous apprend que la chercheuse en petits pois du second paragraphe est aussi secrétaire dans une agence du Crédit Agricole, teste des produits médicaux, participe au denier du culte en Allemagne, sans oublier qu’elle a aussi une carrière bien remplie d’astrologue.

La tromperie peut être encore plus flagrante. Pour ce dernier exemple, quittons nos légumes et observons le site de la très sérieuse Fédération Bancaire Française, sur sa page “Découvrez les métiers de la banque“.

Identifier les usages illicites

Lorsque l’on clique sur l’un des métiers mentionnés en lien, une fiche descriptive apparaît, souvent terminée par un témoignage. Tous les portraits qui accompagnent ces témoignages sont factices. Ce sont des photos de stock. Ainsi, Olivier (trader à Paris) poursuit de multiples carrières aux quatre coins du monde et Étienne (juriste en banque de détail) n’en finit pas de se démultiplier pour satisfaire tous ses brillants employeurs. Ces pratiques que l’on aurait pu croire réservées aux pires sites de rencontre passaient auparavant facilement inaperçues. L’honorable institution qu’est la FBF est pourtant bien coupable de bidonnages, moins spectaculaires mais aussi intéressants que celui qui vient de se dérouler sur TF1.

Témoignages bidonnés sur le site de la Fédération Bancaire Française

Les professionnels de la photographie ont en général bien accueilli Google SbI. Ils voient dans cette fonctionnalité une aide à l’identification des usages illicites des photos. Mais au delà de cette “chasse aux photos volées”, les services de recherche inversée constituent aussi des outils fort utiles pour l’amélioration des usages iconographiques. Les directeurs artistiques doivent devenir extrêmement attentifs lorsqu’ils choisissent des images. Il est indispensable qu’ils identifient systématiquement les usages passés éventuels d’une photo qui retient leur attention. Les agences peuvent aussi mettre en évidence auprès de leurs clients les effets pervers de la concentration et de l’assèchement des sources d’images. Les photographes enfin, disposent avec ces outils d’un moyen d’influencer leurs commanditaires afin de mettre en avant leurs images personnalisées et créatives.


Publié initialement sur Culture Visuelle – Déjà Vu sous le titre, Du bon usage des photos de stock
Photos et illustrations : captures d’écran

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Vendredi c’est graphism S02E23! http://owni.fr/2011/06/17/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e23/ http://owni.fr/2011/06/17/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e23/#comments Fri, 17 Jun 2011 06:30:29 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=68318 Salut à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouveau numéro de Vendredi c’est Graphism :-)

Comme toutes les semaines, un numéro graphique, parfois décalé, souvent expérimental mais toujours visuel ! Au programme de cette semaine je vous propose un site pour des applications tactiles, une vidéo qui danse avec les doigts, une visualisation de données sur le H1N1, une autre sur des mots de passe, une vidéo prospective sur le futur des magazines, et un WTF tout en pliage ;-)

Bon vendredi & bon graphisme !

Geoffrey

Allez on commence la semaine avec un site vraiment pratique et qui propose de commander des dizaines d’applications interactives pour tous les prototypes tactiles que nous connaissons comme les tables de Microsoft Surface. Ces applications tentent donc passer de la phase “expérimentale” à la phase “commercialisable”, et si vous créez ce genre d’application tactiles, vous pourrez les proposer directement sur le site pour les vendre. Bien-sûr les secteurs sont très larges et souvent des secteurs de niche comme les musées, les architectes, les showrooms, l’hôtellerie, etc. Après, rien ne vous empêche de vous offrir une table Surface à 10 000€ plus une petite application à 5000€ hein :-D

Un site qui est donc le parfait exemple de l’évolution de nos interfaces et du passage du numérique et ses périphériques au numérique du tout tactile, du tout gestuel.

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On enchaîne donc notre revue de la semaine avec le dernier clip de Samsung pour le Galaxy S II réalisé par l’agence Heaven. Outre le côté technologique ou ludique de ce téléphone, le clip met en avant la gestuelle et l’absence même de l’objet. Assez rare donc pour être signalé En effet, même s’il s’agit juste d’un teaser, l’absence de l’objet est flagrante ainsi que le côté graphique (au début 2D puis 3D) est assez élégante.

