En défense du porno
Didier Lestrade ne cache pas ses films porno sous son lit. Et pour cause : "l’époque a changé, parce que le porno a changé, et que tout ça va devenir de plus en plus important."
Note: certains liens de cet article sont NSFW
Le porno est partout. Ça effraye beaucoup de monde parce que les gens n‘ont toujours pas compris à quoi ça sert. Et cela fait des années que j’écris sur ça, que d’autres le font aussi, et les préjugés sont toujours les mêmes. Et même si certains de ces préjugés sont absolument recevables, il y a certaines choses qu’il faudrait mettre au clair, parce que l’époque a changé, parce que le porno a changé, et que tout ça va devenir de plus en plus important.
Pour commencer, quand j’écris sur le porno dans mon site perso, les pics de visites sont énormes. Ça monte tout de suite, dans l’heure. Cela finit même par m’amuser. Je passe quelque temps sans rien écrire sur ce site, ou alors je publie des textes qui ont un rapport avec des archives, la musique ou le sida, mais rien n’attire les internautes autant que le porno. Cela ne veut pas dire que ce que j’écris est intéressant en soi, cela veut dire que la curiosité est intense et que beaucoup de personnes ont envie de lire un point de vue différent sur le porno, parce que ça les excite, ou qu’ils veulent apprendre. Car malgré le nombre important de blogs qui traitent de ce sujet, il y a relativement peu d’analyse sur l’actualité, ou sur ce que ça veut dire.
Récemment, il y a eu un échange assez vif sur Facebook avec des amis que j’aime beaucoup qui me mettaient en face de mes contradictions. Comment moi, quelqu’un très engagé sur la prévention, le consumérisme gay, la compulsion, la morale, la vie intime, pouvait encourager et légitimer une telle industrie basée sur la prostitution, parfois la drogue et le sida ? Comment pouvais-je trouver ça excitant tout en connaissant le background et le symbole culturel que cela représente ? Et surtout, est-ce que ça n’allait pas me retourner dans la figure ?
Je suis absolument conscient de toutes ces questions. Elles sont dans tout ce que j’écris, depuis plus de 15 ans sur le porno car mes considérations positives sont toujours équilibrées avec la description du côté sombre de cette production. Alors je vais essayer d’être clair et même si je me doute que cela ne fera pas changer d’avis les copains qui sont contre le porno, au moins cela mettra les choses en perspective.
D’abord, j’ai absolument pas peur d’un quelconque backlash. Allez-y, je vous attends. Dès la création de Têtu, en 1995, nous avons parlé du porno parce que nous avions décrété que c’était un sujet important, non seulement au niveau de l’actualité de la production (chroniquer les films qui sortent), du fonctionnement des réalisateurs en les interviewant au même niveau que des stars de la chanson ou du cinéma normal, et en consacrant des dossiers à l’histoire de ce mouvement chez les gays. Il y avait une idée politique dans le fait d’analyser la sexualité dans les films en revendiquant que c’est un aspect fondamental de la culture gay, qui a eu l’impact que l’on sait sur tout le reste. La mode de Jean-Paul Gaultier, les shows de Madonna, les dessins de Tom of Finland, la littérature, la photographie de mode, l’art contemporain, le design, la drague sur Internet, tout est influencé par le porno. Il n’y aurait jamais des phénomènes culturels gays comme le cuir, les clones, les bears, les hipsters aujourd’hui sans le porno. Regardez la première vidéo de Frankie Goes To Hollywood, Relax, et dites-moi que le porno n’est pas la source principale d’influence. C’est quand même effarant d’avoir à rappeler ça dans une culture homosexuelle où le sexe est absolument central, et pas dans sa version douce de l’érotisme. Non, c’est de la pornographie.
Les secrets de l’homosexualité
Tout ce qui était underground chez les gays est devenu majeur culturellement grâce à l’influence du porno. Maintenant que Taschen a vulgarisé les plus grands secrets de l’homosexualité, et on ne cessera de les remercier pour ça, la sexualité gay est devenu un sujet d’art et de consommation quotidienne. Et pourquoi ? Parce que le porno est un des domaines où les gays ont été les plus innovants et, dans ce domaine, ils sont toujours à la pointe de la création. Cela ne se voit pas seulement à l’activité sexuelle qui est montrée dans les films, c’est tout ce qui l’entoure : les génériques, la musique (parfois), la qualité de l’image, le design, le contenu des bonus, le développement marketing des marques des studios, leurs logos, le look des acteurs, leurs personnalités, etc.
