OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Quand les Net artistes hackent Google Maps http://owni.fr/2011/04/03/quand-les-net-artistes-hackent-google-maps/ http://owni.fr/2011/04/03/quand-les-net-artistes-hackent-google-maps/#comments Sun, 03 Apr 2011 08:28:31 +0000 Mael Inizan http://owni.fr/?p=54801 Comment les artistes détournent-ils les outils du web ? Silicon Maniacs inaugure une nouvelle série consacrée au braconnage artistique sur Internet. Aujourd’hui, les hacking de Google Maps, Google Earth et Google Street View.


Depuis la seconde moitié des années 1990, des artistes utilisent le web comme un matériau à part entière. Sites Internet, moteurs de recherche, réseaux sociaux ou mondes virtuels : ils détournent les outils que nous utilisons quotidiennement sur Internet pour questionner nos usages et nos représentation du réel. Silicon Maniacs vous propose une revue non-exhaustive de ces hacking artistiques, en commençant aujourd’hui par Google Maps, Google Earth et Google Street View.

La cartographie n’a jamais été une opération neutre et objective. Les cartes offrent une certaine représentation de la réalité. Un point de vue sur un territoire donné à partir duquel de nombreux artistes se sont interrogés. Paramétrables et facilement accessibles, les services de cartographie de Google, Google Maps et Google Street View, ont dès lors fait l’objet de multiples détournements en tous genres.

Google Maps

Issu du collectif Frères Ripoulin, Claude Closky travaille autour des supports immatériels et du numérique. Avec Backward rain forecast (2009), il détourne les balises repères d’une Google Maps, pour en faire une carte météo annonçant des averses “inversées”.

Avec Imaginary landscape (2008), Sylvie Ungauer propose une visualisation des flux d’informations de source française qui circulent sur la toile. Des nuages formés de titres d’article flottent au-dessus des régions au cœur de l’actualité. En se déplaçant de continent en continent, ces nuages traduisent la manière dont notre perception du monde est forgée par les rebonds de l’actualité.

Mardi Noir est un artiste issu de la scène graffiti rennaise. Il utilise Google Maps pour géolocaliser ses collages sur des cartes Google, créant ainsi des jeux de piste dans les rues de Rennes, de Paris ou de Londres.

Circulation des “Trucs”, au cours de la semaine du 05 mars au 12 mars, le 06 mars, à 10h19

Les Net artistes Microtruc s’interrogent de leur côté sur la géolocalisation. Le collectif a organisé entre les mois de novembre 2010 et mars 2011 un happening autour du voyage virtuel d’objets non-identifiés (“les Trucs”) à travers la France. Confié à un nouveau passeur toute les 24 heures, chacun de ces “Trucs” était en permanence géolocalisé sur une Google Maps, mise à jour toute les heures. À l’issue de leur journée en compagnie d’un “Truc”, les participants s’engageaient à relater leur aventure. Les cheminements des “Trucs” et les récits plus ou moins cocasses de l’expérience sont à retrouver sur le site du Truc.

Google Earth

L’Américaine Molly Dilworth [en] intervient de son côté directement sur le monde réel pour impacter le virtuel. Pour son projet Painting for satellites [en], l’artiste a réalisé trois fresques géantes sur les toits d’immeubles new yorkais. Des fresques qui ne prennent toute leur dimension que lorsqu’elle sont photographiées par satellite pour apparaître sur Google Maps.

Artiste-programmeur, comme il se définit lui-même, Clement Valla [en] réfléchit sur la manière dont des algorithmes conçus pour être parfaitement logiques peuvent générer des résultats absurdes. Pour son projet Postcards from Google Earth, Bridges, il a réuni une soixantaine de clichés qui illustrent les ratés des premier passages de la modélisation 2D à la modélisation 3D de Google Earth.

Google Street View

Membre du collectif Microtruc, Julien Levesque recompose de nouveaux panoramas en superposant les fragments de plusieurs paysages, à la manière d’un cadavre exquis. Les Street View Patchwork sont ainsi constitués de vues issues de Google Street View, qui correspondent à différents endroits et à différents moments. Un collage numérique qui forme un panorama inédit qui n’existe que sur Internet.

