Le coup d’Instagram permanent
[Ramassé sur NewStatesman]
Los Angeles, Las Vegas, New York, São Paulo, Londres, Stockholm, Paris, Tokyo, Sydney en images et en temps réel, ce n'est pas franchement nouveau. Ça date même du siècle dernier grâce à un nombre exponentiel de caméras desurveillance protection à travers le monde. Paradoxalement toutefois, la vidéo a quelque chose de fixe et d'inanimé dans son rendu : les corps et les véhicules passent rapidement dans l'objectif fixe d'un horizon souvent chatoyant, toujours morne, exprimant sans conviction le passage du temps au hasard des fuseaux horaires.
C'est pour rendre vie au concept très humain du témoignage d'une présence à un instant donné sous de multiples longitudes que Marcio Puga, Mauricio Massaia et Per Thoresson ont lancé cet été This Is Now ("C'est maintenant"). Le principe est simplissime : utiliser les coordonnées géographiques des clichés publiés sur Instagr.am par ses utilisateurs pour offrir un panorama en temps réel de ces grandes conurbations mondiales. La vie s'anime sur ces instantanés comme elle s'efface sur les froides caméras perchées. Des morceaux d'existence livrés à un projet collaboratif à visage humain.
Collaboratif ? Pas sûr. Il existe évidemment un biais important au projet : les "instagrammeurs" — qui peuvent croire leur intimité protégée derrière la ribambelle restreinte de leur abonnés — n'ont évidemment pas (encore) conscience de faire partie de This is now. Un "détail" sans doute pour ceux qui sèment leur vie à tout vent sur les réseaux sociaux comme Facebook. Qui a racheté Instagram ce printemps. Souriez, vous êtes le produit.
Los Angeles, Las Vegas, New York, São Paulo, Londres, Stockholm, Paris, Tokyo, Sydney en images et en temps réel, ce n'est pas franchement nouveau. Ça date même du siècle dernier grâce à un nombre exponentiel de caméras de
C'est pour rendre vie au concept très humain du témoignage d'une présence à un instant donné sous de multiples longitudes que Marcio Puga, Mauricio Massaia et Per Thoresson ont lancé cet été This Is Now ("C'est maintenant"). Le principe est simplissime : utiliser les coordonnées géographiques des clichés publiés sur Instagr.am par ses utilisateurs pour offrir un panorama en temps réel de ces grandes conurbations mondiales. La vie s'anime sur ces instantanés comme elle s'efface sur les froides caméras perchées. Des morceaux d'existence livrés à un projet collaboratif à visage humain.
Collaboratif ? Pas sûr. Il existe évidemment un biais important au projet : les "instagrammeurs" — qui peuvent croire leur intimité protégée derrière la ribambelle restreinte de leur abonnés — n'ont évidemment pas (encore) conscience de faire partie de This is now. Un "détail" sans doute pour ceux qui sèment leur vie à tout vent sur les réseaux sociaux comme Facebook. Qui a racheté Instagram ce printemps. Souriez, vous êtes le produit.