Pour le côté gestuel, je suis assez curieux de comprendre pourquoi cela a été mis en avant. Comme je le dis souvent, nous sommes dans une phase de transition lente de la « révolution du tout tactile » à la « révolution du gestuel » (et j’ai d’ailleurs ma petite idée sur l’après gestuel…) et ce clip met bien en avant cet aspect. Cependant, cela reste un téléphone tactile (même s’il possède des petits aspects gestuels très agréables). Une affaire à suivre donc !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Il y a quelques jours, nous avont eu droit à cette superbe animation de données réalisée par mon ami le designer Antoine Maggi. Voilà plusieurs mois qu’il travaille sur ce projet qui recueille et qui met en forme de la recherche, de l’observation et de l’analyse autour d’un événement sociétal vraiment important il y a encore quelques temps : la pandémie de grippe A (H1N1). Antoine a su glisser beaucoup de petites notes d’humour et prendre du recul avec ce sujet très intéressant tout en englobant les différents aspects de la pandémie… Bravo à lui donc et maintenant, je suis quasi incollable sur le H1N1

toinou H1N1 le webdocumentaire. Retour en images & en datavisualisation par Antoine Maggi.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Toujours dans la visualisation de données… mais d’un autre genre, voici la dernière réalisation du “sound poet” Jörg Piringer qui a compilé les 25727 mots de passe obtenus par « Lulz Security » au cours de leur récente série d’attaques contre des sites pornographiques et notamment pron.com. Le groupe LulzSec avait déjà piraté des sites comme SONY, X Factor ou encore Nintendo. Au cours de cette vidéo, nous sont donc révélés tous les mots de passe. En théorie, la vidéo nous montre un mot de passe par image (donc 25 mots de passe par seconde) sur une vidéo qui dure 17 minutes et 22 secondes. Selon Jörg Piringer, le son de la vidéo est le son du synthétiseur vocal.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Avant-hier a été publiée cette petite vidéo qui présente l’avenir potentiel du magazine “augmenté”. Ce mélange entre le magazine et la réalité augmentée ou le monde connecté est réalisé par la société Moodley. L’idée est donc que les lecteurs sont de plus en plus souvent en train de lire tout en étant à proximité ou en utilisant leur téléphone mobile. Ainsi, avec des “marqueurs” ou même directement avec la photo le lecteur a donc la possibilité d’afficher des vidéos, des textes, des tweets, etc. en temps réel avec le magazine. Pratique donc pour avoir les dernières actualités mais est-ce assez évident pour que ce soit fluide et réellement utilisable dans un “esprit” de lecture d’un magazine ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et le gros WTF de cette semaine est un site intitulé “Ross Folds Kemp”. Ce site internet est un site dédié aux pliage des photos de l’acteur britannique Ross Kemp. Des centaines d’utilisateurs du monde entier ont ainsi présenté leurs propres pliages, chacun tentant de surpasser l’autre. Entre moquerie, passion de geek, travail graphique sur le pliage, je ne sais pas trop comment situer cet ovni visuel… je plains surtout cet acteur ;-)

le sitesource

Voilà pour notre revue de la semaine qui est quand même passée bien vite, je vous propose donc un peu d’infos en plus avec ces incroyables photos de Vancouver, avec cet article qui parle du futur des interfaces des téléphones mobiles,  et je vous invite à venir au colloque sur le design & la recherche à l’Ensad à Paris vendredi prochain ! :-)

Bon week-end à toutes et tous et gardez l’oeil ouvert !

Geoffrey

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Concombres: les médias servent leur soupe http://owni.fr/2011/06/12/concombres-les-medias-servent-leur-soupe/ http://owni.fr/2011/06/12/concombres-les-medias-servent-leur-soupe/#comments Sun, 12 Jun 2011 14:09:58 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=67178 Du 26 mai au 10 juin 2011, l’affaire dite du “concombre tueur”, puis de la “bactérie tueuse” fait les gros titres de l’actualité. La contamination accidentelle de graines germées par une souche résistante d’E. coli dans la région de Hambourg provoque une trentaine de morts en l’espace de deux semaines par syndrome hémolytique et urémique (SHU) incurable.

