Les artistes veillent sur les caméras
Inutiles les caméras ? Pas pour les street artistes qui les détournent pour dénoncer la société de surveillance ou le manque de transparence des politiques.
Dès le milieu des années 90 plusieurs collectifs informels s’attaquent à la question de la vidéosurveillance dans l’espace public, notamment aux États-Unis. Parmi eux, Surveillance Camera Players attire l’attention de leurs concitoyens sur ce sujet en jouant des pièces de théâtre avec des pancartes, comme Ubu Roi ou des passages du livre 1984 d’Orwell sous l’oeil des caméras de la ville de New York. “Les collectifs qui se sont intéressés à ce thème par des actions artistiques de rue viennent également de milieux universitaires comme les membres de l’IAA (Institute of Applied Autonomy) qui avaient distribué des “Routes of least surveillance” c’est-à -dire des cartes de New York qui montraient les zones sans surveillance”, explique Samira Ouardi auteur du livre Artivisme1.
D’autres collectifs historiques, comme Ligna, venu de la radio libre allemande, avaient mis en place des happenings de 200 personnes dans les lieux publics, avec une chorégraphie de gestes interdits dans l’espace public. Ils cherchaient à savoir “pourquoi le savoir produit dans les universités servait à la guerre ou aux technologies de surveillance. Ces actions étaient pour eux une manière de se révolter”, ajoute Samira Ouardi.
OWNI vous propose un panorama rétrospectif des Å“uvres les plus marquantes. N’hésitez pas à nous mentionner des installations ou des oeuvres qui ont attiré votre attention /-)
Luz Interruptus : les politiques sous surveillance
Le dernier coup du collectif madrilène Luz Interruptus dont vous nous avions parlé début septembre, met les politiques sous surveillance vidéo via leurs affiches de la dernière campagne électorale, massivement remportée par le Partido Popular (droite) et son leader Mariano Rajoy.
Marco Zotes : CCTV Creative Control
L’architecte Marco Zotes utilise l’historique château d’eau de Milton street à Brooklyn, New-York pour son projet CCTV Creative Control. [2011].
Banksy
Key to the City
Panopticon : les pigeons caméra
Deux artistes hollandais d’Utrecht traitent la vidéosurveillance comme la peste des villes et donnent aux caméras des corps de pigeon.
Obey
Madrid : hacker le circuit de vidéosurveillance
En 2009, la municipalité de Madrid installe 48 caméras dans le quartier populaire de Lavapiès à Madrid. Parmi les actions du collectif bario feliz, le hack du système de vidéosurveillance via le WiFi. Il s’agissait selon le schéma de détourner le signal de transmission des images vidéos vers un autre canal.
Mexico : géolocaliser les caméras avec son mobile
Un collectif anonyme a créé une application mobile open source qui permet à chaque personne de géolocaliser les caméras sur une carte Open Street Map dès qu’elle en repère une.
Sources : http://bitly.com/w0Ts28
- avec Stéphanie Lemoine aux éditions Alternatives [↩]
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