Jon Rafman est à l’origine du fascinant projet 9eyes, dont le titre fait référence aux neuf caméras qui équipent les Google Cars. L’artiste canadien a consacré des dizaine de milliers d’heures à explorer Google Street View à la recherche d’instantanées et d’images insolites. Interviewé par le magazine Vice, il explique qu’il est fasciné par l’aspect brut, sans parti pris, de ces images automatiquement capturées par les appareils photos des voitures de Google : “Il y a quelque chose en elles qui m’évoquent un sentiment d’urgence, que je trouvais assez présent dans la photographie de rue du XIXe et du début du XXe siècle. Avec son regard robotique prétendument neutre, la photographie Street View bénéficie d’une spontanéité qui ne sera jamais maculée par la sensibilité et les projets d’un photographe « humain ». Je voyais ces images comme une représentation neutre – quoique privilégiée – de la réalité.”

Avec le projet Street With A View [en], les artistes Robin Hewlett [en] et Ben Kinsley [en] ont au contraire cherché à détourner cette dimension prétendue neutre et spontanée des images captées par Google Street View. Le 3 mai 2008, les deux artistes ont organisé, avec la complicité de Google, une série de scènes insolites sur le passage des Google Cars à Pittsburgh. Au détour des rues des quartiers nord de la ville, les internautes pourront donc croiser un poulet géantun laboratoire de savants fousun duel de samouraïs avant de tomber sur la grande parade du quartier.

L’aventure est par contre totalement fortuite pour Aram Bartholl. “Je prenais mon café habituel au café Mörder à Berlin. Par hasard, j’ai repéré la voiture Google Street View passant sur ​​Borsigstrasse. J’ai laissé tomber ma cuillère, pris la porte et couru après elle …”, explique-t-il sur son site Internet. De cette course derrière la voiture de Google est né le projet 15 Seconds Of Fame [en] , en référence aux 15 minutes de gloire évoquées par l’artiste américain Andy Warhol.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Nous aurons prochainement l’occasion de reparler d’Aram Bartholl pour ses nombreux autres projets, notamment autour des mondes virtuels. L’artiste berlinois cherche à imaginer la manière dont se transposeraient physiquement les outils d’Internet dans la vraie vie. À titre d’exemple, son projet Map visait à reproduire en grandeur nature les marqueurs de Google Maps pour identifier un endroit.


Article initialement publié sur Silicon Maniacs, sous le titre “Net Art Collection : Google Maps”. Vous pourrez y retrouver cette série tous les jeudis !

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Une toywar à 4,5 milliards de dollars http://owni.fr/2010/07/21/une-toywar-a-45-milliards-de-dollars/ http://owni.fr/2010/07/21/une-toywar-a-45-milliards-de-dollars/#comments Wed, 21 Jul 2010 12:16:19 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=22555 Performance artistique, jeu vidéo en réseau, manifestation en ligne, la “toywar” fut probablement l’œuvre d’art la plus chère de l’histoire de l’humanité (estimée à 4,5 milliards de dollars). Mais personne n’avait vraiment, en France, raconté son histoire. Retour sur la “TOYWAR” (guerre du jouet, en français), qui fut autrement plus intelligente (et drôle) que les attaques DDoS lancées par les “Anonymous” en soutien à WikiLeaks.

La “TOY.army” ? Une armée de 1798 TOY.soldiers, joueurs en réseau (dont les avatars étaient des LEGO) lancés à l’assaut d’un supermarché américain de jouets pour enfants, eToys.com, par etoy.com, un collectif d’artistes suisses allemands.

300 articles de presse dans le monde entier, y compris dans les “grands” médias mainstream (New York Times, Washington Post, CNN, Le Monde, etc.).

Leur mission ? Faire plier le supermarché de jouets pour enfants, qui a fait main basse sur le nom de domaine des artistes suisses allemands. Plus fondamentalement, il s’agit aussi de défendre une certaine vision de la société de l’information, de la liberté d’expression, et donc de l’internet.

Deux conceptions s’opposent : d’un côté, une galerie marchande et virtuelle d’objets bien réels. De l’autre, un collectif d’artistes qui, pour faire monter le cours de ses actions virtuelles, organisent des performances en ligne.

En 1999, la bulle internet n’a pas encore explosé. Lorqu’etoys.com est introduit en bourse, en mai, son action vaut 19$. En novembre, elle est côtée 67$, et sa capitalisation boursière dépasse les 8 milliards de dollars.

Noël approche, et eToys.com perd chaque jour entre 20 et 300 000 visites au profit d’etoy.com. Le supermarché propose alors aux artistes de leur racheter leur nom de domaine pour 30 000$.