Relais d’information aveugle

La gestion de cette crise témoigne d’un certain nombre de dysfonctionnements dans les mécanismes d’alerte sanitaire et leur amplification médiatique. En résumé, une infection accidentelle s’est produite à une échelle locale sans qu’on ait pu à aucun moment enrayer un processus qui a fini par s’interrompre de lui-même, la source du problème ayant disparu. Comme dans d’autres cas récents, les systèmes d’alerte censés prévenir l’extension de l’épidémie se sont avérés inadaptés et largement inopérants, contribuant à créer une panique médiatique aux effets catastrophiques, sans commune mesure avec la gestion sanitaire proprement dite de la crise. Entretenue par l’urgence, la circulation de fausses nouvelles et d’annonces contradictoires a atteint des sommets.

L’affaire de la “bactérie tueuse” est révélatrice de deux crises jumelles: celle de l’expertise dans le domaine biomédical et celle du journalisme scientifique. Dépourvues du minimum de culture scientifique qui leur permettrait de critiquer les informations véhiculées par les systèmes d’alerte, les rédactions s’avèrent incapables de traiter autrement qu’en relayant de manière aveugle les dépêches, abandonnant les principes de vérification du journalisme d’information au profit d’un journalisme de communication.

L’analyse du traitement iconographique de cette crise par LeMonde.fr permet de documenter cette dérive. En l’espace de 16 jours, le support consacre pas moins de 24 articles à la “bactérie tueuse” (sans compter les dossiers réservés aux abonnés, les billets de blogs ou les sujets connexes), chacun d’eux illustré d’au moins une photographie, dont on trouvera ci-dessous le relevé chronologique (voir aussi sous forme de diaporama).

Retrouvez les légendes au bas de l'article

Légumes mortels VS bactérie tueuse

L’élément le plus frappant de ce tableau, qui restitue le film de la perception du phénomène, est à quel point l’image semble suivre fidèlement les options du récit. Quatre thématiques peuvent être identifiées:

  • les légumes (le plus souvent représentés à l’étal)
  • le monde agricole
  • la recherche biomédicale
  • l’univers hospitalier.

Sur 24 images, deux seulement n’appartiennent pas à ces registres: une infographie du Monde.fr et un portrait utilisé pour une interview. Si l’on identifie par des couleurs ces thématiques, on constate qu’entre le début et la fin de la période, on est passé d’une vision de crise alimentaire à une vision de crise biomédicale – du “concombre tueur” à la “bactérie tueuse”(voir tableau ci-dessous).

L’autre caractère remarquable de cette iconographie est son instrumentalisation du reportage à des fins illustratives. A quelques exceptions près (comme la représentation de la bactérie, l’infographie ou le portrait de la directrice générale de l’Institut de veille sanitaire en illustration de son interview), aucune des photographies n’apporte une information visuelle utile et pourrait être supprimée sans que la compréhension de l’article en soit affectée. A moins de penser que nous ne savons pas reconnaître un concombre ou une tomate, ou bien que la vision d’une culture de cellules dans une boîte de Pétri nous renseigne sur l’évolution de la crise, ces images ont à l’évidence un caractère plus décoratif qu’informatif.

Le caractère volontiers générique de la plupart d’entre elles pourrait même laisser croire qu’il s’agit pour l’essentiel d’une iconographie d’illustration issue de banques d’images. En réalité, il n’en est rien: à l’exception de l’imagerie médicale de la bactérie, empruntée à Fotolia, toutes les photos utilisées sont bel et bien des images de reportage, la plupart réalisées dans le contexte de la crise de la “bactérie tueuse” par les grandes agences filaires: AFP, AP, Reuters. Le concombre illustrant les demandes de l’Espagne a bien été photographié l’avant-veille sur un marché de Malaga; l’infirmière masquée qui a l’air sortie d’un épisode d’Urgences est bien employée par l’hôpital de Lübeck qui soigne les malades atteints du SRU.