Bien sûr, pour un bon porno il y en a dix qui sont mauvais et parfois très mauvais, mais c’est pareil dans toute forme de création et surtout, surtout : c’est toujours intéressant de décrire un porno nul, car il y a aussi beaucoup de choses à exprimer et à décrire – et parfois très drôles.
Donc si le porno est capable de créer un fusion entre le sexe et l’art (ce qu’on voit très bien à travers l’essor de Tumblr, qui va prendre de plus en plus la place de Facebook pour certains d’entre nous, parce qu’on y découvre plus de choses), il faut se poser des questions sur cette capacité qu’a le porno gay de sortir de sa mauvaise réputation – et je trouve que sur ce point, le porno hétéro a encore beaucoup de travail à faire.
Car mon point de vue est très différent de ce qui se passe dans le porno hétéro. Je parle ici d’une sexualité entre hommes. Et nous sommes des hommes, bordel. On ne va pas commencer à avoir des jugements à chaque fois qu’on voit un mec en train de sucer une bite ou un anus avec une bite dedans. On n’en a rien à foutre des considérations féministes dans le porno gay, OK ? On ne va pas s’excuser pour quelque chose que des femmes pourraient nous reprocher dans la sexualité entre hommes, OK ? Si elles ne comprennent pas, on s’en branle. Et si certains gays pensent comme des féministes, très bien, mais à mon avis il y a d’autres domaines dans lesquels ils feraient mieux d’intervenir avant de cracher sur le porno. Commencez par DSK.
D’une manière générale, le porno est un moyen évident pour comprendre l’évolution des pratiques sexuelles. On peut être d’accord ou pas avec certaines attitudes et il y a beaucoup de choses qui me gênent énormément dans les pratiques, comme le fait de se cracher dessus et la prévention que j’aborderai plus loin dans ce texte, mais je pense sincèrement que c’est une chose de critiquer ces pratiques et de refuser de les regarder quand si peu d’études comportementales abordent le sexe gay tel qu’il se pratique.
Oui, le porno influence notre manière d’aborder le sexe, mais le porno est aussi influencé par ce que font déjà les gays. C’est un miroir déformant, mais cela reste un miroir pour beaucoup d’entre nous qui n’allons pas sur les sites de rencontre, qui n’ont pas une sexualité débordante et qui se contentent très bien de ce qu’on appelle le vanilla sex (le sexe basique). Il ne faudrait pas oublier que le porno est à la base du sexe par procuration. On regarde souvent ce que l’on ne fait pas soi-même, soit parce que la vie est comme ça, ou parce que d’autres (les acteurs porno en l’occurrence) sont meilleurs que nous et sont capables de performer d’une manière qui les met vraiment à part. Et même si tout le monde, en particulier les jeunes, s’avère très technique aujourd’hui, c’est parce que la pratique de la sexualité s’est effectivement libérée, même si tout le monde est loin d’être aussi performant que dans le porno.
Donc on pourrait presque dire que les acteurs sont des virtuoses de la sexualité, ils sont des artistes de leur genre, ils ne deviennent pas célèbres uniquement parce qu’ils sont jolis ou parce qu’ils ont une grosse bite. Et je crois que c’est une des raisons principales de la gêne que procure le porno à certains, et même chez les fans, c’est que cela nous met dans une position d’infériorité, forcément, parce qu’on a beau être bon dans le sexe, le porno présente toujours une version améliorée, comme un Best Of, puisqu’on ne garde que le meilleur (enfin, pas toujours). C’est un peu comme quand vous allez voir un concert : vous êtes émerveillé par le talent de l’artiste, mais cette supériorité vous rappelle forcément que vous ne seriez pas capable d’atteindre un tel niveau d’excellence.
