[...] Il y a encore quelques années, l’Internet était un espace autre. Nous avons toujours borné le passage d’un monde à un autre par des rituels et des signes...

Le journal Le Monde relate comment un fugitif a pu être retrouvé grâce à son compte World of Warcraft. Bien sûr, le journal se trompe au passage en confondant jeu de guerre (est ce que le monde veut parler de FPS ?) et MMO, mais l’information reste intéressante d’autant plus qu’elle n’est pas isolée. Le même article raconte comment un enfant a reconnu sa Xbox en ligne, ce qui a permis de retrouver le voleur.

Les histoires de ce type se multiplient :

» un update Facebook a pu servir d’alibi a une personne accusée de vol [En]

» un voleur fait un update de trop pendant un cambriolage et est retrouvé par la police [En]

» les réseaux sociaux sont des mines d’or pour les avocats [En]

» renvoyéee pour avoir surfé sur Facebook pendant un congé maladie

» une assurance maladie suspendue a cause de photos sur Facebook

Il y a encore quelques années, l’Internet était un espace autre. Nous avons toujours borné le passage d’un monde à un autre par des rituels  et des signes : le mariage dit l’entrée dans le monde des adultes, l’enterrement celui dans le monde des morts. Individuellement, nous avons tous nos rituels pour nous préparer a entrer dans le monde des rêves. L’entrée dans le monde numérique était borné par par la musique du modem RTC.

Le bruitage des modems étaient un signal nous permettant de nous préparer à une situation vécue imaginairement comme dangereuse : le passage dans un espace autre, où le corps ne pouvait être que représenté. Le silence des modems câble et ADSL a marqué le début de la Grande Suture de l’espace Internet avec l’espace géographique.

Les tribunaux montrent que les usages ne font plus la différence entre les deux espaces : ce qui se passe sur le réseau n’est plus compris comme un hors-là, comme un temps suspendu dans une presque hors-réalité.

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» Article initialement publié sur Psy et Geek