Plutôt que les repères classiques du photoreportage tel qu’il est défendu à Perpignan, l’iconographie de cette séquence rappelle l’illustration des journaux télévisés: une imagerie de confort utilisée pour ses vertus de support de récit et pour sa capacité à caractériser l’événement par des informations d’ambiance. Pendant que les experts – et à plus forte raison les journalistes – s’avèrent incapables d’identifier l’origine de la contamination, les images donnent l’illusion d’une maîtrise de la qualification médiatique de l’événement. Pourtant, ce qu’elles illustrent n’est rien d’autre que les erreurs et les revirements d’une compréhension lacunaire.


Légendes photo:

  1. 26/05, 11:36. Titre: “Alerte aux légumes tueurs dans le nord de l’Allemagne“. Légende: “Les autorités sanitaires allemandes recommandent de cuire pendant dix minutes à 70°C les légumes crus” (AFP/Jean-Pierre Muller).
  2. 27/05, 08:18. Titre: “Bruxelles alerte sur des concombres contaminés venant d’Espagne” (avec AFP). Légende: “Selon les autorités sanitaires allemandes, 276 personnes ont été atteintes dans ce pays” (Reuters/Morris Mac Matzen).
  3. 28/05, 19:52. Titre: “Concombre tueur: trois cas suspects en France” (avec AFP et Reuters). Légende: “Selon les autorités sanitaires allemandes, 276 personnes ont été atteintes dans ce pays” (AP/Marius Roser).
  4. 30/05, 07:58. Titre: “Concombres contaminés: La Russie interdit les importations de légumes allemands et espagnols” (avec AFP). Légende: “La bactérie E. Coli entéro-hémorragique peut provoquer des hémorragies et des troubles rénaux sévères, appelés syndrome hémolytique et urémique, potentiellement mortels” (Fotolia/Yang MingQi).
  5. 31/05, 07h50. Titre: “Concombres contaminés: le bilan s’élève à 14 morts en Allemagne” (avec AFP). Légende: “L’inquiétude grandit chez les consommateurs, qui boudent les étals des primeurs” (AP/Ronald Zak).
  6. 31/05, 16:50. Titre: “Légumes contaminés: que doit-on craindre?” Légende: “Un étal de primeurs à Leipzig, en Allemagne, lundi 30 mai(AFP/Johannes Eisele).
  7. 01/06, 06:29. Titre: “Bactérie tueuse: l’Espagne demande réparation” (avec AFP). Légende: “Sur un marché de Malaga, dans le sud de l’Espagne, lundi 30 mai(AFP/Sergio Torres).
  8. 02/06, 06:46. Titre: “Légumes contaminés: l’épidémie s’étend, la méfiance aussi” (avec AFP). Légende: “La Commission européenne a levé mercredi soir la mise en garde contre les concombres espagnols soupçonnés d’être à l’origine de l’épidémie(Reuters/David W. Cerny).
  9. 02/06, 14:22. Titre: “La souche bactérienne a bien été identifiée, mais pas le canal de transmission“(avec AFP). Légende: “A la clinique universitaire d’Eppendorf, près de Hambourg, où continuent d’affluer des malades contaminés par la bactérie E. coli(AFP/Patrick Lux).
  10. 02/06, 14:22. Titre: “La souche bactérienne a bien été identifiée, mais pas le canal de transmission“(avec AFP). Légende: “A la clinique universitaire d’Eppendorf, près de Hambourg, où continuent d’affluer des malades contaminés par la bactérie E. coli(AFP/Patrick Lux).
  11. 02/06, 18:11. Titre: “L’origine de la bactérie tueuse reste une énigme pour les scientifiques” (avec AFP). Légende: “En Allemagne, les scientifiques étudient des prélèvements faits sur les personnes contaminées par la bactérie à l’origine de 22 décès en Europe” (AFP/Bodo Marks).