Le bus et le taxi
Il y a une chose qui m’a toujours fascinée. Il y a beaucoup de gays qui n’aiment pas le porno parce qu’ils n’en ont pas besoin. Ils peuvent se branler mentalement, sans avoir à recourir à des images ou à des films. Je trouve ça normal mais, d’un autre côté, j’ai toujours vu ça comme une limite. C’est comme ce que me dit toujours un de mes amis: « À quoi bon attendre le bus quand on peut appeler un taxi ? » Bien sûr, tout le monde n’a pas l’argent du taxi, et je prends toujours le bus et le métro, mais vous comprenez l’idée. Pourquoi refuser quelque chose qui est conçu pour apporter du plaisir ? Il y a assez de catégories différentes de porno pour trouver un réalisateur qui produit exactement le sexe que vous aimez.
Il y a aussi ceux qui disent qu’ils ne comprennent pas cette obligation gay à encourager une uniformité physique, un idéal de la beauté et de la musculature. Il y a 30 ans, quand j’ai commencé Magazine, j’étais tout le temps effaré quand quelqu’un me disait: « Mais quel est l’intérêt de montrer des hommes toujours musclés, avec la peau huilée pour mettre le corps en valeur ? »
Hello ? Oui, c’est un idéal, et alors, il faudrait s’empêcher de le voir ? On a beau être des crevettes, si on avait le choix, je suis persuadé que tout le monde serait content de vivre avec des abdos et des biceps qui ressemblent à quelque chose. Et le sport, on ne va pas commencer à dire que c’est mal de faire du sport, OK ? Et oui, il y en a pour qui ça devient une obsession, qui se rasent tous les poils et qui veulent se conformer à ce que les médias gays nous présentent, mais on est sorti de ça depuis pas mal de temps et aujourd’hui, les gays ne se sont jamais autant montrés tels qu’ils sont, pas rasés, pas musclés, et les bears, c’est surtout un phénomène culturel et esthétique qui valorise l’embonpoint, donc même la culture gay a évolué, et le porno a contribué à ce besoin de voir des hommes différents.
La photographie masculine a toujours été une recherche de l’extraordinaire. Que serait le travail de Bob Mizer, de Robert Mapplethorpe, de Pierre & Gilles et de Wolfgang Tillmans sans cette recherche de la beauté ? Tout ça est de l’Art avec un grand A désormais. Je refuse catégoriquement de m’excuser pour cette recherche de la beauté, elle est à la base de toute ma passion de vie, et je ne suis pas un pervers qui fait des choses condamnables dans ma vie privée. Le porno est une chance unique de voir ces hommes, célèbres ou pas, nous inviter dans l’intimité de ce qui est le plus profond chez eux, le sexe, le plaisir, l’orgasme.
Et ce n‘est même pas du voyeurisme, bien que je n’ai aucun problème avec ça non plus, c’est la modernité de notre époque qui fait que les hommes se livrent au regard extérieur et c’est aussi toute la base des sites de drague, de Tumblr, de Facebook et du porno. C’est la société qui nous empêchait, avant, de communiquer cette nudité et ce sont toujours les forces réactionnaires qui veulent nous empêcher de partager quelque chose que l’on n’avait pas le droit de montrer avant. C’est pourquoi Porno Is The New Black, c’est le phénomène culturel le plus important de notre époque car Internet est derrière. Et c’est juste le début.
Alors, bien sûr, quand on en arrive à ce niveau de pudeur perdue, on arrive évidemment à des excès et j’en ai assez parlé dans mon livre The End, sur l’influence que cette valeur marchande peut avoir sur la prévention du sida. Quand j’ai chroniqué les premiers films de Treasure Island Media sur mon site, même mes amis m’ont dit que c’était dangereux, que c’était contraire à mes convictions.
Il se trouve que TIM m’a envoyé depuis des années presque tous leurs DVDs donc je commence à avoir une idée complète de ce qu’ils font. C’est un studio leader qui montre des trucs qui me donnent la gerbe et vraiment, qui ne m’excitent pas. Pour rester pudique, je me contenterai de dire que j’y arrive pas. Et je suis totalement conscient de tout ce qu’écrit Madjd Ben Chickh dans cette Revue 86 de Minorités, je le sais, je le pense. Ce délire sur le fait de contaminer les autres, le sperme qu’on congèle pour l’inoculer avec des grosses éprouvettes, c’est un cauchemar. Mais TIM sait sortir aussi des films qui sont filmés différemment, avec des plans plus larges, et alors là , c’est objectivement la bombe.
