Penelope Chilvers by Paul Ecole

Le 14 février 2011

C'est grâce à Paul Ecole que nous nous réconcilions avec la langue française cette semaine. Petite balade sur le nuage d'un Parisien qu'on aime bien.

Des livres de poésie dans les poches et de la pop Anglo-Saxonne dans la tête, Paul Ecole se ballade dans la vie, ramassant des baisers, des baffes et des peurs.

Amoureux des mots, ayant édité sa première nouvelle en 1998, puis parolier pour des groupes, Paul enregistre chez lui plusieurs titres, puis se lance seul sur scène, il y a un an, enchaînant les petites salles parisiennes, seul à la guitare et au piano

Un soir, Christophe Hammarstrand (ingénieur du son) est dans le public et découvre alors cet univers contrasté. S’ensuit une conversation, et les deux garçons décident de collaborer. Christophe apportera sur scène sa basse, et cette sonorité électro que Paul entendait. Se joindront vite à eux Romain Renaud, (clavier, Glockenspiel, Ukulélé) et Xavier Girard (Batterie, Kaoss Pad). En décembre 2010, le groupe est formé.

Sur scène, certaines chansons baignent dans un brouillard électro-crado, d’autres étincellent de clarté pop. On oscille entre le jour et la nuit. Folk insolente, ballades lunaires, Pop sophistiquée… Paul Ecole emploie les styles comme un polyglotte emploie les langues.

Il alphabétise les souvenirs et les sensations, pour les fixer dans des chansons,
comme des parfums dans des flacons.

Music love interview:

Première fois ?

Très précoce… Tout petit, je me suis tapé Bach. (Ma mère écoutait sa musique de chambre en boucle).

Premier orgasme ?

C’était avec une vieille dame… (mon côté géronto?): Ma prof de piano qui m’a fait découvrir Debussy quand j’avais 11 ans.

Plus longue relation ?

Je suis assez fidèle, mais à plusieurs personnes. Il y a Paul McCartney (un incroyable mélodiste…). Souchon (son traitement des mots, le découpage de ses phrases, a été révolutionnaire pour la chanson française. Je trouve son phrasé de plus en plus proche du flow de certains rappeurs).

Trucs à plusieurs ?

Les Beastie Boys (ce qu’ils ont apporté au Hip-Hop est vraiment intéressant. Avec le recul, je suis persuadé qu’Eminem ne ferait pas ce qu’il fait aujourd’hui s’il n’y avait pas eu les Beastie). Blur (Damon Albarn a ensuite crée Gorillaz, réunissant ainsi le rap, la pop, et l’électro). Les Beatles (l’album Revolver est LA perle pop du siècle…).

Plutôt chaines (hi-fi) ou virtuel ?

Plutôt chaines (mon côté SM…).

Et les relations sur internet ?

Le Safe quoi? Chaque artiste doit avoir une existence sur internet aujourd’hui. C’est un outil incontournable et nécessaire.

Les réseaux sociaux, un de tes jeux favoris ?

Non.

Le tue-l’amour de l’année?

La chanson “Je Veux” de Zaz… En france, les gens adorent entendre ce qu’ils ont déjà entendu 1000 fois, ne pas prendre de risque. Mais là c’est outrageux. Elle chante très bien, mais les paroles de la chanson sont un bijou de démagogie. La grosse débandade…

Ton dernier rapport ?

Après un de mes concerts, j’aperçois un grand type classe avec un chapeau. C’était Keziah Jones! On parle un peu, il me propose de faire un boeuf…Je ressors ma guitare, et là devant tout le monde, je lui joue une de mes chansons. Puis je lui passe ma guitare, et là il commence à chanter. C’était incroyable. Sa voix emplissait toute la salle… Ma guitare n’avait jamais sonné si bien…  Il me repasse ma guitare, et j’enchaîne une autre chanson, et ensuite de suite. On a fait tourner la guitare entre nous, et les gens étaient ravis (et moi aussi!). Une vidéo de cette rencontre doit exister sur internet.

Retrouvez Paul Ecole sur: Noomiz; myspace; facebook

Crédit photo CC flickr: K

Crédit cover: Arnaud Richard

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