  12. 03/06, 10:34. Titre: “Les scientifiques traquent la bactérie tueuse“. Légende: “Une culture de la bactérie ECEH étudiée dans un laboratoire de Hambourg, en Allemagne” (Reuters/Fabian Bimmer).
  13. 03/06, 19:39. Titre: “Bactérie tueuse: les analyses ne permettant pas d’incriminer les légumes” (avec AFP). Légende: “La bactérie E. coli continue de se propager” (infographie Le Monde).
  14. 04/06, 10:42. Titre: “Bactérie tueuse: le mystère du vecteur de contamination reste entier” (avec AFP et Reuters). Légende: “Alors que l’origine et le mode de contamination de la bactérie E. coli restent mystérieux, les pays européens continuent de se renvoyer la balle” (Reuters/Francisco Bonilla).
  15. 05/06, 18:30. Titre: “Bactérie tueuse: la piste des germes de soja” (avec Reuters, AFP). Légende: “Le ministre de la santé allemand Daniel Bahr en visite dans un hôpital de Hambourg, dimanche 5 juin” (Reuters/Fabian Bimmer).
  16. 06/06, 11h05. Titre: “Bactérie tueuse: les tests sur les graines germées ne sont pas concluants” (avec AFP et Reuters). Légende: “Vue d’une des serres dans l’exploitation d’Uelzen qui pourrait être à l’origine de la contamination” (AP/Axel Helmken).
  17. 07/06, 06:50. Titre: “Bactérie tueuse: l’UE au chevet des maraîchers” (avec Reuters). Légende: “Les producteurs européens pourraient recevoir, en cas d’accord, jusqu’à la fin du mois une aide correspondant à 30% de la valeur totale de leurs produits invendus, prélevée sur le budget de l’Union européenne” (Gamma/Alain Denantes).
  18. 07/06, 18:27. Titre: “Les germes constituent un milieu très favorable au développement des bactéries” (entretien). Légende: “Les germes de soja sont soupçonnés d’être à l’origine de la contamination à la bactérie E. coli” (Reuters/Pawel Kopczynski).
  19. 07/06, 20:24. Titre: “Bactérie : le fédéralisme allemand à l’épreuve de la gestion de crise“. Légende: “Le ministre de la santé allemand, Daniel Bahr, visite l’hôpital universitaire de Hambourg, le 5 juin” (Reuters/Fabian Bimmer).
  20. 07/06, 11:25. Titre: “Bactérie tueuse: ‘Tout se passe comme si le suspect était fondu dans la masse‘” (entretien). Légende: “La directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS), Françoise Weber” (AFP/Patrick Kovarik).
  21. 08/06, 08:20. Titre: “Bactérie tueuse: le bilan atteint 25 morts” (avec AFP). Légende: “Une infirmière au chevet d’un patient atteint par la bactérie E. coli, à Lubeck, en Allemagne. 2400 personnes ont été contaminées, dans 12 pays” (AFP/Markus Scholz).
  22. 09/06, 09:41. Titre: “Une variante de la bactérie ECEH détectée sur des betteraves néerlandaises” (avec AFP). Légende: “L’origine de l’épidémie n’a pas encore été trouvée” (Reuters/Alexandre Natruskin).
  23. 09/06, 15:38. Titre: “Bactérie tueuse: le bilan passe à 31 morts en Europe” (Avec AFP, Reuters). Légende: “Au total, plus de 2 900 personnes dans au moins quatorze pays sont soupçonnées d’avoir contracté cette forme rare et très virulente de bactérie” (Reuters/Fabian Bimmer).
  24. 10/06, 10:39. Titre: “Bactérie E.coli : des graines germées sont responsables de l’épidémie mortelle” (avec AFP et Reuters). Légende: “Une culture de la bactérie ECEH étudiée dans un laboratoire de Hambourg, en Allemagne” (Reuters/Fabian Bimmer).

Article initialement publié sur Culture Visuelle, sous le titre “La “bactérie tueuse”, laboratoire du journalisme de communication”.

Illustration CC FlickR mitch 98000, © André Gunthert (captures du site lemonde.fr, tableau)

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