Treasure Island et la vanille
Mais c’est ce que beaucoup de gays font aujourd’hui, même à moindre dose. Je ne sais pas si Paul Morris [en], le patron de TIM, a convaincu les gays de le faire ou si ce sont les gays qui ont demandé à Treasure Island de faire ça, la poule et l’œuf, le fait est, la fascination pour le sperme existe aujourd’hui comme elle n’a pas existé depuis les années 70.
Et si cela était réservé aux méchants barebackers lipodystrophiés de Treasure Island, ça serait facile à mettre de côté, dans une case. Mais les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de cette obsession du sperme. Elle est réelle. Elle ne va pas partir. Les traitements contre le sida ont à nouveau changé notre vision du sperme. Et même si moi je ne touche pas le sperme des autres à moins d’avoir une perche de 5 mètres (j’exagère), je sais que le sperme est redevenu central pour une majorité de gays, même ceux qui sont dans le sexe vanille.
Donc, encore une fois, il est intéressant de se demander quelle est la vocation du porno et dans quelle mesure ce qui est dangereux n’est pas fait par procuration, comme tout le reste du porno est fait par procuration. Sans mentionner que notre regard sur ces films bareback n’est même plus celui que l’on avait au début des années 2000, quand Dustan a défendu l’abandon de la capote pour admettre, avant de mourir, que « ça allait trop loin ». Dix ans ont passé et on ne s’est pas « habitué » au bareback, mais il est tout autour de nous, exactement comme le cinéma a poussé de plus en plus loin l’illustration de l’horreur avec des films vraiment effrayants comme  Saw et The Human Centipede. Car à côté de ça, TIM c’est presque de la rigolade.
Je voudrais vraiment insister sur un point. Depuis 1987, les films pornos américains, et les autres qui ont suivi, ont été safe. Cela fait donc 25 ans qu’une grande majorité du porno officiel, celui des grands et petits studios, est safe. Bien sûr, il y a toujours un ou deux films chez Raging Stallion ou ailleurs qui débordent, où les mecs sucent la bite après avoir joui, ou jouissent sur des muqueuses à éviter. Mais quand ça arrive, on le note toujours.
Il y a réellement un glissement qui s’opère, on ne sait pas si les grands studios vont persister à rester safe quand les grands profits se font avec les films non-safe des petits studios, mais pour l’instant, ça tient toujours. Et cela ne veut pas dire que les acteurs sont safe dans d’autres films ou qu’ils le sont dans la vraie vie. Moi je pars toujours du principe qu’ils ne le sont pas. Mais je reste fasciné, et émerveillé, et reconnaissant de voir qu’une partie énorme de la production porno, et la plus prestigieuse, parvient à produire encore et encore des films excitants qui sont safe.
Donc les gens qui disent le contraire ne connaissent pas le porno comme je le connais. Je reçois ces films depuis trop longtemps pour voir la constance du safe sex, malgré des pratiques qui évoluent, dans un marché énormément mouvant, avec des studios majeurs qui sont rachetés par d’autres et une influence du téléchargement toujours plus rapide, instoppable. Et ce n’est pas uniquement une vitrine. Ces grands studios, ces grands acteurs, performent toujours du safe sex. Une scène de pipe, maintenant, c’est 20 solides minutes. Une pénétration, ça dure des heures. Les occasions de ne pas être safe se présentent à chaque seconde. Et le minuteur s’allonge, et le film se termine, tout a été safe ET excitant, la preuve, vous avez joui, et avec le sourire s’il vous plait. Donc il faudrait quand même reconnaître cette constance d’esprit et quand on me reproche de « cautionner cette industrie », je la cautionne aussi pour ce maintien de l’effort de la prévention.