Devant leur refus, les enchères montent, à 75, 100 puis 516 000 $. Mais les artistes n’en ont cure, ce n’est pas une question d’argent : etoy.com existe depuis 1995, et tout ce qu’ils réclament, c’est davoir tout autant le droit qu’un supermarché de s’exprimer.

Les marchands portent dès lors plainte, aux Etats-Unis, pour “concurrence déloyale, atteinte au droit des marques, opération boursière illégale, contenu pornographique, comportement agressif et activités terroristes“. Et un juge ordonne, le 29 novembre 1999, la fermeture d’etoy.com, sous astreinte de 10 000$ d’amende par jour.

Dans la foulée, etoy lance sa toywar.com, invitant les internautes à l’aider à lutter contre cette soit-disant primauté des supermarchés sur le droit des artistes à la liberté d’expression. Extrait des règles du jeu :

“Votre équipe est composée de milliers de joueurs. Vos adversaires : eToys et ses actionnaires -aussi longtemps qu’ils posséderont (encore) des actions. Objectif : l’art, la liberté d’expression et la vie sur l’Internet.”

Les artistes et hacktivistes de RTMark.com lancent alors un fonds etoy pour centraliser cette guerre de l’information, coordonner les sites web engagés dans la toywar, inviter les salariés d’eToys à démissionner, ses actionnaires à désinvestir eToys et à céder leurs actions, entre autres opérations.

Le résultat ne se fit pas attendre : en l’espace de deux mois, le cours en bourse d’eToys.com chuta de 70%, pour s’établir à 15$, soit plus bas que son cours d’introduction, la toywar lui ayant fait perdre quelques 4,5 milliards de dollars de capitalisation :

En janvier de l’an 2000, le supermarché de jouets pour enfants retirait sa plainte. En février, le juge autorisait la remise en ligne d’etoy.com. En avril, l’action d’eToys ne valait plus que 7,5$. En 2008, eToys faisait faillite, et était racheté par son principal concurrent, Toys’R Us.

etoy.com, de son côté, se porte très bien. Sa propre action, lancée en 1994 et qui valait à l’époque 0$, en vaut aujourd’hui plus de 25.

Image de une CC Flickr Don Solo

Image en clé CC Flickr Mykl Roventine

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BIG BANG BIG BOOM http://owni.fr/2010/07/16/big-bang-big-boom/ http://owni.fr/2010/07/16/big-bang-big-boom/#comments Fri, 16 Jul 2010 20:55:29 +0000 Astrid Girardeau http://owni.fr/?p=21256 Blu est de retour avec BIG BANG BIG BOOM, une fresque de neuf minutes décrite comme “un point de vue non-scientifique” sur la vie sur terre : sa création, son évolution… et sa fin.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Si l’artiste italien s’est d’abord fait connaître pour ses carnets de croquis et ses peintures murales réalisées seul ou en collaboration (JR, etc.) dans les rues de Buenos Aires, Berlin, Londres ou Barcelone, sa renommée a explosé avec ses vidéos MUTO puis COMBO (avec David Ellis). Dans BIG BANG BIG BOOM, il incruste de nouveau, avec virtuosité, son dessin et son univers dans l’architecture de la ville. L’ambiance sonore est signée Andrea Martignoni.

On ne manquera pas aussi de voir ou revoir, sur son compte Vimeo ou sur son blog, ses plus anciennes animations. Notamment Fantoche et Letter A.

Image : capture d’écran.

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Star Wars Uncut : un mash-up délirant http://owni.fr/2009/10/05/star-wars-uncut-un-mash-up-delirant/ http://owni.fr/2009/10/05/star-wars-uncut-un-mash-up-delirant/#comments Mon, 05 Oct 2009 17:42:26 +0000 Media Hacker http://owni.fr/?p=4246 Le projet initié par Casey Pugh , qui a l’air d’être pas mal allumé, consiste en la récréation du premier volet de la saga de Lucas par des fans.

Star Wars : Uncut, c’est 473 scènes de 15 secondes, toutes reproduites par environ 500 amateurs, avec les moyens du bord. Certains se prennent au sérieux, d’autres préfèrent adopter un ton parodique mais tout le monde bidouille : figurines légo, détournements d’objets à n’en plus finir, vieux effets spéciaux, moins vieux effets spéciaux …

Au vu de la bande-annonce qui suit, l’ensemble risque d’être foutraque et chaotique, mais tellement original et rafraîchissant : une allégorie de la créativité sur le web ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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