Sur FB, mes amis Anglais ont été les plus catastrophistes sur les liens entre le porno et la prostitution. Moi je trouve ça étrange car c’est à Londres qu’on a vu en premier, en Europe, des cabines de téléphone remplies d’annonces de nanas à poil, alors qu’on France, la prostitution chez les gays est un phénomène assez récent. D’ailleurs, il serait intéressant de voir s’il y a un lien de causalité entre cette émergence de la prostitution de masse à Londres à une époque où les vidéos et les revues pornos étaient toujours interdites mais bon. Dans tous les gratuits gays de New York ou de Londres, il y avait alors des pages et des pages et des pages d’escorts dès les années 90. En France, vous pouvez toujours chercher, mais il n’y en a toujours pas dans les canards gays. C’est passé directement sur Internet.
Et là aussi, je pense que la prostitution pour les hommes, c’est pas pareil que pour les femmes. Je me suis payé un mec que deux fois dans ma vie, une fois à New York et une fois à Marrakech, avec des hommes adultes à chaque fois. Et ça n’a pas été renversant, mais je n’ai pas de blocage là -dessus. J’ai même une idée sur ça : pour moi, le porno gay est beaucoup moins associé à la prostitution que le porno hétéro. On voit certains acteurs porno disparaître d’une manière violente, mais j’en vois aussi beaucoup qui sont capables de sortir de cette époque de leur vie sans qu’ils se fassent hara-kiri. C’est parce qu’ils ont intégré, eux aussi, la banalité de la pornographie et de la prostitution et qu’ils ont été capables de dépasser toutes les cochonneries éthiques que l’on ne voit pas dans le porno, qui sont off caméra, même si les bonus de making-of dans les DVDs nous ont montré aussi que vraiment, c’est pratiquement plus cool que beaucoup de choses qui se passent dans les backrooms. C’est plus propre d’abord, plus boring, et plus professionnel.
Le bio et McDo
Enfin, pour finir, parce que je pourrais parler de ça pendant des heures et ce texte est déjà trop long. Si vous voulez dire que lorsqu’on est un vrai écolo, on ne va pas chez McDo pour manger un burger, je suis d’accord. Mais je vais au McDo une ou deux fois par mois parce que j’aime vraiment trop ça et pourtant je recycle tout, j’ai mon compost, j’économise l’électricité, je débranche mes appareils domestiques, je ne chauffe pas ma maison comme un branque et je ne roule pas beaucoup, par choix.
Donc si on défend la prévention du sida, on n’encourage pas l’industrie porno, on retourne aux vieux Honcho des années 90 ou, mieux, on passe sa vie dans les bars et les lieux de drague à attendre Mr Right. Bullshit to that. On verra comment vous serez à 53 ans avec 25 ans de vie séropositive derrière vous. Les filles, dans ce cas, je vous propose de faire un petit tour des autres industries et vous conviendrez, comme moi, qu’elles sont toutes aussi pourries que l’industrie porno.
La musique ? Pfff, regardez Universal et le mal que ça a fait à la musique. Le cinéma ? C’est aussi un outil de propagande. L’édition ? Je ne sais même pas comment j’arrive à publier des livres avec toutes les choses affreuses que j’ai pu écrire sur le monde de l’édition. Les médias ? C’est devenu une profession détestée, à juste titre. L’agriculture ? Ce sont les agriculteurs qui ont créé la malbouffe, pas les industriels. Le sport ? C’est la FIFA. L’art ? Give me a break, ce sont les pires. La politique ? Vous rigolez j’espère. Toutes ces industries, car ce sont des industries, ont perdu toute valeur morale en l’espace de 15 ans seulement.
Et franchement, je ne suis pas obsédé ou quoi, mais un DVD porno me donne plus de satisfaction qu’un CD, qu’un film, qu’un livre, qu’une revue, qu’un repas, parce que le caca qui est derrière est finalement tellement moindre que le caca énorme qui existe derrière toutes les autres industries. Au moins, c’est un caca toujours minoritaire, gay, et qui me ramène toujours, inconsciemment ou pas, à mes origines. Rick Wolfmier, Mike Betts. Maintenant, essayez de faire mieux que ces deux hommes.
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Billet initialement publié sur Minorités
Images CC Flickr Cyberslayer chrisinplymouth, bratmandeux, mikey baratta PHOTOGRAPHIC,
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